Sauce Fade
Dieu qu’on l’attendait cette série ! Et il y avait de quoi :
Naoyuki Onda au chara design (
Gantz,
Parasite dolls),
Shûkô Murase à la réal (
Witch hunter Robin...),
Dai Satoh au scénar (
Samurai Champloo…) ! !… Alors alors alors ? ? Eh ben alors Zorro n’est pas arrivé.
Malgré un démarrage compliqué pouvant un temps donner le change, très vite la fadeur des personnages et une direction incertaine de l’histoire liée à des influences mal digérées des dernières grosses œuvres SF connues (Matrix, Dark City…) font mal, très mal. La composition de Yoshihiro Ike s’en sort avec les honneurs (la musique est superbe) et les dessins sont jolis, oui, mais pour s’accrocher à la chose il faut sacrément en vouloir. Les scènes d’action sont plutôt faiblardes… Ca n’est que le début, espérons que l’œuvre s’améliorera par la suite(*), mais les questions existentielles à deux balles et l’aspect auteurisant, largement prétentieux, ne donnent pas plus que ça l'envie d’aller voir plus loin si on y est. Ergo Proxy, malgré le point commun du titre à la con (remember aussi Rahxephon), n’est pas aussi lourdingue que le "diagonale mot compte triple" Texhnolyze, c’est déjà ça de pris, et les fanas hardcore de SF peuvent à la rigueur se payer là leur dose du genre, assez rare ces temps-ci... Encore que l'aspect gothic djeun's est ici davantage mis en avant que l'oeuvre SF présumée. Plutôt se retourner vers un nettement plus abouti Gilgamesh dans ce cas.
(*) Non.
Ni queue ni tête
Passé les 2 premiers volumes pleins de promesses, l'on s'apperçoit bien vite que les scénaristes n'ont pas plus idée que nous de ce qui va arriver par la suite. A moins qu'ils aient prévu un scénario en 13 épisodes et qu'on leur ai demandé de l'étaler sur 26 épisodes?
Toujours est-il que non-seulement les volumes 3 et 4 ne font absolument pas avancer l'histoire, mais en plus les épisodes sont ennuyeux à mourir (ont pourrait se contenter d'épisodes "loners" ou de remplissage, du moment qu'il nous racontent un truc interressant, ou qu'ils nous éclairent un peu plus sur le monde d'Ergo proxy : ici il n'en est rien. Pire, tous les personnages de la série perdent sèrieusement de leur intérêt, et semblent agir non pas de leur propre volonté, mais plutôt comme des pantins dirigés par la plume des scénaristes. il n'y a aucune cohérence dans les comportements des protagonistes, d'un épisode à l'autre.
Je mets 1.5 pour l'épisode sympatique des problèmes de cohabitation d'un homme et d'une femme à bord du même vaisseau.
J'ai apprécié les 2 premiers dvd : c'est ce qui m'a décidé à acheter le 4ème volume, malgrès un volume 3 catastrophique.
Je laisse définitivement tomber la série, et je ne veux même pas savoir comment ça se termine.
Si vous voulez de la vraie bonne science-fiction, allez plutôt voir du côté de "Fantastic Children" : les dessins sont moins jolis, mais l'animation n'a rien à envier à celle d'Ergo Proxy, et la mise en scène, le contexte et le scénario sont 100 fois supérieurs !
Ennui, quand tu nous tiens
[garanti sans spoiler ou si peu, franchement...]
Belle déception que cet Ergo Proxy.
C'était une production très attendue, la dernière du Studio Manglove, désormais connu pour le très bon
Samurai Champloo. On nous avait d'ailleurs alléché sur la rubrique News avec une bande-annonce et des images prometteuses, un style graphique pointu et cerise sur le gâteau, une héroïne au visage attrayant...
Un bel emballage qui ne dure que l'espace de 3 épisodes. J'ai tenu jusqu'au onzième puis m'en suis allé, terrassé.
Encore un récit de civilisation post-apocalyptique, mais pourquoi pas, du moment que le sujet est bien traité...
L'action débute au sein de l'aseptisée et majestueuse cité de Romdo, un des derniers refuges d'une certaine humanité. La population qu'abrite la cité-état est constituée d'humains adultes et des AutoReivs, androïdes chargés de la protection, de l'assistance...et de la surveillance des citoyens.
