Schizophrénie sans psychologie
Un film coréen qui se lance dans la complexité de la schizophrénie, c'est assez rare pour attirer un certain intérêt. Ani, une fille douce, gentille et naïve, se transforme dans certaines situations en Hani, une fille violente et sûr d'elle. Elle montre des signes de protection contre son autre moi, qui elle n'arrive pas à se défaire d'une vieille histoire d'amour. Tout cela doit être supporté par le pauvre Guchang qui essaye d'aimer tout en maîtrisant Hani. Les deux personnalités de la fille sont purement et simplement les clichés des deux types de filles coréennes les plus courantes que l'on peut voir dans les films : la première est la fille fragile ; celle de toutes les romances, qui pleure pour rien et attend le grand amour. La deuxième est l'exemple même de la Sassy Girl, qui harcèle son copain et joue la dominatrice. Rien de bien particulier, mis à part que l'on finit par voir apparaître au fil de l'histoire une troisième personne, bien plus terre-à-terre et surtout beaucoup plus réaliste. Mais cependant la sauce n'arrive pas à prendre. On n'est pas touché par les pleurs de Ani ; on ne s'intéresse pas aux problèmes de Hani, et la révélation finale passe complètement à coté. On notera tout de même l'excellente interprétation de Jeong Ryeo-Won qui joue concrètement trois personnages dans l'histoire, dont deux totalement surréalistes, qui marquent un gros contraste avec le troisième qui est en fait le mélange des deux extrêmes pour une figure plus équilibrée. Bong Tae-Gyu est quant à lui quelconque ; son rôle ne lui apporte rien et il se fait de toute façon voler la vedette par sa charmante collègue. Bref, une comédie malheureusement sans ambition qui passe sans rester longtemps dans les mémoires.
18 novembre 2007
par
Elise