Le portrait du Durian gris
Après un premier "Parking" trop chiadé pour totalement convaincre, le réalisateur Chung Mong-Hong revient avec ce second, beaucoup plus sombre, glauque…et moins méticuleux. Ce qui ne veut pas dire, qu'il se serait débarrassé de ses effets de style et autres tics frôlant les excès des clips vidéo – surtout pour raconter une histoire, qui demande sobriété et froideur calculé…mais c'est assurément le seul défaut, que l'on pourrait trouver à cette histoire intérieure très violente, à bien y penser…
Car force est de constater, que l'histoire du jeune Chu, dicté par quatre de ses dessins, constituant autant de chapitres / étapes tout au long de l'intrigue, est particulièrement affreuse. Abandonné par tous ceux, qu'il aimait, il va se voir projeté dans un monde, où il n'est pas le bienvenu, entre une mère, incapable de pouvoir l'aimer et un beau-père incapable d'aimer tout court. Il va se retrouver mêlé à des mafieux du coin et enquêter sur la mort / le meurtre ? mystérieux de son grand frère...Sympathique loisir pour un gamin de dix ans…
L'histoire est – encore une fois – raconté avec assez de retenue pour sombrer dans une facile accumulation de clichés trop présente dans les actuelles productions chinoises ou coréennes. Chung est un cérébral, qui truffe d'ailleurs son entier propos de métaphores, lourds de sens, comme ce beau-père immigré de Chine ou la mère paumée, deux personnages qui auraient mérité des films à eux deux, tant leur personnalité est riche, malgré le temps de présence relativement court à l'écran…
Un scénario extrêmement riche, qui ne cesse d'emprunter des directions inattendues – sans charger inutilement l'histoire- jusqu'à son terrifiant "4e portrait". Top!