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Happily Ever After

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1 critiques: 3.25/5

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Xavier Chanoine 3.25 Ils tentèrent de vivre heureux...
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Ils tentèrent de vivre heureux...

Bande annonce

Réalisateur touche à tout s’ayant forgé une solide réputation auprès des fans de mangas depuis ses adaptations du célèbre 20th Century Boys, Tsutsumi Yukihiko adaptait peu avant le Jigyaku no Uta de Goda Yoshiie où l’on suit les mésaventures de Yukie, jeune femme tiraillée entre les avances de son employeur bébête et la fainéantise de son mari, yakuza nonchalant passant son temps dans les salons d’arcade. On retrouve dans le rôle de Yukie l’excellente Nakatani Miki dont les exploits ont été particulièrement appréciés dans Memories of Matsuko (Nakashima Tetsuya, 2006) et Abe Hiroshi, acteur entrevu récemment chez Harada Masato et en 2008 chez Koreeda Hirokazu avec le poussiéreux Still Walking. Épousant une structure rappelant comme par magie Memories of Matsuko, Happily Ever After étonne d’emblée par son incroyable vivacité et sa patte manga lui conférant une identité assez redoutable pour être soulignée. Bien qu’épuisant les motifs et gags typiques de la bande dessinée (onomatopées, certaines séquences cadrées comme des vignettes, dégaine des personnages enfermés dans leur rôle…) sans toutefois atteindre l’excès, le film séduit par son énergie rarement prise à défaut et sa galerie de personnages contenant quelques beaux spécimens.


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Tout d’abord Nakatani Miki, très ancrée dans son personnage d’épouse soumise au caractère lunatique de son mari yakuza, incapable pourtant de s’en détacher compte-tenu de l’aide qu’il lui apporta bien des années auparavant, en la sortant du milieu de la prostitution. Le cinéaste évoque aussi son adolescence avec sa meilleure amie, la seule l’acceptant telle qu’elle est, c'est-à-dire une adolescente issue d’un milieu pauvre. Happily Ever After se rapproche aussi grandement de la structure en forme de « biographie fictionnelle » à la Memories of Matsuko, en multipliant les anecdotes du passé pour comprendre la situation désastreuse de la jeune femme d’aujourd’hui. Tous ou presque ont donc un portrait sur-mesure, les rendant ainsi attachants : la belle-mère voisine notant scrupuleusement les renversements de table du mari aux accents typiquement manga, l’employeur du restaurant de nouilles (Endo Kenichi) fasciné par la beauté de Yukie, le père de cette dernière débarquant avec son calme inquiétant après avoir fait de la taule, cette armée de yakuzas incompétents, autant de personnages qui rythment le film par leur énergie et leur identité clairement affichée. Et bien qu’inégaux, ils participent à la dimension très « manga » du film, avec ses limites. C'est-à-dire des gags purement visuels qui tombent parfois à l’eau, ou exécutés de manière trop téléphonée. De plus, l’univers semble manquer de fantaisie et de mordant, là où un Memories of Matsuko, son principal concurrent, éblouissait par son monde fictif.


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Et même lorsqu’il fait appel à la romance pour toucher un public plus large et définitivement adolescent, il ne convainc pas plus que cela, offrant à Yukie des scènes sans surprise, notamment lorsqu’elle confie être enceinte ou lorsque le film revient sur son passé de prostituée moqueuse. Il manque une vraie rigueur à ce niveau, le film préférant, finalement, axer sa trame sur les pitreries du présent. Mais en signant l’adaptation du manga de Goda Yoshiie, Tsutsumi Yukihiko convainc plus qu’avec 20th Century Boys car sa narration, moins étalée, entre beaucoup plus dans le vif du sujet. Et le cinéaste de sembler plus à l’aise avec la comédie qu’avec la science-fiction, tout en faisant preuve d’une économie de tics formels que l’on aurait pu redouter face au matériau de base. Tout juste certains effets de montage, appuyés par des bruitages comiques (la fuite des élèves face à Yukie jeune, le racket du yakuza sur le propriétaire du restaurant de nouilles…) sont les seules petites gourmandises faciles d’un film qui ne brillera pas par son originalité. Qu’importe, on passe un excellent moment avec cette famille de fous furieux et leurs histoires qui ne manqueront pas de toucher les spectateurs, par son humour et ses envolées dramatiques obligées dans toute bonne biographie digne de ce nom, sa bande-son efficace quoiqu'un peu répétitive et son rythme bien négocié. A noter le beau Unabara no Tsuki d’Ando Yuko en guise de générique final, bien plus touchant que l’inutile séquence post-générique.



07 février 2010
par Xavier Chanoine


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