4 acteurs fois 4 couleurs = 16 combats. C'était le cahier des charges. Après, il faut trouver une histoire qui justifie cette litanie de combats, avec chacune des stars à égalité. Comme l'argent vient du gouvernement, on l'étale bien pour qu'il soit content (au final, c'est plus proche du Seigneur des Anneaux que de Tigre et Dragon). Mais comme on est un cinéaste autrefois indépendant, on fait croire qu'on fait un film "de contrebandier", comme l'a si bien définit Martin Scorcese, avant de rentrer dans le rang et de faire une ode à la gloire du pouvoir et du reniement, sous couvert d'une pirouette de scénario. Ce n'est pas un film, c'est un discours politique du ministre des finances chinois, un objet mathématique qui pèse dix tonnes, juste lourd et vide pendant une heure et demi, à part quelques moments qui prennent à force de mettre le paquet, puis carrément abject sur la fin. On a l'impression d'avoir été pris en traitre, comme un pervers qui amène l'innocent dans son antre. Hero n'a même pas le courage de s'annoncer comme un intrument de propagande, il doit faire des contorsions pathétiques pour aboutir à sa conclusion. Annoncé comme un succès international avant même de sortir, le film est en fait diffusé quasiment en catimini en France et aux Etats-Unis. Pendant que Yang Zhimou parade sur ce rutilant carosse, ses confrères et parfois anciens amis (ainsi Yu Lik-wai), sont interdits de tournage dans leur pays. Et tant pis s'il faut être aussi lourd que Hero pour rappeler l'état réel du cinéma chinois.
Avis Express
Un monument de lourdeur narrative qui n'a d'intérêt que pour sa mise en scène parfois ahurissante. La caméra de Christopher Doyle, aussi légère que ses combattants, capte l'essence même des combats -trop nombreux. Remplissant son cahier des charges du bon représentant post Tigre et Dragon pour l'exportation à l'Occident, Hero compile pourtant les tares notamment dans une interprétation très inégale des stars (tandis que Donnie Yen fait de la figuration, Zhang Zi-Yi est sous-exploitée, Maggie Cheung pose et Tony Leung joue tout simplement mal, reste un Jet Li étonnamment parfait) et dans une esthétisation extrême énervante car à la fois belle et maîtrisée comme jamais mais surlignée à chaque coup d'épée flottante. Kurosawa avait fait chuter son général Washizu avec cent fois moins de flèches et cent fois plus de tension. Dommage.
D'un strict point de vue technique ("belle" photographie, virtuosité de mise en scène), Hero est très supérieur à tout ce que Hong Kong a pu faire rayon wu xia pian. D'un point de vue artistique, c'est une autre histoire. Car les très grandes qualités techniques du film sont mises au service d'un calcul pour ratisser large, pour tenter de plaire aux festivals en faisant de l’artistique comme d’autres fabriquent leurs slogans publicitaires tout en offrant assez de soupe blockbustérienne pour que le succès public s’ajoute au « prestige » artistique.
Commençons par la face « auteur » de la chose. Dans une récente interview accordée pour la sortie française de Loin du Paradis, Todd Haynes évoquait ce qui faisait selon lui la force du cinéma de Sirk: "Lorsque vous gelez des images des films de Sirk sur votre téléviseur (...), on pense voir une simple histoire domestique. Puis on regarde les plans et on se rend compte qu'ils sont incroyablement radicaux. La lumière, les ombres sont extremes et vous ne le remarquez même pas pendant le visionnage ce qui est la marque des grands films.". Hero est un peu une démonstration par l'absurde de cette constatation. Lors du premier combat Jet Li/Donnie Yen, Jet Li évoque en voix off le combat intériorisé qu'il livre à son adversaire. Le combat qui suit est intérieur mais Yimou souligne par un usage du noir et blanc afin de bien différencier les phases de combat ce que le spectateur sait déjà. Sans compter que la scène comporte des éléments qui font double emploi au lieu de se compléter: la musique évocatrice de zen, le jeu intériorisé des acteurs et la lenteur de réalisation encore évocatrice d'une certaine sagesse "à l'asiatique" Au rayon des doubles emplois, on a également la photographie qui est souvent de la meme couleur que les vetements portés par les personnages et donc souligne inutilement la portée symbolique des couleurs des vetements.
Les vetements ne sont certes pas toujours dans le meme ton de couleur que la photographie probablement pour créer de "subtils" contrastes: sauf que l'aspect monochrome de l'image rend l'effet hypervisible et du coup lui fait perdre sa puissance. Yimou utilise en outre des effets de mise en scène qui servent dans le cinéma de genre (western spaghetti et chambara surtout) à soutenir un crescendo dramatique lors de combats ou de face à face: les plans de feuilles qui sont soulevées lors du duel Maggie Cheung/Zhang Ziyi, les plans sur les gouttes d'eau tout le long des combats du film, les caméras suivant les flèches, les ralentis, les plans sur les pétales de fleur, l'atterrissage des flèches, le plan insistant sur Tony Leung dessinant un caractère. Mais le parti pris d'un wu xia pian intériorisé se dresse en obstacle à la création de dramatisation dans les combats (par le montage –la lenteur n’est pas créatrice de tension dramatique comme chez Leone ou d’ampleur épique comme dans le meilleur cinéma américain à grand spectacle classique mais juste là pour donner un cachet « zen » au produit fini-, la musique…) aux abonnés absents ici. Privés de la montée en puissance autour de laquelle ils se construisent, ces choix de mise en scène paraissent dès lors simplement du maniérisme dans le mauvais sens du terme (reprendre des formes existantes non pour leur donner un autre sens comme chez De Palma mais seulement pour les vider de leur sens).
Cette volonté claironnée à chaque plan de vouloir « faire artistique » se retrouve malheureusement dans la structure narrative : là où les diverses versions d'un meme fait par des personnes différentes offrent dans Rashomon une méditation sur la relativité de la notion de vérité, le procédé est bien moins intéréssant chez Yimou (il aboutit à une vérité, celle des officiels), du procédé de petit malin ne fonctionnant qu'à la première vision, ne menant à rien d’autre qu’à alourdir le récit par une structure en forme de baudruche se dégonflant sur la fin. Tout ce calcul à la petite semaine se retrouve aussi dans le désir du film de faire de la fresque shakespearienne à la sauce wu xia pian –du Ran chinois en somme, film dont il reprend la costumière- qui le rend au final lourd et pénible. Rayon acteurs, un Jet Li impassible trouve son meilleur role depuis des lustres (pas difficile...), Donnie Yen est correct, Tony Leung et Maggie Cheung jouent bien mais on les a vus plus inspirés et Zhang Ziyi oscille ainsi entre un trop plein de retenue inexpressive et un style de jeu qui se veut tragique mais ne semble au final qu'empesé et dans un contexte plus "sobre" que le wu xia pian HK habituel les cris lors des combats semblent forcés. Le jeu de l'acteur qui incarne l'empereur est quant à lui constamment dans un registre shakespearien lourd et peu inspiré.
Au calcul festivalier s'ajoute le calcul commercial. La musique du film évoque par sa lourdeur le pire blockbuster historique pompier us: on passe de mélodies au violon en forme de Tigre et Dragon en moins bien à un usage lourd et assommant des percussions ou à des passages new age et les choeurs du film évoquent par leur emphase les choeurs de l'Armée Rouge. En outre, le final très politiquement correct fait retomber en queue de poisson la réflexion sur l'héroïsme du film et ne soutient pas la comparaison avec celui d'un Romance of Book and Sword. Si contrairement aux blockbusters coréens et thaïlandais ses thèmes sont imprégnés de culture locale (les références à la philosophie martiale et à la culture chinoise qui sont justement parfois archiconvenues comme la description des points communs et des différences des arts martiaux et de la musique ou cliché de carte postale comme l'art de l'écriture, bref là encore le tape à l’œil n’est pas absent), le film reprend pour les remettre au goût asiatique du jour les travers des mauvais blockbusters américains. Et comme déjà dit plus haut, son absence de dramatisation des combats l’empêche d’avoir le minimum syndical d’efficacité dans les scènes d’action qu’on attend d’un blockbuster. Dommage parce qu'au milieu de cette roublardise on trouvait quelques idées potentiellement intéréssantes (le wu xia pian immobile et intériorisé représentant une direction plus neuve que celle d'Ang Lee, le fait de ne pas tenter de compenser par un montage speedé des carences martiales et budgétaires comme le faisaient les wu xia pian de l'âge d'or HK).
Au final, à courir deux lièvres à la fois, Hero est raté en tant que version chinoise du blockbuster panasiatique et en tant que film d’auteur. Ce problème se retrouve dans une interview de Yimou où l'on ressent son incapacité à choisir son camp entre film d'auteur et film commercial pour définir son projet. Si avec Hero le cinéma chinois peut espérer briller à l'exportation avec son casting all stars qui ratisse large, à domicile avec ses thèmes typiquement chinois ainsi que dans les festivals du fait de son scénario construit de petit malin, reste qu'artistiquement le film de Zhang Yimou fait pâle figure face à la créativité des Wang Bing, Jia Zhangke ou Jiang Wen. L'attaquer pour son propagandisme -car après tout le cinéma de propagande a ses classiques d'un apport décisif à l'histoire du cinéma- serait alors lui faire trop d'honneur parce que sous-entendre qu'il aurait un intérêt artistique assez fort pour qu'on soit obligé de se placer sur ce terrain-là. Le temps où Yimou faisait souffler un vent de renouveau sur le Cinéma Chinois semble désormais appartenir à un lointain passé...
Hero est le genre de superproduction qui fait plaisir à voir et qui donne de l’espoir. Plaisir à voir car c’est un régal visuel de tous les instants et qui donne de l’espoir car les wu xia-pian du nouveau millénaire ne seront pas visibles qu’en format télévisé.
L’histoire est celle d’un assassin « inconnu » qui va chercher à tuer l’empereur qui réunira les différents peuples de Chine et qui fera construire la grande Muraille.
Le casting est impressionnant, tous les acteurs trouvent le ton juste. Jet LI Lianjie prouve à ses détracteurs que lorsqu’il est bien dirigé et qu’on lui donne un rôle dans ses cordes, il peut être convaincant. Tony LEUNG Chiu Wai, fidèle à lui-même est d’une grande sobriété, il confirme à chaque film qu’il est bien l’un des grands d’HK. Niveau féminin, Maggie CHEUNG Man-Yuk resplendie, je ne la trouve pas spécialement belle mais quand on la voit dans In The Mood For Love ou encore ici, on peut dire que aussi bien Wong Kar-Wai que ZHANG Yimou parviennent à la sublimer de manière magistrale. ZHANG Zi-Yi est plutôt en retrait, elle joue une fois de plus sur le registre de la jeune effrontée mais pas seulement, Yimou nous montrant ainsi sa parfaite direction d’acteur. Donnie YEN Chi-Tan qui a un tout petit rôle est dans la veine de ses partenaires, dommage que son personnage ne soit pas plus exploité.
