Intouchable sommet Z. Inexplicable, inarrêtable et imbuvable bouillie filmique.
Il est rigoureusement impossible de faire plus Z que ce film et vraiment ardu d’écrire un texte cohérent pour éclaircir la chose dans sa globalité et plus encore son scénario pseudo-cosmo-mystico-intellectuel, guerre incompréhensible entre le bien et le mal fondée sur le contrôle des ondes psychiques du cerveau (un détail). Cette performance inégalable se place largement tout en haut de la pyramide du n’importe quoi filmé. Le mieux est de lister, ce sera plus simple. Ce film est un gros mélange de :
- un générique confectionné avec des calques préhistoriques.
- une masse de stocks shots d’une VHS pourrie de Star wars
- des stock shots de péplums (derniers jours de Pompeï ?), d’incendie de forêt, d’explosions nucléaires ou de carrières, de la NASA, des pyramides d’Égypte et j’en passe une tonne.
- une bande originale de, en vrac, Indiana Jones (le thème principal revient toutes les 5 minutes), Star Wars bien entendu mais aussi Blade Runner, Galactica, Flash Gordon, 2001 et d’autres encore sans oublier l’incontournable synthé Bontempi.
- une bande sonore inaudible qui déchire les tympans (tirs, explosions, cris de douleur et cris de monstres, le tout en même temps + la musique en mono 1250db).
- une horde de streums aux "merveilleux" costumes en carton ou en peluche multiples et variés qui réunissent des robots, des gladiateurs, des romains, des chevaliers moyenâgeux, des cavaliers en collants noirs avec os de squelettes collés sur le torse sensés être des amazones de la mort à cheval, des yetis roses, des nains, des nelwins pas beaux, des momies en papier toilette, une princesse Xena turc, parfaite potiche, etc, qui cohabitent tous dans la scène finale le plus naturellement du monde. Les scènes de la ville pseudo Tatooine et du bar sont à ce propos édifiantes. Bref, une panoplie de monstres en peluche ou en carton tellement hideux qu’ils finissent même par atteindre leur but : faire peur.
- deux héros de péplum aux regards de braise, Ben Hur du pauvre, forts comme des ours, qui plaisantent tel un Cobra d'outre tombe en pleine bataille et se frittent comme des hystériques.
- un entraînement sur-Stallonien (sur la musique de Galactica) à casser des pierres avec des atemis (le coup spécial par excellence) comme un malade psychotique, sauter une fois sur un trampoline (ce plan collé bout à bout simule parfaitement une marche héroïque avec blocs de pierre attachés aux chevilles), saltos sur trampoline, kick sur trampoline, gueuler comme un forcené en faisant des grimaces…
- des chorégraphies méta minables à base de coups de poings, de coups de coudes enragés et de membres qui se détachent où servent d’armes perforantes.
- une énorme épée légendaire en bois dans le genre de l’éclair de Flash Gordon, encore plus moche et ridicule.
- un cerveau en plastique peint à la bombe dorée.
- Un chef méchant méchant qui rappelle encore une fois celui de Flash Gordon.
- un final apocalyptique (dans tous les sens du terme), au montage encore plus incompréhensible que la scène d’ouverture. Un exploit Z inégalable de 10 bonnes minutes.
- etc, etc, etc.
Mais le plus, dingue, c’est l’enchaînement frénétique de tout cela, le montage imbuvable à la hache moyen-âgeuse et le ton très sérieux et imperturbable de l’ensemble, acteurs et voix off en tête. Une gigantesque boucherie.
Scénarisé par le héros lui-même, Cüneyt ARKIN, sorte de catcheur enragé aux faux airs d’Alain Delon, megastar dans son pays, Dünyayi Kurtaran Adam est une énorme fontaine nanarde montée avec deux bras dans le plâtre et réalisée avec un budget qui avoisine la seule note qu’il mérite. En revanche, il est impossible pour moi de mettre plus de zéro à cette chose puisque tout y est au niveau "super grand minable royal" alors que dans un Inframan, un Final Duel ou autre bombes bis, il y a des qualités techniques indéniables, de grandes idées folles efficaces et réussies, adjectif définitivement inconnu à cette chose des profondeurs 100% nanarde qui reprend tout en vrac, mélange et pile à la baratte, pour servir une énorme rigolade Z débile et mauvaise comme jamais. De plus, comme les trucs aiment le faire, mmmh, pardon, les turcs, il y a aussi quelques bonnes longueurs de dialogues foireux à souhait. Franchement, même en décrivant tout ce que je peux, il faut tout de même le voir pour le croire. Une boucherie impropre à la consommation à voir exclusivement en bande de cinglés réunie.
