La bande-annonce avait beau avoir de la gueule, on y voyait en tête d’affiche l’éternel miscast Leon (qui sent) Lai avec face à lui le toujours trop léger Ritchie Ren (des pommes), clone à peine amélioré de la statue de cire sur pattes Ekin Cheng (of fools). Partant de là, pour la profondeur du face à face explosif à la De Niro / Pacino de Heat, largement cité sur la fin, on repassera. On est tout aussi loin de la puissance du conflit Lau Chin Wan / Francis Ng de Full Alert, déjà une variante de Heat qui en passant ne rendait pas à César ce qui était à César avec une filiation erronée du OCTB de Kirk Wong (1994) puisque le brouillon TV LA Takedown datait déjà de 1989. Bref. Toujours concernant cette BA de « Fire… », rappelons-nous la mise en bouche magnifique qu’était celle du G4 Option Zéro de ce même Dante Lam, à l’arrivée une catastrophe intégrale une fois environ 1h25 rajoutées autour. Alors re belotte ? Gros nanar qu’est ce « Fire of Conscience » ?
Une pouliche morte aussi expressive que les actrices vivantes ; et le premier rôle : un flingue, qui porte plutôt bien le Leon Lai.
Moitié-moitié, comme à l’époque du grand n’importe quoi HK. Les mélos sont très mauvais avec des personnages féminins qui sont encore plus méprisés que chez Johnnie To puisque tout bonnement inexistants. Les premiers rôles masculins sont peu crédibles dans leurs jeux, n’ont pas de charisme - on sauvera parmi d’autres bons seconds rôles encore et toujours Liu Kai-Chi, l’équivalent chez Lam du récurrent faire-valoir Lam Suet chez To –, la mise en scène lorgne parfois un peu trop du côté des ricains et la photo accentue ce choix flagrant lorsque l’on voit celle du Brooklyn’s Finest de Fuqua : même actu, même image. Pour le reste c’est du tout bon : le canevas classique du western urbain est étayé avec de bons rebondissements, le scénar recèle de chouettes trouvailles et surtout les scènes d’action sont formidables : le gunfight dans le resto fout grave la banane et l’évasion de Bob le pêcheur, qui ne s’appelle pas Bob et n'est pas à proprement parler pêcheur mais porte un bob de pêcheur, donc CQFD, est magnifiquement filmée. Elle évoque, sans rire, la clareté en lieu clos du gunfight dans l'ascenceur de Die Hard 3 ou encore celui du frenchy Un prophète. La tension est optimale et la lisibilité parfaite. En parlant de gunfight dans un resto et d’un Bob le pêcheur, je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir un clin d’œil au final du coréen A Bitersweet Life, film dans lequel on peut aussi voir devinez quoi.
Très belle photo sur le final, avec un superbe mélange de rouges et de noirs (fête extérieure ci-dessus, ci-dessous dans le temple).
Comme d’habitude chez Lam on alterne scènes superbes – hors gunfights, l’intro et la chute sont très belles - et soaps affligeants. Concernant ces derniers, gageons que la Chine lui a encore (cf. Beaststalker) imposé un quota de nunucheries mainland. Le continent n'aide pas mais n'excuse pas tous les ratés pour autant, n'usons pas à l'excès de ce facile vilain jaune. Badibadoum. Encore une fois, Lam se perd avec quelques scènes « je kiffe grave la police » un peu trop gratuites : youpi le panneau « Hong Kong Police » en gros plan tous les quarts d’heure, bravo les scènes de tortures au commissariat. D’interrogatoires, veux-je dire. C’est culturel là-bas, et du reste OCTB en comportait déjà de belles.
C’est en partie ce qui fait le charme de ce ciné là, mais c’est également sa limite. Tant pis, je me garde quand même mon verre à moitié plein : ça dépote comme il faut et la zic est sympa, mais ça reste un argument léger et purement hormonal. Et il suffit d'imaginer le même film avec des acteurs du niveau de Lau Chin Wan ou d’Antony Wong pour ressentir comme une légère frustration. (Wong jouait dans G4 mais chut...).
Fire of his gun witout a conscience ; Gisant en chair et en os et en chemise dans un temple.
Ce Lam, qui cette fois a bénéficié d'un bon budget contrairement à Beaststalker, est certes raté sur bien des aspects mais n'en est pas moins ambitieux sur la forme mais aussi le fond, qu'il ne touche certainement pas. Le réal de Beast Cops traite du feu de la conscience (donc), de nos démons intérieurs à tous, et de la violence au quotidien qui, partout, en découle. L'intro montre cela, une violence en cours un peu partout et au même moment, un déchainement de haine presque montré comme naturel, profondemment humain, avec comme observateur un Leon Lai dépité. Donc pas si out of casting que ça finalement...
