Moi beaucoup aimer Dersu Uzala…
Resituons tout d’abord ce film dans son contexte : ce n’est en effet pas par hasard que Kurosawa soit parti tourner Dersu Uzala en Sibérie… Suite à l’échec public de Dode’s Kaden en 1971, ce dernier voit s’effondrer la confiance que lui faisaient ses producteurs, et tente de mettre fin à ses jours en s’ouvrant les veines. Echappant de justesse à la mort, il voit dans cette proposition d’adapter à l’écran le journal du Capitaine Vladimir Arseniev grâce à des capitaux russes une sorte de résurrection personnelle. Ce film marque les débuts d’une collaboration pécuniaire avec d’autres pays, notamment la France ou encore les USA (Coppola, Spielberg…) ; bien lui en a pris, car il a pu s’exprimer librement sans soucis d’argent pendant encore 20 ans.
Le film en lui-même est une vraie merveille, comme la plupart des œuvres du Maître. On dit parfois que les choses simples sont parfois les plus belles et les plus touchantes, et c’est exactement le cas pour Dersu Uzala. D’une manière très sobre mais très efficace, il installe son histoire en 1902 dans la Taïga, aux confins de la Sibérie, de la Mongolie et de la Chine, en suivant l’itinéraire du capitaine Arseniev parti en mission avec plusieurs hommes pour débroussailler une région inconnue de l’état-major moscovite. Sur leur chemin, il font la connaissance d’un drôle de petit homme nommé Dersu Uzala, chasseur solitaire qui connaît la Taïga comme la poche. Les 2 hommes sympathisent, Arseniev étant charmé par l’âme de son ami devenu son guide. Dersu se soucie en effet des inconnus qui viendront leur succéder dans une cabane perdue en leur préparant du sel et des allumettes, il se soucie de tous les animaux et va même jusqu’à considérer le feu, le vent et l’eau comme des « hommes très puissants »…
Arseniev n’est pas le seul à tomber sous le charme, le spectateur aussi est pris d’un formidable élan d’humanisme et de bonté… Cette première partie qui dure environ 1 heure se clôt sur une scène inoubliable où les 2 amis, piégés par la nuit sur un lac gelé en pleine tempête, ramassent pendant des heures des herbes afin de pouvoir s’y abriter. Montée et réalisée de façon magistrale, elle marque mon esprit depuis le jour où je l’ai vue… La deuxième partie du film se déroule 5 ans plus tard, en 1907, après que les 2 hommes se soient quittés puis retrouvés sans se donner de rendez-vous. Mais cette fois-ci, les choses ont changé : la Taïga semble envahie par des êtres indésirables qui font régner la peur, Dersu n’est plus aussi aguerri qu’auparavant du fait de son âge, et se voit même menacé par un « amba-tigre » qui d’après ses dires lui aurait jeté une malédiction. Cette menace va le contraindre à suivre Arseniev chez lui, dans une ville russe déprimante. Ne pouvant supporter cet enfermement, il décide de repartir dans la Taïga et sera retrouvé mort, tué par un voleur de fusil de chasse en 1910.
On l’aura compris, les 2 grands thèmes de ce film sont la nature, omniprésente et vitale, ainsi que l’amitié virile entre 2 hommes venant d’un univers différent et fascinés l’un par l’autre, tout cela doublé par un hymne à la tolérance. Kurosawa disposait d’une histoire simple et vraie, et l’a transformé en histoire bouleversante en réussissant le tour de force de rendre ses personnages inoubliables et facilement identifiables en les filmant constamment en plan large, sans doute pour y inclure le maximum de nature possible…
Dernière petite chose : ce film est à voir tard le soir, pour que l’hallucination qu’il procure grâce à ses images somptueuses soit totale. Nul doute que sa récente sortie en DVD dans la collection Les films de ma Vie génère dans les chaumières des soirées magiques !
Caaapitaaaiiiiinn!! Dersouuuu!!
Comment une histoire d'amitié solide, finalement toute bête réussit le parie de nous émouvoir sur près de 2h20. Il n'y avait qu'Akira Kurosawa pour réussir cette performance, et ce, grâce à un florilège de détails qui passeraient au second voir au dernier plan chez certain réalisateur. Le capitaine Arseniev et ses troupes sont envoyées en mission dans le grand froid de Sibérie pour effectuer des recherches. En chemin ils rencontrent un petit bonhomme haut comme trois pommes, du nom de Dersou Ouzala. Petit homme rusé et malicieux, connaissant la Taïga comme nul autre et doué d'une précision au tir remarquable. Dersou ne maîtrise pas forcément bien la langue locale et s'exprime avec naïveté, rendant son personnage on ne peut plus attachant.
