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Sur l'édition française de Glénat Bon c’est un fait, traduire et adapter du Shirow n’est pas une mince affaire. Il y a tout le champ lexical technique, les digressions philosophiques ou « mystiques » et plus généralement sa façon d’écrire. Toutes les éditions françaises de mangas de Shirow peuvent ainsi prêter à discussion ou polémique sur la qualité des traductions, surtout lorsqu’on compare au travail fournit par les éditions américaines. Mais pour les Etats-Unis il y a la différence et l’avantage du Studio Proteus qui s’est spécialisé, entre autres, sur les adaptations des mangas de Shirow Masamune. Donc une cohérence dans la politique éditoriale que l’on ne retrouve pas forcément sur le marché français. Si Glénat a le mérite de publier du Shirow et en particulier MMI (dont la couleur et le format peuvent supposer un certain coût financier) qui n’est pas une BD grand public, force est de constater que de nombreux problèmes de traduction et quelques incohérences dans les bulles de dialogue (répétition d’une même phrase sur deux bulles ou répétition dans une bulle de dialogue d’une note de bas de page) rendent la lecture parfois bien incertaine. Sans rentrer dans la liste exhaustive voici un lien vers une page du site communautaire Project Shirow qui pointe une certaine quantité de fautes dans le domaine de la traduction. Plus généralement, si on compare l’édition en cours de MMI chez Dark Horse et celle de Glénat on constate également des divergences (pas forcément des erreurs de trad.) notables sur certains dialogues, comme à la page 15 du second volume de l’édition française, lorsque Motoko demande a une de ses IA de soutien : « construis une lien avec le centre de sûreté japonais et assures-en la sécurité. ». Dans l’édition américaine cette formulation impersonnelle devient : « I want you use « Batou » to create and secure a route to the combat skills la bat Japan’s Public Security headquarters, then stand by. » En français la référence à Batou est absente, cela ne change pas le sens du dialogue mais nous fait quand même manquer un lien « organique » avec le passé de Motoko... De plus l’adaptation des textes a contenu « technique » apparaît comme plus didactique dans l’édition de Dark Horse. Autre problème qui manifeste de la relative incohérence de l’adaptation de Glénat : la numérotation fantaisiste et les titres changeants ! En effet, pour coller à la numérotation de l’édition Glénat du premier GITS en 2 volumes (GITS 1 et 2), le premier volume de MMI était numéroté comme le 3 avec le simple titre de Ghost in the Shell (omettant donc le titre complet). Surprise, le second volume de Glénat change son fusil d’épaule et se voit attribuer le titre de Man Machine Interface GITS (en accord avec l’édition originale)... avec le numéro 2 ! Donc les lecteurs français auront le plaisir de lire leur édition de MMI « à l’envers » en quelque sorte, d’abord le volume 3 et ensuite le 2... Pas très sérieux quand même sur ce coup, surtout que l'édition originale est parue en un volume au Japon, comme pour le premier GITS. Côté graphisme les choses sont quand même bien meilleures et le rendu des couleurs est plus agréable chez Glénat que chez Dark Horse. Pour ce qui est de l’occidentalisation des planches, il faut noter que c’est Shirow lui-même qui s’en est occupé pour la version internationale en « retournant » les planches et en retouchant les textes en anglais pour ses interfaces cyber. Donc a priori pas trop de souci de ce côté... Pour ceux qui sont plus pointilleux une autre page de Project Shirow qui liste des différences entre la version japonaise standard et la française... Conclusion : le fan qui en a les moyens devra se procurer l’édition française pour la qualité du papier, de l’impression et aussi le format ; mais aussi l’édition américaine pour la qualité de la traduction car l’édition française semble manquer de « précision » ce qui, dans le cas d’un manga de Shirow et plus particulièrement celui-là est quand même pénalisant pour la compréhension. Sinon de toute façon l’édition de Glénat vaut le coup parce qu’elle existe quoi... mais bon, y’a encore du boulot au niveau des textes... Astec |