Un film fragile, à l'image de son héroïne.
Insecte nuisible est un beau film, à n'en pas douter. Descente aux enfers calamiteuse d'une jeune demoiselle perdue dans un monde bien trop grand pour elle, porté par le regard non complaisant de Akihiko Shiota, redoutable d'efficacité dans sa mise en scène pleine de douceur, contrastant avec la froideur d'ensemble quasi surréaliste et fantastique. Ce qui est intéressant ici c'est cette démarche froide et à la fois poétique de mettre en scène les mésaventures de Sachiko, dont l'approche rappellerai les films de Kim Ki-Duk : teintes froides, musique quasi absente, dialogues peu nombreux et à l'importance négligeable, émotions par le regard et l'attitude, la gestuelle, ensemble quasi métaphysique et soutenu par de nombreuses questions -une fois de plus- surréalistes sur la douleur ou son équivalent (le choc avec un véhicule), personnages décomposés et rejetés de la société, uniformité du système scolaire avec ses pitres moqueurs volontaires, la liste est encore longue.
Pour toute cette richesse thématique, et je ne suis pas fasciné par Kim Ki-Duk pour rien, Insecte nuisible est à voir absolument même si en toute subjectivité, le trip film d'auteur n'est pas si bien passé de mon côté. Le rythme n'est pas non plus maîtrisé, tout comme la réalisation d'ensemble hésitant trop entre les suggestions (dont les vertus peuvent paumer le spectateur), l'autisme (le silence) et le bouquant anarchiste (le passage musical rock, les cocktails Molotov). Si l'on réussit à passer outre ces quelques points noirs, on y trouve un insecte troublant. Mais si c'est vrai, Yann K vous en tient même deux mots!
Un choc, un chef d'oeuvre, une révélation
Plus le Japon va mal, plus les films qui en sortent font du bien. Insecte nuisible (Gaichu) fait le portrait d’un Japon où le « mal » est enfoui au plus profond d’une jeune collégienne, sans que l'on comprenne bien où, ni pourquoi. Mais c'est ça le vrai Mal : celui qu'on arrive même pas à cerner. Dans la vie quotidienne de cette Sachiko, il est partout. Le film s’appelle Insecte Nuisible parce que c’est ce que pense son héroïne des autres (elle a envie de les écraser), et à l’inverse, c’est comment la société la traite (elle se fait écraser). C’est donc un film de guerre, sur une fille en guerre, contre une société guerrière, contre une école qui ressemble à une caserne, contre une vie faite de coups de canon dans le ventre. Et une bonne guerre se gagne avec méthode. Le film est un hurlement, un pur brûlot qui sait qu’il sera plus efficace en étant maîtrisé. Akihiko Shiota a donc conçu son film comme une bataille contre les certitudes.
Ce réalisateur est déjà auteur de quatre films, dont Moonlight Whipsers qui impressionne par sa maîtrise et le glaçant Gips mais Insecte nuisible est le moins théorique, le plus vibrant. Shiota Akihiko est un ancien camarade de Kurosawa Kiyoshi, assistant sur ses deux premiers films, des « pinku », panouilles érotiques. En « écoutant » Insecte Nuisible, c’est à dire sa seule bande sonore, impossible de ne pas remarquer cette filiation, tant le travail sur le son porte la marque de l’homme qui révolutionné son utilisation au cinéma. Insecte Nuisible est enfin porté par les frêles épaules de Aoi Miyasaki, jeune actrice au regard d’une noirceur pétrifiante, pas vraiment belle, mais scotchante, magnétique. Elle s’était déjà porté 3 h d’Eureka, du bus jusqu’à la mer, sans parler (sauf à la fin), à 13 ans. Grâce à elle et Shiota Akihiko , il nous arrive souvent de repenser à Sachiko, depuis qu’on a appris son histoire (qui semble criante de vérité), de se demander si elle va bien, comment elle s’est sortie de son merdier, est-ce que le fantasme de se faire renverser par une voiture, pour se sentir exister, a disparu.