Il les guidera dans cette immense Taïga, leur retapera une vieille bicoque faite de vieux bois mort, sauvera in extremis le capitaine Arseniev dans un néant de glace et de vent. Une amitié aussi solide que le rock naîtra entre ces deux hommes qui pourtant tout opose. Tandis que l'un est gradé jusqu'au cou, l'autre vit dans la nature à chasser cerfs et autres animaux pour se nourrir. Tout sauf le Tigre-Amba, animal ou de moins "Homme" sacré selon lui. En effet, pour Dersou, tout est Homme. L'eau, le feu (scène extraordinaire où il demande au feux de ne plus causer) et le vent font partit des Hommes, et qu'il ne faut en aucun cas énerver sous peine de connaître leur colère. Magique de bout en bout, incroyablement bien ficelé, sans cesse relancé par des rebondissements dont on n'attendait guère l'arrivée, histoire de donner du souffle au métrage, Dersou Ouzala est un film presque unique dans le genre. L'histoire d'un petit bonhomme exceptionnel, qui ne paie pas de mine et qui se révèle être au final un magicien de la nature, un guide attachant et courrageux. L'émotion sidérante qui se dégage de cette amitié, l'incroyable panorama de décors naturels plus beaux les uns que les autres finissent de nous achever. L'issue du récit n'est pas surprenante, Dersou est né dans la nature et mourra dans la nature. Le Tigre-amba a t-il eu sa revanche? Un mystère qui demeure intact 30 ans plus tard, faisant de Dersou Ouzala un film tout simplement inoubliable.
attention chef d'oeuvre
Un film qui n'a l'air de rien jusqu'à ce qu'il vous emporte pour ne plus vous lâcher jusqu'à l'ultime seconde.
Voyage dans le grand froid, amitié pure et brute (entre deux êtres que tout sépare) construite avec la force du temps, acteurs magistraux, ambiance surnaturelle ou super naturelle, réalisation unique.
A voir un soir d'hiver bien emmitoufflé devant la cheminée..... avec des peaux de bêtes en guise de couvertures.
On a souvent dit que suite à l'échec cuisant de "dode's kaden", Kurosawa avait perdu de sa grandeur. Après une tentative de suicide (carrément) et suite à un silence de 5 ans, vexé, il revient avec "Dersou Ouzala" et prouve (ou au moins me prouve) que sa force est intacte. "Dersou Ouzala" est peut-être l'exception de la période post "dode's kaden" où l'on retrouve une intensité humaniste incroyablement limpide.
RRR, la préquelle
Ayé vu. Le film est un chef d'œuvre sur sa première moitié, ensuite c'est plus discutable. Redondant, limite niais, prévisible... Certaines scènes très fortes emportent le morceau, mais ce long final de type
Crocodile Dundee dépressif n'est certainement pas ce que Kurosawa a pondu de mieux.
Reste que Nicolas Vanier doit vénérer ce film pour son decorum sibérien, très intéressant, et des ambiances parfois soignées. C'est parfait pour une soirée débat "Connaissances du monde" pour retraités dans le cinébus chauffé de Saint Sulpice les Rouflaquettes.
On tient l'ancêtre de
RRR cela dit. Un militaire, un homme des bois, une amitié virile, des fusils, un tigre... mmm.
Plus sérieusement, j'ai marché à fond sur la première partie, mémorable, plus occasionnellement sur la seconde qui réserve bien-sûr des passages puissants (chouette chorégraphie sur un plan large fixe couvrant toute une zone de recherche de pièges dans les bois, tout ce qui a trait au tigre "amba" etc), mais le mélo fonctionne beaucoup moins et tout le final, moins incarné, moins inspiré, un peu pataud même, m'a singulièrement gonflé.
J'ai regardé Dersou par envie de voyage par procuration. Je fus bien servi, malgré mes quelques relatives réserves. Le discours humaniste fait aussi beaucoup de bien en cette époque de "tough guys for tough times" et de tout égoïsme.