La réalisation est grandiose, le seul bémol vient de la musique, non pas qu’elle soit mauvaise cependant elle ressemble trop à celle de Tigre et Dragon (qui était très belle soi-dit en passant). Le reste est totalement magnifique et complètement envoûtant.
Les combats sont d’une splendeur à vous couper le souffle, Tony CHING Siu-Tung s’est lâché et ça fait mal ; c’est aérien, c’est gracieux, c’est un véritable ballet en apesanteur. Les affrontements sont continuels, le film est une suite de combats, malgré cela Hero est très lent car les différentes joutes aériennes ne sont pas ultra nerveuses comme en 93-94 et sont pour la plupart filmées au ralenti ce qui leurs donne un caractère hypnotique. Comment ne pas rester bouche bée devant une telle démonstration de talent combiné ?
Bien que je trouve la fin trop « bien pensante » avec un discours bien nationaliste, le scénario est intéressant et développé de manière originale suivant 3 points de vue différents. Chaque vision aura ses couleurs spécifiques et Christopher DOYLE à la photographie nous offre une avalanche de couleurs plus somptueuses les unes que les autres.
Hero est donc un enchantement de chaque instant, cependant ceux qui n’ont pas aimé T&D n’aimeront pas Hero car même s’il n’y a pas de scènes contestées à l’image du passage dans le désert, le style de la mise en scène et l’aspect grande fresque font que les 2 films se rapprochent. Je ne renie en rien les anciens wu xia-pian, cependant il semble bel et bien que cette époque soit révolue et si tous les nouveaux wu xia-pian sont de cet acabit, et bien je suis preneur à 100%.
Rarement (jamais ?) un film a été aussi réussi. Acteurs, photographie, mise en scène, musique tout est du meilleur niveau. L'esthétique est telle que chaque image se savoure pour elle-même. Jamais je n'ai vu une performance d'un tel niveau et aussi homogène de l'ensemble des acteurs (même Jet Li y est plus acteur qu'artiste martial). La mise en scène de Zhang Yimou utilise parfaitement à la photographie de Christopher Doyle pour créer une atmosphère lyrique et tragique.
Simplement magique...
En l’espace de quelques années, 3 des plus grands auteurs asiatiques habitués jusqu’alors aux chroniques sociales ont eu envie de se lancer dans un film d’action sauce kung fu mâtiné de monumentalisme à la Kurosawa tout en plongeant dans l’Histoire ancienne de la Chine : Ang Lee et son poussif Tigre et Dragon, Chen Kaige et son laborieux l’empereur et l’assassin, et maintenant Zhang Yimou, qui a enchaîné depuis avec Le secret des poignards volants.
Dans les 3 cas, l’essai n’est pas franchement convaincant. Hero a pourtant beaucoup d’atouts pour lui, à commencer par un casting royal réunissant les stars HK les plus en vogue du moment, une somptueuse photo et une narration maligne qui mélange le vrai et le faux avec une certaine subtilité. D’autre part, les combats sont assez hypnotiques grâce à une mise en scène et un score très stylisés, et il est vrai que l’on ressent rarement cette sensation devant ce genre de film. Mais quelque chose cloche cependant : ce quelque chose, c’est tout d’abord ces tentatives ratées de combats câblés trop visibles ou d’effets de style inutile (l’apparition du noir et blanc dans une scène de concentration) ; c’est surtout une grosse prétention clairement affichée de film-à-message-qui-se-prend-au-sérieux sur un sujet très controversé, à savoir le soutien sans nuances d’une Chine réunie pour son plus grand bien. Difficile de ne pas penser que Hong-Kong, Taiwan et le Tibet ne sont pas dans le collimateur…
Hero est peut-être à l'image de ce qu'il faut attendre du futur cinéma chino-Hong-Kongais. Les moyens sont là et autorisent une technique au niveau des plus folles idées. D'un autre côté, l'aspect politiquement correct devient une nécessité. C'est donc un mal pour un bien.
Pour nous autres occidentaux pas forcément très au courant de l'histoire de Chine, le mal n'est pas forcément aussi important. La plupart des personnes ne sauront pas si la vérité historique a été remaniée ou pas. Mais par contre on sait plus ou moins comment tout cela va se terminer. C'est sûrement le plus gros défaut du film.
Si l'on passe outre cette obligation de rester politiquement correct, le reste est un vrai spectacle pour les yeux et les oreilles, même si la lenteur bien peu Hong-Kongaise et le côté très (trop?) esthétisant viendront en rebuter beaucoup. Mais on ne peut pas considérer ça comme un défaut, simplement c'est un parti pris de Zhang Yimou. Hero est une espèce d'anti-Swordsman 2: c'est ultra-sérieux, c'est lent, la technique remplace les astuces. Mais il ne faut pas voir ça comme un défaut non plus, c'est plutôt une autre manière de voir le Wu Xia Pian, un peu comme Ashes of Time l'avait été en son temps.
Si l'on passe outre l'aspect politique de l'histoire, les fans de récit martiaux (à la Prodigal Son ou Duel to the Death) trouveront à boire et à manger dans ce récit, même si le remontage de Miramax simplifie sûrement un peu trop les relations. Grâce à son récit à multi-flashbacks, Hero aborde les personnages selon plusieurs angles, évitant ainsi l'ennui en raison de sa lenteur. Avec un récit linéaire le film aurait été un bel objet très froid.. Ici on s'amuse à suivre les histoires parallèles et les férus de philosophie martiale trouveront de l'intérêt à ces histoires, même si l'aspect politique vient "pervertir" les personnages. Cependant, Hero est un des seuls films d'arts martiaux qui réussit à intégrer correctement une histoire d'amour dans un contexte martial, c'est déjà notable. On attend donc de voir le VRAI montage pour juger de cette histoire à multiples personnages.
Autre point fort, le choix de Ching Siu-Tung comme chorégraphe. Avec des acteurs non martiaux au casting comme Tony Leung ou Maggie Cheung, il s'imposait évidemment comme le meilleur choix. De plus, ses arabesques complètement irréalistes se marrient bien avec l'aspect visuel très poétique recherché par Zhang Yimou. Et aidé par les moyens techniques, il peut se permettre de ne plus utiliser des astuces de montages comme il y a 20 ou même 10 ans. Tous les combats ne sont pas parfaits, loin de là, le premier entre Jet Li et Donnie Yen est même plutôt décevant car les choix esthéthiques (noir et blanc, ralentis, mouvements de caméras) ne sont pas en faveur de la lisibilité. Et le style hésite entre sol et vrai câblé "Ching Siu-Tung", donc on reste un peu sur sa faim. Mais les autres affrontements délivrent quelques passages que les fans de Siu-Tung se repasseront en boucle. Hero délivre tout simplement certains des plus beaux passages de combat jamais vus sur un écran. Il est évident que j'ai un parti-pris en la matière, considérant Ching Siu-Tung comme le plus grand chorégraphe de l'histoire. Mon affection pour le film s'en ressent immédiatement.
Quant au casting, Donnie Yen passe un peu inaperçu avec un rôle très court, Zhang Zi-Yi se retrouve un peu en marge du trio principal (plus en raison d'un rôle batard que de ses capacités), Jet Li est un peu limité par son jeu dramatique, Maggie Cheung et Tony Leung sont superbes. Peut-être que la version longue étoffera le personnage de Sky (interprété par Donnie Yen) ou donnera un peu plus de profondeur à celui de Zi-Yi, mais j'en doute fort. Le récit ne se porterait pas plus mal sans ces deux personnages.
Enfin, on peut parler de la réalisation de Zhang Yimou, évidemment très lente comme à son habitude, mais sans que cela ne pénalise trop le film. Certains choix de réalisation sont discutables pendant les combats, mais globalement il n'y a pas grand chose à redire. C'est très propre, sans génie aucun, le talent de Yimou n'étant assurément pas dans la réalisation. La photo de Christopher Doyle est évidemment superbe, et la musique déçoit en évoquant beaucoup trop Tigre et Dragon. Le budget très comfortable permet quant à lui des scènes qu'aucun Wu Xia Pian n'avait jamais montré. Fini les dix soldats qui se battent en duel, ici on peut montrer 50 000 archers qui attaquent une ville. A grands renforts d'effets spéciaux évidemment, mais au moins ceux-ci sont utilisés pour faire ce qui humainement n'était pas envisageable.
Au final, Hero n'est évidemment pas parfait, certains pesteront contre l'aspect politique bien propre sur lui, sur la volonté d'en mettre plein la vue, sur le côté assez froid du film, d'autres sur les délires de Ching Siu-Tung et le rythme. Mais on ne peut enlever au film ses richesses techniques et esthétiques, ni son scénario un peu plus malin que la classique histoire de vengeance. Attention, cela reste avant tout et surtout un film VISUEL. La patte Ching Siu-Tung est comme toujours le gros plus du film, donc les allergiques à un Duel to the Death peuvent passer leur chemin, de même que ceux qui recherchent le rythme trépidant et les bricolages de génie des Wu Xia Pian Hk des années 90. Hero est définitivement d'un style nouveau, un Tigre et Dragon nettement plus oriental, conçu pour le plaisir des yeux et des oreilles, même si cela va avec une idéologie chinoise pas forcément très facile à adopter.
C'est tout de même une bonne surprise car je m'attendais au pire, il n'est d'ailleurs pas loin là dans les grandes lignes, d'une prétention qui n'a d'égal que le vide scénaristique, mais je passe outre car il faut le redire, le traitement visuel, les moyens mis en oeuvre pour les décors, les costumes, les effets, , les chorégraphies même, etc, sont vraiment sublimes. Pour accompagner cela, les acteurs sont tous plus beaux les uns que les autres. L'image est pure et belle, le thème des 4 couleurs est utilisé au maximum et apporte beaucoup de charme à cette super production, clip publicitaire à grande échelle.
Décidément, le classicisme de Zhang Yimou ne canibalise jamais sa maîtrise à réaliser des films somptueux.
Rouge : Colére
- Il est effectivement vrai que Hero est un film complaisant de par la tenue de son propos, ce qui a vite fait de nous rapeller où l'on est : en Chine où il est bien vu d'adopter un ton frisant le nationalisme, comme ici.
Bleu : Respect
- Le film est magnifique, trop pour certains, du jeu des acteurs, des chorégraphies, en passant par les costumes, les décors, les musiques (l'utilisation du erhu (violon chinois) est tendancieuse mais harmonieuse néanmoins) jusqu'à la photographie et la mise en scène. Un bijou visuel et artistique du début à la fin.
Vert : Souvenirs
- Nous sommes bien loin des Wu Xia Pan à l'ancienne, pour le pire (claires intentions d'internationalisaion, ton parfois "auteurisant"...) comme pour le meilleur (technique et beauté visuelle bien supérieures, décors et costumes magnifiques...).
