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Haze

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.62/5

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12 critiques: 3.29/5



Marc G. 4.5 L’enfermement du couple vue par Tsukamoto. Suffocant.
Xavier Chanoine 2.75 Une expérience étrange et percutante
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Une expérience étrange et percutante

Critique de la version longue
Ce moyen métrage nous renvoie tout naturellement vers les premiers essais du cinéaste voilà déjà vingt ans. Tsukamoto imprimait déjà son style inimitable -sans pour autant être apprécié de tous- en mêlant les images choc à une narration absolument décousue (voir inexistante) alliés à un montage sévèrement travaillé. Haze nous replonge donc dans cette époque, sans pour autant faire preuve de l'énergie palpable de ses premiers essais, pire même puisqu'il intervient dans une période où Tsukamoto semble s'être apaisé, rangeant au fond d'un placard ses sempiternels montées en régime qu'on lui doit depuis Denchu Kozo, monument de n'importe quoi artistique mais monument d'expérimentation dans le domaine, dépassant ce que pouvait déjà faire l'un des "artistes" de l'expérimentation sous toutes ses coutures, le dénommé TERAYAMA Shuji. Qu'est-ce que c'est donc Haze? Le renouveau de l'expérimental signé Tsukamoto? Une plongée inédite et paranoïaque dans l'esprit d'un salaryman? Un peu des deux, teinté aussi d'une légère déception dans la mesure où Haze ne relève que d'une relecture du cinéma typique du cinéaste nippon : la quête et le dépassement de soi, l'organique, l'urbanisation intense, le renfermement.

Il n'y a donc aucune crainte à avoir, le cinéaste nous emmène dans un tunnel pendant presque 50 minutes et on n'en ressortira pas de si tôt. Un tunnel qui ressemble à s'y méprendre à une véritable chambre des tortures, alternant couloirs épineux et bassin de cadavres comme une belle maison hantée un chouya plus trash que celle que l'on trouve à Disney. Mais Haze c'est aussi une -petite- expérience visuelle dans la mesure où Tsukamoto recycle -de belle manière- son cinéma et ses cadrages chargés de tension : gros plans sous le menton, cadrages à même le sol, très peu d'exposition à la lumière, rendant l'univers particulièrement étroit, étouffant et habité d'une panique monstre. Il faut en effet voir ce salaryman débarquer dans ce tunnel, transpercé de piques et saigner comme un porc, rien de mieux comme entame pour un moyen-métrage estampillé Tsukamoto. Le cinéaste n'hésite pas non plus à inclure une autre personne dans son récit (plus on est de fous plus on rit), à rehausser sa narration par l'ajout de monologues classiques et empruntés, mais n'affaiblissant pas la dynamique déjà bien emballée. A noter un final toujours aussi étrange, faussement optimiste, pas aussi beau que celui de Bullet Ballet. Une curiosité.



22 mai 2007
par Xavier Chanoine


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