Une nouvelle version de cette histoire - dans l'Histoire - mériterait d'être faite. C'est très riche et l'endroit, paraît-il impacté par le réchauffement climatique, rare à l'écran. Faut que je me choppe les livres.
Un voyage sublime.
Sans hésiter, je lui met 5/5 ! Dersou Ouzala est l'uns de mes Kurosawa préférés. Les images sont ultra-magnifiques : D'une grande pureté. Malgré son rythme lent, Dersou est un film qui s'admire pour son message sur l'amitié et la nature. On sort de ce film et qu'à-t-on envie de faire ? Aller vivre dans la taïga aux côtés de Dersou !
En bref, Dersou Ouzala se vit, la larme à l'oeil, la nuit très tard, quand on a envie de s'évader, rire et pleurer avec Dersou et Arseniev. A voir et revoir !!
2h20 de grand cinéma
Après l'échec cuisant de
Dodes'kaden suivi d'une tentative de suicide, Akira Kurosawa part en Sibérie afin d'y tourner ce magnifique récit sur l'amitié, la nature et la survie, dans lequel se mêlent aventure, émotion et poses contemplatives entièrement justifiées grâce à la splendeur sauvage de la Taïga. Formidable film-itinéraire où s'amoncellent les morceaux de bravoure, les instants d'humanisme et les prouesses techniques tous trois parfaitement inhérents à l'univers du senseï,
Dersou Ouzala fait néanmoins dériver la trajectoire kurosawaïenne de quelques degrés dans le sens où les portraits de guerriers et samouraïs dans le cadre d'un japon féodal laissent ici place à une étude – certes au demeurant esquissée – sur le quotidien des troupes de soldats russes ayant pour mission d'agrandir les territoires de l'état-major moscovite au début du XIXe siècle. La rencontre impromptue d'un petit chasseur golde qui va leur servir de guide durant le reste de leur périple va par ailleurs donner lieu à une poignante histoire d'amitié entre deux hommes, Dersou le menu bonhomme doté d'un flair de renard mais effrayé par la civilisation, et le capitaine Arseniev, qui semble un peu perdu dans le ventre de cette jungle froide. La ligne temporelle de l'œuvre est divisée en deux années différentes, 1902 puis 1907, qui marqueront chacune les aventures communes de Dersou et d'Arseniev, avant que ce dernier ne propose au chasseur solitaire de venir passer le restant de ces jours parmi sa petite famille dans les chaumières d'un village russe sans âme où il ne parviendra jamais à s'adapter. De ce film beau, gracieux et crépusculaire, l'on retiendra plus particulièrement deux séquences d'action / survie qui resteront indéniablement gravées dans les mémoires: un éprouvant combat contre le vent et le froid au centre d'un lac gelé mené par Dersou et Arseniev, puis le sauvetage de Dersou bloqué dans l'agitation d'un torrent. Magnifique, grandiose, d'un réalisme à couper le souffle, jamais il n'y aura mot suffisamment ample pour décrire la virtuosité de Kurosawa en ces instants-là. C'est sans compter le duo d'acteurs exceptionnel formé par Maksim Munzuk et Yuri Solomin que
Dersou Ouzala se hisse au panthéon des classiques de son auteur. De surcroît, les prises de risque exotiques de Kurosawa en redoublent l'intérêt, faisant de lui une pièce rare, précieuse et atypique, pas moins que majeure. 2h20 de grand cinéma, effectivement, ce mot résume tout.
Le vieillard et la taïga
Après la tentative de suicide suite à l'échec de son "Dode's Kaden" et de l'arrêt de sa société de production, les russes approchent Kurosawa pour lui proposer de réaliser un film en toute liberté artistique. Le cinéaste opte pour l'adaptation de deux livres d'un explorateur russe, qu'il avait dévoré durant sa jeunesse, mais en en réduisant l'aspect aventuresque pour se concentrer davantage à l'aspect humain.
