Purement visuel
Mais quelle esthétique et quel plaisir à le voir. Surement le plus simple de la série au niveau scénario, mais pas loin d'être le meilleur.
Square, le retour (avant la fermeture définitive)
Forcement, il serait facile de se laisser emporter et de dire que Final Flight of the Osiris est le meilleur de tous les courts composants Animatrix. Avec son action, ses perso au réalisme toujours aussi saisissant, son héroïne au minois si joli et au string si rouge. Pourtant quand on y regarde de plus près, le scénario tient en une ligne et à pour seul mérite d'être en rapport direct avec Matrix Reloaded où il est fait allusion à l'Osiris. ça n'enlève cependant rien au plaisir des yeux et on se délecte de ses images à la fois si réalistes et si synthétiques. Les techniques utilisées pour Final Fantasy sont toujours aussi impressionnantes et on pardonnera la gestuelle qui paraît, malgré tout, peu naturelle par moment, notamment dans la scène d'introduction. Cette dernière est d'ailleurs l'une des grandes réussites du court avec la scène d'acrobatie de la fin. La musique de Juno Reactor et les mouvements de caméra font de cet entraînement entre Jue et Thadeus une scène d'une extrême sensualité où les corps en sueur croisent les lames métalliques des sabres. Ce qui permet de bien se rendre compte des progrès fait pas Square au niveau des textures de peau et des mouvements des corps qui sont particulièrement bluffant. Par contre, je suis peu fan des scènes de poursuites avec les sentinelles tellement elles manquent d'innovation au niveau de la forme et du fond même si techniquement on ne peut rien leur reprocher. Au final que reste-t'il ? : de sublimes images que personnellement je ne me suis pas encore lassé de regarder surtout quand la charmante Jue est à l'écran et au contraire du scénario c'est bien là la seule chose de vraiment marquante.
Square, au niveau synthèse, c'est carré !
Le vol final de l’ Osiris est aussi le dernier vol du studio Square Honolulu qui a fermé ses portes après l’échec de Final Fantasy - les créatures de l'esprit. Que dire de ce segment si ce n’est qu’avec Second Renaissance et Kid’s Story il fait partie de ceux dont la trame narrative s’inscrit le plus directement dans les films live. En ce sens cet épisode est construit comme un climax des films auxquels il emprunte 99% de son esthétique en plus de son scénario. Très bien ficelé Final Flight of the Osiris se laisse regarde avec la même facilité que tout blockbuster bien troussé.
Mais c’est surtout sur le plan graphique que la chose est plus discutable, car mis à part pour les fans de jeux vidéo et de démos techniques, la volonté d’un photo réalisme numérique en guise d’alternative médiane entre l’animation et le live apparaît comme une voie sans issue : il n’y a plus la sensualité du trait dessiné en tant qu’appropriation/réinterprétation de la réalité (ce que la technique de motion capture pour les mouvements des personnages pointe du doigt avec ses effets de flottement dans l’animation si caractéristique des calculs dans les moyennes des logiciels de capture), et dans l’hypothèse d’un photo réalisme parfait (ce vers quoi tendait la démarche de Square) il n’y a plus de différences avec le live suppléée par des sfx numériques . La démarche de Square est en ce sens une pure tautologie qui part d’une véritable aporie dans ses fondements. Si jamais le photo réalisme en tant que « média » à part entière, possède un avenir, c’est bien plus du côté des jeux vidéos (sans dévalorisation aucune de ces derniers, j’adore les jeux vidéos) ou la dimension interactive induit une utilisation bien plus... utile de cette approche (renforcer le sentiment d’immersion).
Un segment efficace mais sans saveur graphique.
Démonstration technique et grand froid pôlaire
Que retenir à part une pure démonstration de synthèse et un souci forcené de tendre vers l'hyperréalisme finalement très éloigné par le sentiment mécanico virtuel prédominant. Les regards sont si froids qu’il en feraient peur. C’est carré, trop carré, froid, glacial, quant au sens, c’est le même que pour tous les animatrix, une tentative d’en donner plus aux affamés alors que le fruit a déjà été pressé dans le premier matrix.
SPOILER : bon point, l’asiat, le black et l’équipage tout entier, virtuels de services, ne s’en sortent pas, preuve qu’ils ne sont que des programmes.
