Peu d'action, plus de réflexion
Kim Jin-Seong n'avait à son actif, au niveau long métrage, que la petite comédie romantique Surprise, laissant un goût mi sucré mi salé, sans casser vraiment des briques. Oeuvre qui ressemblait plus à une commande pour combler les quotas en matière de romance dans la production coréenne qu'à un essai auteurisant. Pour son second film, il change complètement de sujet, et monte sur un scénario écrit de sa plume un très beau film sur les arts martiaux. Plutôt que de proposer un étalage de démonstrations, il crée la surprise en émettant une vraie réflexion sur le thème. Même si le postulat de départ, annonçant internet comme la plaque tournante des arts martiaux, est un peu maigre pour contenir le sujet à lui seul, on se rend tout de même compte que l'influence du web dans l'évolution des disciplines est indéniable (comme partout en fait). En effet, le web 2.0, si on reprend l'expression récente, soit le web participatif, permet la création de communauté de tout ordre ; dans le plan martial, cela permet donc des rencontres de tous genres à une échelle bien plus grande qu'avant. Ainsi, toutes les questions que s'est un jour posée chaque artiste martial fait l'objet de vifs débats et, dans Geochilmaru, permet la rencontre de quelques uns d'entre eux qui vont pouvoir démontrer leurs points de vues de manière un peu plus directe.
Ainsi, ce sont 8 artistes martiaux, de discipline différente, qui s'en vont à la montagne pour rencontrer le grand gourou de leur site internet, qui serait un grand maître, mais que personne n'a jamais vu. Hors, ils ne peuvent tous le rencontrer ; ils doivent choisir une personne, la meilleure, qui aura la possibilité de se battre contre lui ; mais comme ils ne peuvent choisir objectivement, ils se lancent dans un grand match ouvert dans la montagne, ce qui leur permet de désigner le vainqueur naturel. Hors on se rend vite compte que la seule connaissance de la technique ne suffit pas à aller jusqu'au bout. Les combats n'ont rien d'esthétique, et certains n'ont même pas le moindre suspense. En effet, le réalisateur ne cherche pas à montrer ici de beau combats chorégraphiés à la perfection comme du Jet Li, mais un certain réalisme dans les séquence martiales. Ainsi on s'intègre dans la réflexion sous-jacente plutôt qu'aux combats eux-mêmes, même si toutefois ils arrivent à être sympathiques sans être esthétisants.
Au dessus de cette histoire, une voix off est placée, et sert à narrer les petits détails qui viennent garnir notre histoire. Egalement elle apporte les précisions nécessaires au niveau des techniques martiales employées dans les combats, et les différentes interactions des personnages. De plus, le film se conclut sur une morale double ; une sur les arts martiaux, faisant le point sur les différentes techniques, et montrant qu'il n'y a pas de meilleur art, mais plutôt des techniques adaptées à la situation, et surtout, la maîtrise indispensable du combattant. L'autre morale s'intéresse au combat pur, sans visée martiale ; et à ce niveau, les différents code d'honneur et de respect ne s'appliquent plus, et le seul indice de maîtrise est la victoire. Cela donne d'ailleurs droit à un combat final vraiment impressionnant, les deux personnages se battant sur des principes totalement différents, et la chute cherche vraiment le réalisme dans sa dureté.
Tous les interprètes sont des acteurs débutants mais connaissent très bien un art martial. D'ailleurs certains joue presque leur propre rôle, comme le pratiquant de kickboxing, qui en fait vraiment en compétition. En outre, le personnage principal, Tae-Shik, est lui-même chorégraphe des scènes de combat, et s'en sort plutôt bien dans le style sobre du film. On regrette cependant que certains coups passent vraiment trop loin pour vraiment donner l'impression d'être mis. La réalisation, quant à elle, souffre de temps en temps du manque de moyens, et cherche aussi à ajouter quelques effets pas forcément vraiment intéressants, mais en général assure bien le rythme sur un montage assez court (1h26).
Bref, une réalisation largement digne du budget très limitée qui la caractérise, comportant une très bonne réflexion sur les arts martiaux. Même si c'est super agréable de voir des films d'actions super bien chorégraphiés, c'est sympa également de tomber sur un petit film sans grosse prétention apportant un peu de réalisme dans ce petit monde de brutes.
