| Junta | 3.75 | Dans tous les pays, la prison est une épreuve difficile. |
Deathrow soulève le problème des couloirs de la mort aux Philippines (beaucoup plus médiatique aux USA déjà) et de la justice au sein de ce pays.
L’histoire est celle d’un adolescent de 16 ans emprisonné à tort pour le meurtre d’une vieille femme et comme il ne possède aucune pièce justificative de son âge, la Cour en conclut qu’il est adulte et donc qu’il peut être exécuté. Ce film permet de nous montrer les conditions anormales de détention de tous ces prisonniers, très difficiles. Le jeune héros passe le plus clair de son temps à pleurer, c’est bien compréhensible et normal lorsqu’on subit toutes les épreuves qu’il endure et que l’on apprend qu’on est condamné à mort.
Ce pays connaît également un gros problème de corruption, présent dans toutes les couches de la société. A la base c’est ce problème qui amène la condamnation à mort, puisque ce jeune prisonnier est retrouvé avec une carte d’électeur bidon qui lui a été fourni pour qu’il puisse voter en faveur d’un candidat lors d’élection. A l’intérieur même de la prison la corruption est présente : l’un des détenus a droit à un traitement plus qu’avantageux grâce à sa situation sociale initiale, les gardiens sont pourris, …
Les conditions de détention sont abominables, il n’y a aucune cellule individuelle, seules sont présentes de grandes cellules collectives où tout le monde s’entasse avec des « chefs » de cellules ; la loi du plus fort y règne (il y a une hiérarchie interne au niveau des prisonniers).
La réalisation est bonne et la musique belle, le réalisateur (LAMANGAN Joel) a une manière originale d’évoquer le passé : lorsqu’un des protagonistes y fait allusion ou en parle, il met les personnages d’aujourd’hui comme spectateurs des scènes passées, ils assistent à la scène comme s’ils étaient sur place, avec les vêtements qu’ils portent aujourd’hui bien entendu. Les acteurs, la plupart des non professionnels, s’en sortent bien.
Au final on a un bon film qui dénonce assez bien les problèmes du milieu carcéral philippin ainsi que la corruption qui ronge tout le pays de l’intérieur ; la réalisation tantôt réaliste (la vie dans la prison), tantôt fantaisiste (les visions du passé) est la bienvenue et une interprétation correcte font de Deathrow un film polémique (en Philippine) intéressant et plutôt agréable à suivre.
Merci à Panasia 2002
