Xavier Chanoine | 3 | Globalement raté mais vraiment divertissant. |
Pas franchement convaincante, cette étonnante petite production mérite tout de même le détour pour son côté distrayant et enlevé. L'histoire, au demeurant basique, met en scène les mésaventures d'une poignée de lycéens enfermés dans leur établissement scolaire des suites d'une force maléfique qui semble clairement vouloir s'installer. Rien n'est le fruit du hasard et il semble bien qu'une professeur y soit pour quelque chose...encore, si il n'y avait qu'elle. Tourné en plein milieu des années 90, Wizard of darkness souffre du syndrome de la série Z pour prétendre rivaliser avec les classiques du cinéma d'épouvante, orientaux et occidentaux. Le problème est que le film de Sato Shimako n'est clairement pas de haut standing et cela se ressent dans sa trame, décousue et fleurant bon le n’importe quoi.
A mi chemin entre un épisode de Fais moi peur, un Masters of Horror et une série chaude, le métrage distille une atmosphère tour à tour rigolote et inquiétante, lui faisant perdre toute éventuelle crédibilité tant le mélange ne fonctionne pas. Pour les défauts, évoquons aussi une réalisation vraiment à la ramasse, enchaînant gros plans érotiques salasses à peine digne d'un mauvais porno de série, et placement de caméra un tantinet douteux (au-dessus d'une cabine de toilette, après qu'une des élèves se soit soulagée...). Ne parlons pas non plus de la bande-son, entièrement faites au synthétiseur, pas forcément plus digne que celles que l'on peut entendre dans les fleurons goresques et bien bis comme Premutos.
En dehors de ces quelques broutilles tout de même pas négligeables, Wizard of darkness remplit parfaitement son cahier de charge de série Z à vocation distrayante. La dynamique d'ensemble ne se voit jamais freinée par des discussions ennuyeuses, non pas qu'elles ne soient pas présentes, mais elles annoncent souvent de drôles de carnages vraiment géniaux et drôlement crétins. Ah qu'est-ce qu'on peut aimer voir de pauvres étudiants se faire massacrer par paquet de douze! Là est l'objectif de ce long-métrage : étonner par sa nonchalance et sa maladresse, puis épater par ses idées farfelues malgré un budget minable. De plus, il faut compter avec le charme des deux héroïnes principales, Yoshino Kimika (que l'on retrouvera dans le space Gozu) et la toute jeune Kanno Miho (la future déesse de Dolls), vraiment impliquées malgré la faiblesse des dialogues qu'elles sont censées se coltiner. Pas avare en bizarreries, non dénué de séquences douteuses, Wizard of darkness est un petit plaisir Z à découvrir pour quiconque prend son pied devant du grand n'importe quoi. Mais du moment que c'est fun...
Esthétique : 1.5/5 - Photo inexistante et mise en scène aléatoire. Musique : 1/5 - La musique supprime tout effet de peur. Dommage. Interprétation : 3/5 - Pas bien folichone du côté masculin, en revanche les demoiselles s'en sortent mieux. Scénario : 3/5 - Dans le fond, particulièrement raté et déjà vu, mais son côté distrayant l'emporte sur vraiment tout.