Happiness

Cela fait plusieurs marchés et festivals, durant lesquels j'ai sciemment fait l'impasse sur "Happiness". Je trouvais, que Hur Jin-ho peinait à se renouveler depuis son premier "Christmas in August" et qu'il avait été un peu imbu de sa propre personne suite au succès asiatique de son pénible "April Snow". Je reprochais surtout au film d'avoir fait appel aux mauvais acteurs.

Finalement, je me suis engouffré dans une salle passant "Happiness" et à ma grande surprise, j'ai été totalement happé par le film. A avouer, que j'ai un petit faible pour l'acteur Hwang Jeong-min, qui n'a certainement pas une bouille des plus séduisantes et un registre finalement assez limité – en même temps, il me surprend à chacune de ses apparitions, notamment dans l'attachant "A man once a superman". "Happiness", sans être un grand film, est une comédie romantique sans beaucoup de moments drôles, ni beaucoup de romance; et même le titre du film est totalement trompeur. Au contraire, il s'agit d'un magnifique drame mature, sur un homme, qui ne sait choisir entre deux femmes. Un pitch extrêmement simpliste, mais qui résonne avec un quotidien extrêmement réaliste; devoir – à un moment ou un autre – choisir entre la voie de la sagesse ou de continuer à jouer à l'enfant. Choisir entre une femme dévouée et raisonnée ou al bonne copine, qui suit dans les virées nocturnes et les fêtes de débauches sans fin.

Young-soo ne pourra résister à la tentation et finira par perdre tout; au moment où il aura finalement grandi, il sera déjà trop tard. Percevoir le bonheur dans les choses simples, assumer une certaine responsabilité, devoir affronter une réalité plus dure, que celle fantasmée…Hur Jin-ho renoue très certainement avec la fine observation de la société et de l'être humain de ses débuts et le décline dans de manière extrêmement mature dans un genre, plus enclin à faire r^ver avec des artifices, que de représenter une certaine réalité.