Sympa sans plus
On ne peux pas dire que Forest of Death soit d'un renouveau exceptionnel. On sent le concept de The Eye ressurgir même si le pitch de base est bien différent. Un problème scientifique vient se heurter à un problème irrationnel et hop ! tout le monde est un peu émoustillé par la nouvelle. La présentatrice sait qu'elle raconte des bêtises, ce qui ne plait pas à son copain scientifique qui va plutôt aider la jeune et belle flic dans son enquête, ce qui au final revient à rendre jalouse la présentatrice qui croit voir son couple fuir. Et au travers de tout cela, une grosse morale sur le suicide (d'ailleurs, si quelqu'un a la traduction du texte à la fin je suis preneur, les sous-titres ne l'avaient pas). Bref, 1 point pour l'effort sur le sujet pénible du suicide, et le reste pour les acteurs qui nous sont si sympatoches à toujours jouer dans les séries B HK. En plus Shu Qi montre une fois de plus un coté non agaçant de son jeu, ce qui commence à devenir une habitude. Deviendrait-elle bonne actrice ? Mais je ne conseille pas pour passer une soirée inoubliable.
Force (tranquille) de la Nature
J'avoue, j'aime bien parler à mes plantes vertes de salon; j'ai l'impression que – parfois – elles ont un léger geste, comme si une brise invisible parcourait leurs petites feuilles. Ma femme ne parle jamais à ses plantes (c'est ce que l'on appelle "la séparation des biens au cas où…). Qui meurent. Sinon, je communique également avec mon poisson rouge, qui va sur sa fière quatrième année…De là à ce que les frères Pang s'attaquent à un sujet sur les poissons rouges…
En attendant, Danny s'est quand même intéressé aux plantes. De fait scientifique avéré, la flore a une profonde sensibilité aux choses; il imagine donc un botaniste expérimenter les sensations de la Nature, jusqu'à pouvoir identifier un tueur. Voilà pour la première partie du film, suivie par une seconde totalement inutile, où il est question de jeunes gens se suicidant dans la même forêt, qui aura servi de champ d'expérimentation.
Comme si cela ne suffisait pas (et pour en faire un "climax" de suspense – tout sauf – insoutenable), le tout s'adjoint d'une histoire d'amour horriblement mal esquissée, donnant un rôle pleurnichard à Rain Li (qui – la pauvre – est acoquinée à Ekin Cheng). Shu Qi repartira bredouille; à moins que ce ne soit ses lèvres encore plus gonflées que d'accoutumé qui lui donnent cet air de clown abattu…Ou d'être consciente de jouer dans un navet – car malgré toutes les bonnes intentions de fouler des terres inconnues de la part de Danny, "Forest of Death" n'est pas bon. La faute à plusieurs raisons.
La première, parce que le scénario ressemble à s'y méprendre à un épisode du défunt "X-Files" refusé par les producteurs en raison de sa médiocrité. Abritant sur ses premières pages un potentiel intéressant ("communiquer" avec la Nature), la suite de l'intrigue se dilue dans du n'importe quoi. Sûr, qu'entre des mains de quelqu'un comme Kyoshi Kurosawa, il y aurait eu meilleure matière à faire; mais cela aurait demandé un certain "génie", talent, sensibilité, dont Danny ne dispose pas (à ce jour).
Ensuite, la réalisation de dAnny, justement. Il aurait au moins pu s'attacher à rendre cette fichue forêt "menaçante". Il s'agit là d'un véritable personnage à part dans le scénario. Fallait se mater "Tropical Malady" en boucle pour savoir comment lui donner quelque consistance – ou même des films sur al guerre du Vietnam pour savoir comment faire flipper avec le moindre mouvement d'une branche. Au lieu de cela, on se croirait dans un coin de verdure en plein Hong Kong, un espace restreint quadrillé entre deux autoroutes.
Sans parler de cette pitoyable tentative de faire son "Rencontres du 3e type" en fin du film…faudra revoir ses classiques avant de pouvoir prétendre faire pareil!
Enfin, les acteurs ne font rien non plus pour aider. Rain Li assure en grosse bêtasse opportuniste et pleurnicharde, Shu Qi fait donc constamment la moue avec ses lèvres à force de tourner en rond et Ekin Cheng…donne une parfaite représentation de ce que serait une "Nature Morte" interprétée par un comédien. Normal, il est botaniste; il assure donc dans son rôle. Ouais.
Bref, une intéressante tentative de faire autre chose et une prolongation de l'exploration de l'écologie (normal, c'est à la mode) de son précédent "Re-Cycle", Danny rate pourtant totalement le coche en mettant en scène cette insipide et mollassonne intrigue policière mâtinée d'une touche de fantastique. Toute mauvaise critique lui passe de toute façon totalement au-dessus de sa tête, ayant déjà emballé cinq autres films depuis. Mais comment fait-il donc?