Belle idée dans le film : la scène du bus, dans laquelle son personnage se plante de suspect au terme d'une filature typique. On croit dans un premier temps qu'il se gourre bêtement, mais non, pas vraiment, et bien plus tard un flash back nous en donnera une toute autre raison. D'habitude, ces derniers sont insérés avant, les mettre après est une sacrée gageure et illustre autre chose encore : l'erreur de jugement de tout un chacun quant aux actes des autres, spectateur inclus pour la démonstration. Mine de rien, le film prônerait-il la communication ?
A revoir, et, peut-être, à réévaluer, car il y a une âme derrière ce film, I can feel it (mmmmmh...), ce qui place cette péloche un cran au-dessus d'un simple (bon) B de Benny Chan, par exemple.
Le problème du polar stylisé made in HK de la fin des années 2000 est qu’il doit réécrire ses pages, se réinventer année après année pour faire oublier ses illustres aînés dont l’influence risque de se faire ressentir dans un profile de personnage, dans une séquence d’action bien troussée ou dans une trame qui saura allier l’art de la surprise et du spectacle avec un discours plus ou moins épicé sur le Hong Kong d’aujourd’hui. Histoire de démontrer que les faiseurs de divertissements spectaculaires ont encore quelque chose à dire, en tout cas bien plus qu’une simple démonstration de savoir-faire acquis avec l’expérience ou le souvenir cinéphile. Et d’avoir des éléments solides sur toute la ligne, la simple séquence chiadée pour le chiadé n’ayant d’intérêt que pour une poignée de coriaces amateurs hardcore du cinéma d’Hongkong. Malheureusement, Fire of Conscience ne fait pas partie de cette génération de films très récents qui auront réussi à catapulter le Hongkong d’aujourd’hui au rang de terrain propice au spectaculaire et à l’intelligence d’écriture, bien que l’Accident de Soi Cheang, lui, s’en est tiré avec les honneurs, tout comme le rafraichissant mais un peu décevant Split Second Murders d’Herman Yau. Au rang des réelles déceptions, on trouve néanmoins Overheard du duo Alan Mak&Felix Chong et Laughing Gor - Turning Point d’Herman Yau de nouveau, l’homme qui tourne plus vite que son ombre, qui, partant sur des pitchs de départ intéressants sont tous tombés dans la facilité.
Fire of Conscience pourrait se situer à ce niveau-là, c'est-à-dire de belles ambitions sur le papier, un casting relativement solide aussi bien devant que derrière la caméra et un terrain de jeu idéal pour un déferlement d’effets pyrotechniques en tout genre. Et sur ce point, le bébé de Dante Lam, cinéaste capable du médiocre comme du pire depuis les années 2000, ne fait pas mentir ses ambitions affichées dès ses premiers teasers : l’heure est à la démonstration. Courses-poursuites, flingages, tabassages en règle, tout est là, tout en découpage violent et en mouvements de caméra qui soulignent le chaos. Mais cette démonstration ne sert pas une intrigue inégale, capable d’offrir de sacrés moments de tension, comme la scène du restaurant à la demi-heure et sa mise en place royale, comme des lieux bien trop convenus autour du personnage de Manfred (Leon Lai) et celui de Kee (Richie Ren) qui empiètent sur une trame qui peine à trouver une réelle dynamique. D’où un certain ennui, celui qui pénalisait déjà Overheard malgré les jolis talents. L’écriture des seconds rôles manque aussi de souffle, ne parlons pas de la compagne de Kee, Vivian Hsu, qui aurait mérité plein de bisous pour calmer le gros chagrin qu’elle porte en elle à chacune de ses scènes. Affolant. L’heure est donc à l’excès, jusque dans l’image très souvent retravaillée, affublée de filtres et de contrastes poussés et le tout desservi par des effets spéciaux inutiles. A vouloir trop en faire, à vouloir surligner la moindre intensité palpable dans les moments les plus virevoltants, ces petits climax à eux-seuls, Dante Lam se vautre gentiment et devient même banal. Preuve en est cette conclusion incroyablement convenue. Mais à n’en pas douter, il trouvera son public encore une fois.
Entre un médiocre "Sniper" et un intéressant "Beast Stalker" le doute était sérieusement permis quant à savoir, si Dante Lam était finalement remis sur des bons rails.