Blanc : Vérité
- Ce film est un chef d'oeuvre dans le style qui est le sien mais cela bien sûr n'est que mon opinion purement personelle et subjective. La vérité par contre, si l'en est une, est que Hero, eclipsé à tort par l'ombre persistante de Tigre et Dragon pourtant bien moins proche et représentatif de l'imaginaire et de la culture chinoise que ce film de Zhang Yimou, affirme un nouveau style de films de sabre épiques.
Noir : Espoir
- Après l'énorme succés de T&D partout dans le monde, après une exportation tout a fait convenable de celui-ci et surtout au vu des productions sino-hong-kongaises à venir, Hero applique sinon définit les codes d'un genre qui semble être celui de demain.
Comment dire... Pendant ce film, se sont pratiquement tous les sens qui sont les plus sollicités. Les effets de vitesse, les bruits, la musique, les couleurs, les mouvements des vêtements, tous est là pour donner l'impression d'être directement au coeur de l'action. Parfois on sentirait presque l'étoffe des costumes nous caresser... Vraiment une excellente mise en scène.
Quant à l'histoire, rien à redire. Au départ, cette répétition des explications devient quasiment irritante, parce que l'on ne sait pas encore ou le régisseur veut en venir, mais avec le temps, le voile se dissipe et on finit par mieux comprendre les intentions des personnages. Pour finalement découvrir qu'il ne s'agit pas de l'histoire d'un héros mais de plusieurs héros.
Quant à l'action, bien qu'omniprésente et toujours aussi caractéristique voir exubérante pour un spectateur inhabitué, elle passe quasiment au second plan. La chorégraphie des combats est sans contestations irréprochable et joue un rôle important dans cette sensation de volupté que donne le film. De cette manière elle finit par se fondre dans le décor. Et c'est à mon avis un plus par rapport à Tigre et Dragon où un oeil novice peut assez vite se laisser déconcerter.
Visuellement et esthétiquement, le film est superbe et de toute beauté, cela est dû en grande partie aux décors et aux costumes somptueux . On passe par toute une palette d'émotion qui se caractérise par les différentes teintes qui illuminent "Hero" . La musique et les combats sont magnifiques tout comme les acteurs qui jouent tous juste, en particulier le couple Tony Leung-Maggie Cheung . Emotion, passion, action, on passe un agréable moment bien que le film manque de souffle par moment .
quand on voit Jet Li et donnie yen à l'affiche, on se dit: "ca va etre bon".
C'est sur qu'à la vision du film, on dechante serieux. Il y a qu'une scene de combat avec donnie et encore pas la meilleure donc grosse deception surtout quand on sait ce qu'il peut faire dans le sens du devoir 4 !!!
Quel gachis quand meme !
Autrement ca ressemble à un ensemble de tableaux avec une couleur maitresse à chaque fois.... on a plutot l'impression que le realisateur a vraiment voulu se faire plaisir...egoistement.
Largement moins bien et emouvant que tigre & dragon !!!!! (Vive michelle yeoh !)
Mais bon on se laisse quand meme porter par la poesie de la "chose".
Donc à regarder pour l'esthetisme et non pas pour les combats, malgre qu'il y en quand meme dans le film, je vous rassure. C'est sur que c'est pas un evil cult ni un once upon a time in china !!!
Ma critique arrive tardivement mais je crois que c'est mieux pour avoir un regard distant sur les choses.
J'ai vu Hero 5 fois et en 3 langues (chinois,francais et anglais) .
Je trouve le film magnifique du point de vue visuel aussi bien en terme de combat que de paysage. La symbolique des couleurs est parfaitement utilisée et donne un aspect "poétique" à l'ensemble.
Je pense que le film a été mal compris par ceux qui le taxe de propagande. L'histoire racontée dans le film est une légende chinoise (même sujet dans l'Empereur et l'assassin) et reflète vraiment ce qu'est Ying Xiong pour les chinois (pas les HongKongais ayant vécu sous gouvernement anglais). Un héros n'est pas qqun qui se valorise, c'est qqun qui sait renoncer à son intérêt propre face à un intérêt supérieur. Mais cet intérêt n'est bien sûr pas exempt d'erreur et l'empereur n'est en rien parfait: exemple son étonnement devant le fait qu'il y est plusieurs styles d'écriture--on voit bien son manque de culture et d'ouverture.
Certes le film peut paraitre complaisant avec le régime mais sur ce point je souhaite apporter deux précisions:
1) le film n'a jamais été annoncé comme anti-gouvernement chinois
2) prenez un fim tel Independance Day et dites si il ne mérite pas lui aussi d'être targué de pro-américain (surtout si on le rapproche de l'actualité récente en Irak)
Que l'on critique le gouvernement chinois, je le concois c'est un droit mais ne mélengeons pas tout et réservons une critique cinématographique au film.
Si certains souhaitent réagir ils peuvent m'écrire à anthony_garcia5@hotmail.com
"Zhang Yimou" reste fidèle envers son cinéma , "Christopher Doyle" prouve qu'il est incontestablement le plus grand directeur photo au monde , les acteurs sont fabuleux en particulier "Tony Leung Chiu-Wai" .
Je me suis d'abord attendu à un friqué pompage impersonnel de "Tigre et Dragon" faisant perdre son temps à une horde de stars peu inspirées, une énième variante du hero-movie d'époque voguant sur la mode "câbles et ralentis".
Puis avec le temps j'ai commencé à craindre le même truc, mais affublé en vernis d'un message politique made in République populaire, avec guerriers patriotiques, héros plaqués-or, princesses vierges et sang impur, le tout sous l'égide du politiquement correct en vigueur hors de HK.
Lorsque j'ai inséré le DVD dans mon lecteur, j'espérai au mieux un blockbuster à l'eshétique clippesque pour plaire au public et à la lenteur Yimoesque pour plaire aux critiques, aux sauts épileptiques coutumiers et au romantisme maudit-cliché.
J'ai regardé.
Au début, il y a un combat. LE premier combat, avec Donnie Yen, et assez convenu somme toute, au cadrage abusant légèrement sur les gouttes d'eau léthargiques et au montage comportant quelques lourdeurs mal venues. Jet Li fait son Jet Li, et ça n'arrange rien aux choses. Puis le reste arrive, rapidement, furtivement, eh eh.
Lorsque j'ai retiré le DVD, je n'avais qu'une chose en tête: le fait, empirique sous mon soleil, qu'il s'agit d'un des plus beaux films chinois que j'ai vu.
Dans le désordre (trop de choses à dire et si peu de temps, pour paraphraser le Jocker):
- Le scénario, historique-romancé, adoptant quelques idées à l'oeuvre de Kurosawa (c'est toujours une marque de bon goût), n'a rien d'un scénario-prétexte comme l'on déclaré quelques petits malins déphasés; riche en allégories, il porte spectaculairement bien son titre, chose étonnament rare par les temps qui courent :) : les "Héros" sont de VRAIS héros, tant dans ce qu'ils font que dans ce qu'ils sont, tant à l'échelle de l'Histoire (ils sont les moteurs des futures dynasties, les ombres braves qui font bouger les choses) qu'à l'échelle individuelle, chacun de leurs actes étant grand, intelligement grand. Les scénaristes ne sortent pas de l'Idaho, les valeurs placardées dans le film ne leurs sont pas étrangères, à l'image des pionniers auteurs du "Il était une fois dans l'ouest" de Leone. Il manque peut-être juste dans "HERO" ce souffle enivrant de début d'un tout, de la naissance d'une grande chose baignant le film de Leone; mais on la sent quand même. A travers les pas chancelants du Roi, à travers le regard apaisé pre-mortem de Li, à travers l'acceptation stoïque de leur destin des trois assassins (voir le chapître acteurs).
- La réalisation de Yimo, massive et dense, transcendant sa lenteur amoureuse par des plans d'une puissante dignité, n'est rien d'autre que bluffante (venant du réa talentueux de "Vivre!" - talentueux, mais de "Vivre!" :)). Rien à voir avec la mimi-poétique réa de Ang Lee; tout est bien plus violent et âpre, des plans larges (qu'il aime visiblement bien) aux plans serrés sur les visages (sur lesquels je viendrai après). Son montage, ample et en harmonie avec la composition de Dun Tan (puisqu'il a fait celle de "Tigre...", ça ressemble, mais en plus féroce), est un vrai bonheur technique; il donne toute sa dimension, tout comme les cadrages désaxés intriguants de Yimou, à l'oeuvre foisonnante d'1h30 (!).
- La photo, de Christopher Doyle, est BIEN du Christopher Doyle de WKW: à ma connaissance, le film le plus rapprochant sur lequel il ait bossé est "Ashes Of Time" justement; et la photo, déjà énorme, différait tout de même. Ici, Doyle arrive à jouer avec les contrastes malgré l'unité des couleurs: les personnages, héroïques, mythiques, éclairés d'une lumière différente pour chacun, sont détachés du reste du décor, jusqu'à leur mort où ils se fondent avec, avec l'histoire (dans le cas de Zhang Ziyi par exemple). On peut critiquer l'emploi des 4 couleurs, voulant à la fois tout (les 4 saisons, les 4 versions de l'histoire, les 4 bagues de l'empereur...) et rien (rien!) dire; mais non: en dehors du concept pratique (dont le dernier relativement bon exemple était "Traffic"), il y a cette ambiguité dans ce que ces couleurs évoquent, jouant avec cette même Histoire avec un grand "h"; passant du rouge au bleu, puis du vert au blanc, le tout s'adoucit lentement, jusqu'au final; on peut gueuler au symbolisme foireux (blanc = martyr); pourquoi pas. Mais pourquoi? c'est tellement beau.
- Le travail de postprod est monumental: mis à part quelques effets un peu trop jeux-vidéos (les manches de Maggie Cheung lorsqu'elle stoppe les flèches) au début, quasiment RIEN ne sent l'incruste ni le fond bleu, les FX ne sacrifiant rien à la photographie (contrairement au "Minority Report" trop éclairé par Kaminski), les deux s'unissant pour le meilleur. Et même si Yimou s'amuse avec ses milliers de flèches (Bay avait inventé la caméra-missile, lui a inventé la caméra-flèche!) et ses guerriers volants, on lui pardonne, tant l'ensemble est harmonieux.
L'impression de tableau vivant n'a rien de snob ou de galvaudé, c'est autant le cas dans "Hero" que dans le "Dolls" de Kitano; à la différence que le tableau va bien, bien plus vite, au rythme des charges de l'armée royale et de ses "hail" puissament illustratifs.
