Kill them all !!!!!
Les 14 Amazones, récit historique connu de toute la Chine et monument guerrier de la Shaw Brothers met à l'honneur les femmes, force de la Chine, les Tigresses de la Shaw comme on les surnomme, les premières véritables héroïnes des films martiaux Hong Kongais, pour une vengeance sans pitié ni sauf conduit faite de sacrifices pour la patrie et pour la famille Yang qu'elles représentent toutes, étalées sur 5 générations, liées par le même sang du courage qui coule dans leur veine. Nous sommes sous la dynastie Sung et les Mongoles, barbares impitoyables menés par une famille de 5 guerriers sanguinaires, percent la frontière nord de la Chine et déciment la seule armée assez courageuse pour leur faire face, menée par le valeureux général Yang. Mauvaise pioche, c'est sans compter sur la soif de vengeance et le patriotisme sans égal et historique des 14 femmes de la maison Yang qui, armées de leurs lances et d'une petite armée de quelques centaines de loyaux sujets vont braver les pièges et les dangers jusqu'à la mort si il le faut, et ce en dépit du pouvoir molasson qui souhait plutôt les décourager à partir guerroyer.
Étalé sur un an de tournage et supporté par un budget colossal pour l'époque, qui transparaît surtout de par le nombre de figurants à l'écran et les décors intérieurs, de la maison Yang finement ornementée à l'énorme château des vils mongoles, il n'est point question ici de récit historique réaliste, de philosophie ancestrale ou de s'attarder en parlottes politiques. Les Amazones ont les crocs et que le résultat soit kitch ou pas, une chose est sûre, rien ne les arrêtera. Le cast réunit une très belle brochette féminine de tous âges, qui a aussi faite la légende du film, menée par la sagesse de Lisa Lu Yan, une extraordinaire Ivy Ling Po gonflée à bloc et une Lily Ho électrique, jeune fougueuse et impétueuse sensée être le jeune fils de la famille Yang (et donc la seule à ne pas avoir de maquillage), mais aussi un cast masculin bien connu de la Shaw réunissant entre autres Tien Feng, un superbe Lo Lieh archer d'élite, Paul Chiang, Wong Hap ou même le mastodont Bolo Yeung déjà au maximum de ses capacités, tous terribles mongoles et généreux ricaneurs. Beaucoup de seconds rôles soutiennent aussi nos Amazones. On retrouve ainsi le parfait défenseur de la gente féminine, Yueh Hua en valeureux esclave qui se joint bientôt aux tigresses ainsi que Fan Mei Sheng ou Goo Man Chung, duo classique toujours prêts à apporter un brin d'humour en plein milieu de la vengeance la plus sanglante.
14 Amazons est avant tout remarquable par son rythme endiablé. Nous sommes en 1972 et Cheng Kang à la réalisation, aidé par son fils, le jeune Tony Ching Siu Tung aux chorégraphies, impriment un rythme aux combats tout bonnement incroyable, et plus généralement un spectacle qui ne s'arrête pas en chemin. Même si la précision technique des chorégraphies est encore loin des perles HK, que les zooms forcenés font encore partie intégrante des trademarks Shaw, la rage présente à l'écran et surtout un montage particulièrement serré et inventif imprègnent au film tout entier une patte unique en son genre, ponctuée de quelques mouvements de caméras qui feront date (zoom arrière + travelling au sol). Étiré sur 2 heures de métrage fortement connoté péplums US, tout va pourtant à 200 à l'heure puisque l'assaut reste le vrai fil rouge du film, avec de courtes pauses pour respirer et admirer la motivation de ces dames. Toutes proportions gardées (c'est la Shaw et Cheng Kang, pas Universal et Stanley Kubrick quand même), 14 Amazons rappelle les aventures héroïques à la Spartacus ou à la Ben Hur, pourtant très simple (voir simpliste) dans son déroulement et s'étalant sur une très courte période, nettement séparée en 6 grosses parties : la mort du Général Yang et la décision des 14 femmes de mener elles-même leur revanche patriotique ; le camp des barbares mongoles d'où s'échappe Yueh Hua, l'embuscade culte au canyon du dragon qui se poursuit en embuscade généralisée, le vol du riz aux mongoles ; le cultissime passage sur le pont de bois enflammé ; et finalement l'attaque finale.
