Sympathique malgré une image de la femme déplorable
Au prime abord (soit durant les 2 premiers épisodes), on est surpris par la vitalité et la fraîcheur de cette série, qui cultive un humour détonnant grâce à ses personnages déglingués (Nanbara Kotaro, une sorte de Jim « The Mask » Carrey puissance 100) et ses situations burlesques (cf. lorsque Saotome Kazuya, un étudiant en informatique timide, cherche la prise sur le corps de sa poupée Cyber May…). On rit franchement de bon cœur et on se dit que, si ça dure comme ça tout au long des 10 épisodes, on aura sous la main une série culte à se repasser en boucle avec des potes pendant des années. Malheureusement, dès le 3ème épisode, le charme s’essouffle au fur et à mesure que des robots à allure féminine et à 99% humains débarquent dans l’appartement de Kazuya. Et rapidement, on s’aperçoit que chacun des personnages n’est que très grossièrement défini et souvent limité à un seul trait de caractère : May tout d’abord, est une fille soumise qui se damnerait pour plaire à Kazuya ; Rena est une enfant capricieuse dont les pleurs peuvent briser des vitres à des kilomètres à la ronde ; Kei est une scientifique radicale qui ne réfléchit qu’à coups d’équations mathématiques et de lois physiques ; Mami commence toutes ses phrases par « ara ara » ; Sara, l’amie de Nanbara, a une véritable dévotion pour les nouilles au ramen qu’elle mange en quantité ; Kasumi enfin, la seule humaine de la bande, est discrète et jalouse que tant de filles entourent son petit Kazuya.
Un seul point commun relie ces 6 filles : la soumission envers Kazuya, à un tel degré que ça en devient troublant. Les voir se battre pour faire la vaisselle, le ménage ou le repassage afin de plaire à leur homme prouve que l’image de la femme et surtout la mentalité des hommes au Japon ont encore des progrès à faire. Les fantasmes ultimes de concepteurs mettant au point des robots à apparence humaine seraient-ils seulement de créer une bonne à tout faire, y compris au niveau sexuel (dimension simplement suggérée ici) ?
Malgré ce choix scénaristique contestable, reconnaissons néanmoins à la série le mérite d’avoir quelques années d’avance sur Hollywood ; là où A.I. Intelligence Artificielle restait englué sur le thème du regard des autres face à des humains nouvelle génération qui n’en sont pas, l’industrie cinématographique de l’archipel nippon a franchi depuis bien longtemps une étape supplémentaire, en intégrant dans la société les robots comme des humains à part entière (Ghost in the Shell, Metropolis). Et de constater qu’un tel sujet pouvait être décliné sur un ton si léger, si naturel, dans une série télé (chose impensable ne serait-ce qu’en France), cela prouve la vision à très long terme qu’a le Japon de l’avancée technologique.
Pourquoi pas ?
Sympathique. C'est sans doute ce qui vient en premier à l'esprit lorsque l'on regarde Hand Maid May. Drôle, déjanté, touchant, frais, plein de vie, beau, Hand Maid May c'est tout ça tour à tour. Drôle par le
comique de situation, avec des scènes mythiques comme le déshabillage de la
poupée à la recherche de la prise. Déjanté avec la prestation de Nanbara,
meilleur ami et ennemi du héros Kazuya. Touchant à maintes reprises, comme pour les moments privilégiés des fêtes, des souvenirs, et beaucoup d'autres. Frais tant la
vie et le rythme des premiers épisodes permettent de s'évader un moment.
Beau grâce à un style graphique maîtrisé, à défaut d'être original...
Et on se prend un instant à rêver... Et à espérer éviter les affres
d'autres animes à la Nanako ou autre. Mais malheureusement l'espoir ne dure qu'un temps ! En fait peut être ne dure t'il que le temps des deux/trois premiers épisodes, particulièrement réussis, qui à eux seuls montrent qu'il y avait matière à bien faire. Ensuite... Ensuite on retombe dans le classique de
beaucoup d'animes présentant des jeunes filles à forte poitrine dévouées
corps et âmes à leur maîmaître...
Vide et insipide ? Un peu... Kazuya est incroyablement fade. Alors que
des Keitaro (Video Girl Ai) ont marqué le genre des
anti-héros/niais/puceaux et imposaient une présence remarquable dans
l'anime. Le personnage principal proposé ici glisse sans jamais être
vraiment touchant ou intéressant... Trop gentil ? Trop bien ? Trop lisse ?
Peut être, sans doute même... Toujours est-il que le résultat n'est pas là,
et que l'on se demande pourquoi autant de demoiselles lui tournent autour !
