Ghost Dog | 1.5 | D’ennui mes yeux se sont fermés |
François | 3.5 | Enchaîné par la violence, libéré par la musique, Duris the Dog. |
Ordell Robbie | 2.75 | Moins inspiré que Sur mes Lèvres. Et DURIS surjoue. |
J’avais bien aimé le ton singulier du Jacques Audiard de Regarde les Hommes tomber et d’un Héros très Discret, sans doute grâce à un Kassovitz des plus attachants. Mais ce film-là m’a profondément gonflé. Gonflé d’abord et avant tout parce que ça parle de piano, et qu’après La leçon de piano, Le palanquin des larmes, Le pianiste, La pianiste, ou Danny the Dog, ça commence à bien faire. Le gang des profs de piano a-t-il fait main basse sur la profession de scénariste ? Allez les profs de guitare, on se réveille ! Gonflé aussi parce que je n’ai jamais cru une seule seconde à cette histoire : le personnage incarné par Duris est plutôt crédible en agent immobilier véreux, mais plus du tout lorsqu’il se met au solfège ; la romance avec Aure Atika est traitée de manière totalement superficielle malgré une jolie déclaration d’amour, et n’aboutit à rien sans que l’on comprenne vraiment pourquoi.
Surtout, la vanité du propos m’a irrité. Audiard emploie les grands moyens, les caméras à l’épaule, les dialogues violents, les scènes de castagne, pour faire croire qu’il se passe quelque chose dans son film. Mais il ne se passe rien. Constamment, on se dit « Très bien, et alors ? » et on ne comprend jamais où il veut en venir. C’est usant. Et bien sûr, il est applaudi par « l’élite » comme un film incontournable, très représentatif du cinéma français, qui ose même récompenser du César du meilleur espoir une Pham Linh Dan - au rôle très secondaire - déjà nominée 13 ans plus tôt pour le même titre, et qui n’a quasiment rien fait depuis. Non, le plus représentatif à mes yeux, c’est ce titre, « De battre mon cœur s’est arrêté », monument de prétention dont on ne sait même pas à quoi il fait référence dans le film…