A douze ans, Sachiko est emprisonnée. D’abord, dans l’image désespérante que lui renvoie sa mère qui l’a eu trop tôt, sans amour, et tente de se suicider, au bord de l’anorexie, dans la maison. C’est par cette scène qu’on rentre dans la maison/prison de Sachiko. Ensuite, on découvre qu’elle est prisonnière d’une école/caserne, avec ses soldats du savoir qui sont prêts à se tuer pour être remarqués par les professeurs (l’île de Battle Royale est tout proche…) Sachiko est emprisonnée dans ce riant uniforme des écolières qui fait tant triper les mâles japonais. Mais les seuls bouts de chair de Sachiko que Shiota Akihiko filmera sont le visage, qui exprime tout, et souvent ses mollets parce que, de dos, c’est ce qui la différencie des ses autres camarades uniformisées. Saichiko est enfin prisonnière de son esprit qui, à force d’être compressé, finit par faire sortir n’importe quoi.
Retour à la métaphore de l’insecte : pour Sachiko, le monde est trop grand, les humains trop loin, les sons trop forts. La musique est absente. Sa vie est séparée en petites entités temporelles (montage syncopé), en actions insignifiantes (répétitions, distance ironique), en petits objets (inserts). Insecte nuisible fait aussi penser aussi à un documentaire sur les fourmis. Sérieux. Sentiment renforcé par des pensées qui soudainement s’écrivent sur l’écran, en blanc sur fond noir. Un choc, visuel par la violence de la transition et sonore (tout d’un coup, silence total). Les scènes y sont décrites avec des métaphores empruntées à la biologie, aux expériences faites en TP. La première fois, on ne comprend même pas qui parle. A la deuxième, on se doute qu’il s’agit du journal intime de la jeune fille. Puis une autre voix semble parler, sur ce « chat » virtuel logé dans les interstices du film. Avec pour seuls indices l’écriture, on devine la personnalité d'un homme d'environ 40 ans. Il s’agit donc d’un dialogue, d’une histoire d’amour à distance avec un père de substitution qui protège et manipule Sachiko, peut être quelqu’un qu’elle a imaginé (on ne le voit que furtivement, deux fois). Peut être est-ce un salaud. En tous cas, Insecte nuisible raconte aussi une sublime histoire d’un amour trop violent, quelle qu’en soit sa forme.
Du mélo, alors ? Au contraire, Insecte nuisible n’est pas un film voyeuriste, pas plus que « compatissant », larmoyant sur le sort de Sachiko. Akihiko Shiota constate plutôt qu’on ne peut pas aider quelqu’un s’il ne sent même pas qu’il existe. Car même en se faisant à moitié violer (ou de nouveau violer? On ne sait pas), au moment le plus fort du film, Sachiko ne se sent toujours pas vivre. Sa meilleure amie dit à la mère, laquelle pleure d’impuissance devant ce qu’elle a engendré : « Regardez comme elle est malheureuse, c’est dur pour elle, etc, etc… ». La bonne amie pense bien faire. Mais elle ne fait qu’enfoncer Sachiko et interpeller ce spectateur qui, lui aussi, voulait la prendre sous son aile. Car Sachiko veut affronter son mal-être toute seule. Elle veut savoir ce qu'il lui faut pour se sentir exister. Il lui en faut beaucoup, il lui faut une explosion. Depuis le début, on sait que ce film va nous pêter à la gueule. Shiota Akihiko aborde cette question du « climax », le point culminant du film, sans rien changer à l’image, toujours dans le faux calme, hyper tendue. Mais il balance une musique qui nous fait rentrer dans les tripes de Sachiko. C’est une vraie « tuerie » entre Sonic Youth et Joy Division, alternance de mur de guitare minimaliste et de petite transition-préparation avant un nouveau déferlement sonique. Après quelques minutes de cette divine torture, pendant que Sachiko envoie tout balader, dans la chanson, une petite voix perce le mur sonore. Rarement un film n’avait été à ce point dans la tête d’un personnage.