03 janvier 2007
par
Elise
Light
Geochilmaru fait parti de ces films qui d'un point de vue objectif ne devraient pas peser bien lourd dans une année de cinéma. Je n'ai pas vu le premier film de KIM Jin-Seong mais à voir celui-ci, il ne semble pas qu'il doive laisser une grande impression s'il continue sur cette voie. Le film part d'une idée de départ pourtant intéressante en mettant en rapport internet et les arts martiaux, mais l'absence de densité de tous les personnages vient rapidement coupé toute vélléité d'implication du spectateur. Comme dans le même temps la narration supprime tout effet dramatique, on se retrouve totalement détaché devant ce film. Et finalement c'est là la force du film, rendre le spectateur suffisamment distant de l'histoire pour qu'au milieu de la simplicité (ou superficialité?) de l'ensemble vienne par moment percer quelques scènes qui émergent, limpides par elles-mêmes.
Le choix des combats et des styles permet parfois de voir quelque chose d'un peu neuf. Aucun doute que martialement, il y a là quelque chose qui mérite le détour. Le problème reste que cela est livré à la manière d'une exhibition. Alors à voir les choses du bon coté, on retiendra le coté agréable et non frelaté qui se dégage du film, mais c'est avec raison assi que certains ne considéreront pas cela suffisant pour faire un film. Pour ma part, je préfère de loin ce genre de divertissement sans prétention aux essais pompeux et passablement ennuyeux de certains réalisateurs coréens ou autres. Pour lutter contre l'embonpoint cinématographique, visionnez light. Avec Geochilmaru, pas de risque d'indigestion.
04 février 2006
par
jeffy
La légende de la baston de rue
Evoquant les arts martiaux avec un ton résolument moderne et underground, Geochilmaru est un savant mélange de documentaire et de road movie hivernal, qui se regarde non sans un certain plaisir malgré son approche un poil aléatoire des codes du film de bagarre. De toute manière, existe-t-il vraiment un code particulier du film de baston? Sûrement pas, l'essentiel est de se mettre sur la tronche avec classe et originalité, ce qui fais pourtant hélas grandement défaut à l'oeuvre de Kim Jin-Seong. Le fait est que, sous sa philosophie martiale particulièrement intéressante, les combats (la forme) se cantonnent à enchaîner deux trois tapettes sur le visage, une ou deux balayettes, et coups de pieds retournés donnés dans le vent, accentuant l'aspect foutraque et amateur déjà bien prononcé au niveau d'une mise en scène Documentaire. Donc d'un point de vue formel on repassera, l'ensemble ne faisant jamais preuve de quelconque originalité. Le plus passionnant est à mettre à l'actif de la trame, décomplexée au possible mettant en scène des personnages relativement irrésistibles et tous dotés d'un certain charisme, virant tantôt du burlesque au pathétique.
De plus, cette descente dans les montagnes pour rencontrer le "fameux" Geochilmaru est l'occasion de faire la rencontre de personnages bis déjantés, comme ce flic dégénéré lâche et grande gueule ainsi que cette demoiselle un peu nunuche. A noter une histoire parallèle crédible et une fin touchante. Notons aussi l'approche des arts martiaux n'ayant rien à envier à La Légende du Grand Judo de Kurosawa, avec une philosophie pleine de justesse et une morale carrément louable. Si l'ensemble pêche par un visuel en retrait, le fond, consistant, étonne par ses approches de bon goût et sa vision du road movie presque nouvelle et juste relaxe.
petit film, petit budget, petite histoire, Geochilmaru prend le parti de tout miser sur les combats. le problème est que ceux ci ne sont pas réussi à 100%, les combats d'un film film s'appuyant quasi exclusivement là dessus doivent tout déchirer, laisser le spectateur bouche bée ou au moins en admiration.
ici il n'en est rien, je ne veux pas minimiser le talent et le travail de ces artistes martiaux (remarquable) mais souvent ça manque de puissance, d'entrain et d'énergie, c'est dommage car l'aspect réaliste aurait pu être renforcé par plus de crédibilité (bien souvent les coups passent trop loin et on n'a vraiment pas l'impression qu'ils se font mal). on passe à côté d'un super film de bastons, basique mais original, mais on a quand même un divertissement sympa pour ceux qui aiment les différents styles de combat.
la bonne volonté et l'envie de bien faire se sent néanmoins tout le long.