- Les acteurs sont inégaux, ils oscillent entre l'académique (fighter pour compenser) et le fantastique, avec une légère tendance tout de même pour le second: en fait, l'académique étant Jet Li, faisant son Jet Li, le fantastique concerne tous les autres. Pour aller en ordre croissant, Donnie Yen, bref mais intense, fait passer en une moue toute la sauvagerie noble des guerriers de cette région (rien à voir avec les nôtres, quoi); Zhang Ziyi, bien mieux maquillée et mature que dans "Tigre...", révèle là une vraie personnalité de comédienne (son combat sous les feuilles mortes avec Cheung la transfigure totalement, et ses hurlements sont déchirants); et Daomin Chen, lui, a du faire empereur à plein temps avant de se lancer dans la comédie tant le rôle lui va... totalement (son expression lorsqu'il ordonne à ses hommes d'abattre Li, pour poser la première pierre de l'édifice nommé "Chine", est remarquable). Puis il reste les deux derniers, Tony Leung et Maggie Cheung, déjà plus beau couple du monde dans le "Mood" de WKW, libérant ici tout le lyrisme de leurs catalogues, toute la puissance emblématique que représentent leurs personnages, tout leur talent pour l'emphase retenue, chinoise. Tony Leung, égale à lui même (impérial) laisse le champs libre à Maggie Cheung, au regard déchirant, dans le plus beau et ambigu rôle du film.
*** SPOILER *** A ce titre, chose méritant d'être remarquée, leur dernière scène, où elle le rejoint dans la mort, est d'une beauté rare et absolument indescriptible. ***FIN SPOILER***
Quant aux critiques quant à son "patriotisme", très originales venant de nos jours d'une puissante nation comme la nôtre (ah ah ah), deux choses: d'une, d'après une amie de Shenzhen, le film n'a pas été au goût du gouvernement, et n'oublions pas que le "Vivre!" de Yimou est interdit en Chine depuis sa sortie; de deux, outre le fait que le phénomène de patriotisme, bien que jeune (la chose n'existait pas encore il y a trois siècles), n'ait pas grand chose de condamnable (l'unité est ce qui a toujours fait avancer les peuples dans un climat non-dictatorial), elle est bien plus justifiable venant de la Chine millénariste que des USA. Isn't it?
Bardé de scènes d'anthologie (la charge de l'armée, la scène d'amour discrète entre Leung et Ziyi, le siège du temple "rouge", le duel fraternel sur l'eau "bleue", l'attentat avorté au Roi sous la lumière des draps "verts", et ben euuuh tout le final), "HERO" fait souffler sur le cinéma à grand spectacle un souffle ancien, celui du talent sans concessions (veux-je le croire naïvement), celui des grands du cinéma américain d'avant les 90's et tout ce qu'elles ont apporté de définitif.
Un chef d'oeuvre, donc? ben oui.
En fait, j'en avais peur, de ce film, la photo léchée ne me faisait pas frémir d'impatience, non plus que Zhang Zhiyi, encore moins le discours de Zhang Yimou (cf les interviews sur Monkey Peaches genre "ben oui , un Wu Xia , c'est du cinéma populaire, pas du "de festival", alors, hein, on va pas avoir de trop hautes éxigences de mise en scène, ça, c'est pour mon Oeuvre Personnelle"), tout ça, plus l'oeuil de Pekin, et les ciseaux de Miramax, je le sentais pas bien...
Portant, un gros machin, convenablement cablé...et dieux sait si Ching Siu Tung le peut, divinement ...ben, ça décolle, ça provoque l'apesanteur cinéfilique, ça rescotche sur l'écran...ça réconcilie avec le PC chinois et les frères Weinstein,ou presque...
L' histoire? Zhang Yimou s'en sort plutôt pas mal, de son scénario Rashomonesque, en moins réussi, en moins subtil, en plus jugeur (là où Kurosawa faisait du tribunal une instance désincarnée, et laissait au choeur des humains sous le porche, au spectateur, le soin de ne pas juger, mais d'assimiler lentement à leur propre humanité souffrante la matière narrative complexe, vibrante, humaine des deux heures de film, Zhang Yimou nous force, par le choix de Jet Li qui est le coeur du film , à partager l'opinion, le jugement du choeur gris noir des officiels...nous transformant en spectateur gris noirs, en robe sombre, tête basse sous le poids d'un truisme contestable : l'unité du royaume (le bien commun) vaut tous les sacrifices individuels...). Moi, ça m'aura géné, pire, ça m'aura rappelé l'épouvantable "L'Empereur et l'assassin"...
Le point posititif, c'est la réussite à faire assimiler au Wu Xia Pian une structure narrative expérimentale, manifestant la vision du réalisateur, rapprochant le film plus de Ashes of Time que de Tigre et Dragon (et sa trame occidentalo-hommageuse , qui risque d'être malheureusement un point de comparaison aussi fréquent qu'inintéressant), ainsi qu'une vraie histoire d'amour, comme le souligne François dans sa critique. Ca se tient, même dans sa version courte, et ça pourrait être pas mal du tout, dans la version longue, les différentes histoires s'ajoutant les unes aux autres pour construire à la fois des personnages intéressants à défaut d'être fouillés, et des philosophie martiales, que les chorégraphies rendent beaucoup plus convaincantes que le décorum qui les entoure (le blabla, parfois limite pompeux chiant, et cette idée du combat mental, on ferme les yeux et zou, ça commence à voler...le principe du cinéma martial n'est il pas de nous présenter comme authentiques des prouesses impossibles, qui manifestent la maîtrise spirituelle qu'a un personnage de son art? Le combat mental n'est il pas justement celui qui a lieu durant l'affrontement physique, qui lui fournit sa mise en scène et sa dramaturgie?...enfin bon, après tout pourquoi pas, ce qui me gêne est que ça me fait penser que l' "on" aura voulu échapper ainsi aux reproches occidentaux du type "bah non, ces chinois qui volent, c'est pas réaliste, hein, que spiderman, si il vole, c'est pas pareil, y s'est fait mordre par une araignée transgénique, c'est normal..."
Pour le reste, si vous aimez les acteurs (tous bien, sauf amha Zhang Zhiyi (c'est à cause de ses metteurs en scène, ou c'est elle qui se complait dans ce registre de sous-sous-sous Chang Pei Pei, boudeuse et/ ou Colère (parfois Trrrrès colère, mais bon, ce qu'elle grrrrregrrrete mal...petits poings serrés, moue pas contente,comme dans Musa, en roue libre quoi...)?)) et le chorégraphe, ben, vous passerez un bon moment, ni plus, ni moins. Ca m'aura surtout rendu nostalgique des Wu Xia anarchistes et survoltés de la Film Workshop, surtout que j'ai eu la mauvaise idée d'investir dans Swordman 2 le même jour, Jet Li y incarnant , très étrangement, le reflet exactement inversé du personnage beaucoup moins réjouissant qu'il porte à l'écran (avec une réussite qui laisse réveur, ou comment une sorte d'absence mutique peut s'interpréter au choix, comme un détachement des choses du monde(Swordman 2),de la détermination (Hero), ou une forme de débilité légère (Fong Sai Yuk, Hitman, Evil Cult euh...souvent, en fait)) .... et l'on pourrait ainsi comparer ces deux films point par point, multiplier les exemples de ce qui tourbillonne dans l'un et de ce qui pèse, nous empèse, dans l'autre.Imaginez à quel moment de la soirée je me suis pris la vraie claque...
Voyez le, ce film, puisque, de toute manière, un jour où l'autre, vous le verrez, peut-être...juste, ne vous précipitez pas dessus, comme je l'ai fait, sans regret, mais à tort. Attendez la sortie ciné, par exemple, puis, laissez vous entrainer par le plaisir du Ching Siu Tung sur grand écran....
j'AI enfin vu le fameux Hero , que j'ai raté au ciné l'an dernier . Partant d'un pt de vue positif, j'ai été à la fois surpris et frustré par le véritable ballet qui déferle durant une heure 30 . Ce qui frappe tt de suite c la beauté, la classe,la richesse ,l'immensité des décors, costumes, combats , ainsi que la poésie qui se dégage du film . Les acteurs sont irréprochables et jouent réellement bien leurs personnages . Le scénario classique ds le genre (que se soit en Asie ou en Occident c tres similaire) est entretenu par la multiplicité des pt de vue ,et des flashbacks qui construisent le film . oN a le droit ça et la à qq effet spéciaux, et à bal de combat tres réussis . Enfin une dose d"émotion grace à un sublime suicide touchant . mAis est-ce lun sans faute? uN chef-d'oeuvre parfait ? NON , plutot à une toile de maitre sublime mais perfectible notament à cause d'un "surplus de beauté ". oUI , TT est ds le monumentale ;à tel point que cela devient presque lassant . Yimou multiplie les décors somptueux, abuse ds le vol des feuilles, la pluie au ralenti , les draps ds le palais ; les flèches . Cela s'enchaine ,certes habilement mais on a plus l'impression d'être face à une démonstration de maitrise technique et artistique que devant une reconstitution historique de la Chine.
Ensuite , il me semble qu'il y a de toute évidence une intrigue sous estimée qui ne sert qu'a faire se succéder ,combats dantesques et passages philosophiques . Alors que l'inverse était de rigueur .Dommage . Enfin le charisme des acteurs relèvent heureusement un certains vide ds la personnalité des Heros (Donnie Yen ,quelle classe.)
En conclusion , Hero est une réussite , une superbe vitrine des WU XIA PIAN pour l'occident ,qui par moment tutoie des sommets ,sans , devenir un chef-d'oeuvre .
J’ai vraiment mis du temps à accrocher ce film, je dois avouer que pendant les 30 premières minutes j’hésitais encore l’arrêter et à en mettre un autre (sûrement dû au fait qu’il y a quelques petites longueurs au tout début). Mais au final je me rend compte de quelle erreur j’aurais faite en ne le regardant pas entièrement ! HERO n’est pas un excellent film, il ne fait pas parti de ceux qui vous marquent à vie, mais il émet quelque chose d’unique. Les scènes de combat (bien que les sauts de plusieurs mètres en l’air ne sont pas sans rappeler ceux de Matrix) sont tout droit sorties d’un rêve (les couleurs des vêtements similaires pour tous les personnages, la rapidité durant les combats, le fait de faire des choses impossibles…). Tourné avec onirisme dans des paysages superbes, ce film est à voir. Ajoutons à cela un casting impeccable, une très bonne qualité d'image, un bon scénario et une fin qui ne laisse pas de marbre, et on peut vraiment dire que HERO n’a rien à voir avec tous ces films d’action fades comme il en sort par centaines chaque année en Asie.
Franchement, meme en mandarin sous titré en anglais, ce film est un régal. Tout aussi poétique que Tigre et Dragon, on se laisse porter par une histoire simple mais efficace : la confrontation entre un empereur et son assassin.
A mon sens, ce film montre l'essence des arts martiaux telle qu'on l'oublie souvent, c'est a dire un art de vivre. L'histoire accorde une importance capitale au mental. La preuve, la confrontation entre l'empereur et l'assassin est purement psychologique.