Après cela, le spectateur est vrillé par la peur. Sachiko est libre mais encore plus fragile (ça va avec). Evidemment, Insecte Nuisible ne donnera pas de réponse aux innombrables questions qu’il a soulevé. Il fait confiance, et nous avec, à Sachiko : elle a appris à avoir mal, à se battre. Elle deviendra peut être l'héroïne un peu dérangée de Moonlight Whispers, mais elle vivra. Le réalisateur fait aussi confiance au spectateur : il nous a appris à nous battre, contre la facilité, le confort Hollywoodien. Avec lui, on a lutté contre nos préjugés. On resort de ce film comme un soldat revient d’une guerre.
Film très méconnu qui pourrait s'apparenter à un film d'ado japonais, mais qui se révèle dès les premières images un film social étrange et singulier. En fait ça ressemble à un film de Kore-Eda période Distance ou Nobody Knows. déjà les premières images installent une distance, une froideur, le rythme, et la succession des plans marquent la désaffection et c'est finalement le vide qui surgit de toutes ces images au sein pourtant de ce collège japonais, tout le reste n'étant construit que comme crise autour de ce vide qui s'installe à la place centrale. En quelques plans de coupe, Shiota parvient à montrer que le fait de son film est exactement à l'opposée du lieu ou on l'attend, par un angle oblique à un moment où des élèves sont filmées en demi ensemble, puis dans un champ qui attendrait un contre champ. Nous entrons dans un espace délimité pour nous rendre compte que tout se jouait dans l'espace oublié.
L'horreur sociale, le fantômatique qui seront à l'oeuvre chez le Kyoshi Kurosawa de Tokyo Sonata sont déjà présents en creux, et si l'on pourrait craindre à un moment la même sortie de crise trop facile que dans ce dernier film -c'est quoi cette manie de sortir un piano et ça y est, tout va mieux, cet effet du piano ex machina dans les films japonais?- entraînant les mêmes défauts de rythme, c'est pour finalement nous remettre une baffe plus forte dans la tronche et tout écrouler de nouveau.
Dans ces derniers basculements on trouve quelques instants de magie à partir de la scène du foot avec la canette, qui nous font entrer dans la folie de la protagoniste et la suivre, jusqu’au moment fatidique.
Suite à l'irreversible, nous sommes emmenés dansune dernière aventure poignante.
Le film, à la croisée du petit garçon d'Oshima, de Nobody Knows de Kore eda et de Toykoy Sonata de kyoshi kurosawa se révèle, de manière beaucoup moins ambitieuse, un essai tout à fait honnête et prometteur
Seule contre tous
Film troublant sur les jeunes adolescentes japonaises en mal d'être. De part sa lenteur, le film met un peu de temps à s'installer. Cependant la tension monte en crescendo et le film devient vraiment interessant dans sa dernière demi-heure.
A noter que l'actrice principale est absolument remarquable.
aoi in the dark
Le plus beau film du monde pour au moins encore quelques siècles.
Gaichu est beau, glaçant même, c'est du quasi-parfait (et Dieu sait que j'utilise pas ce mot à la légère). Mais pas de la perfection asseptisée et lisse,
Gaichu est brutal et en dents de scie, et le spectateur s'y casse les dents. En grande partie bâti sur des ellipses sèches, des effusions aussi soudaines que fugaces (mais pas pour autant moins prégnante, au contraire), le moindre point de montage est comme retourner brutalement le couteau dans la plaie, cassant, innattendu et douloureux. Avec
Gaichu,
Shiota livre la version pleinement aboutie de ce qu'il avait entreprit sur
Gips, à savoir un cinéma rigoureux à la limite du minimalisme, se réservant pour des fulgurances d'autant plus mémorables (et pas pour autant rares), forcément hermétique et montrant le moins possible de façon directe. Ce n'est pas fermer les yeux, au contraire, car
Gaichu est beaucoup plus violent dans sa manière de montrer les choses que par les choses qu'il montre (qu'elles soient même d'un désespoir à se coller une balle dans la tête), mais c'est ce qui s'appelle faire du cinéma, faire rensentir plutôt que d'exposer.
