Un Bond dans l'esprit de l'art
Tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série culte sont naturellement présents dans ce film : belle femmes, belles mécaniques et naturellement des cascades renversantes. Et puis, il fut le dire Pierce Brosnan porte bien la veste de l'agent secret le plus connu du monde. Quand en plus il dispose d'une partenaire aussi percutante (dans tous les sens du terme) que Michelle Yeoh, le succès est assuré. Seule déviation à la règle ancestrale, les méchants ne sont plus du bloc soviétique mais allemands, puisqu'il s'agit là de la puissance la plus gênante pour les américains (économiquement parlant, bien évidement).
La pub encore et toujours
Fait caractéristique depuis quelques années, la publicité prend une importance considérable dans les films. Et quand ceux-ci sont certains de remporter un franc succès au prêt d'un très large public (aussi bien en salle, qu'en vidéo / DVD ou à la télé), les plus grands noms se bousculent. On trouvera donc pas mal de gros plans sur les logos de voiture ou de moto, les montres, les téléphones portables ou même les agences de location. Il faut bien savoir vivre avec son temps...
Si ce film est votre premier ou deuxième James Bond, alors je peux comprendre que vous puissiez avoir quelque intérêt pour cet épisode. Mais si comme moi vous en avez vu 15 avant, vous comprendrez mon agacement certain pour cette série qui n'en finit pas et qui n'est pas prêt d'en finir, avec des personnages stéréotypés, des intrigues qui ne font aucun effort pour se renouveller, et des situations toujours plus manichéennes et donc toujours plus stupides.
Et si les vieux James Bond conservent encore un certain charme avec l'acteur charismatique Sean Connery, depuis quelques années le genre tourne au gros film d'action hollywoodien à la con, multipliant les morceaux de bravoure sans aucune imagination ni passion. Pierce Brosnan est transparent dans un rôle qu'il ne fait qu'interprêter au minimum syndical. Et Michelle Yeoh, me direz-vous? Eh bien oui, c'est vrai que c'est une James Bond girl tout à fait crédible, efficace et spectaculaire avec ses coups de tatanes donnés dans tous les sens, mais elle ne parvient pas à sauver le film par sa seule présence; elle aide simplement le spectateur à ne pas se lever et partir en plein milieu de la séance.
J'aimerais quand même vous faire partager mon sentiment devant ce film, sentiment que j'ai rarement ressenti au cinéma: celui d'un décervellement total du spectateur devant ces images. En effet, cette succession de cascades, de fusillades, de courses-poursuites ininterrompues avec un scénario si léger et dont, il faut bien le dire, tout le monde se fout, m'a donné l'impression que j'avais seulement besoin de mes yeux pour comprendre ce film, et non pas de mon cerveau comme c'est généralement la coutume. C'est pour moi le comble de l'abrutissement de la société par l'image, et je n'ai pas peur de dire que Demain ne meurt jamais est vraiment une abomination dans tous les sens du terme; vous aurez compris que le demi-point que j'ai donné au film revient bien entendu à la seule Michelle Yeoh...
Depuis la reprise de la série et du personnage de James Bond par Pierce Brosnan, les films de Bond ont changé : l'espionnage ont disparu. Il faut dire que, le contexte de la guerre froide et de l'affrontement des deux blocs en moins, la source d'inspiration première s'est tarie, il a fallu alors se tourner vers les nouveaux moteurs du monde : l'économie, la presse et l'argent. De ce fait, les films ont perdu beaucoup de leurs charmes : James Bond est devenu un «représentant de commerce », surtout lorsqu'il devient homme-sandwich. Il n'a plus rien à voir avec l'agent secret d'autrefois, gardien de l'ordre et du flegme britannique, interprété par le grand Sean Connery.
De ce fait, le film n'est plus qu'un film d'action saupoudré d'un peu d'espionnage, il faut bien mériter le nom de James Bond. Le scénario, comme souvent, n'est pas très évolué : un plan démoniaque pensé par le grand méchant anéanti par le gentil James Bond aidé d'une jolie Bond Girl. C'est assez classique, mais c'est plutôt bien fait : il faut pas vraiment à une pure merveille tout de même.
