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La Femme aux mains froides

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Xavier Chanoine 2 Un opus bien vide
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Un opus bien vide

Shimazu Shoichi est plus connu au Japon comme étant l’un des réalisateurs d’une saga mettant en scène pour les comptes de la Toei les exploits du super-héros Moonlight Mask, personnage de fiction issu du genre tokusatsu (productions dotées de nombreux effets spéciaux spectaculaires) rendu populaire au milieu des années 50 avec Godzilla notamment. Le personnage du Moonlight Mask fut d’ailleurs adapté aussi bien au cinéma qu’à la télévision, et fit également l’objet d’une adaptation animée dans les années 70, une dizaine d’années après l’arrêt de la production de la saga par la Toei, suite à un accident mortel d’un enfant qui tenta d’imiter les cascades son idole masquée. Pour en revenir à Shimazu Shoichi, la diffusion de la série des Treize nuits de la terreur sur une chaîne française est l’occasion de découvrir une partie de son œuvre, celle qui demeure encore inconnue en Occident. Cependant, force est de reconnaitre la relative médiocrité de celle-ci, pas bien aidée il est vrai par les contraintes du format court, devant respecter la structure assassinat/vengeance pour être un minimum cohérent avec les ambitions thématiques de la saga. Endo Saburo fera d’ailleurs une entorse à la règle en axant son opus sur la folie d’un peintre passionné de femmes, en délaissant le thème de la vengeance et de la hantise.

Démarrant sur l’agression d’une pauvre femme par deux bandits et le vol de ses précieuses économies, La Femme aux mains froides annonce immédiatement la couleur en traitant son récit sur le ton de l’humour noir. La lente agonie de la femme pillée, son refus de rejoindre l’au-delà et l’interprétation incroyablement cabotine des deux lourdauds amènent hélas l’épisode vers des sentiers qu’on aurait espérés mieux construits : particulièrement linéaire et mettant en scène des bandits se battant contre du vent, l’épisode finit par lasser par ses procédés répétitifs malgré les superbes apparitions du fantôme de la victime, systématiquement dissimulé derrière une paroi et dont on devine les contours par la lumière et les intempéries de dehors. Une apparition spectrale toujours spectaculaire contrastant avec le comique lourd des situations. L’un des bandits, à présent seul suite au suicide de son partenaire vampirisé par les mains de la victime au moment de rejoindre l’au-delà, devient moine pour échapper à la malédiction qui semble également l’atteindre, celui-ci étant affublé des mêmes marques que son partenaire. Des marques qui disparaissent au contact de son chapelet. L’une des rares séquences intéressantes à ce niveau est à mettre à l’actif de la résurrection d’une jeune femme suite aux prières du jeune moine, qui voudra immédiatement se marier avec lui mais qui s’avèrera finalement être une vieille bique : même protégé de son chapelet, l’homme ne peut échapper à la vengeance de sa victime et aux hallucinations qu’elle lui inflige. Au départ pas forcément inintéressant, l’épisode s’avèrera rapidement assez mal foutu, interprété dans l’excès et dont le manque d’idées se manifestera par un cruel manque de variété, de rebondissements, de folie.



22 février 2010
par Xavier Chanoine


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