Amateurs de cinéma bis, voir ter, bonjour. Le kung fu du jour nous vient de Hong Kong (selon hkcm), ou de Taïwan (selon hkmdb), et a été réalisé par le talentueux Lee Tso Nam... Bon, trêves de plaisanteries, j'ai quelques comptes à régler avec ce cher Lee et sa petite bande!
Déjà, il y a une question que des tas de fans de ciné de Hong Kong se posent depuis des décennies mais qui discrédite encore un peu le genre: Qu'est-ce qui pousse les méchants dans les kung fu old school, un beau jour, à se laisser pousser la barbe et à porter une perruque blanche ? Un sujet de thèse si l'en est qui mériterait même un colloque, à vérifier. Dans le cas présent, le félon en question, c'est Chang Yi. Assez tôt dans le film, le voilà qui arrive habillé en sorcière rouge, avec un chapeau pointu du plus mauvais goût et donc ses postiches. Évidemment, il fout le dawa dans l'école du sifu Chui Chung Hei (la fameuse école du Eagle's Claw, retenez bien parce qu'ils vont juste le répéter 60 000 fois dans le film, alors y'a plutôt intérêt à être attentif sous peine de pas tout comprendre). Alors, je ne sais pas si ça a un rapport avec sa perruque, mais je me demande si c'est pas cela que l'on appelle le déterminisme. Chui, qui est vieux, il a deux élèves (enfin un peu plus mais les autres ont s'en branle): Chi Kwan Chung et Don Wong. Le premier s'habille en noir, l'autre en blanc. Le premier va devenir méchant, le second va rester gentil. Déterminisme again ? Je me demande.Ça parle beaucoup, ça se met pas beaucoup sur la gueule. Don fait le gentil, Chi fait toujours le méchant (ça se traduit par trahir son maître puis passer le reste du temps avec des putes, véridique!). Il faut dire qu'il est comme ça Chi, il se lève le matin et fout une claque à une femme, comme ça, pour le plaisir (véridique again!). Heureusement, la caméra de Lee Tso Nam sait traduire tout ça comme il faut, avec de belles scènes dramatiques pleines de ralentis.
Vient après l'habituel concours de qui à la plus grande... technique de kung fu. Selon Chang Yi, c'est le Mantis Fist le meilleur, selon Chui Chung Hei et ses disciples, c'est forcement le Eagle's Claw (normal, je vois mal un mec de l'école de Eagle's Claw avouer que finalement, sa technique est vraiment naze et qu'il aurait mieux fait d'aller apprendre la technique concurrente). Et pourtant, c'est à peu près ce qui se passe. Chi Kwan Chun décide de tuer son sifu et de rejoindre Chang Yi pour apprendre le Mantis Fist. Vous voulez savoir la raison ? Aller, flashback: Après que le sifu fut blessé par Chang Yi, il a décidé de désigner un successeur. Sauf que voilà, le sifu il fait pas les choses à moitié. Celui qui lui succèdera devra en plus épouser sa fille. Donc là, forcement, ça fait chier tout le monde (c'est là qu'on voit que les films de kung fu sont plus qu'homo-érotiques). Chi Kwan Chun décide donc de se casser ailleurs, là où il pourra pratiquer sans en plus devoir se taper la fille du boss.
Par la suite, le film ne sait pas trop quoi raconter jusqu'au final (on est à 30 minutes de film, je précise). Par moment (souvent même), ça lorgne du côté du bis taïwanais, parfois ça mime la bruceploitation (Chi Kwan Chu, fringué pareil, même mimiques, mais la coupe au bol moins classe).
Puis vient la fin, la fameuse lutte finale. Leung Kar Yan qui faisait le piquet depuis le début du film se bat 20 secondes et crève (désolé pour les fans). La suite est un spectacle sonore tonitruant. Pour accompagner cette pluie de coups, la bibliothèque sonore n'était visiblement constituée que de deux sons. Tant pis, mais attentions les oreilles, ça crispe. Vient ensuite Philip Ko, chauve, avec une moustache, et une grosse boucle d'oreille. Sa part du contrat est donc remplie dès le premier photogramme. Vient ensuite le twist (Don était gentil en fait, il a pas tué le sifu qui était déjà mourant, il a fait ça pour infiltrer la team des méchants) et donc le final où les deux disciples mettent leur race à Chang Yi. Un combat où la caméra ne sait jamais bien se placer et qui se termine sur un ralenti assez horrible, ou il semblerait que des photogrammes aient été volés et donc que pour combler les demi-secondes manquantes les mêmes images aient été réutilisées, donnant un effet de saccade assez stressant.
Vous l'aurez compris, encore un chef d'oeuvre de Lee Tso Nam. A acheter en double, en triple, et à offrir à vos amis pour leur anniversaire. A bientôt pour la prochaine partie des aventures de l'ami Lee...