Quand Miike défie Marie Shelley et Verhoeven.
Full Metal Yakuza atterrit dans une bonne passe chez Miike. Il en est gros le fil central de deux de ses plus grandes réussites que sont Bird people in China et Rainy dog. On ressent d'ailleurs cette approche qui tend à disparaître au fil des années, celle de l'humanisme et des états d’âme particulièrement absents de ses gros succès (Dead or alive, Audition, Ichi...). D'accord on a affaire à une boite de conserve un peu rouillée au début (l'on entend même le mécanisme de ses mouvements), sorte de bioman yakuza super puissant à mi-chemin entre Franky' et Robocop qui se révèle en fait un gros looser voulant à tout prix ressembler à son boss. D'ailleurs à y regarder de plus près, Full Metal Yakuza, tout comme Zebraman pourrait être un récit quasi autobiographique, à l'image de son auteur : un mec pas très fortiche, pas très talentueux et qui veut se faire reconnaître dans le monde grâce à ses super pouvoirs (la force pour le Metal Yakuza) et à son sens créatif (la caméra de Miike) aussi décrié qu'adulé.
Dans un sens on y verra qu'une énième pastiche de super héro mélodramatique, dans un autre une géniale comédie gore sur la force de l'image et de la réputation. Ne nous trompons pas, le héro du métrage n'est qu'un looser, et même le fait d'appartenir à un clan Yakuza n'est pas glorieux (cf la scène nocturne dans le parc). Ici l'argument facile "je suis un yakuza" n'a pas d'effet et n'évitera pas la distribution de paire de baffe. On a déjà vu Miike dénonciateur de ce genre de propos, réglant ses comptes avec les Yakuza (Gozu, Blues harp, Dead or alive entre autre) et ici il n'hésite pas à les mettre en face de leur propre réalité, une réalité faite de traîtrise, d'impuissance et de lâcheté (lorsqu'un des boss avoue tout au téléphone). C'est en cela que Full Metal Yakuza est une oeuvre qui fait réfléchir par l'intermédiaire de quelques tours de force géniaux. Déjà le film est gore, très gore même, cruel et malsain, ne faisant preuve d'aucune complaisance face à des yakuza qui se font littéralement massacrer, écrabouiller et décapiter par paquet de douze. Fun et bestial. Miike fait aussi preuve de neutralité en n'épargnant pas les "gentils". C'est ainsi qu'on verra des séquences difficiles (le viol de la veuve) sans aucune retenue, proche de la pornographie et l'extrême violence.
On verra aussi des moments plus idylliques, exposant sans la moindre gène les états d’âme du cyborg (les longues marches en solitaire sur la plage) et sa relation impossible avec l'ex-petite amie du Boss, on en profitera d'ailleurs pour souffler un peu en attendant le massacre final. Miike n'est pas trop brouillon et sa caméra bouge bien, captant sans grosse difficulté les moindres faits et gestes de son cyborg vénère. Ceci dit, on sent l'extrême faiblesse du budget et des effets spéciaux, mais au bout d'une quinzaine de Miike vus, l'ensemble passe beaucoup mieux qu'avant. Certaines scènes incroyablement pensées deviennent juste "marrantes" faute d'un réalisme saisissant. La décapitation et l'éjection de la tête d'un yakuza par la fenêtre est sacrément drôle, de même que les découpes de membre, ou en bien moins drôle mais terriblement gore ce passage où la jeune veuve déchiquette sa propre langue dans une explosion d'hémoglobine du plus bel effet.
Full Metal Yakuza est donc un bonne réussite du père Miike, réussissant le pari de manier à sa propre manière le mythe de Frankenstein (le cyborg étant fait de membres différents), limite de le moderniser, tout en apportant des touches rigolotes, tristes ou terriblement gores afin de cibler un public très large. Parfaitement homogène, la soupe prend bien.
Esthétique : 3/5 - Faiblesse des moyens, mais bon sens de l'action et de la dérision.