L'intro du film donne finalement toutes les réponses au spectacle à venir: curieux et intéressant photomontage en 3D, cette scène, qui s'éternise est certes assez belle, mais…ne sert à rien. Elle sera reprise dans son intégralité au cours du film, mais n'aura aucune véritable importance…Elle a donc simplement été réalisée pour faire "jolie", servir le générique du début et susciter une attente, qui sera finalement déçue. Seul coup de force: enchaîner avec une putain de courte scène, où un homme sera écrasé par un bus…une scène sur-utilisée en ce moment dans le cinéma HK / chinois, mais qui atteint ici une rare violence avec un homme littéralement broyé par les roues du véhicule et trainé sur plusieurs mètres…
Ensuite, on enchaîne sur un bon vieux polar à l'ancienne avec les gueules de l'emploi, des flics bons et méchants, tantôt zélés, tantôt ripoux avec quelques gunsfights efficaces avant de verser dans un finale hautement explosif, grand-guignolesque et improbable. Dante bouffe à tous les râteliers en piochant à la fois dans du "Nerfs à vif" de Scorsese avec des personnages, qui peuvent se prendre douze bastons dans le buffet, une hache à travers la tête et trente couteaux dans le bas-ventre et quand même faire des double-saltos avant pour venir à bout les uns des autres et chez Tsui Hark en tentant une scène d'accouchement en pleine fusillade ET immeuble en feu…Wouhou…
"Trop de mouvement tue le mouvement" m'a dit un jour une amie très chère…Eh ben voilà tout le tort de "Fire of conscience", qui à force de toujours vouloir en rajouter davantage devient sa propre caricature et finit davantage à ressembler aux bonnes vieilles Z-déries HK de sa période d'or du début des années 1990, qu'aux classiques du genre, qui laissent une trace dans le temps…C'est dommage, car tout le potentiel était là…mais Dante n'a jamais été très réputé pour sa finesse…et il semblerait qu'avec le "Triple Tap" de Derek Yee ou le "Under Siege" de Benny Chan, on reviendrait vers l abonne grosse série B à "l'ancienne".
Ayant bien aimé Beast Stalker, j'attendais peut être trop du nouveau film de Dante LAM, qui restera le réalisateur de Beast Cops et The Triad Zone. Le bilan est mitigé mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain (de sang). On sent bien ce que Dante LAM a voulu faire: en mettre plein la vue, quitte à être parfois "over the top", mais le Fire of Conscience n'aura pas le même caractère définitif des films "on fire" des 90's. L'intrigue est pourtant correcte, suffisante pour ce genre de films, la générosité des séquences d'action est louable, la recherche esthétique aussi mais malheureusement le résultat n'est pas toujours à la hauteur des ambitions. L'interprétation est médiocre dans la plupart des cas, l'aspect dramatique exagéré, la caméra portée n'est pas maîtrisée, la réalisation comme la photo alternent le bon et le décevant. On peut noter que le film souligne sans mettre de gants certains problèmes comme la corruption endémique de la société Hk (ce qui est aussi appliquable au continent et à la "démocratique" Taiwan) et aussi le statut des chinois continentaux du bas de l'échelle (SPOILER: voir le sort qui est réservé au personnage incarné par WANG baoquian, sa femme kidnappée et lui qui sera finalement utilisé comme grenade humaine. fin SPOILER)
Pour conclure FIRE OF CONSCIENCE est un film sympa qui rate le grade supérieur. A quand la sortie d'un film HK digne des meilleurs Kirk WONG ou Ringo LAM? En attendant on va se rabattre sur la sortie dvd fr d'ON THE RUN.
Pas trop accroché à ce polar. Après The Beast Stalker voilà Dante Lam avec un gros budget, qu'il va trouver le moyen de gâcher. Déjà il faut dire que le casting est vraiment bof (C'est Dante Lam qui choisit le look de ses persos? Ils sont tous ringards!), ensuite Dante Lam essaye de nous en foutre plein la vue mais il n'est ni Johnnie To, ni Ringo Lam, ni Tsui Hark etc etc... (marrant d'ailleurs de voir à quel point les scènes d'action de Time & Tide sont pompées). Alors oui c'est quand même assez souvent stylé mais que l'histoire est chiante, les acteurs sont tous monolithiques. Les scènes d'actions tombent à l'eau, seul un gunfight dans un restaurant est jouissif (on retiendra aussi l'accident du bus ainsi que deux ou trois plans). Le reste à chaque fois on a l'impression que ça va être bien et ça dure 20 secondes. Une déception rapport au trailer. Alors oui je pense que certains prennent et prendront du plaisir devant ce film, mais tant qu'ils sauront faire la différence entre de vrai grands polars HK et ce truc esthétisant mais mal branlé, tout va bien.