Parlons en de ces demoiselles justement... Petit à petit arrivent toujours
plus de jeunes filles soumises, semble-t-il principalement bonne à faire le
ménage et à prendre soin de Kazuya, et dont le caractère vire trop vite à la
caricature. Une nouvelle fois, le fantasme de certains de voir débarquer
dans leur vie une femme plantureuse dont le seul but serait de lui plaire et
de satisfaire à toutes ses envies prend corps dans un anime. Ce n'est
malheureusement pas cette recette qui a produit les meilleurs résultats
!
Alors voilà, des persos plat, et... une histoire qui n'a guère plus de
relief ! On ne se complique pas trop la vie, de toute façon tout est simple,
les voyages dans le temps, les robots "humains", quoi de plus naturel, tant
qu'il y a l'amour ! C'est gentillet, c'est aussi un peu simplet...
Voilà comment après deux épisodes vifs, dynamiques, bien sentis, et qui
finalement promettent beaucoup, on débouche sur une série plutôt banale,
commune. Attention, c'est plus que regardable. Le design est
joli, c'est plein de bons sentiments, les méchants sont en fait bien
gentils, c'est bon enfant et plutôt divertissante si on ne cherche pas à réfléchir trop... Au moins c'est parfois drôle et ça détend. Reste que cette série ne marquera pas l'histoire. A vous de voir si elle vaut l'investissement !
Suivante!
Bien bien bien…
L’ennui avec un "chose-like", c’est de ne pas arriver à la cheville de son inspiration. Là, of course, les créateurs inspirés de "Handmaid May" ont pris exemple sur le culte Vidéo Girl Ai. Ambitieux. Louable!
Pas louable: le héros aussi charismatique qu'une pelle (brun à lunettes-doublage niais-virginité, un Keitaro en insipide). Ce héros est à l'image de toute la série. Commune. Copiée.
Au milieu de la série, qui si elle n'est pas (vous l'avez compris) géniale, demeure agréable, le retournement de situation ultra-attendu arrive, c'est une bonne chose. C'est la seule...
Et si May est mignonne, le design joli, et la série pleine de bons sentiments, ça ne sauve absolument pas la série de l'anonymat. Suivante !
Une insulte aux femmes! Décidemment le monde ne change que très peu...
Cet anime est absolument révoltant, et je m'étonne que personne ou presque ne le mentionne.
Certes, d'un point de vue technique, ça tient largement la route : le design des personnages est assez mignon et l’animation est de bonne facture. Mais comment ne pas réagir face à une image aussi dégradante des femmes ? (notez que je ne dis pas "de la femme", tournure qui insinue que les femmes ne sont pas vraiment des individus)
Dès les premières images, on comprend tout de suite que l'un des buts est de nous montrer des gros plans sur des parties bien précises de l’anatomie féminine. Après tout, pourquoi pas? Si le public auquel l’anime est destiné est spécifiquement masculin. Mais dès l'entrée en scène de la cyber poupée, la série devient vite dérangeante. Et cela ne serait-ce que par le caractère de l'héroïne: habillée en soubrette, elle se montre soumise, servile, prête à accomplir les quatre mille volontés de son "maître", la bonne excuse étant qu'elle est censée être programmée pour cela, pour faire la lessive, la vaisselle, la cuisine, le ménage, et peut-être plus, qui sait? Est-elle aussi son esclave sexuelle? on ne nous le dit pas explicitement, mais la réponse est largement suggérée, ne serait-ce que par la manière dont elle se recharge...
Autant lorsqu'on regarde un "love Hina" on pourra passer outre les quelques idées conservatrices (style : le rêve de toute jeune fille est de se marier), autant là, c'est difficile à regarder tant l'idée d’esclavage est explicite. Le principe même de faire un personnage de "cyberdoll" qui sert son maître amène à cette idée. Si la cyberdoll avait été noire, peut-être que le public aurait compris l’aspect révoltant de la chose, mais là, il s’agit simplement d'une jeune fille, donc tout va bien! Encore une fois, tant que la discrimination et l’esclavage ne concerne que les femmes, personne ne trouve rien à redire… Alors que s’il y a bien une forme d'esclavage qui réunit la plupart des peuples de la Terre et qui est encore un fléau dans certains pays, c'est bien celle-là !
D'autre part, certains plans m'amènent à m'interroger sérieusement sur la cible de cet anime, ainsi que sur ceux qui l'ont apprécié… En effet, outre les quelques suggestions de viol passant par des plans où le jeune homme fantasme d’examiner le programme de la cyberdoll (éplorée, les habits déchirés) de l'intérieur, il y a aussi des suggestions (par des positions qui arrivent par accident, bien entendu!) sur d'autres personnages, tels que la petite brunette, qui me semblent bien jeunes! Cet anime est-il destiné à un public de pédophiles ? A méditer…
En bref : un anime joli de l’extérieur (personnages mignons) mais pourri à l’intérieur, tant il est dégradant pour les femmes et de tendance très douteuse sur les gamines. Mais comme dit l'un des critiques dans son titre: pourquoi pas?...