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Femmes en miroir

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.25/5

vos avis

5 critiques: 3.3/5

visiteurnote
Pikul 3
Bastian Meiresonne 4
La girardasse 3
SuperDurian 3.5
Anel-kun 3.5
Mounir 3


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Mal de mère, mal de terre

Certes, Yoshida passe après une flopée de titres et de maîtres du cinéma nippon reconnu à déjà avoir abordé le difficile sujet d'Hiroshima; mais il arrive à rendre un magnifique hommage personnel sous forme de véritable œuvre d'Art.
Les premières minutes du film donnent le ton du film à venir: rythme extrêmement lent aux cadrages incroyablement bien pensé (les lignes d'horizon et angles coupés très agressifs resteront une constante pendant tout le film; même les champs / contrechamps se feront pour la plupart de biais, créant des lignes diagonales "coupant" l'image comme les fissures du miroir). On y suit une femme à l'ombrelle blanche; elle tardera à découvrir son visage au public et on comprendra plus tard, que le parapluie tente de la protéger du soleil, cette lumière très vive rappelant le souvenir de l'explosion atomique (en route pour Hiroshima, elle protégera ses yeux du soleil, qui passe par la fenêtre du train et qui ne gène aucun des autres personnages dans le cadre, tous plus jeunes). Dans un habile procédé de montage parallèle, une mystérieuse voiture noire semble la suivre; le montage révèle autant le futur compagnon de cette femme, passant sa vie "en parallèle" à sa douce aimée; procédé révélateur également des différents drames se passant en parallèle au destin de l'héroïne principale.
Yoshida est un véritable artiste, qui pense profondément son histoire et chacun de ses plans; l'intrigue, autant que les images colportent donc toutes un double-sens lourd de sens. Une œuvre prise de tête, mais loin d'être inaccessible, ni chiante à mourir. A l'instar d'une pièce dramatique, quasiment en huis-clos (le drame entier se joue dans la tête des protagonistes), chaque parole a son importance et chaque personnage un rôle bien spécifique. Ai incarne le traumatisant épisode de la bombe atomique à Hiroshima (magnifiquement récréé par une série de tableaux immenses dans le musée dédié à la mémoire du funèbre épisode historique, comme autant que les quelques bribes de souvenirs laissés aux générations suivantes); Miwa, la génération, qui a voulu "oublier" (elle est amnésique). Natsuki, la petite-fille est de la génération d'après, celle qui – à force "d'oublier" – en est venue jusqu'à oublier sa propre identité et à être partie à l'étranger (aux USA, ce qui n'a assurément rien de fortuit…); et il y a également cette jeune journaliste, qui mène un travail d'investigation portée sur le "sensationnel" pour tenter d'évoquer et de pouvoir retracer le passé.
Effectivement, tout ce petit monde est légèrement désincarnée pour mieux pouvoir porter el sens de la métaphore; ce n'est donc moins un drame humain, qu'une tentative de retracer le drame d'une Humanité entière. Comme la toile d'un maître, fascinant de beauté, mais qui nargue l'inconscient par sa perfection et sa supériorité technique, qu'il faut se donner de la peine à déchiffrer.


14 octobre 2008
par Bastian Meiresonne


Okada Mariko

Film présenté au festival de Cannes 2002. Le traumatisme de la bombe atomique de Hiroshima y est abordé avec subtilité et pudeur. Cependant le film est lent et si certaines scenes sont magnifiques, d'autres sont franchement moyennes. A voir en tout cas pour Okada Mariko, épouse du réalisateur et actrice mythique de "Fin d'automne" d'Ozu et "Nuages flottants" de Naruse

27 février 2003
par La girardasse


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