Astec | 3.75 | Pour mélomanes |
Ghost Dog | 2.25 | Pas très attachant |
Ikari Gendo | 3.75 | Avec Takahata aux manettes, il y a de la magie dans l'air ! |
Tenebres83 | 4 |
Film d'animation desservi par la piètre qualité du DVD sorti en France (et qui vient de connaître un nouvelle édition japonaise bien meilleure), notamment pour apprécier la qualité du travail sur les décors essentiels à l'installation de l'atmosphère de l'histoire, Gauche est une oeuvre de mélomane qui exige d'être vue comme on écouterait sa musique. L'hsitoire d'apprentissage qui en fait le sujet est l'occasion pour Takahata d'explorer les relations étroites qui unissent l'animation et la musique à travers un travail de mise en scène subordonné aux exigences de la Symphonie Pastorale de Beethoven, les formes animées répondant alors aux formes sonores. Un travail d'avant-garde qui sera couronné par le prix Ôfuji (grand prix d'animation) lors de sa sortie...
Si Mes voisins les Yamada avait un goût délicieux de Petit Nicolas, Goshu le violoncelliste a plutôt un air désagréable de Georges-Alain (made in Star Academy pour ceux qui n'ont pas la télé). En effet, après la première scène où Goshu se fait engueuler par le chef d'orchestre sans broncher parce qu'il n'exprime pas d'émotions lorsqu'il joue, on s'attend à une histoire classique où un petit garçon timide va s'améliorer à force de travailler, et réussir à jouer correctement. Mais curieusement, il s'avère que Goshu est un garçon mal élevé et moqueur, en tout cas très antipathique, qui torture des animaux dans sa chambre en riant à gorge déployée. Evidemment, centrer une intrigue sur un personnage entêté et désagréable qui n'a rien pour plaire, même s'il finit par faire son mea culpa à la fin, est assez risqué de la part de Takahata, d'autant plus que le sujet choisi (la musique classique) n'est pas forcément palpitant.
Heureusement, quelques passages intéressants viennent adoucir la pilule, comme la corrélation forte faite entre la musique et la nature ; voir Goshu s'intégrer à la forêt et à ses habitants, s'inspirer du chant du coucou et du sens du rythme du blaireau est plaisant. Dommage que ce lyrisme ne soit pas plus développé notamment dans la scène finale qui avait le potentiel pour faire passer des sentiments plus intenses. Concernant la qualité des graphismes, il saute aux yeux que Goshu le violoncelliste a pris des rides en 20 ans de temps : le dessin est assez simpliste et bien trop fade à mon goût, dommage dommage encore, car Tom Sawyer qui date de la même époque possédait des graphismes bien plus étoffés.
Au final, beaucoup de déceptions pour une oeuvre qui restera un gallot d'essai pour Takahata. Bravo quand même aux Films du Paradoxe d'avoir eu le courage de diffuser ce film en salles.
Goshu le violoncelliste n'est pas à proprement parler une œuvre "populaire", à savoir qu'elle ne traînera jamais des milliers de personne dans les salles obscures comme le ferais n'importe quel Disney, aussi piteux soit-il... Il faut bien dire que pour tous ceux incurablement rétifs à la musique classique, le film n'a aucun intérêt...
Takahata nous propose en effet un anime qui tourne principalement autour de la symphonie pastorale et qui a le mérite de mettre des images et séquences plutôt intéressantes sur cette musique O combien classique mais non moins merveilleuse. La quête initiatique d'un jeune homme qui va découvrir le sens de la musique, aller au delà de la technicité pour découvrir les sentiments et le bonheur que l'on peut faire partager, aidé en cela par des oiseaux, souries et gentilles bébêtes en tous genres, c'est mignon et poétique, et à 100 000 lieues de l'image colportée habituellement sur les dessins animés Japonais...
Le dessin sert plutôt bien le fond, pas spécialement beau, loin du niveau de ceux d'un Ghibli, mais honorable, avec des teintes pastelles et des crayonnés intéressant et quelques scènes très réussies (la réaction du chat lorsque notre héros joue la chasse au tigre du bingale, entre autres).
Bref, visuellement ça ne casse pas des briques sans pour autant être laid, du point de vue narratif rien de fracassant ni de très novateur que cette recherche de l'inspiration et sa découverte par le biais de la nature (surtout dans le cas de la symphonie pastorale...). Reste un essai intéressant de mise en image d'une très grande œuvre de la musique classique. A réserver cependant à un public avertit : ce film contient de la culture ;-)