Aucun intérêt
Le premier sketch d'Animatrix sent le produit non fini et le clip MTV US'. Il y a des deux. Visuellement exceptionnel mais au fond si vide, si inintéressant qu'il en devient indigeste et insupportable.
Square se ramasse comme c'est pas permis. On reconnaît leur patte artistique avec des animations souples, des ralentis, des petits clins d'oeil coquins (ouh la madame perd ses habits) et ses pétarades du tonerre. A côté de ça, rien, nada. Premier mini épisode, premier foirage intégral, il n'en fallait pas moins pour bien commencer.
Les + :
- Visuel photo-réaliste
- La mise en scène
Les - :
- Absolument aucun intérêt
- Aucune finition
quel visuel!
que tout soit clair, cet animatrix mise tout sur son coté spectaculaire alors que le scénario serre d'introdution à matrix reloaded, et également de départ au jeu vidéo puisque j'ai du allé récuperer le message de l'osiris afin de sauver le monde...
ne pas aimer cet épisode ce n'est tout simplement pas aimer le cinema spectacle (ce que je ne critique pas), mais il est évident que tout à été fait pour nous gater: combat kung fu ou les corps se dénudent (cela contentera les hommes mais aussi les femmes...) tel une parade nuptial entre jue et thadeus, très belle musique, scène intramatricielle sublime, une touche sévèrement dramatique puisque que l'on assiste en juste dix minute à l'anéantissement d'un amour innachevé pour le bien de l'humanité.
Croire à l'incroyable, fantasmer le fantasme...
Si l'érotisme est à chercher dans les 2 films du coté du fantasme, de la fusion de 2 corps projetés dans un univers libéré de toute contrainte physique (Néo et Trinity comme 2 alter ego assexués qui font l'amour en combattant, à coups de cabrioles et sauts fulgurants) plutot que dans la pitoyable scène d'amour de reloaded, le court métrage d'Andy Jones se pose dès lors comme l'aboutissement de cet état de fait. Et va plus loin dans la mise en abyme. De l'ordre du fantasme fantasmé (2 personnages de synthèse projetés dans la matrice), d'une iréalité qu'on veut veut nous faire croire réelle (n'est-ce pas le propos entier de matrix?), éclate alors l'invraissemblable caresse d'un tissu ou d'une lame sur un épiderme parfait, de 2 corps qu'on sait pertinemment de papier mais qui entretiennent une foudroyante charge désirante; là où final fantasy se noyait dans le convenu, l'attendu, l'univers matrixien se fait parfait vecteur narratif d'un esthétisme trouvé, fantasmé. Du réel comme irréalité, de l'irréel comme réalité. De la beauté du geste comme amour.
Pêché mignon
Que penseraient Walt Disney et John Cassavettes, s'ils voyaient ce court-métrage ?
Walt en resterait certainement bouche bée, quant à l'image véritablement époustouflante, rendant jusqu'à la moindre pore de nez ! Un dessin tout simplement renversant, qui rend compte d'une vitesse fulgurante prise au cours de ces dernières années quant à la progression dans le dessin animé ! Le projet "'Avatar" de James Cameron semble de nouveau à portée de main...
L'oeil avisé du maître ne manquerait très certainement pas à remarquer, que quelques rares passages pêchent encore un peu; faute de temps ou d'investissement ? Toujours est-il, que la photosynthèse semblerait moins abouti par moments et que la fluidité extraordinaire se transforme parfois en bouillis saccadé, voire illisible...
En revanche, il deplorait très certainement le manque de souffle poétique, qui manque d'ailleurs cruellement à toutes les dernières oeuvres disneyennes; si quelques furtifs regards et moues parfaitement calquées sur les réactions humaines effacent le mauvais souvenir laissé par "Final Fantasy", le tout semble bien carricatural et scénaristique. A aucun moment, les événements pourtant dramatiques devraient s'émouvoir aucun d'entre nous.
John Cassavettes aurait très certainement un sourire au coin de la bouche : quel chemin parcouru depuis son "Faces" et l'amour ô combien provoquant entre une "blanche" et un "noir" ! Assister à une approche dangereusement perverse et débordant de sexualité entre deux protagonistes tels que sus-décrits et ce destiné à toucher un laaaaaaaaaaarge public...c'est bête à dire, mais par les temps racistiques qui courent toujours, eh ben, ça fait du bien !
