Mauvaise foi caractérisée 
Dès le départ, on se doutait bien que traiter la politique répressive des USA après le 11 septembre par le biais du camp de rétention de Guantanamo revenait à marcher sur des œufs, surtout quand on connaît le tempérament « rentre dedans » de Michael Winterbottom. Pour être crédible et écouté, il fallait faire le choix de l’objectivité, de la neutralité, se mettre dans la peau d’un journaliste de guerre dont le but est de relater des faits.
Or
The Road to Guantanamo est un film à charge, caricatural de bout en bout et d’une mauvaise fois insupportable. Il faut voir Winterbottom s’engluer jusqu’au cou dans son propos orienté en se plaçant du côté de ces 4 jeunes anglais d’origine pakistanaise relatant leur histoire en Afghanistan. Les témoignages les plus douteux se succèdent sans jamais être remis en cause : ainsi, nos 4 compères, de braves garçons gentils comme tout, auraient négligemment pénétré dans le pays des talibans « juste pour voir », comme par hasard 1 mois après les attentats de New York, en étant persuadés que le pays n’était pas menacé par des représailles de l'ONU. Ils se seraient alors fait arrêter par de méchants américains qui les ont tout de suite pris pour des terroristes, les idiots ! A bas les amalgames, bouuh !
Mais de qui se moque-t-on ?
Tout cela est tellement risible qu’on ne prête dès lors plus la moindre attention à ces 4 prisonniers détenus dans des conditions difficiles à Guantanamo dans l’attente d’hypothétiques aveux : un film qui aboutit au contraire de ce qu’il voulait démontrer est tout simplement un film raté.
Bonne ou mauvaise foi sans importance
Road to Guantanamo est un film qui ne pose pas la question de la véracité de l'histoire des quatre jeunes emprisonnés en Guantanamo. Là n'est pas le débat, car l'innocence ou la culpabilité de ces témoins de la vie dans la base militaire n'a aucune espèce d'importance. Premièrement car la présomption d'innocence est une des bases de la justice, présente dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et pourtant ici complètement bafouée au nom d'une guerre auto-proclamée. Et quand bien même ces jeunes seraient coupables, en quoi cela justifierait-il les conditions de leur détention? Winterbottom se pose ici en simple témoin d'une histoire, certes racontée par un seul parti, mais dont le pourquoi du comment n'est finalement qu'anecdotique tellement la conclusion ne change pas d'un iota quel que soit les hypothèses: soit ils sont coupables, et leur libération au bout de 2 ans passés dans des conditions que tout le monde connaît montre la faillite de la guerre contre l'axe du mal et les dérives qu'elle entraîne. Soit ils sont innocents, et vous pouvez reprendre la fin de la phrase précédente...
