La condition des femmes
Adoor Gopalakrishnan n’a rien du perdreau de l’année. Du haut de ses 40 ans de carrière et de ses 66 ans d’âge, il nous offre ici une sorte de «
film noir de la condition de la femme indienne » à travers 4 courtes histoires juxtaposées, sans lien apparent entre elles mais avec un fil rouge, celui d’une destinée contrariée par les traditions et le machisme. Les 20 années qu’il balaie, entre 1940 et 1960 environ, semblent en effet n’apporter que peu d’amélioration quant à leur sort : qu’elles soient prostituées, vieilles filles, vierges ou stériles, elles doivent faire face à des stéréotypes et à des stigmatisations lourds à porter. Témoin ces scènes très drôles où un mariage arrangé tourne au fiasco quand le mari bourru ne cesse de s’empiffrer sans un regard pour sa nouvelle épouse, avant de l’abandonner du jour au lendemain.
Dans cette Inde du Sud rurale très verdoyante, le temps est comme suspendu. Pas demain la veille que cela changera, semble nous dire le cinéaste…