Pour ceux à qui l’expérience n’a pas suffit, sachez qu’il existe aussi un exorciste turc, un Star Trek turc, un Ninja Movie turc, enfin tout un pan cinématographique de bouillie Z turc. Mais celui-là est le plus dingue et de loin. Hey ! c’est Star Wars quand même.
NB : depuis cette critique, j'ai pu découvrir enfin les sous titres français de la chose et la revoir tranquillement, loin de l'hystérie de la première séance collective... Et là, c'est simplement la cerise sur le gateau. Visionner un film scénarisé par Cuneyt Arkin avec Cuneyt Arkin et comprendre enfin ce qu'il dit est une expérience de l'au delà supplémentaire et demande une préparation mentale de haut niveau. En plus de tout le reste pré cité, Cuneyt a pour ligne de conduite de ne pas se prendre au sérieux (car les humains ont subi un cataclysme justement parce qu'il se prenait trop au sérieux, logique implacable), ce qui nous donne des dialogues incroyables de plaisanteries machos entremêlées avec une bouillie informe de minuscules fragments de tous les films de SF connus réunis dans la même phrase... Bref, c'est indescriptible, surréaliste, incriticable, au delà du palpable ou de la compréhension humaine. C'est Cuneyt Arkin.
Un grand nanar à la croisée de trois cultures
Quand on évoque le "Star Wars turque", il est toujours difficile de transmettre une idée fidèle de la "chose". Car il est évident qu'avec ce film, on touche au sublime, à ces grands films improbables qui font répéter à longueur de projection "mais qu'est-ce que c'est que ce truc?", "j'y crois pas" ou encore "non, quand même pas?". La qualité principale de cet OVNI est justement de parvenir à garder un excellent rythme de "Mais c'est grave!", là où la majorité des nanards lassent assez vite. Non seulement le film est souvent affreusement mauvais (voir toute l'introduction avec des inserts du vrai Star Wars qui laisse véritablement sans voix tellement c'est horriblement monté), mais fait aussi preuve d'inventivité parfois, et surtout d'une sincérité à toute épreuve.
Que fait ce film dans une base de données sur le cinéma asiatique me direz-vous? La vision de ce "chef d'oeuvre" apporte assez vite la réponse, tant il est évident que les Turques ont mixé à leur sauce deux influences majeures: la SF à l'américain, et les arts martiaux à la Chinoise. Cüneyt Arkin a vu Star Wars et autres films de SF, de même qu'il a vu des Shaw Brothers et autres Bruce Lee ou Jimmy Wang Yu. Le film mixe donc les deux influences en les intégrant avec des éléments plus locaux (les décors, les vêtements) pour obtenir un résultat tout à fait improbable et d'autant plus inoubliable. On commence donc en recopiant (c'est bien le terme) Star Wars, puis on passe à un film plus orienté kung-fu (combat / défaite / entraînement / vengeance), puis on mixe les deux genres, et ajoutant même du film de sabre sur la fin (et quel sabre mes amis...).
Les effets spéciaux sont évidemment très moyens, les costumes sont souvent à pleurer de rire (vas y Cüneyt, tape dans le Bisounours!!!), la réalisation tout à fait amateur mais pas moins avare en plans cultes (le coup de coude, le personnage qui arrive en travelling sur patins à roulette au lieu de la caméra...). Les scènes de combat ne sont pas si mauvaises que ça au final, car elles parviennent à apporter un peu de variété, et évidemment leur lot de moments cultes (le sabre entre les dents, difficile de ne pas pleurer de rire). Le sérieux des deux acteurs principaux est également impressionnant, et si les coups de pieds de Cüneyt sont aussi gracieux qu'un rhinocéros faisant du patin à glace, on ne peut pas lui enlever son "style" tout à fait unique. Car oui, il y a un style Cüneyt Arkin, qui emprunte des éléments bien sûr au kung-fu, mais aussi au catch, puisque le bonhomme se plaît beaucoup à sauter en écartant légèrement les jambes au moment où il frappe son adversaire (astuce utilisée au catch pour faire du bruit avec le pied afin de rendre le coup plus impressionnant). Sans parler de SA spécialité, la frappe simultanée des deux mains.