Pour ma part, j'attends d'un James Bond des gadgets (j'ai toujours été fan de Q et de ses trouvailles) et quelques belles scènes et cascades. En cela, le résultat n'est pas trop mal. Il a y des bonnes scènes et la colonel de l'armée chinoise, interprété par la jolie Michelle Yeoh, nous apporte suffisamment de nouveauté et de fraîcheur dans ce film totalement prévisible. En effet, elle tatane très bien le méchant, mieux que les anciennes Bond Girls ou Pierce Brosnam peuvent le faire. Bien sur, elle n'a qu'un rôle de faire-valoir, le héros, c'est Pierce, dommage. Elle est dans la même situation que Jet li dans l' Arme Fatale 4, dans le sens où elle ne montre pas tout leur art, mais lui permet de se faire connaître en occident pour éventuellement tourner d'autres films plus intéressants comme Romeo must die pour Jet Li.
Pour finir, ce film de James Bond se rapproche du film d'action banal, mais cela marche toujours : le mythe encore et toujours.
Demain ne meurt jamais... j'avoue ne pas encore avoir saisi toute la profondeur du titre. Une chose est sûre : c'est un James Bond. Et pour une fois il n'est plus le tombeur infaillible qu'on connaissait. On appréciera le brio avec lequel Michelle Yeoh le remet à sa place, mais, sorti de là, la belle ne sert que de faire-valoir, assez souple néanmoins. Sinon on est en face d'un james Bond nouvelle formule, avec une personnalité fémine pour le rôle de M, ce qui est assez amusant en soi-même. On regrettera la malheureuse scène avec l'hélicoptère qui nous rappelle fortement "Mission : impossible" pour sa vraisemblance.
Là où ce film remplit pleinement sa mission, c'est dans la publicité. Les sponsors sont parfaitement visibles et mis en valeur, je pense qu'aucun n'a été déçu. Un grand bravo à la production donc. On attend furieusement le prochain Bond, avec sa scène à ski sponsorisé par Rossignol, ses scènes de soirée animée grâce à Charles Volner et Ferrero Rocher, tandis que James se déplacera avec sa nouvelle BMW avec la climatisation et les 4 airbags de série. Un grand moment de cinéma en perspective donc, et n'arrivez pas en retard à la séance, vous pourriez louper les pubs.
Le dernier James Bond s'inscrit dans la tendance des dernières années : c'est avant tout un film d'action, teinté d'espionnage. Les scènes d'action sont comme d'habitude impressionnantes et innovantes, on a droit à plus de gadgets que dans Goldeneye. On retrouve avec bonheur Pierce Brosnan dans le rôle de Bond. Même s'il n'aura jamais le charisme de Sean Connery, Brosnan personnifie très bien l'espion britannique.
La "chinese touch", bien présente à Hollywood depuis quelques temps est apporté par Michelle Yeoh et le fait que le film se promène en Asie. Le rôle de Yeoh rappelle celui de Jet Li dans L'Arme Fatale 4. C'est "regardez, poum poum je sais donner deux coups de pied". La pauvre Michelle a du s'ennuyer grave, elle qui est relativement casse cou (voir Police Story 3). Ceci étant dit, Michelle n'est pas non plus la plus grande actrice chinoise, mais c'est un peu dommage de la voir jouer les faire-valoir...
Au final, le film est très bon, bien rythmé, bien impressionnant parfois même si quelques scènes sont un peu forcées (l'hélicoptère en rase motte...). Mais c'est du Bond, donc ça passe. Dommage que la fin joue la carte de la surenchère. Spottiswood n'est pas John Woo, et sa fusillade finale est trop longue. Quand aura-t-on droit à une fin calme, une bonne fin de film d'espionnage plutôt qu'une fin de film d'action à l'américaine ?