L'anti Le Grand Tournoi
Geochilmaru se présente comme un film d'arts martiaux original sur le fond et dans la forme. Malheuresement le manque de moyens se fait curellement sentir lors des diverses scènes de combat, le film aurait vraiment gagner à avoir une meilleure qualité d'image (on pense notamment au combat sur la plage, ou ceux dans la neige qui auraient pu être bien plus jolis). Les chorégraphies des combats optent pour un certain réalisme, plutôt logique vu le type de caméra utilisé, mais alors pourquoi ces effets de ralentis ou de répétitions de coups (bim bim, biiiim) totalement superflus et franchement laids ? Ca ne fait que nous rappeler que le film est fauché au moment où on y pensait déjà plus. Pour en finir avec les défauts, les personnages secondaires sont caricaturaux (le flic et son changement de mentalité), voir inutiles (la livreuse...) et l'histoire ne s'embale pas vraiment...
Mais il faut avouer que c'est un film unique: l'ambiance du film est très plaisante (le narrateur et la BO jouent beaucoup), une belle mentalité prônée, les combats suprennent. De plus, les acteurs remplissent tous très bien leurs rôles et sont pour la plupart très charismatiques. On ne s'ennuie pas malgré l'absence de vrai scénario, d'où une note au dessus de la moyenne pour ma part.
En bref, beaucoup de bonnes idées mais un trop petit budget pour les expoilter jusqu'au bout : dommage...
peu d'interet
tout petit budget et tout autant d'ambition dans ce film d'action aux chorégraphies limitées.Qui sera le vainqueur des 8 combattant s'avere rapidement sans interet.
UN FLOP....
mdr...un budjet infime pour la realisation de ce film tourné au DV, un film a deux balles c'est le cas de le dire, enfin bon il en faut pour tout les gouts...
resumé du film : plusieurs combatants venant des quatre coins du pays sont conviés a se reunir a fin de decider qui sera le meilleur....
bref ... un senar classic, mais qui bien choregraphié pourait etre amplement suffisant, hors mis une ou deux scenes, c'est un flop complet....
En resume : A regarder si rien d'autre a faire...
La BO (OST pour ceux qui ne parle plus le francais) est original et entrainante....;)
c'est la seule raison pour la quelle j ai mis a ce film 1.5
Inutile ou rididule ?
Quitte à passer pour un vieux grincheux voir même un tête de con, j'aime penser que le cinéma DV-indé-fauché n'a d'intérêt que lorsqu'il sort du domaine du gros cinoche commercial pété de thunes, et qu'aucun producteur capitaliste sensé n'en aurait voulu. Ainsi, réaliser un film sans le sou mais qui aurait facilement pu être réalisé par un grand studio en 35mm et tout ce qui s'en suit c'est dans le meilleur des cas inutile, dans le pire des cas ridicule.
Soyons quand même un minimum honnête,
Geochilmaru s'éloigne parfois du modèle dominant, notamment dans sa manière d'aborder les combats. Une sorte de retour aux sources, privilégiant (globalement) la sobriété et la sécheresse dans la mise en scène, au service de l'art martial. C'est d'ailleurs le seul point sur lequel le film sauve la baraque, certaines scènes de combat étant plutôt réussies.
Car il n'en reste pas moins que l'intérêt de
Geochilmaru reste plutôt limité. L'histoire anecdotique et déjà vu 50 000 fois ne devrait pas poser de problèmes aux amateurs de films de tatane qui j'en suis sûr en ont déjà d'autres, mais il en est tout autre des réflexions crétines/déjà vues/ridicules sur les arts martiaux qui parsèment le métrage. Idem des subites poussées hormonales du réalisateur qui se prend parfois pour un
Kitamura du pauvre, avec ralenti, poses de dingues, horripilante musique technoïde et ainsi de suite. D'ailleurs, ça la fout mal de faire un ralenti avec une caméra visiblement pas assez rapide, ça fait très amateur, idem des grossières erreurs d'étalonnage de l'image ou de mixage audio, pas très sérieux tout ça.
En fait, c'est le film entier qui fait pas sérieux, je me dis que j'aurais pu le tourner en un weekend avec mes potes.
13 décembre 2006
par
Epikt