Je pourrais relever les invraissemblances évidentes, les extérieurs un peu trop désertiques, vous parler des myriades d'instants kitchissimes comme les costumes traditionnels mongoles qui laisse l'impression d'admirer une armée de pères noël moumouttés en plein été, le mur de bois de 2m carré qui fait office de barrage retenant un fleuve gigantesque, le massacre des esclaves par les gardes mongoles qui n'en finissent pas de s'acharner sur les morts, ou insister sur l'invraissemblable, sublime et furieusement surréaliste technique du pont humain, mais cela ne servirait qu'à mettre en valeur la fabuleuse énergie qui se dégage de cette aventure héroïque et jusqu'auboutiste par excellence. La barbaque ne fait pas peur au public Hong Kongais, surtout à cette époque où Chang Cheh Triomphe. Ainsi, la violence est omniprésente et la peinture rouge typique de la Shaw, les décapitations et autres sectionnages en deux répondent présent, contrastant à merveille avec les femmes qui se battent sans pitié à l'écran. Pas de traitement de faveur pour ces dames, les cascades, roulés boulés, coups de fouet, jetés à terre et autres tortures sadiques transmettent parfaitement la rudesse de l'épreuve qu'elles traversent, la tête haute et le regard fier de leur famille, raffinée mais surtout guerrière de génération en génération.
Avec une violence digne de One Armed Swordsman Return, une énergie enragée qui rappelle Eight Diagram Pole Fighter au crépuscule de la Shaw, qui est d'ailleurs lui-même une préquelle libre à l'histoire de la famille Yang, un cast féminin dopé, au jeu théatral prononcé, une magnifique charette d'idées folles et un montage surprenant d'inventivité et de nervosité, même pour le plus endurci des fans de la Shaw, 14 Amazons se pause directement en classique instantané et précurseur de l'action HK, à réserver aux afficionados qui aime les récits directs et sans chichi, ou l'aventure passe par le visuel et l'énergie du cast à l'écran.
En bref, 14 Amazons, c'est un spectacle héroïque effréné, une boucherie fabuleusement kitch et flamboyante comme seule la Shaw sait si bien les faire.
Kubrick a son Spartacus, Cheng Kang a son 14 Amazones
Si Les 14 Amazones peut figurer dans le panthéon des productions Shaw Brothers les plus épiques, c'est parce qu'il représente le meilleur, par petites doses, des grands artisans du genre que sont King Hu ou Chang Cheh. Pourtant l'oeuvre de Cheng Kang étonne avant tout par sa personnalité absolument hors du commun, témoignant de son attachement pour la gente féminine et l'image qu'elles représentent en Chine. A cette époque, faire combattre une femme pour son Empire était synonyme de risée auprès des clans adverses et surtout de faiblesse. Cheng Kang nous prouve qu'il est aussi possible de livrer un spectacle purement jouissif lorsqu'il est orchestré par une dizaine de femmes déchaînées, patriotiques (Mu Kuei Ying de dire qu'elle préfère sauver son pays plutôt que son fils, violent!) et avides d'une vengeance quasi suprême puisqu'un des leurs s'est fait lâchement assassiné. La vengeance est donc ici un plat qui se mange froid et dont les couverts ne sont que des sabres et lances, dans la plus pure tradition des repas guerriers et barbares puisque ici on privilégie clairement les affrontements en masse, gores (non sans une certaine inspiration Chang Cheh), limite improvisés (les rochers en mousse, le pont humain, les têtes décapitées) ce qui peut les rendrent parfois craignos mais ils assurent au moins le spectacle comme rarement.