De plus, les combats et l'image sont tres bien maitrises, avec un sens de l'esthetique evident. Une vision tres chinoise des AM somme toute. Une mention toute particulière pour le premier combat épée/lance : la maitrise y est franchement magnifique.
Pour les amateurs de culture chinoise et de beaux films, y'a pas, faut le voir !
le film est visuellement très beau: la scène de combat entre Maggie Cheung et Zhang Zi Yi est très esthétique, tout comme la scène entre Jet Li et Tony Leung. Cependant, on peut juste regretter les effets spéciaux qui rappelle un peu trop MATRIX : je pense notamment à combat opposant Jet Li et Donnie Yen.
Concernant l'histoire, elle est beaucoup plus complexe que TIGRE ET DRAGON et je me demande si un public occidental pourra comprendre toutes les subtilités chinoises dans le film: la réunification des royaumes, la mise en place d'une seule écriture...etc.
Concernant les acteurs, Jet Li, qui a pourtant le premier rôle, est peut être le moins convainquant de tous.... peut être à cause de son expérience raté aux Etats-Unis....
HERO : un film à voir
que de têtes d'affiches !
La première fois que j'ai vu Hero au cinéma, je l'ai trouvé imposant, colossal, très esthétique, certes, mais une impression de ne pas pouvoir m'attacher aux personnages.
C'est pour cela que je l'ai revu une 2è fois, j'ai mieux apprécié, puis une 3è, j'ai aimé, une 4è.....et à présent il fait partie de mon top10 !!!
D'abord, je crois qu'avant de le voir, il faut être un peu au courant de la particularité du film : la même histoire, mais 4 versions différentes, chacune associée à une couleur ! rouge, bleu, vert, et blanc pour la fin.
J'ai trouvé cette idée extra, voilà quelque chose qui change ! L'esthétisme est poussé à l'extrême, les décors sont grandioses et les scènes de combat sont chorégraphiées sublissimement. Ah...la gracieuse Maggie Cheung, tour à tour cruelle, dévouée,trahie.... C'est vraiment beau, et ce choix des couleurs s'harmonise si bien avec les sentiments éprouvés par les personnages! Le couple Tony Leung CW- Maggie Cheung, une fois de plus réuni, fonctionne à merveille.
La première fois, je me suis dit que Zhang Yimou voulait en mettre plein la vue aux spectateurs, qu'il voulait se faire son Wu Xia pian à lui, le meilleur et le plus beau de tous, et pour cela réunir les plus grandes stars HK..... après reflexion ( et re-visonnages multiples) j'ai trouvé qu'il s'en dégageait en fait une certaine humanité, un sens du sacrifice et de la fidélité. Alors, bravo Mr Zhang !
Jet Li Lian- Ji est moins vif qu'avant (avis personnel) mais il en impose, surtout à la fin, et le personnage du roi est tout en finesse, à l'image du film me direz-vous.
Seule question que je me pose : que devient Moon (Zhang ZiYi), si l'on prend en compte uniquement la version blanche ? Elle occupe une place très secondaire mais assez présente tout au long du film ( voir la version rouge) et ça me tracasse de savoir ce qu'il adviendra bien d'elle.....héhé
Voilà, je vous le conseille, mais lisez un peu le résumé pour comprendre tout à fait l'histoire du premier coup. Il ne vous reste plus qu'à déguster !
Le fascisme de l'image, le totalitarisme Riefenstahlien du cinéma, c'est notre bonheur, c'est l'Occident, c'est nous. Nous aimons les pertes et les regrets, nous aimons les échecs et les tragédies. Nous aimons, surtout, ne rien comprendre. La chute, notre ultime combat. Le cinéma, notre miroir terni. La religion, partout. Voilà où nous en sommes. Voilà où cela passe lorsque Hero fait gondoler l'écran noir de nos nuits blanches. Voilà ce qui s'agite. Ce n'est pas grand chose. En vérité, c'est même trois fois rien. Mais c'est toujours ça : des visages de femmes qui pleurent, des hommes qui courent pour rien, des épées qui goûtent le sang et des feuilles qui tombent. Surtout les feuilles. En passant du jaune au rouge, elle rachètent toutes nos errances et tout notre cynisme, toute notre technique et tout notre ennui. Changer de couleur, c'est changer de peau - voilà ce que dit Zhang Yimou. Changer de film, c'est changer de monde. Notre cosmos, le sien. Qui a dit que le cinéma c'était la vie ? Qui a dit qu'une vie réussie était une vie rêvée ? Rien de plus faux : une film qui est réussi, c'est une vie qui échoue. Regarder un film qui dit tout, c'est tout perdre. C'en est fini des regrets et des jérémiades, Dieu en guenille peut fuir - nous n'avons plus besoin de lui pour faire tenir une image. Nous avons d'autres corps que celui du Christ pour croire. A quoi ? Demain ? La mort ? La rédemption ? Rien de tout cela. Pour croire tout court. Croire que cela continuera. Croire que le cinéma c'est du défilement. Croire qu'il est possible que les images ne s'arrêtent jamais. Hero, c'est tout cela. C'est l'icône intouchable de l'étrangeté intégrale et c'est la publicité de notre déception. Nous passerons à côté de la plaque. Zhang Ziyi, Maggie Cheung, elles sont ailleurs. Dans les images. Les images - autant dire : l'invitation au suicide.
De la puissance visuelle en pagaille, des chorégraphies martiales virtuoses aussi spectaculaires que magnifiques, un déluge d'esthétisme, d'ésotérisme, des couleurs chatoyantes, une reconstitution flamboyante, des costumes extraordinaires, un casting de luxe, une superproduction formidable.... oh laaa laaaa! C'est beau!..................... Le seul intérêt de "Hero", c'est qu'il me donne immédiatement envie de revisionner les vrais Wu Xia Pian, "The Sword" de Patrick Tam et "Duel To The Death" de Ching Siu Tung sont sortis ensemble récemment dans un coffret de 2 DVD. Voila 2 véritables Wu Xia Pian, avec des bastons épiques, des batailles au sabres bien sanglantes, des chorégraphies démentes... ces 2 films sont les symboles d'une folie et d'une fantaisie que "Hero" ne parvient pas à recréer. "Hero" n'est de toute manière qu'un vulgaire recyclage des films de sabre, à la rigueur, une parodie, mais rien de plus. Il en reprend les codes, mais on n'y décèle aucun enjeu, aucune prise de risque. Le problème, c'est que ce film est réalisé au 1er degré, narcissique, autocomtemplatif et mortellement ennuyeux. Pas une once d'ironie ou de dérision chez Zhang Yimou, il est sérieux, il y croit lui! Ce film affligeant m'a saoulé, interminable et emphatique, au disours pompeux, le scénario pèse ses tonnes, se revendiquant de prétentions littéraires chinoises digne de la série "Kung-Fu" avec David Carradine, avec plein de références métaphoriques, historiques et culturelles de la Chine, civilisation millénaire et blablabla.......................... amen. L'inspiration de Zhang Yimou pour "Hero" me semble plus provenir d'un spot publicitaire qu'autre chose, et tous ces effets "visuels spéciaux" tiédasses: l'art d'étaler un savoir faire des plus vides.
Accablant, bluffant, lent, rigoureux, Hero... D'une puissance et d'un détachement glacial. La beauté du diable, le feu de l'enfer, la fumée du volcan, Hero... Pas d'ordre dans l'Etat sans martyre, ni sang... Hero ou l'instauration de la grandeur au pouvoir cinématographique.
Un homme Sans Nom se rend au palais de l'Empereur de Chine : il a tué les trois assassins qui menaçaient le souverain, pourtant de grands maîtres du maniement du sabre. Il lui raconte le stratagème dont il usa pour avoir le dessus…
HERO est un chef d’œuvre du cinéma chinois, remettant les films de sabre au goût du jour comme l’avait déjà fait quelques années plus tôt le génialissime Ang Lee qui, avec son film TIGRE ET DRAGON, avait révélé le wu xia pian au monde entier par le biais d’une production internationale.
HERO est finalement un film simple : Sans Nom est accueilli par l'Empereur de Chine qui se hâte d'écouter ses exploits. Grâce à des flash-backs, nous découvrons la mort des trois assassins. Le ton est lent, contemplatif, les combats sont superbement chorégraphiés et le traitement graphique utilisé pour chacune des scènes accentue l’esthétisme extrême de tous les instants voulu par Zhang Yimou et permet de différencier aisément aussi bien les trois assassins que les trois mises en situations grâce aux couleurs dominantes tour à tour grisâtre, rouge puis bleu. On retiendra particulièrement la scène du siège du temple par une armée d'archers, les flèches volant dans les airs par nuages entiers, leur imposante menace crevant l'écran comme on ne l'a jamais vu et ressenti au cinéma.
Après avoir attentivement écouté le récit de Sans Nom, l'Empereur est admiratif mais sceptique : il a saisi que tout ceci n’était que mensonges. L’Empereur va alors s’employer à nous narrer sa propre version qui, bien entendu se révèlera être toute autre que celle de Sans Nom : elle devient complexe, laisse entrevoir des enjeux notamment au niveau des relations amoureuses et de l’amitié. Pourtant, cette seconde narration des faits et le véritable déroulement des événements et des motivations de chacun sera finalement raconté par Sans Nom. Cette succession des versions constitue toute la richesse de HERO puisqu’à chaque fois, le récit en devient plus captivant, les personnages plus torturés, l’action plus spectaculaire, l’esthétique plus fascinante.
HERO bénéficie d’un casting titanesque. Jet Li, qui semble malheureusement faire uniquement une escale intéressante en Chine dans sa période américaine catastrophique, surprend par la justesse et la sobriété de son jeu, peut-être est-ce grâce à la noblesse et aux valeurs de ceux qu'il incarne ici et qui reflètent certainement mieux sa personnalité que les ternes productions américaines de seconde zone dans lesquelles il essaie d’évoluer habituellement. La très belle Maggie Cheung et l’impeccable Tony Leung, couple fétiche de Wong Kar-Wai, demeurent parfaits de bout en bout et prouvent qu’ils peuvent véritablement jouer n’importe quel rôle au cinéma grâce à leur expérience professionnelle imposante. Finalement, Zhang Ziyi et Donnie Yen restent parfaits chacun dans leur registre malgré le fait que leurs personnages soient un peu plus en retrait mais excellent dans les scènes physiques.
Artistiquement, HERO constitue une claque monumentale. Chaque image semble avoir été peinte, les plans les plus esthétiquement recherchés s'enchaînant, les couleurs prenant une place primordiale dans la narration, et l'immensité de certains plans donne un sacré vertige. La musique n'est pas en reste, composée par Tan Dun qui avait déjà œuvré sur TIGRE ET DRAGON accompagne magnifiquement la beauté des images.
