Primaire, Bancal, souvent ridicule, mais saignant, bourrin, barbare, bref jouissif !
Voici donc le premier film de guerre de John Woo, le premier où il lâche sa colère en pleine figure du spectateur mais aussi le premier où certains de ses thèmes favoris voient subreptissement le jour.
Un commando mené par Eddy Ko (impeccable) kidnappe un baron de la cocaïne en plein vietnam et en plein cœur de son quartier général. A cinq seulement, ils réduisent à néant une défense de plusieurs dizaines de soldats au cours d’un premier carnage qui laisse augurer de l’ambiance à venir. Fuyant à bord d’une jeep avec le baron, le commando s’arrête en chemin pour récupérer la fille et le fils de Eddy Ko avant qu’ils ne se fassent trucider, puis tombent nez à nez avec un barrage de l’armée supervisé par le psychopathe de service, Lam Ching Ying. Un général rendu encore plus fou suite à la perte de son œil causé par Eddy mais aussi par le biais d’une touriste française fortement malmenée qui lui échappe. Pour être plus efficace dans sa chasse, Lam Ching Ying force une tribu locale à prendre en chasse Eddy et sa bande. Une armée entière est donc aux trousses d'un petit groupe. La suite du film est à l'image de son début, une course poursuite effrénée débordante d’action, de violence on ne peut plus explicite, de cadavres, fusillés, trucidés et autres explosés par dizaines.
L’amitié dans les coups durs est le premier grand thème de Woo qui fait surface ici. Le commando se réduit au fil du film mais la fraternité qui les unit est plus forte que tout et leur assure la rédemption à l’heure où la mort frappe. L’enfant, la femme, la famille est aussi un point fort et le seul objectif valable qui pousse Eddy à s’en sortir. Même si il est difficile de justifier la présence de ces êtres fragiles tout au long de ce carnage non stop, leur présence est aussi la marque du maître.
Ce premier film de guerre n’a pas encore la patte Woo, ses ralentis et ses gunfights hyper visuels et chorégraphiés, ni un poil de la puissance ou de la finesse de ses chefs d’œuvre à venir. Il reste simplement un gros film d’action bourrin mais on y devine déjà la course sur le fil du rasoir d’Une balle dans la tête, la mort brutale et les sentiments extrêmes que la guerre exacerbe. La folie primale de Lam Ching Ying appelle déjà celle de Waise Lee et le courage du commando est aussi le même que celui du trio de Bullet in the head. Le salut final et la beauté des personnes simples et proches de la nature font aussi écho à la scène où Tony Leung se fait soigner par les moines dans la montagne. Autant de traits caractéristiques qui préfigurent les chefs d'oeuvre du maître du gunfight sanglant avec touche romantique.
Malheureusement, Les larmes d’un héros demeure très primaire, extrêmement bancal, pour ne pas dire très bat.ard. Beaucoup de scènes tout d'abord sont parfaitement insensées. Exemple typique, l'armée de Lam Ching Ying pilonne la cabane des réfugiés bondée d'explosives en tout genre pendant 10 bonnes minutes et rien n'explose !
Plus encore, les producteurs à la vue de cet étalage de violence très sérieuse et de mise en danger permanente ont tenu à contre balancer l’esprit Woo en incluant d’autres scènes. Toutes celles qui semblent sorties de nulle part en fait : la partie de dé par exemple, survient alors que le commando a une armée à ses trousses. Pourtant Chin Yuet Sang prend tout son temps pour jouer avec le chef du village. Une scène à connotation comique que John Woo termine en faisant sauter tout le monde comme si il voulait nous dire : "mais on s’en fout d’eux !"
La petite morale que les producteurs veulent faire passer "ce n’est pas bien de jouer" est totalement hors sujet. Et la scène suivante insiste encore avec le même brin de comique malvenu et sa petite morale foireuse : "ce n’est pas bien de voler les cadavres". Fung Lee en fait les frais rapidement et se fait empaler lors d’une scène digne du pire des catIII.
