Belle anarque
Un docu qui ne manque pas de bonnes intentions mais qui ne va pas jusqu'au bout de son idée. En fait, on est plus proche du
making of que du faux documentaire.
Certes, l'acteur
Daniel Wu semble s'être beaucoup amusé dans cette aventure. Mais bon personellement, j'ai trouvé cela beaucoup trop long et surfait à mort. Sans oublier le nombre d'intervenants (
Nicolas Tse,
Karen Mok,
Jackie Cheung,
Candy Ho,...) qui ne fait pas vraiment avancer le schmilblik. Finalement, on pourait croire qu'il ne devait pas y avoir grand chose comme rushes en salle de montage.
Le problème est que
Daniel Wu grille toutes ses cartouches beaucoup trop vite. Et ça dès les premières minutes. Du coup, il ne reste plus grand chose pour la suite. Resultat, on a droit à du remplissage avec beaucoup de moments où il ne se passe rien et de quelques séquences animées assez reussies d'ailleurs mais un peu gratuites.
Et puis au fond, on ne crois pas une seconde à ce groupe de
Boys Band vu qu'on doute fort de l'authenticité de certaines situations. D'ailleurs elles sont où les groupies ? On les entend crier mais on ne les voit pas (à peine et vite fait...). Alors que c'est justement là qu'il fallait insister.
Cependant,
Heavenly Kings reserve quand même quelques passages plus ou moins drôles ( la séquence avec le styliste est un très grand moment. Certainement le meilleur moment du film ). Par contre la fin est totalement ratée.
ne tient pas ses promesses
l'idée de départ est pourtant bonne, faire un faux docu sur un faux boys band caricaturant l'industrie de l'entertainment Hong kongaise aurait pu donner quelque chose d'hilarant, surtout avec pleins de caméos.
mais Daniel WU ne réussit pas le pari, seuls le passage du relooking et l'intro sont vraiment marrant, le reste est à peine ironique. le "film" s'enferme dans des clichés beaucoup trop sérieusement, ça ne décolle pas et au final c'est un ennuyant.
d'autre part, ça sent un peu l'arnaque quand même, mais ça reste regardable. une fois.
Sympathique petit moment
S'il faut reconnaître une qualité à Daniel Wu, c'est de, semble-t-il, ne jamais laisser tomber ses amis, et ce film fait entre potes respire la bonne humeur.
Il y a quelqe chose de très rafraichissant à voir un mocumentaire, et celui-ci démarre vraiment bien, utilisant bien sûr les procédés des documentaires classiques, mais employant également une technique plus poussée, notamment avec l'introduction de scènes d'animation hilarantes. L'idée d'explorer l'industrie du disque est plutôt cynique, malheureusement, difficile de dire quelles scènes sont vraies et quelles scènes sont répétées, ce qui amoindrit nettement l'impact que pourrait avoir le film.
De même, les trop nombreuses interventions de stars de la chanson, si elles sont sympathiques au début, plombent un peu le rythme d'un film qui n'a finalement pas tant que ça à montrer. C'est bien dommage, car on sent que l'équipe y croit et s'est beaucoup amusée. Certaines scènes sont réellement amusantes et lerésultat final est attachant, mais manque de consistance.
Pas la claque que ça aurait pu être, il manque notamment des conférences de presse croustillantes, mais un divertissement original et fait avec le coeur.
Créatures Célestes
L'EVENEMENT du Festival de Hong Kong du mois d'avril dernier: les premières rumeurs de plus en plus persistantes se firent entendre quelqeus heures avant la projection du "film surprise"; puis le HK Cultural Center était tout d'un coup envahi par des milliers de fans pour saluer la présence des quatre compères à l'origine d'une des plus belles arnaques de ces dernières années: monter un boys band pour mieux pouvoir démontrer l'envers du décor.
Le résultat est assez phénoménal, Daniel Wu et potes bernant près de deux ans durant fans, professionnels et – surtout – la presse à scandales. Les voilà donc à créer un groupe, alors que seul l'un des quatre membres, Terence Yin, ait quelque capacités musicales (il avait tout de même écourté une carrière musicale en 1999 pour cause de franc insuccès…). Aussitôt dit, aussitôt fait, les quatre troubadours se mettent à démarcher les pros de la profession musicale pour tenter de décrocher un contrat; le tout filmé avec une caméra cachée. La rengaine est toujours la même: le projet est viable en raison de la "belle" gueule des quatre garçons, peu importe leurs notions musicales; en revanche 70% des parts de bénéfices iront directement dans la poche des producteurs et seuls 30% dans celle des troublions. Ni vu, ni connu, ils montent un E-NORME bobard, qu'il serait criminel de révéler et les voilà propulsées à la Une de tous les journaux avec les mêmes professionnels de l'industrie du disque à leur demander de signer chez eux à des tarifs bien plus intéressants.
La suite n'en est pas moins délicieuse: de l'enregistrement de leur premier single entièrement bidouillé, en passant par leur première chorégraphie répétée en trois jours avant le premier concert – un désastre – jusque dans le choix de leur look, rien que du bonheur.
Le groupe connaîtra une fin tragique et de réussir leur meilleur coup, qui déchaînera la haine des médias à quelques jours seulement de leur Première au Festival et d'insulter copieusement les quatre compères à travers des "Unes" de la presse à scandales servant finalement de la meilleure publicité qui soit pour la sortie de leur film.
Alors que ce n'est pas autant la presse, que l'industrie du disque nauséabonde, qui était entièrement visée à travers cet excellent docu-fiction.
La meilleure réussite est pourtant d'aller jusqu'à berner le spectateur lui-même: entre vraies images prises au vif et faux images reconstituées, on en est franchement à se demander où se trouve la part de réalité et de faux. Si quelques séquences sont clairement fabriquées – dont les nombreux témoignages de vedettes stars, dont Jackie Cheugn et Miriam Yeung et celle du "relooking" – d'autres laissent sciemment planer le doute.
"L'expérience" ne semble pas encore terminée, comme le sous-tendrait quelques vagues propos de Daniel Wu lâchés à ce sujet devant un parterre en folie (dont quelques "groupies" visiblement "louées" pour l'occasion, comme l'explique une effarante séquence vérité durant le documentaire) et deux cameramen filmant en permanence.
Une expérience franchement couillue et arrivant sans aucun problème à rivaliser avec les meilleurs exemples du genre, dont le fameux "Spinal Tap" – mais dont aucun n'avait poussé le vice jusqu'à "tenter" l'expérience pour de vrai et sur une durée aussi longue…Longue vie à "Alive" (du moment qu'ils ne chantent pas!).
"The Heavenly Kings" est un très bon documenteur, tout du moins me semble t-il crédible dans ce qu'il décrit. Beaucoup de choses sont illustrées de façon claire, captivante, bien souvent cynique et plus d'une fois drôle. Par exemple, l'interdépendance entre médias et artistes est assez savoureuse ou encore tout le processus pour faire d'un groupe un succès même si, mettons, juste la moitié sait chanter...Chaque membre de ce dernier à sa propre personnalité et contribue à l'attrait du métrage, de ce fait (en ce qui me concerne), le casting est vraiment bien choisit et performant. Personne ne passe entre les mailles du filet et l'industrie musicale du 21ᵉ siècle se prend un bon coup de râpe dans la bonne humeur (du spectateur surtout !).