HERO est donc une réussite totale à tous les niveaux. Si le film surfe sur le succès de TIGRE ET DRAGON, on remarquera que les similitudes s’arrêtent là. Quand le second est essentiellement axé sur la romance et les combats, HERO surprend par son discours final au discours politico historique risqué puisqu’il nous est rappelé que nos sociétés démocratiques modernes n’auraient jamais existé si les dictatures, les guerres sanglantes, les massacres de toutes sortes n’avaient pas été et permis à l’être humain de s’élever et de construire ainsi les bases de notre monde d’aujourd’hui.
Magnifique au niveau des combats et de l’esthétique général et doté d’une conclusion osée, HERO est un réel chef d’œuvre.
Un casting plus que séduisant avec la fine fleur des acteurs HK "internationaux", ne manquait plus que Chow Yun Fat, mais il était dans Tigre et dragons, alors...Car cette production vise le même public, soit une reconnaissance internationale pour les non-initiés aux films de sabre made in HK.Et c'est vrai que Maggie, Tony & Co sont charismatiques.De plus, le film est une splendeur visuelle constante.Un bonheurs des sens total.
Mais il s'agit aussi d'une histoire intéressante relatée sous différents points de vue, avec un lyrisme constant et des prouesses trés acrobatiques (vive les câbles!),bref Zhang Yimou tient "son" film de chevalerie!
Peut-être un peu trop d'application et une absence de clin d'oeil, sans parler de ce reproche d'être un vrai film de propagande pro-chinois, tout cela ne peut se nier, mais HERO est avant tout un beau film plaisant à regarder et à suivre,un spectacle dépaysant et pas idiot, parfaitement maitrisé et interprété.
Un futur classique?
Tout est parfait sauf biensûr Jet Li, toujours aussi amorphe qu'une endive et récitant son texte comme un répondeur, il n'y a que lui pour ternir un peu le film.
Sinon le reste est terriblement bien, les autres acteurs parviennent à mettre une ambiance digne du temps de l'empereur, on s'y croirait ! :)
A voir absolument !!!
Quel spectacle ! Couleurs flamboyantes, photographie mortelle, combats fantastiques, mise en scène vraiment efficace... le scénario est un peu faible mais le spectacle est au rendez-vous. Ceux qui disent que le film est raciste, je pense qu'ils comprennent rien au film et rien à l'histoire de la Chine. Mais ne vous-laissez pas distraire, Zhang Yimou nous livre une oeuvre de grand spectacle et de grande qualité.
Au dela des reproches faciles, des accusations formelles, éthiques, politiques, des leurres symbolistes, du spectre Riefenstahlien, et si nous essayions de voir au dela? Formuler les accusations précécédentes, prétexter ces scories, c'est conférer une portée et une visée à des images, qu'elle soit commerciale (recyclage de Tigre et dragon?) politique (apologie de la dictature?) ou éthique (valeur des images?); c'est leur réserver une place sur la grille d'analyse mentale de nos petits esprits cartésiens étriqués rationnels perdus, cherchant dérisorement un sens, une interprétation à la multiplicité des signes. Ce qui nous fait peur, c'est l'impensé, le clynamen pataphysique, le non-sens, le refoulé, la solitude à laquelle nous confrontons dérisoirement une communication de pensées. Mais on ne se communique jamais de pensées, on se communique des mouvements, des signes mimiques qui sont réinterprétés comme pensées. Face à Hero, essayer d'être subtil, c'est se faire duper avec subtilité. Film anhistorique (aura mythique), apolitique (pouvoir ridiculement figé), antisymbolique (saturation des signes jusqu'à leurs transfigurations), Hero va au dela de tous les langages du monde, de tous les mutismes du monde, il les épouse pour en devenir leur source (du mouvement comme langage, la scène de calligraphie). Hero fait naitre un état esthétique de surabondance des moyens de communication et d'une extrème réceptivité aux solicitations et aux signes (où la moindre particule, la moindre goutte devient essentielle); Hero donne naissance au langage des sons tout comme au langage des gestes et des regards en tant que désir, dilate le possible, module le temps et l'espace, élargit notre regard et le fait embrasser des horizons immensément lointains et pour ainsi dire seulement alors perceptibles, affine l'organe qui percoit des choses infimes et éphémères, attracte dans la moindre suggestion, la plus discrète infication, le moindre pan de sensualité. Tout n'y est qu'affirmation de force, de sentiment, de souveraineté dans les muscles, souplesse, plaisir des mouvements, légèreté et presto. "Tous sous le ciel", le ciel s'offre à nous...
La force, le plaisir de prouver sa force, le morceau de bravoure, l'intrépidité, le caractère indifférent, tous les hauts moments de vie d'Hero se suscitent l'un l'autre. De la sorte se trouvent finalement confondus des états qui auraient peut-être lieu de rester étrangers les uns des autres. Zang Yimou, devenu héraut d'un autre monde assemble, rassemble, agence infiniment. Il n'y a bien que l'horizon de la mort sur lequel il puisse se briser, non par résignation comme celui qui n'a pas de nom mais avec le sourire narquois de Tony Leung, dans une ultime et sublime pirouette.
Les décors, les acteurs, les effets spéciaux,tous sauf les dialogues sont parfaits. En effets ceux-ci sont trop rares, et assez moroses, mais la musique rattrape tout. Le jeu de Jet Li, est admirable, il est enfin revenu à ses sources. Celui qui m'a le plus impressionné, est sans doute Tony Leung: jeu parfait, les gestes bien calculés.Maggie Cheung, enfin n'est plus considérée comme une nunuche (ouf!!) Pour tout dire, Hero, marque les mémoires,c'est sans doute un chef d'oeuvre pur HK.
Zhang Yimou est un petit maître de la carte postale, et faudrait pas trop venir s’en plaindre. Qu’est-ce qu’il y a de mieux qu’une carte postale ? N’est-ce pas l’essentiel ? L’incarnation idéale d’un lieu, d’une lumière ? L’image parfaite du fantasme d’une ville, d’un pays ? Zhang Yimou, il sait y faire. C’est son truc. D’abord il réunit un casting all stars des plus beaux visages du cinéma chinois : Tony Leung, Maggie Cheung, Zhang Zi-yi, Jet Li, et Donnie Yen. Le haut de l’affiche, il ne se refuse rien. Puis il réunit l’un des meilleurs chorégraphes du cinéma d’action, le grand maître Tony Ching Siu-Tung (“Histoires de fantômes chinois”, “Duel to the death”), et l’un des meilleurs chefs opérateurs en activité à Hong Kong, le gweilo (l’étranger) Chris Doyle, souvent vu chez Wong Kar Wai. Le gouvernement chinois finance largement, la classe. Les décors c’est la Chine, parfait. Les costumes, c’est la costumière de ”Ran”de Kurosawa, on apprécie.
L’histoire ? Pourquoi faire ? Un vague scénario à plusieurs voix dans la veine de “Rashomon” (encore Kurosawa ?!), qui raconte donc sous divers points de vue comment trois assassins tentent d’attenter à la vie d’un empereur qui combat pour réunir sous une même bannière les différents royaumes en luttent en Chine quelques centaines d’années avant notre ère. Deux hommes (Tony Leung, toujours trop beau, et Jet Li, toujours aussi athlétique) et une femme (Maggie Cheung, divine). Ils sont chacun des bretteurs de haut vol, ils manient l’épée avec une dextérité foudroyante. Il est aussi beaucoup question de calligraphie, de son lien avec l’art du combat. Spirituel.
Tout est trop beau dans Hero : les décors, les costumes, les comédiens, les combats. C’est un éloge du cadre, du plan rectiligne. Tout se réfléchit dans la géométrie des surfaces, des matières, des couleurs, ou de l’espace. Chaque scène doit se dessiner dans un idéal de beauté et d’équilibre. Zhang Yimou est à la recherche d’une harmonie. Les combats créent des courbes lentes et virevoltantes ou les corps résonnent avec la musique ou le son, qui ouvre à l’espace mental des personnages. Chaque plan résonne de symbole, d’une poésie presque outrancière. Les couleurs, rouge, blanc, ou verte, qui inondent tout : décors, costumes, lumières, sont toutes utilisées comme des paraboles symboliques du récit et des personnages. Le rouge pour la chance, le blanc pour la mort, le vert pour la vérité. La narration est en constante recherche du rythme parfait, elle cherche à épuiser toutes les pistes, à se boucler sur elle-même. Hero est un film clos, c’est une carte postale, dont les bords arrête forcément la vision dans un idéal de contemplation fermé.
Equilibre, harmonie, et surtout stabilité. La poésie visuelle immédiate et énorme de Hero ce n’est que ça. Comment la spiritualité du combat entre en résonance avec l’écrit, la recherche idéal de la représentation de l’invisible (Kurosawa toujours). Et comment cette recherche spirituelle doit conduire à la réunification, la paix, à rassembler le peuple chinois sous un même ciel. Film démago, vaguement politique pour flatter le gouvernement qui arrose ? Mauvais débat. Hero est avant tout une recherche esthétique de cinéma. C’est la quête d’un rythme, d’une harmonie où tous les éléments se combineraient dans une parfaite alchimie, à l’image de Tony Leung à la recherche de la représentation idéale du mot épée. Art de la guerre peut-être, quête spirituelle sans doute. Hero est un film flatteur, boursouflé. Un film exportable pour bien se montrer en occident, signé par celui dont on connaît bien les méchant mélo plutôt ennuyeux. Mais qu’importe, le cinéma n’aime pas la politique, et elle lui a bien trop souvent fait radoter les même inepties par ceux qui les acclament, les films politiques. Laissons ça à l’Amérique, elle sait y faire en matière de cinéma, et de politique. Hero est un film d’esthète, de peintre frustré au service du gouvernement qui se retrouve à filmer du cinéma de fausse propagande, en y semant suffisamment d’ambiguïtés pour que l’Histoire ne s’efface pas. Ivre de peinture, Hero est un film, une superproduction, qui se souvient des fresques d’Hollywood. Il pointe l’avenir résolument Chinois du monde en nous ouvrant les portes de son passé. C’est pas ça qui nous rendra “Aoi Haru”, l’un des plus beaux films du monde de Toyoda Toshiaki, avec sa musique signée de Thee Michelle Gun Elephant, mais ce n’est déjà pas si mal.
Maggie Cheung n'a jamais été aussi belle, les couleurs sont splendides, le jeu de chaque acteur est millimétré, Donnie Yen délivre quelques coups de pieds sans trucages pour le plaisir, et le reste des chorégraphies aérienne crient le style de Ching Siu Tung. Bref tout est excellent dans ce chef d'oeuvre sauf le scénario qui par de sa nature même (un récit raconté par 2 avis différents) s'avère répétitif. Peu importe, cela n'enlève rien à la qualité de chef d'oeuvre qui convient pour qualifier ce film.
ce film vas faire couler beaucoup d'encre, on vas avoir des notes (a mon avis) tres différentes ca vas encore etre tres tres chaud a propos des critiques. la mienne en tout cas est positive, combats surnaturel, (celui sur le lac est une merveille) acteurs au sommet de leurs arts (oui meme jet li est tres bon) hero est remarquable.
