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First Love

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 3/5

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Xavier Chanoine 3 Un traitement d'une grande douceur, ficelles usées mais encore solides
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Un traitement d'une grande douceur, ficelles usées mais encore solides

Premier vrai succès critique du cinéaste Shinohara Tetsuo (qui débuta sa carrière en réalisant de petites productions destinées au marché local), Hatsukoi, comprendre "premier amour" n'est pas le simple film romantique comme son affiche tente désespérément de faire croire en usant des clichés les plus classiques de ce type de production (une jeune et jolie jeune femme au regard porté vers le ciel, sous les pétales de cerisiers qui voltigent en cette belle saison du printemps...) et au titre franchement peu inspiré (même un cinéaste comme GOSHO Heinosuke l'usait déjà en 1925). En dépit d'une première approche pas franchement convaincante, le film de Shinohara distille pourtant un parfum charmant lorsqu'il met en scène le parcours délicat d'une jeune femme désireuse de recoller les morceaux entre sa mère et son premier amour, Fujiki, qui se sont perdus de vue voilà des années. Le couple avait en effet prévu de se retrouver à un moment bien précis sous un cerisier en pleine fleuraison perchée dans les hauteurs des montagnes non loin de Tokyo. Satoka (Tanaka Rena) a alors un seul et unique but : bouleverser ses petites habitudes et partir à la recherche de l'arbre et de Fujiki pour donner un sens à cette fameuse lettre qui n'a jamais été postée. Si le film n'est pas exempt de clichés redondants au genre, aussi bien dans sa composition formelle que purement fondamentale, il s'avère être bien loin de la mièvrerie habituelle ou de l'effet lacrymal que l'on attend d'un film pareil : on ne va pas faire long, mais le spectateur sait pertinemment dès la première demi-heure que la mère de Satoka est condamnée, ce fameux plan guère anodin montrant le désarroi du père dans la salle des radios y est sans doute pour quelque chose. Mais ce qui est très intéressant ici, c'est bien l'absence de matraquage sentimental exercé par le réalisateur, la pudeur de sa réalisation évitant l'excès sans forcément tomber dans la monotonie (comme c'est souvent le cas des productions nippones récentes) malgré un sujet limite casse-gueule pour le vieux routard habitué aux ficelles scénaristiques déjà bien usées par des cinéastes devenus maîtres en la matière.

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Et l'un des autres intérêts du film, c'est bien entendu la présence de Tanaka Rena, une nouvelle fois récompensée après avoir raflée tous les suffrages japonais dans Give it all, récidive ici par sa présence et sa fougue, véritable énergie communicative, bien reçue par un Sanada Hiroyuki simplement parfait dans la peau d'un looseur nonchalant qui ne tardera pas à se donner un coup de boost suites à l'acharnement de Satoka pour qu'il puisse retrouver un minimum de dignité. Le contraste entre ses premières apparitions clope au bec et mal fagoté contrastent de manière importante avec son dernier passage devant la caméra, au chevet de Shizue. C'est aussi ce que l'on peut reprocher au film, comme si le cinéaste voulait effacer le personnage de Fujiki pour mieux rassembler la famille dans son ensemble, composée, décomposée pour recomposée en fin de métrage, symboliquement sous le cerisier en fleurs. Et qu'importe si certaines symboliques écrasent un peu cette belle dynamique jusque là exempt de véritables lourdeurs, le coup du pansement porte-bonheur, la séquence dans la grande roue, la boîte à musique, l'arbre en fleur digne d'un mauvais drama coréen, cet ensemble guère fameux n'entache pourtant pas le joli récit concocté par Nagasawa Masahiko souvent proche de la cassure narrative et d'une crédibilité qui lui fait défaut (l'infirmière vérifiant à la lampe torche si il n'y a pas d'intrus dans la chambre d'un patient, le cliché de l'afro-américain en tenue de basket aux répliques cousues de fil blanc "hey what's up man?") mais sauvée par sa douceur et sa résistance face à un sujet qui ne demandait à son audience qu'à sortir les mouchoirs. Notons aussi une fin bien maîtrisée, évitant l'accentuation dramatique et qui suggère ce que la caméra a évité (le décès de Shizue symbolisée par son portrait posé sur un chevet) tout au long de l'oeuvre. Pas révolutionnaire pour un sou, mais d'une belle maîtrise globale, bien rehaussée par le score relativement efficace de Hisaishi Joe.



14 novembre 2007
par Xavier Chanoine


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