Nirvana Go Nagaïen esthétique mais scénario trop classique (quoique).
Evidemment c'est très spécial, l'aspect visuel minimaliste peut paraître rebutant au premier abord, l'histoire est une revisite débridée façon Comics de l'enfer de Dante assez primaire. Malgré tout, l'intrigue s'approfondit avec bonheur au fur et à mesure mais c'est surtout l'imagination créative de Go Nagaï qui fait merveille ici. Le monde des démons et leur animation organique et fantastique sont excellentes et une influence majeure de toute la vague Urotsukidojienne, le tout avec la patte rageuse inimitable du créateur de goldorak. La machine une fois lancée ne s'arrête pas beaucoup en chemin. Le tout est basique mais efficace et créatif dans l'imagerie, ce Devilman bénéficie d'un travail de mise en scène formelle poussé sous son trait direct. Le monde des démons présenté ici est unique et riche visuellement et thématiquement alors que le récit reste sur le fond ultra limité et balisé. Bref, non sans défaut, ces deux OAV restent une belle petite référence.
Ne vous y trompez pas (comme moi !), les seconds épisodes des dvds "Manga" sont sur le verso du dvd, il faut donc retourner la galette. ;p
Un héros torturé pour sauver le monde
Devilman est une œuvre dégageant une atmosphère très particulière : la co-existence
des deux univers en opposition, les démons d'un coté et les humains de l'autre, les premiers
cherchant à éliminer les seconds pour dominer le monde. Cette confrontation relativement classique
entre deux groupes se démarque par le monster design : ils sont tous plus laids les uns que
les autres.
Cependant, l'aspect le plus intéressant est le double Akira-Amon, connu sous le nom de Devilman.
Il s'agit d'un héros torturé, dont la double personnalité modifie énormément son comportement. Il n'est
pas un super-héros à l'américaine. Sa double vie lui rend son existence difficile : ses relations avec ses
amis sont perturbées et son physique a évolué. En cela, il me fait penser à Batman, dans la série des
Dark Knight. Tous deux doivent se battre pour eux plus que pour sauver les autres. C'est
vital pour leur psychisme : Batman pour retrouver un équilibre et Devilman pour faire sortir la violence
du démon. Nous sommes très loin de Superman et de son manichéisme
Associant qualités techniques et narratives, ces OAV sont une pleine réussite. N'étant
pas un amateur de cet univers monstrueux, je ne l'apprécie pas à sa juste valeur : dommage.
Démoniaque
Devilman, c’est le manga 2D typique des eighties, classique mais jouissif, tendance haut du panier. Basé sur une idée folle selon laquelle les démons ont planifié de revenir sur Terre et qu’il faut qu’un homme se sacrifie pour les en dissuader, Devilman perpétue avec bonheur le thème du super-héros, statut qui transforme un jeune garçon timide en une vraie bête de combat qui écartèle, tranche, explose et décapite à tour de bras dans une orgie de sang. Violents et un brin sadiques, ces 2 OAV savent également donner sa place à la poésie (macabre, certes…) et à l’onirisme, comme cet affrontement avec un démon qui conserve dans sa carapace les visages horrifiés de ses victimes. Conseillé.
Une atmosphère graphique et narrative très particulière qui touche au grandiose
Non, Nagai Gô n'est pas qu'à l'origine de Goldorak. Non, Nagai Gô n'a pas fait que des séries gentillettes avec des robots géants. Au contraire, le célèbre mangaka a bien souvent penché vers la BD pour adulte… Ainsi Devilman contient cette bonne dose de violence et cette touche de sexe qui caractérise l'autre facette de la carrière de ce célèbre auteur…
Pourtant ne voir en Devilman qu'une série de combats gores ou une farandole de filles montrant généreusement leur poitrine serait réellement très réducteur. Tout concorde pour donner à ces OAV une atmosphère sombre mais exceptionnelle.
Bien sûr le scénario est complet et bien ficelé, rapide et dynamique. Il sait habillement nous présenter le destin d'Akira, depuis sa transformation en Devilman jusqu'à la lutte à mort contre Shrenu. Seul le combat final traîne quelque peu en longueur (mais ce pour bien insister sur la difficulté et l'apprêté de celui-ci) et tranche par rapport à une histoire menée jusque là à 100 à l'heure. Rien à redire de ce côté, le scénario est riche et très loin de n'être qu'un prétexte à une succession de boucheries sanglantes.
Pourtant plus encore que cette histoire passionnante c'est au niveau de la réalisation qu'il faut chercher l'origine de cette atmosphère si particulière et si réussire. Le chara-design est très bon et nous donne un bestiaire absolument remarquable. Les démons sont une véritable réussite, comme on en a rarement vu. Le jeu et l'utilisation des couleurs est remarquable et le rendu graphique tout bonnement de premier ordre. Ajoutons à cela une animation de grande qualité (les combats sont très réussis) et une musique très intéressante qui sait coller et supporter l'action pour obtenir une réalisation qui contribue grandement à créer une atmosphère très particulière et très réussie.
Bien sûr le résultat final peut paraître assez étrange et dérangeant. Bien sûr une violence omniprésente peut rebuter bon nombre de spectateurs. Pourtant il se dégage de ces OAV une ambiance indéfinissable. Une histoire haletante, bien menée et superbement réalisée. A découvrir.
Je trouve l'idée de base très bonne (fusionner avec un démon pour mieux les combattre) mais les aspects psychologiques de la transformation, les états d'âme du personnage ne sont pas abordés alors que c'est souvent la base d'un récit de super-héros.
Résultat, une série B honnête sans être exceptionnelle, le bon point étant l'originalité du bestiaire rencontré, et les bastons.
Les mangas et la série télé sur le même personnage ont probablement plus développé l'histoire que ces deux OAV.