Pour le dernier opus des Flower and Snake avant la reprise de la saga par Ishii Takashi en 2004, le cinéaste Masayuki Asao s’essayait en tant que bon tâcheron à la réalisation de ce Rope Magic, reprenant pratiquement à la lettre les mécaniques de la saga créée par Konuma Masaru et reprise plus de dix ans après par Nishimura Shogoro, spécialiste des plats à réchauffer. On aurait à la limite préféré voir de nouveau ce dernier aux commandes puisque Masayuki Asao se révèle incapable de faire un film de cinéma. On avait déjà des doutes avec le troisième épisode, avant de voir son successeur reprendre du poil de la bête avec ses idées bien malsaines, mais le résultat dépasse ici toutes les inquiétudes. Ici, malgré le matériau de base de Dan Oniruki, célèbre écrivain de romans de genre « SM », le scénariste Kataoka Shuji (plus connu pour ses réalisations, en particulier S&M Hunter en 1986) s’avère être incapable de proposer autre chose qu’une succession de scènes d’humiliation et d’expériences sexuelles en tout genre. Une nouvelle fois clin d’œil à la corde, le film débute d’ailleurs ironiquement par un tour de magie avec cet ustensile qui servira à suspendre les deux victimes du film, à savoir la femme et la fille d’un riche homme d’affaires parti à New York. Nozawa, mécontent après ne pas avoir reçu de prêt d’argent de la part de ce dernier, capturera sa fille (Kumiko) et sa femme. Malheureusement, la situation dégénèrera très vite car les hommes engagés pour la capture s’avèrent être de sacrés pervers.
Passage obligé, que dis-je, rituel des Flower and Snake, Rope Magic démarre très vite par son envie pressante de faire uriner Kumiko. Également classique des classiques, le cinéaste enchaîne avec les larmes de cire bouillante. Enfin, place au cordage pour le plus gros du film. Au programme, hurlements, gémissements, humiliations en tout genre sous les regards indiscrets des bourreaux dont le but est de rendre les prisonnières, à savoir Kumiko et sa belle-mère, nymphomanes, grâce à de l’opium déversé sur une étrange machine à bascule dont les extrémités arrivent directement dans leur intimité. Du vrai matériel d’avant-garde. Malgré ces petites idées gentiment vicieuses, le film ne parvient jamais à décoller ni à intéresser le spectateur pour la simple et bonne raison qu’il y a très peu de cinéma au final : intrigue sans surprise ne faisant qu’enchaîner les supplices (à croire que le roman porno s’est ici métamorphosé en roman gonzo), terrible sentiment de déjà-vu, exécrable à cause d’une photo laide et d’un score au rabais. Même son de cloche pour les actrices réduites à s’égosiller le plus possible. La seule petite nouveauté de la saga viendrait de son twist final, pessimiste et à la fois moqueur, pour le reste, rien en vue mon général, triste fin de saison pour une saga très loin d’être mémorable.