Autre scène parachutée, la partie de jambes en l’air du soldat américain avec son harem personnel histoire d’ajouter une touche de sexe totalement malvenue.
Malgré ces incohérences aussi subtiles qu’un éléphant sur un vélo, pris au second degré, les larmes d’un héros devient un "must see" incontournable pour les amateurs de John Woo en général et de bourrinage non stop en particulier. Les fusillades à 4 contre 100 sont légions, le sang versé et la violence gratuite sont ici chez elles (SPOILER ! Big up pour l'américain qui se suicide spontanément avec son harem au lieu de tenter quoi que ce soit FIN DE SPOILER). Ce premier essai barbare se révèle extrêmement jouissif et nerveux pour tous les amateurs d’"action blood pack" guerrier peu effrayés par les dérapages bis.
Brut
Un J. Woo sans le raffinement qu'il aura par la suite, les scènes s'enchaînent à un rythme soutenu sans attention particulière à la psychologie des héros. Ici c'est l'action qui prime, action qui se résume le plus souvent à l'élimination physique de l'ennemi sans chercher à mettre une notion morale sur les événements.
Eddy KO Hung tente bien de donner un peu de dimension à son personnage, mais le propos du film était vraiment autre. On est plus proche du défoulement de la part de J. Woo que de la volonté de construire un film, avec les avantages et les inconvénients d'un tel propos. Un film globalement dans la bonne moyenne et qui présente en plus l'intérêt historique de se situer à un tournant de la carrière de J. Woo.
05 décembre 2004
par
jeffy
Barbaque First Encounter...
Tourné un peu avant son premier grand classique, John Woo s'essayait au film de guerre nazebroque et violent, avec Hero shed no tears, sorte de vulgaire pamphlet antimilitariste, secoué par ses nombreuses et longues séquences de gunfights aussi gratuites qu'éprouvantes, l'entraînant du fait de son aspect grossier dans les méandres du film de guerre superficiel sans intérêt, qui s'oublie dans la seconde.
John Woo n'était clairement pas encore rodé à cette époque. Les films définitifs arriveront un peu après, à commencer par Le Syndicat du Crime, puis les classiques que l'on connaît tous avec Chow Yun-Fat et Tony Leung. Pour l'instant on se contente d'un mauvais film. Clairement, Hero shed no tears est mauvais, même avec l'étiquette Woo sur les épaules, accumulant les maladresses une par une et enchaînant les bourdes pourtant évitables. Prenons l'exemple de l'arrestation du couple de français dont le mari se fait gentiment exploser la cervelle au colt 45 après avoir subi une fausse espérance à deux balles, suivi de la tentative de viol sur son épouse (la catastrophique Cécile Le Bailly). Hero shed no tears c'est aussi du grand n'importe quoi, où le second degré côtoie le premier sans le moindre complexe, ce qui donne un ensemble bien bancal, ne sachant pas réellement de quel côté faire pencher la balance, John Woo étale les séquences de barbarie pas drôles sur d'autres qui n'ont strictement rien à voir et qui surtout n'apportent rien à la dynamique d'ensemble. Pire encore, elles annihilent totalement le "potentiel" pouvoir dramatique du métrage.
En particulier les scènes de paris au dés, marrantes cinq minutes et carrément gonflantes quand elles se mettent à durer dix plombes. On se croirait par moment dans les comédies HK qui étaient monnaie courante quelques années auparavant, celles de Sammo Hung ou Tsui Hark en tête, alors que ce n'est clairement pas le but. Soit Woo s'est complètement gouré dans son approche du film de guerre tragique (à défaut du tout autre Une Balle Dans la Tête), soit je me suis trompé depuis le début sur Hero shed no tears qui serait en fait une comédie. J'en doute. Soit, dans les deux cas on reste en face d'un produit aux furieux accents bis, donnant finalement pas mal d'importance à l'exagération des coups et blessures, dans un festival gore (chaires transpercées et arrachées) que n'auraient renié les meilleurs artisans du film de cannibales. L'environnement s'y porte d'ailleurs à merveille.