La principale force des 14 Amazones c'est aussi ce formidable récit, épique, guerrier avec un semblant de grand film d'aventure dans les tripes qui surgit à chaque instant. La variété est de mise, les séquences variées à l'extrême témoignant d'une fluidité juste impeccable : tandis que l'on assistera à un assaut sur une montagne afin d'éviter un barrage de pierres, les prochaines minutes seront à mettre à l'actif d'une récolte de grain pour se nourrir, les mongoles s'en rendront compte et poursuivront leurs hôtes, ce qui entraînera une séquence tragique qui réveillera encore plus l'ardeur des amazones, tout ceci dans une dimension frénétique aboutissant à un final de grande classe. Les 14 Amazones ne cesse donc de grandir jusqu'à l'issue finale, proposant son lot de scènes effrayantes (le pont humain, bien qu'improbable, est une merveille de tension) et ses moments héroïques comme sait proposer la Shaw Brothers (l'esclave Lu Chao contre cette masse de gladiateur, le duel Loh Lieh/Ivy Ling Po, grands moments Shawesques en perspective!). La performance de certaines actrices, notamment la géniale Lily Ho, est admirable puisque et l'on réussit à s'attacher à elles malgré leur nombre important, la séquence d'intro pouvait effectivement en décourager plus d'un par la présentation de chaque personnage (une grosse quinzaine). Si le montage de l'oeuvre manque de souplesse, de folie et de rigueur (King Hu était supérieur sur ce point, mais à armes égales avec Chang Keng pour le spectacle), ses excès héroïques et son sérieux penchant pour la violence signée Tony Ching Siu-Tung envoient un joli vent à Chang Cheh qui finissait déjà par tourner en rond au début des années 70 (même si l'on reconnaît à peu près tous ses excellents travaux). Une oeuvre ample et généreuse, brave et jouissive comme jamais, que l'on peut aisément placer sur le haut du podium des meilleurs Shaw.
Les 14 Amazones parviennent à convaincre en évitant de trop allonger ses séquences dramatiques.
Dès la fin de la première demi-heure, celles partent sur les chemins de la guerre.
Leur périple sera plutôt varié d'un point de vue péripéties et décors (naturel ou non).
Le rythme du récit s'en trouve très correct, l'intégralité du casting offrant une très bonne prestation.
L'action est mise en valeur via d'agréables chorégraphies.
29 septembre 2021
par
A-b-a
Desperate Housewives
Alors que la donne est au kung-fu movie ou au wu xian pian testosteronés, la SHAW consent à financer l'ambitieux projet de leur réalisateur officiel CHENG Kang, "14 Amazones". Vaguement inspiré de l'invasion mongole et de leur (temporaire) alliance avec la dynastie des Song au XIIIe siècle, le cinéaste cherche avant tout à renouer avec l'ancien esprit d'un groupe solidaire et de célébrer le courage féminin typique d'anciennes productions hongkongaises à l'écran. Les producteurs sont très loin de s'imaginer financer ce qui va s'avérer l'un des projets les plus onéreux de toute l'histoire de la Shaw (3 millions de dollars)...
Avec le casting quatre étoiles, les nombreux et imposants décors et les milliers de figurants, le résultat ressemble aux superproductions américaines des années '50s, la maestria en moins. CHENG Kang est bien meilleur scénariste, que cinéaste et sa mise en scène approximative et largement influencée par les tics esthétiques (zooms intempestifs; arrêts sur image) de l'époque ne rend justice à la flamboyance épique. Quelques curieux raccourcis scénaristiques, ainsi que des costumes pas toujours de meilleur effet (les mongoles ressemblent à des pères noëls du désert) apportent de petits bémols supplémentaires à l'autrement grandiose spectacle - on en est loin des productions de KUROSAWA quinze ans auparavant (et notamment de "La Forteresse Cachée", dont CHENG s'inspire très largement, jusque dans le duo comique des deux serviteurs, calqués sur le modèle des deux paysans dans l'oeuvre de KUROSAWA).
Il n'en reste pas moins, que "14 Amazones" demeure un flamboyant spectacle populaire, dont quelques scènes cultes (notamment le pont humain) et l'extrême violence de certains plans précèdent de nombreuses productions de plusieurs décennies ("Braveheart" et "Gladiator" n'ont rien inventé); spectacle, qu'il serait dommage de ne pas admirer dans toute sa splendeur sur un grand écran lors de sa ressortie en 2006 !