Au final, même sans profiter des dialogues visiblement aussi puissants que le reste du film ("Ils sont vraiment trop moches, je préfèrerais des filles en mini-jupes"), il est évident que la vision de ce chef d'oeuvre du nanard est rigoureusement indispensable, au point que la sécurité sociale devrait penser à le rembourser pour traiter les dépressions.
Dur...
Objectivement, Turkish StarWars est juste un monument de grotesque et d'amateurisme, piquant à droite à gauche (à la manière des films de Hong Kong des années 80) des plans, des musiques, de certains grands classiques pour attirer la foule et "faire comme tout le monde".
Pitoyable de A à Z, il faut déjà passer le premier quart d'heure, surement le plus difficile, pour rentrer pleinement dans l'aventure de nos deux héros. Pourquoi le premier quart d'heure est-il le plus dur? Surement de part son ambiance insupportable et son visuel donnant plus la nausée que le Space Mountain de Disneyland. Voyez-vous, une véritable guerre intergalactique éclate, entraînant des combats dans l'espace. A bord de leur vaisseau en carton, les héros simulent des combats aériens, avec une toile de ciné projetant des passages de Star Wars, en guise de décors. On aura tout vu. Bien sur, la musique totalement à l'ouest est un remix abominable du thème d'Indiana Jones avec coupures de son récurrentes et mixage aux abonnés absents, le tout dans un vacarme du tonnerre qui pourrait réveiller un mort.
Le ton est donné, Turkish StarWars s'annonce comme une oeuvre amateur que ce soit au niveau des SFX d'un budget de France Television pour leurs documentaires culinaires, et porté par des acteurs à la limite du grand guignolesque. Il suffit de voir nos deux héros gigoter dans tous les sens, pour -une fois de plus- simuler des bastons du pauvre contre des peluches d'1m70. Toutes les époques y passent, notre réalisateur préféré nous gratifie d'une perte d'espace temporel en gravissant les étapes de notre histoire sans aucune logique. N'y voyez pas d'inconvénient en voyant dans une même scène, des gladiateurs et des biomen se @!#$ sur la tronche.
Filmé dans un 1.33 plein cadre digne des premières VHS distribuées pour VideoGag, la copie a visiblement été abîmée par le temps, concervée dans un état lamentable. C'est déjà bien d'avoir pu mettre la main dessus, tellement ce genre de produit ne mérite pas de voir le jour. A voir pour tout fan de nanar; même si le roi, le VRAI roi à mériter le trône suprème, s'avère être "White Fire".
Esthétique : 0.25/5
Musique : 3/5
Interprétation : 0.5/5
Scénario : 0/5
Les + :
- Tellement cheap...
- Tellement grotesque...
Les - :
- Tout.
Bien plus qu'un simple film bis, toute l'incarnation d'un certain cinéma populaire disparu à jamais.
un divertissement avec un grand D!
Stockshot a la pelle, des tonnes d'idées et surtout un rythme incroyable....un vrai film psychotronique.
Croyez à l'incroyable, ce qui a commencé doit finir.... non non, pas de pseudo philosophie à 0.5 cents, mais THE divertissement ultime!!!!!!!
Passé une superbe séquence d'intro digne des meilleurs jeux de rôles de chez Squaresoft, la tuerie intergalactique commence, avec un combat spatial entre les méchants (qui veulent utiliser l'intelligence humaine pour booster leur armement et détruire le bouclier des humains, mais n'en révélons pas plus) et les gentils, qui ont l'air tellement dans l'action qu'on aurait pu leur rajouter un croissant et du café.