Le tout nous donne l'épisode collant le plus proche à la trame intiale du film; action en parallèle au scénario ciné et épisode parfaitement complémentaire quant à la lutte des resistants pour empêcher l'invasion de Zion. Il est bien dommage, que ce court n'a pas été développé dans l'optique d'en faire un long, tant il y aurait encore de points à développer, d'autres références à caser.
Un "pêché mignon", car le scénario n'est tout de même pas très folichon, mais le visuel remporte tout simplement le tout !
Impasse.
Glisser de l’impossible et de l’irréalisable dans un monde soi disant réel mais désespérément rationnel pour en démontrer le caractère factice, telle est la mission d’abord de Morpheus dans le premier Matrix, puis de Neo et de tous ceux qui connaissent la triste nature de la matrice.
En termes de mise en scène pour les frères Wachowski, l’enjeu est de mettre en images l’impossible, de montrer l’irréalisable advenir dans l’univers aseptisé et rationnel de la matrice. Ils y parviennent, on le sait, grâce aux effets spéciaux, ou plus exactement à l’intégration d’effets spéciaux irréalistes sur une base très réaliste. D’abord masquer une bouche sous la torture. Puis devenir plus rapide qu’une balle pour mieux l’éviter, puis stopper toutes les balles par un seul geste de ses mains. Accomplir des sauts de plusieurs mètres de hauteur, tout en pratiquant le kung fu à une vitesse phénoménale et impossible. Prendre possession d’un corps qui passait par là, voire d’une centaine de corps (Reloaded), les remodeler à son image, avant de s’en débarrasser et les rendre à leurs propriétaires subitement décédés. Voir le monde comme un code et faire exploser ce code.
Tous ces effets spéciaux impressionnent, car ils sont une matérialisation de l’irréalité scientifique du monde réel, et surtout car ils font apparaître comme possibles et palpables des faits que nous croyions jusque là impossibles dans notre monde familier. Leur impact en est renforcé. Tout désormais, surtout l’inimaginable et l’impossible, peut advenir dans un monde dont on pensait connaître les règles scientifiques élémentaires.
Quel rôle peut jouer l’animation dans un tel monde, elle qui n’a pas à se soucier de réalisme, et elle où tout peut advenir sans que le cerveau humain n’en condamne illico l’impossibilité ?
La réponse de The Final flight of the Osiris est une impasse. Le parti pris est l’animation photo-réaliste, c’est à dire se rapprocher le plus possible dans son esthétique du monde réel, le nôtre, jusqu’à ce que l’illusion soit presque parfaite. Presque, car si l’illusion était parfaite, Andy Jones, réalisateur de ce court serait parvenu à atteindre la perfection visuelle de l’illusion indécelable qu’est la matrice. Il serait passé du côté des machines.
Dans l’univers de Matrix, l’illusion parfaite (mais hélas seulement presque) de réel proposée par The Final flight of the Osiris aurait donc eu un intérêt scientifique pour ceux qui étudient les mécanismes techniques de la matrice elle-même qui en font un leurre réussi.
Mais en tant que film d’animation, où est l’enjeu de The Final flight of the Osiris ? Où est l’enjeu dans la reconstitution quasi parfaite du réel, quand on sait déjà que si l’impossible advient, on ne sera pas surpris puisqu’on se situe dans un domaine du cinéma, l’animation, où l’impossible advient toujours ? Qu’est-ce qui peut encore nous surprendre, sachant que la surprise ne naîtra plus de l’irruption de l’impossible dans un monde réel et rationnel ? Et donc, pourquoi vouloir imiter le réel sachant que les Wachowski ont démontré qu’il était un leurre, et que l’irréel pouvait par conséquent y être monnaie courante ?
The Final flight of the Osiris n’apporte aucune réponse. Il ne contient donc aucun enjeu. Il se contente de délivrer une maigre information supplémentaire, aucunement décisive, au sein de la nébuleuse narrative qu’est la trilogie Matrix, établissant une sorte de lien entre le 1er épisode et Reloaded là où une ellipse suffisait. Et permet de se livrer à un jeu de comparaison visuelle entre Matrix le film et Matrix le film d’animation, dans la mesure où les scènes de ce dernier sont généralement reprises du premier et reconstituées sous une variation en animation.
The Final flight of the Osiris réussit en dix minutes l’exploit d’être plus ennuyeux que les deux longs-métrages réunis.