Si l'on dit de certaines personnes, qu'elles sont la Sagesse et l'Expérience incarnées, il vaut parfois mieux ne pas en sortir d'autres de leur retraite amplement méritée. C'est le cas d'Atok Suharto. Réalisateur d'une 15aine de films durant la faste période des années 1980s – dont Melacak Dendam, aka Tracking Vengeance, copie confirme de l'illustre "Ninja 3 – The domination" – il sera tout de même de prendre sa préretraite pour mauvais services rendus à la communauté cinématographique dès l'avènement de la crise des années 1990s et va se reconvertir en réalisateur de feuilletons et sopas à la télévision.
Pourquoi le ramener à la réalisation ? Seul le Dieu capitaliste le saura…Et si l'on comprend encore la raison de Kharisma Starvision d'aller chercher l'ancien "spécialiste" du film d'horreur Mardali Syarief au début des années 2000 en raison de l'absence de nouveaux talents et pour tenter de faire du neuf avec de l'ancien (Kafir, The coffin), les raisons en sont d'autant plus obscures en cette fin de l'année 2006, sauf de tenter à leur tour de surfer sur le succès des films d'horreur.
Le résultat est tout sauf bon avec un film fleurant bon le manque de budget avec des effets spéciaux d'un autre âge et – surtout – cette réalisation totalement désuète. Le tournage en DV n'aide en rien de ce désagréable sentiment de se retrouver effectivement en train de regarder un feuilleton soap, avec des pauvres décors, mais surtout des personnages tout sauf charismatiques, qui déblatèrent leurs textes en roulant exagérément des yeux, quand l'action l'éxige.
Rajoutez à cela une histoire inutilement alambiquée, où les personnages se remplacement les uns les autres pour prendre tour à tour un premier rôle très peu reluisant et dont l'on s'en fiche totalement de savoir, s'ils vont finir par succomber à) la malédiction – et encore plus à en connaître les origines !!
Reste cette dernière séquence mythique au cours de laquelle un homme aux yeux rouges exorbités va se faire écrabouiller plusieurs fois avant de tenter de faire son "Robert Patric" en s'immisçant par la lunette arrière dans la voiture, que l'on sent tout frais retirée de la casse pour oser l'abîmer sans dépenser trop d'argent. Un autre désastre dans le récent renouveau du film d'horreur indonésien…et une dernière apparition du réalisateur, du scénariste…et des producteurs d'ailleurs.
Ah oui…il y a évidemment la sempiternelle morale de tout film d'horreur de ces années-là: "Prenez votre vie comme elle vient et ne cherchez pas à la changer"…Avis aux jeunes pour ne surtout pas manifester contre le pouvoir en place…à moins que ce soit un message caché de la part des producteurs à l'intention de leur réalisateur.