Profondément amoureux de la nature, cette fable quasi écologique rend un vibrant hommage à notre environnement : pas un plan qui ne soit envahi par quelque faune ou flore. Les merveilleux plans larges tranchent singulièrement avec les plans américains des intérieurs en fin de film; mais contrairement à ses films antérieurs, la nature n'est plus représentative de l'état d'âme des protagonistes principaux, mais bel et bien le centre d'intérêt premier autour duquel toute l'histoire se décline. Elle est omniprésente (arbres, fleurs, branches, rives, etc en avant ou à l'arrière-plan), sublimée (lune et soleil réunis en un seul plan magnifique; bourrasques de vent magiques; branchages rougeoyants par l'éclairage du feu) et reprenant ses droits (cabane envahie par la broussaille et les feuilles mortes; radeau avalé par les flots, ...). L'environnement n'est pourtant pas hostile aux hommes, puisqu'en la respectant, elle leur laisse la vie sauve; c'est avant tout la maladresse et la méconnaissance du terrain, qui feront affronter aux hommes des épisodes dangereux (perte dans le paysage enneigé; le radeau englouti par les flots). Ce qui donnait lieu à de passionnantes aventures dans les romans, ne sert ici que de merveilleux apprentissage et de rapprochement entre deux hommes de cultures bien différentes : Dersou, le trappeur sauvage et le capitaine isu de la grande ville. Leurs différences, puis leurs points et curiosité communs intéressent bien davantage Kurosawa, qui brosse un tendre portrait intimiste entre le simple rapprochement de deux hommes qui apprennent à se respecter et apprennent énormément de choses l'un de l'autre. Impossible d'évoluer à tout jamais dans l'univers de l'autre, ils domptent au moins leur amitié sur une période donnée.
La fin est bien évidemment tragique et renvoie à la seule cruauté humaine. La découverte macabre des méchants agissements (pièges incomplets pour capturer les animaux; pillage et viols) d'autres hommes (ici des chinois... ...) durant leurs explorations dans la nature présagent le cruel destin de Dersou - tué non pas par la force de la nature, mais des mains d'hommes cupides.
(A signaler, qu'il existe deux fins, dont l'une s'arrête sur le recueillement sur la tombe de Dersou et l'autre par un retour quelques années plus tard sur cette même tombe, disparue sous la construction d'un village, donc nouveau symbole de l'envahissement de l'homme de la nature).
Magnifique plaidoyer pour la simple beauté et force de la nature, "Dersou" raconte également la rare histoire d'une véritable amitié virile entre deux hommes de cultures bien différentes. Un grand bol d'oxygène !
CAPITAINE!
L'homme avec ou sans la nature...beau thème pour ce film très touchant, très grand réalisé par le sensei Kurosawa.
Le personnage de Derzou tellement habitué à la liberté...
argh...tiens bah, je vais me le regarder ça fait longtemps.
Après les années 50-60 qui ont vu Akira Kurosawa porter à son paroxysme le genre du "chambara", avec des chefs d'oeuvre aussi mythiques que "Rashomon" (1950), "les sept samourais" (1954) ou encore "Sanjuro" (1962), c'est en 1975 que Kurosawa réalise l'étonnant "Dersou Ouzala", film à l'esprit écolo et humaniste.
Souhaitant rompre avec la fureur des combats de ses films précédents, "Dersou Ouzala" est peut être ce que Kurosawa a fait de plus poétique. C'est un film ternaire, mystérieux, énigmatique et sombre, comme le sont les mornes et hostiles forêts de la taiga Sibérienne. Au risque de faire sombrer le spectateur le plus impatient dans un profond ennui, le film se déroule à un rythme très lent, on peut observer les transformations progressives de la forêt au gré des 4 saisons, il y a très peu de dialogues, peu de musique, et le parcours iniatique de l'explorateur russe, Arseniev et de son guide et ami, Dersou, se déroulant la plupart du temps, dans des paysages de cauchemar et de désolation, sauvages et inquiétants, dans une ambiance, parfois presque onirique (avec des tas d'aurores boréales et tout...)
Un film profond... comme on a souvent tendance à le dire. Une ode à l'amitié et à la tolérance, une confrontation entre 2 cultures. C'est une réflexion sur l'homme, qui n'en finit pas de s'interroger sur ses origines, sa nature et son destin. Auprès de Dersou, Arseniev (et le télespectateur occidental) découvre ainsi, stupéfait, un monde de pensée où l'homme et la nature ne font qu'un, où corps et esprit sont unis dans la même croyance, les mêmes pratiques. "Dersou Ouzala" (bien avant "Princess Mononoke" et les délires chamaniques de Jan Kounen), c'est avant tout la nostalgie d'une humanité en accord avec la nature et le cosmos.
