Film de chiottes
Mais où est donc passé le prometteur talent à ses débuts de Yuthlert Sippapak ("Killer Tattoo", "February", "Buppha Rathree"…). A chacun de ses nouveaux films, la déception se fait plus grande, jusqu'à franchement toucher le fond avec cette comédie parodique franchement peu inspirée et oeuvrant dans le plus gras de l'humour thaï.
Pourtant le film commençait franchement bien avec une parodie hilarante de la fameuse scène de torture extraite du dernier James Bond, "Casino Royale". L'un des personnages s'y fait torturer tout d'abord avec un nœud au bout d'une corde pour arriver jusqu'à un durian. L'intro se termine sur l'hilarante accroche: "Un film sur des riches, fait pour une classe scoiale moyenne fait par des pauvres : 'Kill Tim'" avant que le film embraye sur le vrai film à venir.
Là encore, la première scène est assez hilarante, à moins d'être un tantinet habitué à al comédie grasse "made in Thailand": une bande de "ladyboys" (hommes travestis en femmes/drag queens) s'arrête dans une station service abandonnée en entonnant une chanson du type: "les hommes disposent de leurs propres toilettes, les femmes disposent de leurs toilettes et même les handicapés ont leurs propres toilettes; on exige des toilettes pour les tarlouzes…". Quelques gags sur des pets plus tard, le fantôme Hanako fait sa première apparition, jeune femme aux dents de lapins bien mis en avant et recouverte de @!#$.
Il faut quand même savoir, que le fantôme "Hanako" est un fantôme récurent dans les films japonais (la série des "Toilet Hanako", des "ghost school movies" et même de l'anime "Haunted Junction"; lire à ce propos l'article concernant "Slit-mouthed woman" dans "L'Ecran Fantastique" de juin 2007) ou thaïlandais (dernier exemple en date, "Andaman Girl" de Tanit Jitnukul). Ces scènes sans réelle interaction annoncent clairement la couleur: "Ghost Station" sera davantage une suite de sketches, plutôt qu'un film complet. La faute sans doute au sempiternel recours à un duo de comiques très populaires issus de la télévision thaïlandaise et – parfois – meilleur garant d'un succès public au cinéma. Keatisak Udomnark (Hoy) et Nakorn Silachai (Ple) sont des hyper actifs, enchaînant tournées dans toute la Thaïlande avec leur propre show, animent des jeux télévisés ("Saranae Show") et sont les héros de leur propre show à sketches, "Yuttakarn Kayubnguek". C'est autour d'une rencontre faite au hasard entre Yuthlert et Nakorn, qu'ils auront l'idée du film, qui n'hésite pas jusqu'à intégrer des échanges verbaux directement issus de leur manière de faire sur le petit écran (roulement de tambour compris)…Alors que "Buslane" de Kittikorn n'avait donné un long passage à vide sur le grand écran, "Ghost Station" enchaîne les pires situations comiques…pas drôles du tout. Se discerne un semblant de fil conducteur au milieu des multiples "scènes" souvent péniblement étirées en longueur pour – sans doute – arriver à une durée correcte de long-métrage.
Franchement aps drôle, jusque dans son dénouement sans queue, ni tête, "Ghost Station" arrive à faire mieux encore que les pénibles productions franchouillardes actuellement rediffusés sur la TNT, du genre "Comment faire pour se faire reformer" ou les pires Max Pecas…Un exploit en soi!