Prenez un réalisateur chinois au-dessus de la norme, le plus grand artiste martial du moment, son second, l'acteur HK idéal, l'actrice qui va avec, et Zhang Ziyi pour faire branché.
Prenez un grand chef op, et faite lui filmer de belles images.
Prenez un chorégraphe qui est au film d'arts martiaux aériens ce que Nijinsky est au ballet russe.
Vous secouez le tout, et vous obtenez une magistrale démonstration esthétisante complètement vide.
N'allez pas me dire que ce film est un wu xia pian, c'est faux ! Le wu xia pian est comme le chambara dans le cinéma japonais, un genre très codé, et l'on ne retrouve absolument aucun de ces codes dans ce film. Ne voyons pas un wu xia pian à chaque fois que l'on croise une épée ou un sabre. Contrairement à un Ang Lee qui avec Tigre et Dragon restait respectueux des codes et us du genre, Zhang Yimou n'a absolument pas réalisé un wu xia pian, d'ailleurs il n'a peut-être jamais eu l'intention de le faire. Non, son film est plus un grand spectacle à la Kurosawa. D'ailleurs les références sont indéniables, on pense à Rashômon pour la façon d'aborder la narration, à Ran pour la grandeur des batailles et le refus de montrer le spectaculaire et de le détourner pour l'ancrer dans une forme d'irrationnel grandiose. Je pense au multiples plans montrant les archers et les envolées de flêches, c'est soit dit en passant assez grandiose et beau.
Oui, Zhang Yimou tente de donner un souffle Shakespearien à son oeuvre, montrant la tragédie de ses personnages, leurs amours, leurs déchirements, leurs jalousies.
Non ça ne prend pas, car ça manque de rythme et que l'ennui est amoindri par la beauté des images. Ces images, justement, sont belles, certains plans tiennent du miracle, les paysages de la Chine ancestrale sont bien rendus, Chris Doyle a réussi un grand documentaire.
La réalisation de Zhang Yimou se perd dans d'interminables répétitions. C'est beau de vouloir montrer, mais encore faut-il savoir le faire, et ne pas s'asseoir entre deux chaises. Il faut parfois savoir choisir entre démonstration auteurisante et film de genre. ce que Wong Kar Wai avait plutôt réussi avec Ashes Of Time, Zhang Yimou ne le réussit pas, ne sachant vraiment où se positionner.
Non, ce film est réellement une grande déception. Mais l'esthétisme lui vaudra au moins quelques prix...
Je comprends tres bien les spectateurs qui peuvent trouver ce film bancal ou ennuyant (surtout ceux qui sont habitues aux films de kungfu HK dont je fais partie). Mais je pense que ce wuxiapian fait partie d'une toute nouvelle generation de Wuxiapian dont Tigre&dragon a entreouvert les portes, a savoir un wuxiapian dont l'esprit poetique et esthetique domine... (c'est ce cote qui rebute le spectateur chinois, mais dont les occidentaux sont particulierement friands...).
Etant moi meme pratiquant de kungfu et de Taichi depuis belle lurette, je n'ai pu que m'etre laisse emporté par cet univers, mais surtout cette quete de la perfection ultime du kungfu et de l'harmonie du monde...
Le kungfu ultime est aussi la Verite, Verite qui est la voie au developpement des personnages (verite sur les sentiments, verite sur les intentions, verite sur les enjeux), ainsi qu'au developpement du futur pays de la Chine... Durant ce film, ideaux, amour, fierté se melangent, se déchirent mais une seule chose en ressort, l'harmonie...
Certains pourront lui repprcher son cote patriotique, mais il faut comprendre que le fait que la Chine ait reussie à rester unie si longtemps malgres l'immensite du pays et la diversité culturelle et religieuse est vraiment un fait quasiment unique et etonnant...
Le seul regret que je pourrais emettre pour ce film est que Donnie Yen a vraiment été sous-exploité... Mais malgres sa trop courte apparition, j'ai trouvé qu'il était le personnage dont se degageait le plus grand charisme...
Pourvu d’images somptueuses, Hero transcrit dans son récit toute la splendeur de la Chine d’antan. Les légendes y sont de coutumes et les conteurs sont aussi innombrables pour véhiculer ces histoires enivrantes. Zhang Yimou utilise l’image pour raconter son histoire. Je trouve le scénario du film assez audacieux tout comme la façon d’évoquer ces trois récits. Les images sont magnifiques et une harmonie se crée entres les personnages, la nature et les couleurs. Le seul problème du film est le fait de narrer à chaque fois la même histoire, ce qui est quelque peu répétitif. Néanmoins, cette redondance passe assez inaperçue, notamment grâce à son casting de rêve : Jet Li, Tony Leung et Maggie Cheung. Hero est une belle réussite et je vous le recommande.
En deux mots : the best. C est mon film preferé , magnifique , magestueux , inimitable... Ce film est LE film d art martiaux à voire ... La presence des plus grandes stars du genre be gache en rien la situation lol et la presence de maggie chueng est je trouve un atout inestimable.
"Hero" ne fait rien à moitié. Si l'histoire peut paraitre banal l'esthétique apporté au film en général et aux combats le rende splendide. Quant aux acteurs, ils sont parfaits. A voir sans hésitation.
Alors là, je crois que tout le monde est d'accord, Hero est visuellement parfait et renvoie des productions comme Tigre et Dragon, Le dernier empereur ou Gladiator au rang de productions en 8mm.
Donc, TOUT est parfait -dans la forme s'entend- : les paysages sont sublimes, les costumes sont incroyables, les combats magistraux, les acteurs au diapason (Jet Li est ambigü, charismatique, gracile, aérien....bref, totalement différents de ses prods' occidentales -qui malheureusement sont loin d'être finies-). En gros, Emi Wada (oscarisée pour les costumes de Ran...oui, évidemment) ou Christopher Doyle (chef op' de Wong Kar Wai.....tout est dit) ont sniffé cul sec 1kg de cocaïne pour faire en sorte que toute image ne soit jamis vu dans un quelconque wu xia pian.
Quant à Zhang Yimou, il a clairement grillé un fusible, évite les plans rapprochés (trop "économiques"), met bien les décors en évidence (Nameless montant les marches du palais -au début du film- en plan large nous met au point de vue de....Dieu-rien que ça- contemplant une minuscule créature -apparemment tout va bien au niveau des chevilles), expérimente comme un taré (l'attaque de l'école de calligraphie, le combat sur l'eau -si, si, l'acrobate peut aller se rhabiller-).
Mais, malheureusement, la série des Il Etait Une Fois restera toujours supérieur parce qu'au moins elle ne fait pas basculer le métrage au rang du Triomphe De La Volonté ou Les Dieux Du Stade de feu Léni Rifenstahl : à savoir un film de propagande formellement parfait. Non parce que l'empereur qui veut "réunir le pays"(divisé en 7 royaumes) en soumettant les minorités et les opposants par les armes, ça rappelle de mauvais souvenir (je pensai à l'annexion des Sudètes mais ça remonte à Bismarck). Point suprême : il veut ne créer qu'une seule orthographe pour "épée" au lieu des 19. Euh......là. Pourtant il y de superbes "choses" comme Jet Li étudiant la calligraphie de Tony leung pour déceler une faille dans sa méthode de combat, enfin ce genre de choses autrement plus respectable (le rapprochement calligraphie/arts matiaux, avec l'idée que la force réside dans la contemplation et l'attention) que la propagande néo-nazie clairement affiché (j'abuse ? Mmmh peut-être pas).
Donc, voilà comment "gâcher" un film qui aurait pu s'ériger en rival du War And Peace de Sergeï Bondartchouk (l'autre mégalo qui a pété un cable quand le Parti lui a donné des crédits illimités pour sortir THE adaptation du livre de Tolstoï).
Vous ai-je parler de la musique qui, sans surprise, est une tuerie ? Ben maintenant oui, et, surtout du moment d'anthologie du film, THE séquence, le combat entre Maggie Cheung et Zhang Ziyi ? Non, parce qu'il est irracontable.
A voir avec des pincettes
De bout en bout, on est subjugué par l'esthétisme du film. Et par les merveilleux combats également. Et puis c'est le seul bon rôle de Jet Li depuis au moins 6 ans donc ne boudons pas notre plaisir.
One word: MAGNIFIQUE!!!
Il y avait longtemps que je n'avais pas vu un film aussi éblouissant visuellement, où chaque image, chaque plan, chaque mouvement est à pleurer! Zhang Yi Mou nous offre un chef d'oeuvre esthétiquement parfait, sans être froid, et sa direction d'acteurs est toujours aussi brillante. Quant au scènes de combats, elles sont d'un niveau autrement plus élevé que celles de "Tigre et Dragon", où l'on pouvait reprocher cette alternance perpétuelle entre plans trop rapprochés et plans trop lointains... Pour la première fois depuis des années, j'ai l'impression d'avoir vu au moins une scène qui rentrera dans l'Histoire, une scène qui provoque une montée d'adrénaline, et cela faisait (trop) longtemps que cela n'était pas arrivé : le combat Jet Li vs Donnie Yen est splendide ! Mouvements rapides et esthétiques, filmés avec une virtuosité exceptionnelle, Ching Siu Tung n'a vraiment pas perdu la main !
Les acteurs et actrices sont tous superbes sans exception, et ont tous quelque chose de subtil dans leur jeu, qui passe parfois par de petits changements d'expressions tout en retenue mais qui signifient beaucoup. Le personnage qui m'a le plus touchée est celui de Maggie Cheung, mais je dois admettre qu'en tant que grande fan de Jet Li, j'ai été ravie de le voir déclamer à merveille en langue chinoise soutenue, et de retrouver Jet Li l'acteur et non la machine à enchaîner les coups de pied!
On pourra aussi remarquer cette parfaite harmonie entre les personnages et leur environnement, rapport interne-externe que l'on retrouve dans de nombreux films asiatiques: les éléments se déchainent en accord avec les tensions dramatiques et les sentiments des personnages (effet souligné avec les flammes qui bougent à l'approche de Sans Nom vers l'Empereur, ou dans la scène où Lune combat Neige). Mention particulière pour la magnifique scène du lac, d'une grande poésie. Petit bémol sur la musique du film, trop proche de celle de "Tigre et Dragon" à part dans quelques scènes, comme cette superbe scène du lac justement.
