Perdus dans la ville
Retour aux sources pour Sippapak. Le réalisateur thaï de
Killer Tatoo revient en effet dans la ville où il fit ses études de beaux arts (New York) pour y tourner ce
February, un mélodrame crépusculaire presque underground.
La Big Apple joue en effet le rôle de lumière qui attire les papillons avant qu’ils ne s’y brûlent les ailes : les belles et larges avenues, Wall Street et l’Empire State Bulding font parti du décor, mais ne sont qu’un décor lointain pour Jee et I, condamnés aux rues sales et dangereuses en face de Manhattan, aux immeubles désaffectés et aux petites combines pour survivre. Lui est un chauffeur de taxi clandestin qui trempe dans des affaires louches et ne rêve que de rentrer au pays, elle est une fille paumée et malade, venue à NYC faire ses adieux à une amie avant d’être renversée par Jee et de perdre la mémoire…
Sippapak tisse alors autour de ses 2 personnages principaux une ambiance très particulière : rythme lent, quasi statique, ralentis fréquents, photographie sublime rendant l’image sombre pour accentuer le sentiment de désespoir, belles mélodies macabres, quelques éclairs permettant que l’espoir renaisse (les apparitions de l’artiste américain qui veut acheter les toiles de I, les promesses d’amour réciproques tout en non-dits) avant qu’il ne s’efface de nouveau devant l’implacable destinée.
Grâce à cette ambiance d’une poésie sombre,
February parvient à étonner et à toucher malgré ses défauts évidents, comme ces rebondissements d’une crédibilité douteuse et le manque d’épaisseur de ses personnages. Il mérite cependant indéniablement un détour.
Where is my mind ?
Surprenant second choix du talentueux réalisateur du précédent "Killer Tatoo" que de verser dans une amourette flirtant dangereusement avec l'eau de rose sur fond de toile new-yorkaise.
Si la photographie est tout simplement ma-gni-fique et les protagonistes convaincants, le réalisateur SIPPAPAK pêche par un seul et gros défaut récurrent de toutes ses productions : il ne sait insuffler une véritable âme à ses personnages. Jolies coquilles parfaitement adaptés à ses budgets à grand spectacle (voir els "Buppha Rathree"), les protagonistes principaux dans cette bluette toute entière basée sur un jeu qui se serait voulu intériorisé n'arrive à la hauteur de ses ambitions. Ce n'est pas la faute du jeu des interprètes tout à fait honorable; mais plutôt le manque de consistance de leurs descriptions. Sans parler de l'intrigue tout de même assez abracadabrante et sans véritable enjeu en tant que tel; ou alors aurait-il fallu accentuer le côté spectaculaire des missions de Peeradej à remplir, au lieu de justement opter pour une ellipse pour davantage se concentrer sur ses seuls personnages.
Bref, un téléfilm joliment emballé, mais très loin des ambitions premières d'un réalisateur, qui demeure (malheureusement) avant tout un talentueux artisan des films à grand spectacle.
Romance triste bien agréable :)
Je dois dire qu'il m'a bien plu. Je ne le trouve pas excellent par contre, car il manque quelque chose. Les acteurs sont vraiment bons, et la réalisation il n'y a rien à redire non plus. Cependant, l'histoire m'a un peu déçue, et le pire c'est que je saurais pas dire pourquoi...
En fait le scénario me fait un peu penser à Secret Tears (pour ceux qui ne connaissent pas ce film : "Lors d'une soirée bien imbibée entre collègues de travail, un groupe d'amis renverse une jeune fille avec leur voiture. Etonnament, elle s'en sort indemne et l'un d'eux la receuille chez lui. Elle est complètement amnésique et quasi muette..."), et du coup j'ai eu l'impression de connaître déja l'histoire.