Quitter Romdo est fortement déconseillé, sinon interdit. A l'extérieur s'étend un paysage dévasté, à l'atmosphère empoisonnée et loin très loin peut-être, se trouvent d'autres ilots de civilisation préservée.
Dans ce système en vase clos, l'inspecteur Re-l Mayer et AutoReiv assistant/garde du corp Iggy enquêtent sur des meurtres sans précédent. Ces accès de violence sanguinaire seraient le fait d'AutoReiv infectés par le mystérieux virus Cogito qui, dit-on, fait apparaitre une concience chez les organismes artificiels.
Le décor est planté.
Il faut avouer que le 1er épisode est extrêmement vendeur :
- introduction inquiétante et à la violence contenue,
- on découvre le décor et les personnages tout en faisant démarrer l'intrigue immédiatement,
- l'atmosphère et la bande-son sont soignées,
- on n'a d'yeux que pour ceux de l'héroine,
- de courtes scènes d'action interviennent par tranche de 10 minutes, sans oublier le final, aussi fort que l'introduction, comme un écho à celle-ci.
Dit comme cela, c'est remarquable d'efficacité, plutôt subtil, plutôt beau et plutôt intelligent.
On est harponné pendant les deux épisodes suivants : quels sont les développements de l'enquête (d'autres meurtres peut-être...) ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond avec Romdo ? Avec Re-l (prononcez "Ray-leu") ? Qu'est-ce que l'ergo proxy ? Qui est ce jeune garçon geignard, qui semble impliqué dans l'affaire ?
On avance, on avance...mais on se retrouve très vite à faire du sur-place. Tous les ingrédients d'une intrigue de science-fiction prometteuse se transforment en une pâtée indigeste :
- Romdo, qui semblait un brillant spécimen de la cité-dôme aseptysée mais monumentale et relativement populeuse, n'est en fait qu'un décor de carton-pâte : les intérieurs sont vides, les murs sont nus, les extérieurs pauvres mais surtout rares. Peu d'humains, peu de robots...
- hormis les personnages principaux et secondaires, aucun habitant de Romdo ne semble vraiment exister. Re-L, accumule les aller-retours, sous prétexte d'enquêter, multiplie les visites et retrouvant dans chaque lieu son protagoniste attitré, habillé de la même façon, dénué de tout rythme de vie. On se croirait dans un jeu de rôle sur console, à visiter sans cesse le même village.
- mais rassurez-vous, l'action se déroule aussi à l'extérieur de Romdo : encore heureux rajouterais-je, tellement la cité accumule les courants d'air. On découvre qu'il y a une vie à l'extérieur, loqueteuse et...sans intérêt. Après un départ en fanfare, les protagonistes font une excursion non réglementaire sur les terres empoisonnées. Une excursion nous donnant l'opportunité de bailler à s'en décrocher la machoire : le rythme s'effondre et l'on suit prendant de trèèèèèès longues minutes la poignée d'exclus de Romdo, en tout et pour tout cinq personnes qui semblent se nourrir de courants d'air. bref, la vie à l'extérieur ou à l'intérieur de Romdo, tout comme le scénario, se traînent désespérément.
- les dialogues aussi s'éternisent, tandis que la nature du propos reste toujours confuse : passé le choc de l'exposition, l'intrigue se partage entre grosses ficelles et brouillard impénétrable. Les rares scènes d'action mettent au jour toujours plus de questions que de réponses et la progression du scénario est ainsi mécanique, toujours frustrante : on a compris une chose mais en faisant les comptes on ne comprend rien.
- passons assez rapidement sur la qualité de l'animation et des dessins, qui semblent en prendre un sacré coup, passé l'état de grâce des 3 premiers épisodes...mais peut-être que l'oeil devient plus acéré à mesure que le cerveau et les émotions tournent à vide...je ne sais vraiment pas.
- ...et finissons sur les petits détails énervants : clone de Tomb Raider, fillette-lapin dans le plus pur style kawaï, fausses vraies scènes d'action, personnalités insignifiantes, physiques androgynes caricaturaux, etc.
Ouf! Mais je n'ai vu qu'une dizaine d'épisodes...
Bon, la note est faible mais on s'ennuie dans Ergo Proxy et dans la japanimation, il est interdit de s'ennuyer.
Dommage...tellement dommage.