On ne va pas épiloguer pendant 150 ans, Hero shed no tears n'a d'intérêt que pour sa valeur historique et non cinématographique. Seuls les amateurs auront de quoi trouver quelque chose à grignoter sur cette carcasse, les autres préférant se tourner vers l'extraordinaire Une Balle Dans la Tête considéré comme son film le plus personnel, loin, très loin de cette boucherie salasse ratée.
Esthétique : 2.5/5 - On sent quelques hésitations, malgré de bonnes inspirations.
Musique : 2/5 - Sans véritable impact, c'est à peine si l'on tend l'oreille.
Interprétation : 2.5/5 - Eddy Ko arrive à être sérieux deux minutes, à défauts des autres, plutôt rigolos.
Scénario : 1/5 - Le genre de film de guerre sans gros but, que je déteste particulièrement.
Un John Woo très mineur
On n'est bien loin des "Une balle dans la tête" et autres "The killer", c'est clair. Ce groupe de mercenaire est presque autant attachant que mal caractérisé, scripté et un peu débile aussi pour certains d'entre eux. La relation de leur boss et de son propre fils est relativement touchante (puisque maladroite ?). Et puis surtout, outre l'aspect primaire et brutal de la chose, il y a Lam Ching-Ying en chef militaire sadique, vengeur et obsessionnel. Tout juste brutalement divertissant.
Ultra-violence ! Barbarie ! Sang !
J'ai bien aimé, un bon film de guerre même si c'est loin des chefs d'oeuvres de Woo comme The Killer ou Une Balle dans la tête! Je m'attendais à un film nul mais finalement les fusillades sanglantes et les explosions font un bon film! Violence gratuite du début à la fin! Je le déconseille aux moins de 16ans et aux âmes sensibles!
Oeil pour oeil
Grosse Z-dérie influencée de plus grosses daubes en direct-to-video américaines sévissant alors dans les années '80s. La surenchère d'explosions et de violence ne laissent aucune place à une quelconque intrigué, morcelée en petits bouts de ficelle mal reliées les unes aux autres.
La violence graphique est certes poussée à son comble, mais douteux dans la plupart des cas.
Certes, l'amitié virile inspirée par son illustre modèle Chang Cheh et repris bien mieux dans la filmographie à venir de Woo est déjà présente, mais très largement sous-entendue.
Aucun des personnages du commando n'est particulièrement approfondie, l'histoire de départ quasiment abandonnée pour une suite bien mois exaltante et le rôle du petit garçon choquant.
Reste, que l'ensemble est assez risible pour assurer une bonne soirée "Z" entre potes, mais ne dispose d'aucune qualité cinématographique aucune, à la quelle nous habituera le réalisateur par la suite.
Mauvais !!!
Film de guerre... Gore !
Quelques années avant
Le Syndicat du Crime, John Woo réalisait ce film de guerre brut et sans concessions, prenant pour lieu un Vietnam hostile où un commando chinois, chargé par le gouvernement thaïlandais de kidnapper un gros bonnet de la drogue, aura maille à s'en sortir avec la présence d'un contingent de soldats dirigés par un militaire sanguinaire. Négligeant encore la psychologie de ses personnages (et quand bien même il y en a, celle-ci reste très sommaire), l'auteur des chefs-d’œuvre que seront
Bullet in the Head,
The Killer ou
Hard Boiled n'a visiblement d'autre souci que de surenchérir dans l'ultra-violence barbare et l'action bourrine. Ainsi, les balles pleuvent, déchirant les corps et laissant jaillir des hectolitres d'hémoglobine, les mutilations, tortures et empalements gorissimes se multiplient entre deux effets pyrotechniques à finir par vous donner le mal d'yeux. On notera d'ores et déjà un certain savoir-faire dans la mise en scène de la part de Woo – plans subjectifs, cadrages serrés mettant en valeur les visages des protagonistes –, mais l'insignifiance du scénario, le manque de conviction évident de certains comédiens (la touriste française, quelle horreur !) et, plus accessoirement, la bande-son inaudible calibrent ce
Hero shed no Tears en tant que petite série B à voir par curiosité faute de mieux. Œuvre à la violence rigoureusement explicite, dont les bains de sang ne se voient que très rarement interrompus par des instants d'humour débile ou d'érotisme cheap (?),
Hero shed no Tears vaut le détour pour autant que l'on parvienne à oublier ses nombreuses maladresses et se laisser distraire devant la boucherie proposée.