Et finalement
Aoi Miyazaki (dès lors bombardée au top de mes actrices fétiches), car sans elle le film ne serait pas ce qu'il est, qui dans son uniforme de collégienne donne vie au leitmotiv du film et de sa mise en scène, l'exacerbation du contraste, à la fois indestructible (puisque déjà détruite ?) et atrocement broyée. Un petit insecte, écrasée et perdue dans un monde inconnu et prédateur ; nuisible car belle et différente, mais indispensable. Vitale même.
31 juillet 2007
par
Epikt
Alien vs. prédateurs
Dans la parfaite continuité de ses précédents "Moonlight Whispers" ou "Don't Look Back", le réalisateur Akihiko Shiota donne sa propre version de l'adolescence…Une période de la vie torturée et particulièrement sombre. Traduisant le mal-être d'une fille déçue par un amour – que l'on imagine platonique – avec un ancien professeur, la cruauté de la vie n'arrange en rien son humeur et sa vision des choses. Au contraire, raillements de ses camérades de classe ou regards en biais sont immédiatement amplifiée dans son petit univers; en revanche, une succession de faits particulièrement macabres ne sont en rien pour lui redonner un éventuel sourire.
Entièrement porté par les frêles épaules d'une future grande actrice, Aoi Miyazaki ("Eureka", "Eli, Eli…", "Su-ki-da"), "Harmful Insect" traduit parfaitement cette angst adolescente, que certains aient pu eux-mêmes ressentir à cette difficile période de l'année; la période même ou le suicide ressemble à un acte libérateur. D'autres pourraient sans aucun doute s'identifier aux malheurs de Sachiko ou du moins se laisser aspirer dans sa spirale descendante…jusqu'à cette fin ouverte incroyablement pessimiste, voyage vers un autre enfer.
Une oeuvre d'art tout simplement...
Ce film est une oeuvre d'art complète. Des plans hallucinant d'ingéniosité, de vibration. Une bande son qui fait froids dans le dos, qui à elle seule, nous transporte, nous plonge, nous enterre, nous enfouis littéralement. Impossible de revenir sur terre après le visionage du film tellement le son et l'image sont violentes.
Ce n'est pas ici de la violence, façon hémoglobine, non surement pas. C'est une violence bien plus forte, psychologique dirons nous, dans les moindres recoins du film, le sombre et la violence absolue reignent en maîtres.
Le jeu de Aoi Miyasaki est fabuleux tout simplement. Elle nous bloc complètement dans notre fauteuil avec ce regard si noir, ce jeu si blessant.
Un film où l'espoir n'est pas, où la fin est proche, où le monde vus sous cette angle ne devrait qu'être brûlé.
Le seul personnage attachant étant un sale fou, qui réussi a faire lâcher quelques sourrires au personnage principal... Mais qui l'emmenera dans des situations extrêmes.
Le rythme même du film est totalement gloque, on en tremble, on se sent mal à l'aise tout le long du film.
On a véritablement l'impression que tous ces humains ne sont que des insectes nuisibles, prenant le regard du personnage principal, le spectateur ne peut qu'être révolté, dégouté, écoeuré par ce monde qui nous est présenté.
Le film commence sur un acte de désespoir, et se termine par un acte d'indifférence, un acte non pas de désespoir mais de dépit.
La boucle est bouclé en somme, du désespoir au dépit, ce monde ne vaut vraiment plus la peine d'être vécus.