Tout de suite on est frappé par la ressemblance entre le héros (que nous appellerons Adam Seagal) et l'illustre Steven Seagal. Même regard qui tue, même impression d'avoir oublié d'aller aux W.C avant de partir au combat, même crampe dans le dos, tout y est! Mais notre héros est blond, et pas n'importe quel blond, un blond que même Barbie trottoir refuserait d'arborer. Que dire de son compagnon le mouton mexicain et sa coupe de cheveux qui ferait palir Enrico Macias de jalousie! La palme revient quand même à la beauté fatale au sourire... mmmhhhh....
Dès que le combat spatial a commencé, le récit épique, bourré de références historiques (les Egyptiens étaient vraiment en avance, créer la bombe atomique quand même!). Le rythme est à couper le souffle, les affrontements s'enchaînent très vite, avec des combattants qui savent ce qu'ils font (quels coups de pieds!), des chorégraphies dignes de Samo Hung des meilleurs jours, et une musique qui nous rappelle.... ah non, pas qui nous rappelle c'est bel et bien la musique d'Indiana Jones!
Les cascadeurs risquent leur vie tout au long du film, en sautant sur des trampolines invisibles à l'oeil nu. Les costumes sont magnifiques, et nous rappellent avec nostalgie le dessin animé les bisounours. Les morceaux de bravoure sont légions, avec nos héros qui font face au péril de......... et qui s'en sortent!
N'oublions pas les séquences d'entrainement inoubliables, où Adam nous prouve qu'il est LE master, Ken le survivant en 1000000 plus fort (et plus beau).
Mais les coups de théâtre et le drame sont également présents. Ici tout n'est pas rose, on est d'ailleurs pas loin de la violence des films de Chang Cheh, mais en plus apocalytique encore (car plus gros budget). Le final est assez titre encore plus dantesque que celui de "Boxer from shantung", avec Adam qui affronte ennemis sur ennemis et les mutile.... incroyable de voir également que Turkish Star wars a été le précuseur du jeu "super Mario Bros", avec Adam qui tue les ennemis en leur sautant dessus.
Les qualités de cette oeuvre sont nombreuses, mais on se rend compte qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre au moment où le message engagé nous rappelle qu'un film n'est pa s uniquement un divertissement. S'il fait réfléchir c'est encore mieux, et c'est le cas ici.
Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas gâcher la surprise, mais je vous conseille vivement de voir cette merveille!
Un feu d'artifice sur pellicule
Impressionnant démarquage turc de la mythique saga de George Lucas. Pas d'argent, pas de talent, mais que du bonheur pour le cinéphile venu y chercher son compte dans le genre. Un film mené à cent à l'heure, aux scènes de baston aussi approximatives que généreuses, parfois féroce (les peluches qui massacrent tous ces pauvres gens à grands coups de griffes) et qui plagie un peu tout ce qui lui vient à l'esprit entre deux stock-shots, trois sauts au trampoline et autres faux raccords ou problèmes de mixage. Les deux acteurs principaux, le héros et son acolyte, ont beau être des ringards finis, ils n'en suscitent pas moins un attachement particulier. En fait, l'œuvre dans son ensemble s'avère plaisante à suivre, punchy, naïve et d'une telle maladresse qu'elle en acquiert un style propre. Une petite perle à ranger aux côtés du
Vivre pour Survivre de Jean-Marie Pallardy, autre nanar sous sa facture la plus définitive, tout aussi gauche encore que moins fun.
Le trampoline qui va sauver le monde!
Le nanar ultime, un rythme de dégénéré, une folie furieuse! Cuneyt Arkin et son brushing y sont proprement fabuleux, les musiques pompées d'Indianna Jones royales, les effets spéciaux... très spéciaux, le trampoline omniprésent... Un chef d'oeuvre du n'importe quoi en somme. Les effets les plus démentiellement Z s'enchaînent à un rythme proprement hallucinant. C'est bien simple, ceci n'est pas un film, c'est un trip au crack, rien de moins.
Ce film a été réalisé en 1982, soit l'année de ma naissance: je me plais à croire qu'il a fallu rien moins que Turkish Star Wars pour que je sois possible.