Un oscar bien mérité
Nous pouvons dire que Dersou Ouzala est à la hauteur d’une récompense qui se veut parmi les plus significatives. Le film de Kurosawa nous surprend tant par sa beauté que par son atypisme en ce qui concerne son réalisateur. Les premières minutes ne sont pas celles des autres Kurosawa ; elles sont l’adaptation d’un auteur au milieu dans lequel il s’insère.
Dès les premières séquences nous sommes littéralement happés, appelés par cette nature si sauvage et si fidèlement exprimée ; l’expression de la nature et non pas sa simple copie étant l’un des points fondamentaux du film et de l’art en général. Les plans séquences nous indiquent jusqu’à quel point Kurosawa avait compris ce qu’est la nature et ce qu’est y vivre ; en établissant une unité entre le temps fictif et le temps vécu, il donne ainsi, par le biais de procédés, les clefs de sa contemplation. Dans ce film, Kurosawa sait parfaitement quelle est la meilleure manière de représenter l’expérience de la nature sauvage. Dersou Ouzala est aussi le film total où la musique n’est pas une superficialité, mais une entité vivante, dont le rôle tenu est nécessaire.
La nature est, à travers ce film, vivante, elle est la vie, elle est la mort, elle est la placidité des hommes qui la comprennent, et elle doit être respectée. Cette taïga paradoxale est aussi le lieu d’une autre nature, celle des hommes ; comment oublier cette amitié improbable entre le « capitaine » et « Dersou », dont la détresse et la mélancolie, une fois en ville, touchent toutes les consciences ?
Cette nature humaine est visuellement exprimée par la nature même, ainsi un arbre divisant en deux un plan est le symbole de ce qui sépare le capitaine et Dersou des autres hommes : la nature. Ils sont tous les deux les seuls à l’avoir compris, les seuls à l’avoir aimé. C’est cet amour qui manquera à Dersou, et c’est par la main de l’homme qu’il sera tué, celle de « l’homme-mauvais », celle de l’incompréhension, de l’inconscience, et de la vacuité. La mort y est ici la meilleure définition de la vie.
A la profondeur sémantique de l’œuvre s’ajoute une picturalité envoûtante, filtrant le monde de la taïga à travers le prisme de la sensibilité, jusqu’à en atteindre l’étonnante beauté.
Peu si peu de reproches peuvent êtres fait à ce film. Même si l’on peut trouver les deux parties inégales, la fin trop rapide, et même si l’on aurait peut-être aimé que le film ne soit que la première partie, avec le même esprit et vingt minutes de plus, Dersou Ouzala est exemplaire et intemporel. L’expression sensible, la force émotionnelle et l’intelligence technique y sont l’acmé d’un talent justement récompensé, dont l’écho ne cesse de nous chuchoter : « L’homme est si petit face à l’immensité de la nature. »
Lisez le livre
Si vous avez aimé le film je vous conseille la lecture du livre qui une merveille de roman d'exploration et d'aventure. Le film malheureusement ne capture pas complétement l'intensité du livre.
Où voulait-il en venir ?
Film de commande auquel Kurosawa a apporté sa réalisation soignée, et quelques trucs qui mettent mal à l'aise (le manque de chaleur vis-à-vis des personnages, le pessimisme écolo-réac). Restent quelques scènes inoubliables dans des paysages somptueux, les gosses sont contents.
Hum ... une conception désuete, presque infantile, de ce que peut être l'"amitié virile" ( pour citer cinemasie ).
J'y vois d'avantage une parabole dissimulée des rapports serviteur et maître ou alors une relation homosexuelle platonique. Si, si ! ^__^
De toute façon, ce n'est pas spécialement un bon film ( ni un mauvais d'ailleurs ). Les images défilent, on reste indifférent. Le problème de ce film qui se propose de discuter les sentiments et qu'il suppose que l'on s'attache à ces personnages. Ce qui n'a pas été mon cas, d'où peut être cette note que certains jugeront sévère.
zzzZZZzzzZZZzzz
Je me suis endormis après 30 minutes...
Les scènes sont très étendues sans trop de consistance, mais je ne me risquerai pas à critiquer davantage un film que je n'ai finalement pas vu ;)
Donc pour moi il fut très soporifique, sans plus.