Concernant le contenu du film, je ne serais pas étonnée si les avis étaient partagés. Certains ne verront pas plus loin qu'une simple légende en costume. D'autres, plus curieux de l'Histoire de la Chine, auront compris que chaque personnage y est symbolique. On sait que l'Empire du Milieu est le résultat de l'unification de plusieurs royaumes qui étaient perpétuellement en guerre. Au prix de nombreux combats, le Premier Empereur a unifié ces royaumes pour former son Empire, unifiant ainsi la culture (en imposant un système d'écriture), la monnaie, etc... Cependant, on sait aussi qu'il fut un véritable tyran, paranoïaque, megalomaniaque, qu'il est lui-même arrivé au pouvoir à coup d'intrigues et de meurtres., et que l'unification de l'écriture a entrainé l'exécution de nombreux lettrés, dont les écrits ont été brûlés...
Un spécialiste de la Chine pourra ainsi critiquer "Hero" pour le manque de réalisme du personnage de l'Empereur: trop juste, trop bon, trop idéaliste (et trop courageux si l'on en croit le roman très bien documenté de Jean Levi, "Le Grand Empereur et ses Automates", sur le sujet). Ainsi, si l'on prend ce film comme une fresque historique, on est en droit d'être un peu déçu. Cependant il est précisé dans le texte introductif qu'il s'agit d'une des nombreuses légendes concernant les tentatives d'assassinat de l'Empereur Qin Shi Huang Di, pas d'un film documentaire ! C'est pourquoi, compte tenu du fait qu'il y a déjà eu des films sur ce sujet, il faut se demander : qu'ont-ils voulu montrer? C'est alors que si l'on prend le personnage de l'Empereur de façon purement symbolique, tout prend un sens. Les personnages représentent des concepts, chacun défend une idée, le personnage de Sans Nom devient notre point de vue qui évolue à travers le film, qui est déchiré entre deux conceptions opposées, et celui de l'Empereur un juge. Les personnages de Neige et Lame Brisée défendent chacun une idée différente, et le dénouement annonce la fin d'une période historique et l'unification de la Chine. Sans trop en révéler pour ceux qui n'ont pas vu le film, je peux dire qu'en ce qui me concerne, il m'est très difficile de prendre parti dans le conflit entre les deux personnages qui représentent deux conceptions qui s'opposent : si l'on regarde ce qu'est devenue la Chine actuellement, on est tenté d'adhérer au message du film (mais dans ce cas-là, faut-il étendre cette reflexion au Tibet et à Taiwan ?), si l'on regarde ce qui a pu se passer dans d'autres régions de la Terre, on peut voir les choses différemment...
En fin de compte, je ne suis pas totalement en accord avec le film, mais c'est aussi paradoxalement ce qui m'a plu : j'ai eu l'occasion de voir un film qui m'offrait la possibilité de refléchir de façon différente, d'envisager une question sous un autre angle. Etant abreuvée de culture française (normal !) et américaine, d'idée et de conceptions du monde à l'occidentale, je trouve qu'il n'est pas si mal de voir un film qui propose une autre vision, même si l'on n'y adhère pas forcément. Ce film fait refléchir sur l'Histoire de la Chine, mais aussi sur la notre si on étend la reflexion.
Le scénario trop classique manque d'intrigues, mais le reste est impeccable. L'ambiance épique renforcée par une musique de choc impressionne dès la première minute. Puis le spectateur est immergé dans un univers de soie, d'épée et de magnifiques variations de lumière du jour. Les ralentis méticuleux sont servis par les rôles masculins et le charme de Zhang Zi Yi opère en force malgré un rôle secondaire. On pardonne volontiers la faiblesse du scénario pour s'adonner à ce rêve coloré. Fascinant.
Que dire de ce film, si ce n'est qu'il fera certainement beaucoup parler de lui que ce soit en bien ou en mal. Pour ma part, je suis surtout resté bluffer par la photographie de ce film (magnifique!! merci Christopher Doyle). Dans son ensemble, même si le film parait lent dans sa narration, les scènes de combat sont suffisamment bien disposées dans le récit pour que cela ne se sente à peine. Les chorégraphies sont, d'un point de vue perso, bien réalisées avec des effets excellents (mention spéciale pour la scène sur le lac, très poétique). Seuls mauvais points: la musique qui rappelle beaucoup trop "Tigre Et Dragon" et un rôle pour Zhang Ziyi qui ne sert pas à grand chose dans le déroulement de l'histoire (c'est dommage).
Bref, je ne suis pas un expert dans le domaine du wu xia, ce n' est peut-être pas le meilleur des films de ce genre diront certains, qu'il a été réalisé de façon à être accessible à une culture plus occidentale, toujours est il que c'est un bon film visuellement parlant, maintenant d'un point de vue message porté, je ne suis pas du tout d'accord avec l'auteur ( l'ombre du gouvernement chinois y est elle pour quelque chose?? ).
On suit une intrigue qui est prétexte à des 'sketches'.
L'interprétation est plutôt bonne dans l'ensemble, mais en ce qui concerne Jet Li, ce n'est pas encore tout à fait çà.
La musique est jolie, sans être inoubliable...
Alors, ce film est donc moyen ? Non pas du tout, c'est l'esthétisme de ces 'sketches' qui importe dans ce film, et on en prend plein les yeux, la photo est superbe, les chorégraphies de grandes qualités (elles ont avant tout un côté esthétique).
Il y a beaucoup d'effets numériques, mais ceux-ci sont au service de l'esthétisme.
Bref, le film a pour but de nous en mettre plein la vue, et çà fonctionne très bien, on aime ou on n’aime pas, mais ne peut qu'admettre la qualité des 'sketches'.
Difficile de faire la part des choses devant deux sentiments aussi antagoniques. Je crois que dans le fond, la question de ce film se pose dans son rapport à l'histoire du cinéma chinois et du cinéma HK. Pour peu qu'on ne connaisse rien de ces derniers, on ne saisit pas toute la putasserie qu'il y a dans cette vague de blockbusters Wu Xia chinois (avec Zhang Yimou et Chang Kaige en tête de file). Wu Ji peut être un film génial si l'on a pas vu Legend of Zu, et Hero peut être un très bon film pour qui n'a jamais entendu parler de Chang Cheh et de Kurosawa (bon je sais il est japonais, mais bon).
film d'une rare beauté tant dans l'image et les chorégraphies que dans la psychologie qui s'en degage. vraiment magnifique! tout ca avec des acteurs formidables....
c'est un chef-d'oeuvre tout simplement. que dire d'autre.
Les films trop attendus ont toujours tendance à me rebuter. Après tout le tapage fait autour de ce film, je ne me suis donc pas pressé pour le voir, mais quand je l'ai vu, je n'ai pas été déçu. Véritable peinture vivante, le film de Zhang Yimou ne se rapproche finalement pas tant que ça de "tigre et dragon". Pour commencer, sa construction scénaristique est beaucoup plus intéressante, puisque le rythme y est beaucoup mieux exploité. Je ne trouve pas que le film soit lent dans son rythme, il y a beaucoup de combats, ils sont disposés de manière intelligente, et on ne s'ennuie jamais. Le côté contemplatif des scènes est par contre très appuyé. Mais il vient justement servir le propos de ce ballet gigantesque, et donner plus d'ampleur aux affrontements. Ching Siu Tung a fait du très beau travail, rarement combats ont été aussi gracieux, rarement l'utilisation des câbles a été aussi esthétique.
Le film d'Ang Lee est surpassé de très loin de ce côté, avec son utilisation des câbles souvent hasardeuses, et le manque de fluidité dans les enchaînements. Côté acteur, Jet Li s'en sort très bien dans un rôle très sobre, mais c'est Tony Leung et Maggie Cheung qui surpassent une fois de plus tout le monde. L'empereur est également bon dans son rôle, Donnie se contente de donner quelques coups, et Zhang Ziyi nous ressert exactement la même interprétation que dans tous les autres films où je l'ai vue. Il semblerait qu'elle souffre déjà du phénomène "star plutôt qu'acteur": je viens jouer du Ziyi plutôt que jouer un rôle (Jackie a dû lui donner des cours sur le plateau de "Rush Hour 2"). L'histoire est donc bien menée, illustrée magnifiquement, ponctuée d'affrontements superbes, et traitée de manière non linéaire. En découle un traitement des personnages plus qu'intéressant, ils sont plus que la simple somme de quelques clichés inhérents au film de chevalerie, et c'est en partie ce qui donne sa force au film.
Le message plus ou moins politique du film peut gêner, je pense que c'est au spectateur de prendre le recul nécessaire et d'apprécier le spectacle à sa juste valeur. Pour ma part un spectacle que j'ai beaucoup apprécié, qui a mis mes sens en éveil et que je ne regrette vraiment pas. (Ang Lee 0 / Zhang Yimou 1)
Vraiment un très beau film, pas lent du tout malgrès tout cke jai pu lire ici, prenant du début à la fin avec des combats vraiment très réussi. Un de mes plus grosses clack cinématographiques vraiment je le conseil à tout le monde.
ce film en fait, il a la classe quoi :)
top photo, top choré(merci ching siu tung), top casting, top décor, etc...
difficile de ne pas lui trouver des qualités.
bien sur zhymou à voulu surfer sur la vague tiger et dragon pour pouvoir faire un film plus ambitieux encore mais il le fait assez bien et plusieurs scènes restent gravées dans les mémoires ce qui est déjà une réussite en soit.
c'est assez dur d'auilleurs de faire une critique car c'est un travail à la fois carré et joliment ésothérique. Pour moi la seule vrai faiblesse(qui n'est quand même pas la moindre) est de faire passer le 1er empereur de chine pour un pur sage qu'a tout compris à la vie, pas la peine de rappeler que chi huang ti était un homme aux ambitions démesurés et sanguinaires(ne serait ce que les travaux de la muraille de chine très lourds en vie humaines)
peut être un petit manque de passion aussi, tigre et dragon avait lui aussi un rythme très lent mais on y était complètement engagé et on vivait pur les personnages, pas là assurémment...
A l'origine j'ai regardé ce film pour zang zi yi pensant qu'elle aurait une place prépondérante dans ce film, loin sans faut. qu'a cela ne tienne.
qu'est ce que la sublime beauté de zang zi yi comparé a celle de ce recit poetique et visuel.
certe la musique nous fait pensé a tigre et dragon, c'est aussi le cas pour zi yi qui y joue le meme type de role.
mais la le film est servi par des decors fabuleux, trés zen et léchés.
pour ma part zang yimou m'as surpris aprés "pas un de moins" c'est son deuxieme film que je vois et vraiment j'ai aimé .
le seul point negatif de ce film c'est jet li, n'etant pas fanatique de cet acteur au vu des multiples navets americain( donc le dernier tres pourri "en sursit"), je n'aime pas trop sa façon de joué .
pour conclure si vous etes fana de Wong Fei-Hong, de bruce lee ou autre jackie chang passé votre chemin, ennuis assurés.
mais si vous etes ouvert a la douceur, a l'ésthetisme oriental et au recit poetique alors voila un bon film a avoir en dvd.