Les sanglantes chorégraphies ont été imaginées par CHING Siu-tung, fils du réalisateur CHENG Kang avec lequel il ne s'étendait guère. A noter, que contrairement à ce que l'on peut communément lire par ailleurs, le futur chorégraphe (Shaolin Soccer, Hero) et réalisateur (Chinese Ghost Story) n'en était pas à son premier essai, ayant oeuvré auparavant sur un film avec Michael Chan (vraisemblablement "Bruce Lee and I").
Un "classique" de la Shaw décevant....
Dieu sait que par principe je suis gagné à l'esthétique Shaw Brothers mais là, c'est routinier, pantoufflard et pas très engageant... les combats sont mous et le casting fait ce qu'il peut pour compenser la confusion ambiante.
Malgré cela, le film se laisse suivre, et l'on a raison il faut croire car la dernière demi-heure récompense la bienveillance du spectateur: une boucherie maximaliste, que l'on pourrait dire Changienne s'il n'était pas dirigé par des bonnes femmes... et enfin surtout une réalisation qui trouve son style et un récit qui trouve son rythme de croisière. Il aura fallu attendre 1h30... c'est beaucoup ou peu selon la philosophie du spectateur, mais de toute évidence, ca fait surtout trop pour que l'on puisse sans réserve adhérer à ce produit tout juste sauvé par la folie de sa fin.
Un petit peu décevant...
Tant attendu, mille fois fantasmé, ce Fourteen Amazons n'est au final qu'un sympathique film de chevalerie, et en l'occurence une semi-déception.
Malgré des moyens conséquents et un casting de tout premier choix, le réalisateur Ching Gong, ne possède ni la maîtrise des espaces d'un King Hu, ni la hargne sanguinaire d'un Chang Cheh, ni la science stratégique de Chu Yuan. Il se contente de filmer des scènes épiques, en ajoutant quelques idées par-ci par-là, sans grande originalité.
Faute à un scénario minimaliste et à un certain laxisme d'un réalisateur parfois mal inspiré, ce film ne demeure au final qu'un wu xia pian de plus.
Passée la relative déception, il reste tout de même un spectacle haut en couleur et plutôt agréable à suivre, malgré quelques longueurs pesantes et un laxisme évident.
Côté casting, Lo Lieh et Tin Fung tirent aisément leur épingle du jeu.
C'est donc ça les 14 amazones !!!
Etant considéré comme un classique je m'attendais à plus chevaleresque. Eh bien c'est pas terrible pour une production Shaw Brother. Pourtant les moyens sont là mais la sauce ne prend malheureusement pas.
Sur les 14 amazones on en retient à peine 4 ou 5. Les autres font de la figuration. Un comble.
14 de trop.
14 amazones, ça fait beaucoup.
Les grands récit épique sont moins gourmant. 7 samourai, 4mousquetaire etc...
Tout juste présenté, les 14 amazones devienent presque 15 (le fils héritié est jouer par une actrice, dans un rôle assez peu masculin pour que l'on y reconnaisse le role des héroine d'aujourd'hui. )
Puis de nombreux personnages s'y rajoute. deux généraux, un espion et des milliers de figurant.
Avec quelques littre de sang, presque plus qu'à l'accoutumé... ( d'où la nécessite de partir avec suffisemment de troupe )
Le film, malgré ses nombreux défaut, et son soit-disant féminisme un peu cliché, nous emporte pourtant dans l'aventure. Parfois farfelus, parfois invraisemblable.
créant un pont humain de 70m, façont opéra de pékin...
Et tuant à la volé, hommes et femmes pret à se sacrifié pour... le pays.
A se sacrifié parfois de façon un peu stupide, mais avec de grandes giclé de sang.
Amusant, distrayant, le genre de film qu'on oubliera l'avoir vu peu de temps après, mais qui peu marqué par quelque rare plan qui marque.