Musique : 2.5/5 - Je n'ai pas retenu de thèmes particuliers. La moyenne donc.
Interprétation : 3/5 - Interprétation plutôt juste au vu des situations qui ne cessent de changer.
Scénario : 2.75/5 - Ca part souvent en live, ça ne tient pas forcément la route, mais on reste plutôt captivé.
Toujours rien de neuf...
Full Metal Yakuza pose un problème. Voilà quelques années que nous avons le loisir d'explorer la filmographie de Miike Takashi dans tous ses volumes et ses crevasses et force est de constater que si l'on est loin d'avoir tout vu de ce fatras hétéroclite on commence à connaître le bonhomme et son cinéma. Difficile en pareille position de ne pas constater que celle ci est constituée de « blocs qualitatifs » de taille variable avec les films tout juste regardables, ceux qui sont fun avant tout, ceux qu'on n'offrirait pas à son pire ennemi, ceux qu'on avoue aimer avec honte, ceux que trois idées plus ou moins neuves font tenir debout, ceux qui nous réconcilie avec le cinéma japonais contemporain, ceux sur lesquels on n'ose rien dire...etc. Cette indéniable hétérogénéité serait tout particulièrement réjouissante s'il n'y avait tout de même une écrasante majorité d'oeuvres pour constituer une sorte de « tout venant » Miikéen, constitué essentiellement de films que l'on regarde sans que révulsion profonde ou plaisir ardent ne vienne jouer un quelconque rôle dans le visionnage. Si les premiers représentants de cette caste du petit passable que l'on a découverts avaient le privilège de l'exotisme et de la nouveauté, il se trouve que
Full Metal Yakuza, les éditions DVD et festivals aidant, n'est pas loin d'être le vingtième. Se pose alors le dilemme du jugement critique du film.Certes
Full Metal Yakuza n'est pas plus mauvais qu'un
City of the Lost Souls ou plus vide qu'un
Dead or Alive, mais il n'a pas le mérite ô combien appréciable d'être une surprise, agréable ou pas.
Full Metal Yakuza n'est pas plus plat dans sa mise en scène que beaucoup des autres films de son réalisateur, ses petits « trucs » qui relèvent l'ensemble ne sont pas moins bien trouvés que ceux d'un
Happiness of the Katakuris, et il y a régulièrement (toutes les 20 minutes...) un quelque chose qui vient réveiller l'attention du spectateur à défaut de raviver son intérêt. Malheureusement on ne sait maintenant que trop à quoi s'attendre venant de ce genre de films tout au plus moyens de Miike. Ce n'est plus tant les effets et l'esthétique cheap, le scénariste en plein bad trip, les gimmicks d'un indéfectible mauvais goût, le rythme littéralement « dépassionnant », la provoc de la petite semaine, l'académisme de l'intrigue ou la relative platitude du filmage qui sont en cause, mais bien l'ennui que tout cela suscite malgré les quelques points forts du film (quelques scènes gore de très bon aloi, des éclairs d'humour pas trop lourd, Taguchi Tomorowo en scientifique Frankensteinesque délirant) qui auraient pu relever l'ensemble si l'on n'était pas pareillement rompu à cette petite mesquinerie dans la médiocrité. Bien sûr, le statut de direct-to-video de l'objet lui vaut une certaine indulgence mais on est en droit d'exiger mieux de Miike qui s'est déjà montré autrement plus convaincant. Peut être faudra-t-il qu'un jour il se décide à faire un-film-comme-tout-le-monde, expérience qui viendrait éventuellement confirmer les espoirs laissé dans l'interstice entre deux plans de
Gozu ou
Ichi the Killer. La cadence à laquelle il enchaîne les tournages ne saurait excuser les scories de sa pléthorique fimographie, le dernier des tâcherons des années 60-70 ne faisait pas moins bien en la matière sans pour autant que cela lui vailles un quelconque culte à tendance idolatro-dégénérative.
Sacre Takashi
Ce film peut paraitre comme une serie Z!!!