L'oeuvre d'art noir au possible qu'il faut visionner à tout prix, voilà ce qu'est Gaichu...
bof...
On ne peut pas dire que ce soit vraiment mauvais mais tout ça est assez insignifiant.
Le service minimum du cinéma d'auteur japonais et rien qui puisse attirer durablement l'attention.
Coup de poing
Camarade de Kiyoshi KUROSAWA, Akihiko SHIOTA réalise avec GAICHU une œuvre d’une incroyable force émotionnelle.
Collégienne solitaire et silencieuse habituée de l’école buissonnière et préférant à l’environnement scolaire la compagnie d’un jeune marginal qui ère avec un oncle attardé, Sachiko ne baigne pas dans un environnement serein : père absent, mère dépressive déjà passée par la tentative de suicide, rumeur d’une relation avec un prof de math parti loin mais avec qui elle entretient une relation épistolaire, de quoi développer les idées saugrenues d’une adolescence perturbée comme se faire percuter par une voiture.
Même sa meilleure copine Takao ne peut la sortir de cet isolement tant la jeune fille semble détachée de tout code social.
Le scénario suit alors la progression de cette fuite en avant, ponctuée de déceptions et de violence, qu’une fin ouverte n’apaisera d’aucune façon.
On le voit, SHIOTA privilégie le réalisme à toute sensiblerie, et laissera son héroïne se débrouiller pour s’en sortir et devenir adulte à son tour.
GAICHU est un constat glaçant sur une jeunesse japonaise urbaine complètement désorientée. La génération précédente n’est guère mieux lotie : adultes pervers, parents démissionnaires, éducation centrée sur l’efficacité mais complètement inapte à détecter les carences du système.
Dans cet univers ou quasiment aucune lumière d’espoir ne vient illuminer un tableau très noir, la seule figure positive éventuelle représentée par l’ex-professeur ne l’est peut-être finalement pas tant que cela…
Film coup de poing qui préfère pourtant le minimalisme à la démonstration, centrant toute son histoire sur une seule et unique protagoniste, GAICHU joue sur la répétition de scènes du quotidien pour mieux nous faire partager la sensation d’aliénation de Sachiko, prisonnière d’un univers étouffant au-dedans comme au-dehors. Rarement la fatalité n’aura été aussi bien exprimée à l’écran et en si peu de mots, d’autant que le travail très soigné sur l’accompagnement sonore renforce la puissance évocatrice des images et la tension permanente dans laquelle baigne tout le film.
L’interprétation de Aoi Miyazaki est exceptionnelle : quasi-mutique, elle fait passer par l’infinie tristesse de son regard et la beauté mélancolique de son visage toute une gamme de sentiments enfouis. Silhouette fragile déambulant le long de paysages urbains désolés ou mortifères superbement filmés, elle porte tout le projet sur ses épaules, ne quittant jamais l’écran ou presque. La filmographie de cette jeune femme est décidemment d’une homogénéité remarquable depuis le EUREKA de Shinji Aoyama.
Face à elle, l’adorable Yu AOI, merveilleuse dans HANA &ALICE de Shunji IWAI, est impeccable. Bien qu’en retrait, la participation « adulte » est totalement crédible.
D’une subtilité et d’une richesse qui ne s’étiolent pas même après plusieurs visions, ce film reste très au-dessus d’un cinéma convenu et politiquement correct en appuyant là ou ça fait mal. Il réserve des moments bouleversants et inoubliables, dressant cet émouvant portrait d’une adolescente pas épargnée par la vie mais encore en devenir, envers et contre tous.
ça a l'air bien mais je suis pas rentré dedans
un peu le meme thème que BLUE SPRING mais en plus dur, il manque qelquechose pour retenir mon attention au moment ou je l'ai vu. des qualités quand meme.
Incroyable !!
Tous simplement un chef d'oeuvre !!