Paris Match
"Eiffel…I'm in love" n'est pas bien. Tout d'abord, parce qu'il s'agit d'une énième comédie romantique asiatique faite de guimauve et de sirop dans un pays de Bisounours pour un public adolescent féminin averti. Ensuite, parce que le scénario est l'adaptation littérale d'un roman écrit…par une gamine de 15 ans. Enfin, parce que l'historie pleine de clichés et de rebondissements téléphonées est aussi prévisible qu'un Iceberg de dizaine de mètres de haut. D'accord…Cela n'aura pas empêche le Titanic de couler, mais mon cœur de glace s'accroche, lui.
En même temps, "Eiffel…" compte parmi les plus gros succès de tous les temps au BO indonésien et arrive pile poil un an après l'incroyable succès de "What's up with love ?", donc, il faut au moins le considérer comme une étape importante et nécessaire dans le renouveau du cinéma indonésien du début des années 2000. Plus de trois millions de spectateurs se sont donc pressés pour suivre les aventures de Tita et d'Adith, qui auront consacré leurs deux interprètes principaux des vedettes à part entière. "Eiffel…I'm in love", c'est un peu le "Dirty Dancing" ou "Grand Bleu" pour toute une génération d'indonésiens et rien ne pourra jamais leur enlever ça…Dieu, il existe même une version de 127 minutes (l'original) avant que les producteurs bien avisés ne décident de ressortir une "director's cut" (qui n'apporte STRICTEMENT RIEN !!!) de 195 minutes (!!!) pour célébrer les douze premiers mois de sortie du film dans les salles.
Rien que pour cela, il faut se farcir cette comédie romantique pas plus bête et foncièrement naïve qu'une autre; une espèce de Barba papa totalement inoffensive, vous savez, cet espèce de sucre flottant que l'on avale à pleines poignées avec la désagréable sensation de n'avoir jamais vraiment rien en bouche, puis se retrouver avec un gros mal de bide à force d'avoir avalé plus d'air 'pollué) que de sucre fin ? Voilà…c'est ça, "Eiffel…".
Une suite suivra cinq ans plus tard, "Lost in love", bien moins populaire.
