Je me souviens avoir vu le premier épisode de Chucky à 12 ans et avoir bien flippé devant. Les 2 suites n’ayant été réalisées que pour exploiter le filon à donf à des fins purement pécuniaires, je m’attendais au pire pour le n°4. Agréable surprise donc de se retrouver en présence d’un petit divertissement pas si mal mis en forme par l’un des plus talentueux cinéastes de Hong-Kong. Il ne reste plus grand chose de typiquement asiatique, mais le savoir-faire est là.
Directement inspiré de La Fiancée de Frankenstein, La Fiancée de Chucky est un petit film parodique amusant même si l’originalité n’est pas son fort. Avec Jennifer Tilly en junkie sexy, on peut être tenté d’y jeter un œil pour passer une soirée…
Précédé par son succès outre Atlantique, Chucky IV débarque en France, accompagné d'une campagne de publicité importante. Le film possède effectivement des qualités, et devrait séduire son public. On sort un peu des sentiers battus et rebattus que constituent les suites des films d'épouvante : plutôt que de refaire la même chose, avec toujours plus de sang, de peur, de cris et de surprises (comme dans le mauvais Scream 2 et dans l'inoubliable Souviens toi l'été dernier 2), Chucky joue la carte comédie et second degré, et cela lui réussit bien.
On retrouve pas mal de références, notamment dès la première scène, qui donne le ton du film : la caméra passe sur des casiers de pièces à conviction dans le sous-sol d'un commissariat. On commence avec une tronçonneuse, puis un masque blanc avec sa hache... Avec un titre pareil, on ne pouvait échapper à une référence à La Fiancée de Frankenstein, ce qui est fait avec quelques images de l'original et bien sûr le scénario même du film.
Côté épouvante, le film ne nous offre que le strict minimum, avec le stress des premières minutes, qui s'estompe assez vite. Si vous vous attendiez à faire des bonds sur votre siège, c'est un peu raté. Par contre, les corps en tout genre abondent, avec de la variété dans les procédés. Du pistolet à la bouteille de champagne, en passant par les clous et le camion de trente tonnes, on s'amuse plus qu'avec les classiques crochets ou couteaux.
Du côté de l'équipe du film, on trouve en tête du casting l'étonnante Jennifer Tilly (Bound) nous joue une foldingue pas mal dans son genre. Katherine Heigl, anciennement nièce de Steven Seagal dans Pièce à Grande Vitesse et princesse dans Prince Valiant, reprend le rôle de l'ingénue de service, qui forme un couple 'Beverly Hills' avec Alexis Arquette. Côté réalisation, montage et photo, c'est une équipe complète débarquée de Hong-Kong qui prend les commandes. Le réalisateur Ronny Yu est l'auteur de quelques films possédant une bonne réputation (notamment The Bride with White Hair, film fantastique précédé d'une réputation assez extra-ordinaire, mais difficilement trouvable en France). Quant au monteur, ce n'est rien de moins que celui de John Woo, notamment sur le Killer et A toute épreuve. Il en résulte un film au rythme rapide, sans fioritures, et avec quelques jolis plans.
Au beau milieu de la vague des films d'épouvante pour ados, qui sombre actuellement dans la nullité la plus totale, La Fiancée de Chucky fait figure de bonne surprise. C'est le film rêvé pour les nostalgiques des bons vieux films d'horreur des années 80, et Dieu sait qu'il y en a.