James Bondoglu! 
Après un
Star Wars Turque qu'on pensait véritablement intouchable en matière d'énorme nanar, voir un autre Cuneyt Arkin laisse tout de même le fan de bisserie et autres nanars assez curieux. Il y aura peut-être quand même quelques combats nuls, allons-y.
Que nenni. Il n'y pas quelques combats nuls, il n'y a presque que ça. Le reste étant des piles de stock shots ou autres scènes bucoliques/comiques absolument inénarables, on se rapproche dangeureusement du haut niveau du pire de la référence actuelle du genre. Evidemment, la SF autorise tous les délières, les pires maquillages, les effets spéciaux les plus kitschs. Mais dans ce pseudo James Bond, il faut quand même reconnaître au cinéma turque une incroyable envie de se lâcher sur tous les plus grands genres, et le tout avec le plus grand sérieux du monde. Car là est bien à nouveau toute la force de ce nanar: jamais le film ne joue la carte finalement assez facile de la parodie, jamais on ne verra d'imitation de Bruce Lee (le classique dans toute parodie de film d'arts martiaux...), le manque de technique et de savoir faire n'empêche jamais le film se rester fidèle à lui-même. Et il y a de quoi faire...
La quantité de stock shot est tout d'abord assez incroyable et permet déjà de jouer de longues heures à deviner de quels films proviennent cette fusillade (on entre dans une petite superette du quartier, et les stock shot montrent un grand supermarché...), cette poursuite en voiture (énorme poursuite voiture/moto où Cuneyt montre son art du fond vert made in Turkey), cette cascade (le personnage enflammé vu deux fois dans le film). Le film alterne donc ces stock shot moins couteux que de vrais cascades ou effets pyrotechniques avec des tonnes de combat à la Cuneyt. Et le combat à la Cuneyt, aussi mauvais soit-il à nouveau au niveau technique, possède une nouvelle fois une énorme envie et surtout un vrai style. Cunyet, c'est en gros Sonny Chiba sous acide avec la tête d'un Alain Delon cinquantenaire avec 20 kilos de trop, le tout avec les mouvements d'un personnage Tex Avery croisé avec un catcheur américain. Il y a chez lui cette incroyable capacité à grimacer comme un beau diable tandis qu'il assène ses fameux doubles atémis ou ses coups de pied toujours très gracieux.
Le fabuleux Cuneyt est ici accompagné d'une James Bond girl peut-être très sexy pour le public local mais assez moyenne (on pourra dire moche) pour un public plus habitué à des Halle Berry ou Kim Basinger pour reprendre une James Bond girl. Complètement nulle en arts martiaux, la pas-belle passe son temps à donner de grands coups de pied depuis une contre plongée permanente révélant à tous et à toutes ses grosses cuisses on ne peut moins sexy. Face à ce dynamique duo, un acteur habitué des Cuneyteries, chef d'un gang donc l'homme de main le plus terrible reste évidemment Dent de Requin, hommage à peine voilé à James Bond mais avec le plus abominable maquillage de l'histoire du cinéma.
Bref, c'est absolument nul et probablement un peu moins irregardable que le Star Wars, mais presque aussi obligatoire pour tout fan de nanar qui se respecte.
