Smells like teen spirit
Sans être particulièrement bon, ce nouveau film de SINGLUMPONG Ong-art ("Dreamers") trahit surtout l'incroyable influence du cinéma HK sur bien des réalisateurs thaïlandais de la nouvelle génération. L'intrigue est calqué sur bon nombre de productions "heroic bloodshed" et l'ombre de John Woo (et notamment de "Bullet in the head") plane sur l'entier métrage, notamment dans l'histoire de profonde amitié (virile) entre les protagonistes, qui finiront frères de sang et adversaires redoutables.
Dommage seulement, que ce soit SINGLUMPONG Ong-art à la réalisation. Cet ancien clippeur de musique réitère les défauts de son précédent "Dremaers" en proposant une esthétique bien trop lechée pour coller à son histoire plutôt sombre et démarre très, très mollement sur l'histoire des trois amis, histoire que l'on croirait sortie totu droit d'un bouquin pour préados avec amourettes, quatre cent coups et…pas grand-chose, qui retienne l'intérêt. Dans les rôles principaux, il n'y a que les starlettes de la chanson de l'époque, dont un tout jeunot Thapitak Sornram ("Garuda", "Hanuman").
C'est donc au bout d'une 50aine de minutes, que le film passe finalement la seconde et commence à gagner en vitesse et en intérêt. Le personnage de Deaw gagne en profondeur en devenant un tueur à gages et la fin n'a rien à envier aux productions HK de la belle époque avec une énorme fusillade de deux contre des dizaines et des dizaines d'adversaires plus ou moins visibles et un dénouement comme seuls les films asiatiques n'osent en faire. Attention, ça reste quand même au niveau thaïlandais, les acteurs gardent donc leur impeccable brushing et ça manque de la hargne et d'effusions de sang; mais "Friendship Break Down" se détache agréablement du lot de la production habituelle et propose – surtout – un virement bienvenu à mi-parcours du film.