un super défouloir rempli de fusillades, d'explosions et d'une panoplie d'armes bien complète. c'est clairement primaire mais sans temps mort avec un quota d'action très élevé. très divertissant et pas si cheap que ça pour l'époque.
UN FILM TRES NOIR
Mais où va J.WOO? Il est sur l'autoroute du chef d'oeuvre. Un film bien en dessous de "The Killer" ou d'"une balle dans la tête" mais une oeuvre noire et surprenante. A voir sans hésitation.
John Woo signe ici un brouillon maladroit qui reste distrayant et indispensable pour les fans car il est précurseur des gunfights à venir.
je matendais a un mauvais film. Je ne suis pas dessus c'est mauvais
Le film est risible (il faut voir les combattants tenir leurs armes) il a beau être bourrin on voit tout de suite que l’on est dans un film de 4335435 zone. Si sont réalisateur ne s’appelais John woo ce film serais oublié depuis très longtemps
Une bien belle daube
Et oui, même Woo peut se fourvoyer, et cette série Z du plus bel acabit en est la preuve.
Violence barbare cheap, scénario et rebondissements débiles, intermède érotico-soft complètement incongru, tout y est pour provoquer le rire à gorge déployé.
C'est incroyablement mauvais, mais entre amis, pour une soirée bière pizza, en double programme avec un film Z italien ou polonais, c'est vraiment fabuleux !
A voir
Pour les fans de Woo qui veulent voir par quoi est passé le maître avant de nous pondre sa demi douzaine de films cultes
Car ce film à la rage, Woo se cherche, Woo se lâche, on le sent exédé d'avoir été cantoné à la réalisation de comédies plus daubesques les unes que les autres et il saisit l'occasion pour "vomir" sa frustration.
Car ce film est nauséeux, les plans gores sont là pour nous le rappeler, il n'y a pas de place pour les sentiments, tout n'est que fusillade et barbarie, on exécute des innocents à bout portant, on brûle des enfants (enfin presque!) on égorge, on transperse...
On nage dans le nihilisme le plus total, Louis n'hésite pas une seconde à se faire sauter avec ses femmes plutôt que d'essayer de les libérer et continuer à vivre. Eddy Ko à un regard complètement ahuri pendant tous le film et plus particulièrement à la fin, tout étonner de se faire aider par les indigènes au lieu de se faire charcuter, comme si faire preuve d'humanisme était devenu chocant.
Dans ce déluge de violence on cherche désespéremment la pate de John Woo que l'on entre-aperçoit au détour d'un travelling, mais on est loin du fameux style Woo de the Killer ou du syndicat du crime, ici pas de ralentis ni d'arrets sur image, on ne met pas en avant tel ou tel personnage, tout le monde est dans le même panier: on tire, on bute et on recommence, et on essaye temps bien que mal de survivre.
Le film est en plus alourdi par l'injection de scènes comiques du plus mauvaises effet, vaguement moralistes du genre: "il ne faut pas parier", "il ne faut pas voler les morts". A noter que ces scènes comiques se terminent toutes par l'execution d'un malheureux et même d'un village entier pour la scène du pari! Eh oui, chacun sa définition de la morale!
Voilà, le seul intéret de ce film est donc de voir les érances que Woo à traversé et comment il a réussi à passer d'un film aussi chaotique et malade à son chef d'oeuvre qu'est le syndicat du crime. Le contraste est vraiment impressionnant.
Un film obligatoire pour les fans du maître.