Dans la continuité de Sister
Sortie le même jour que Sister, la Fin de l'Eden est composée de la même manière en 5 nouvelles et souvent les thèmes abordés se font écho entre les deux tomes. Comme si quelques années plus tard, l'auteur avait désiré retravailler certaines de ses idées noires ou continuer à exorciser ses démons. Ainsi, on retrouve les amours incestueuses entre frère et sœur, les dérives de la dévotion d'une fille pour ses parents et surtout l'enfant aux yeux globuleux qui revient semer un peu plus le trouble. C'est pour ces raisons qu'il est difficile de faire une critique à part de la Fin de l'Eden quand on connaît déjà Sister. Passé l'effet de surprise et de découverte après la lecture de ce dernier, on pourrait attendre bien plus du suivant et au final ça n'aurait peut-être pas été un mal de tout regrouper dans un même volume tellement l'innovation au niveau des thèmes est moindre. Le traitement par contre diffère bien heureusement et les fins restent assez imprévisibles et souvent ouvertes, laissant tout loisir à l'esprit du lecteur d'imaginer une possible suite aux évènements lui-même. Quelques notes de poésie sont introduites par endroit comme la fin de la première nouvelle qui porte le même nom que le livre. Cela en fait l'histoire la moins sinistre au final mais pas la moins noire pour autant. Car plus que les images, ce sont souvent les idées manipulées et la façon de les présenter qui restent les plus inquiétantes.
L'auteur se permet également de revisiter le mythe du vampire pour mieux l'adapter à sa sauce. Le résultat est encore plus saignant que d'habitude. Sauf que l'on retrouve la même idée (l'aspect physique adopté pour survivre d'un des personnages pour rester vague) que dans l'histoire qui lui correspond dans Sister. C'est un peu dommage. De même qu'il est dommage que toutes les jeunes filles se ressemblent toujours et encore et que l'on n'arrive jamais à dire avec certitude de quelle histoire elles sont issues. Le tout reste malgré tout très plaisant à lire et on attend toujours avec impatience la touche gore au détour d'une case qui fait dire que l'auteur a de très bonnes idées, parfois d'une très grande morbidité.