C'est vrai qu'il y a des scenes que l'on pourrait appeller "Kitch" car ca vire souvent au n'importe quoi...Mais meme si ce n'importe quoi devient par moment lassant, il vire quelquefois au jubilatoire avec pas mal de scene d'anthologie!!!!
Le personnage principal est bien developpe au debut et les scenes innatendues sont nombreuses!
C'est quoi ce film, une bonne blague ou une gigantesque arnaque ?
Franchement j'ai encore halluciné devant un Miike, comme quoi ces films ne passent jamais inaperçus !
La fin est... comment dire... vraiment... N'IMPORTE NAWAK !!!
Un Miike mineur(s'il y en a) mais surprenant
La prmière chose que l'on peut remarquer en regardant ce film,ce sont les SFX plutôt cheaps mais en aucun cas négatifs au film. Au contraire,c'est avec un certain plaisir que je voulais voir comment Miike allait se dépatouiller pour rendre crédible cette histoire.Et il se débrouille bien le bougre allant même jusqu'à inclure une histoire d'amour dans un film dont l'histoire ne s'y prête pas vraiment.Mais toute la parenthèse "balnéaire" permet d'aérer le film et d'être encore plus surpris par le final bourrin mais génial.
'Un Gokudo...de métal'
Sûrement pas le meilleur Miike, mais un direct to video fort honorable. Et c'est celui qui m'a fait le plus marrer. Entre les effets spéciaux à 2 balles, les combats et la musique, j'était déjà plié, alors si on ajoute les personnages complètement loufoques comme le 'génie de la science' et les scènes d'anthologique "à la Miike" (en particulier la décapitation) c'est hilarant.
Néanmoins en dehors de cet aspect on ne peut plus cheap, Miike se permet de nous présenter un personnage central vraiment intéressant, qui du plus minable des yakuza devient du jour au lendemain LE "full metal yakuza".
A réserver au "connaisseurs" de Miike cependant. Enfin commencer par celui-là ne serait pas forcément une bonne idée.
Miike et moi, une histoire d'amour !
D'ordinaire un direct to video est synonyme de qualité baclée : scénario indigne d'une grosse prod et donc budget limité qui entraine à son tour des acteurs de second plan et un planning empechant tout soin.
Mais Miike est un génie ( on ne le dira jamais assez ) ! Ce film est souvent considéré comme la version nippone de Robocop. Et effectivement on retrouve cette verve corrosive d'un Verhoeven et quelques élements de scénario. Toutefois, la différence se limite à cela.
Le personnage central, homme-machine, n'est pas un flic et encore moins un héros. En fait, il s'agit d'un lache qui travaille pour le compte de yakusas. Seulement, suite à une fusillade, un savant fou récupère ce qui reste en état de son corps ( juste sa tête ! ) afin de le transformer en machine. Bientôt, le Full Metal Yakusa va se venger !
Si niveau action le film cartonne méchamment, malgrès le manque de moyens ( Après avoir décapité son ennemi le Full Metal Yakusa projette la tête à travers la ville et elle atterie finalement dans le bureau de son boss ! ), les sentiments ne sont pas en reste. Miike, cinéaste intimiste ( je sais, on croirait pas comme ça ) s'attache à une veuve épleurée et sa relation avec le Full Metal Yakusa. Il nous fait contempler alors à une fleur posée sur une tombe que le vent fait courbée. Il revêle l'amerturme du Full Metal Yakusa hors de la société, car ce dernier n'y trouve plus sa place. Miike est définitivement le cinéaste de l'intégration.( nb : je vois renvoie ici au site sanchodoesasia.com ). En cela le film est plus proche du monstre de Frankenstein pour lequel il est impossible d'aimer et d'être aimer, bref de vivre parmi les autres.
Bon, il est vrai que cette intimité s'avère par la suite pretexte à une scène de torture. Miike reste un cinglé. Bah, c'est pour ça qu'on le vénère !
Le film s'achéve sur un gag délirant en total décalage avec le film.