La puissance de Chen Kuan-Tai alliée à la maîtrise de Liu Chia-Liang
Inutile d'en écrire des paragraphes sur Heroes Two. Il s'agit d'un bon Chang Cheh très typique. Beaucoup de combats évidemment, même un peu trop, sur fond historique, avec les méchants Manchus contre les bons Shaolins. Le niveau des combats est techniquement très bon, même si le manque de puissance est évident. On brasse encore beaucoup d'air ici, les gens meurent de manière assez rigolote, il y a plein d'incohérence (Fu Sheng creuse de vrais catacombres en 8 jours avec une pelle...), bref, la naïveté des SBs est bien là. Fu Sheng ne se débrouille pas trop mal pour un petit jeune (il s'agissait tout de même de son premier film), mais manque clairement de puissance face à Chen Kuan-Tai. Ce dernier est un des seuls acteurs de la SB qui réussissait à donner un vrai sentiment de puissance et de rage à l'écran. Seul Lo Lieh avait le même charisme un peu animal.
Au niveau des chorégraphies, c'est peu varié (peu d'utilisation des jambes ou d'armes) mais de bon niveau technique, donc on ne s'ennuie pas trop. Par contre l'histoire est très linéaire et ne viendra pas concurrencer un bon petit King Hu ou Cho Yuan. La barbarie habituelle de Chang Cheh est ici peu présente, avec quelques passages un peu brutaux, mais moins que d'habitude. De plus, les passages de morts violentes présentent un filtre rouge. On peut tout de même s'amuser de la violence employée par Chen Kuan-Tai, qui ne se gêne pas pour casser des membres dans tous les sens. C'est le petit plus du film, autrement très peu fantaisiste.
Au final, c'est 1h30 remplie de combats ma foi fort sympathiques même si pas géniaux. La présence de Chen Kuan-Tai et la naïveté fleur bleue de Fu Sheng font le reste. A voir donc, même si pas vraiment mémorable.
Larmes d'un Héros
Avec Heroes Two, Chang Cheh inaugure son fameux cycle Shaolin qui lui permit de faire provisoirement face au phénomène Bruce Lee et de confirmer son flair pour dénicher les futures stars du Box Office hongkongais avec la révélation d'Alexander Fu Sheng.
Le film contient encore toute la thématique chère à Chang Cheh: le chef des Mandchous y a le plus grand respect pour son adversaire Hung Si Quan (Chen Kuan Tai) et le considère comme un héros, Fang Shi Yu (Fu Sheng) y est tourmenté durant tout le film par sa trahison de Hung Si Quan et cherche par tous les moyens à se racheter à ses yeux, Hung Si Quan semble utiliser la moindre situation pour expimer sa rage en faisant démonstration de ses talents martiaux à tous ceux qu'il croise et la dramatisation est bien présente au travers d'un Fang Shi Yu qui porte son erreur comme un fardeau et de la propriétaire de restaurant qui semble porter sur son visage son veuvage et les humiliations que lui font subir les hommes qui la croisent durant le film. D'un strict point de vue du découpage scénaristique, le film est parfait durant ses deux premiers tiers: les scénes de combat et les moments plus intimistes alternent à parts égales ce qui permet au spectateur de ne jamais s'ennuyer.
Quant aux scènes de combat, elles bénéficient de l'entente encore présente entre Chang Cheh et Liu Chia Liang qui permet l'intégration réussie de l'univers du premier à l'intérieur du cycle Shaolin: les combattants n'hésitent pas à frapper sur la blessure à la jambe de Hung Si Quan, son seul vrai handicap, on y revient d'un combat tout en crachant du sang; d'un autre côté, le film reflète la volonté de Liu Chia Liang de valoriser la prouesse martiale et la mise en scène se met au diapason de ce désir en utilisant l'arrêt sur image ou parfois le gros plan pour souligner le coup porté et en laissant les combats se dérouler sans interruption. On trouve également un élément annonciateur de la kung fu comedy avec l'utilisation dès le générique puis lors des combats de l'éventail par Fang Shi Yu. Pour le reste, le film est superbement photographié et les zooms, même s'ils sont parfois trop hésitants (la scène de l'incendie) y portent encore épisodiquement la surenchère de violence et de sentiments du cinéme de Chang Cheh. Question interprétation, le film doit sa force au charisme d'un Chen Kuan Tai et à un Alexander Fu Sheng moins charismatique que ce dernier mais à qui le rôle de Fang Shi Yu va comme un gant du fait de son allure de jeune premier. Au rayon des faiblesses, on a le dernier tiers du film: le rythme et l'intensité baissent durant la partie de la délivrance et surtout le duel final est assez décevant. Outre que l'on y trouve pas le thème du survivant qui n'en finit pas de mourir, il gache ce qui aurait pu etre une apothéose sur le papier: l'usage de filtres monochromes est fait de façon trop insistante et les écrans rouge insérés donnent au combat un coté bis malvenu et les zooms sont utilisés n'importe comment. Sans parler du final qui semble d'une mièvrerie irrecevable après le carnage précédent.
Avec Heroes Two, Chang Cheh prolongeait un peu l'état de grâce de son inspiration, état de grâce qui durera encore jusqu à la mésentente avec Liu Chia Liang lors du tournage de Marco Polo. Après Boxer from Shantung, il offrait ainsi sur un mode plus mineur une nouvelle réussite au cinéma d'arts martiaux et signait son abandon du wu xia pian.
Un bon Chang Cheh, et des combats d'excellent niveau
Avec
Heroes two, Chang Cheh s'aventure dans la mythologie de Shaolin et le résultat est assez bon. Comme cela a été dit, le dernier tiers est émaillé de fautes de goût en matière d'image et il ne réserve, de plus, aucune surprise de scénario. Cela ne doit pas pour autant faire oublier les qualités du reste du film.
L'idée de faire combattre, sur un quiproquo, deux légendes des arts martiaux comme Fang Shiyu et Hong Xiguan donne un bel élan à l'intrigue. (Evidemment, les Mandchous de service sont encore là, mais c'est le contexte historique qui veut ça, hein.) Une fois le quiproquo résolu, l'histoire ménage encore quelques rebondissements (libération manquée, blessure de Shiyu, l'étonnant tunnel) avant d'ouvrir l'autoroute de la vengeance, et c'est vrai qu'on s'ennuierait presque à partir de là.
Restent néanmoins les combats, brillamment conduits par Liu Chia-Liang, qui respecte comme d'hab à la lettre le style de Shaolin : là où Chen Kuan-Tai bourrine, déchire et disloque à tours de griffes de tigre, Fu Cheng pratique une boxe de la Cigogne tout en grâce nerveuse. Un vrai plaisir pour les amateurs d'arts martiaux.
Pour ce qui est de la violence, elle est ici moins psychologique que visuelle : Chen Kuan-Tai s'énerve moins fort que dans
Boxer from Shantung, mais on a quand même notre content de perforations de crânes, d'énucléations (d'énucléages? enfin d'arrachages d'oeil, quoi), de démembrements et de bonnes vieilles lésions internes (symptôme principal : cracher un demi-litre de sang). Que demander de plus ?
Pour le même prix, vous me mettrez aussi LE bon mot du film :
Quatre combattants tibétains en sari rouge fraise accourent à la rescousse du méchant Mandchou, qui les présente comme ses frères d'armes. Hung Xiguan se gausse alors bruyamment : "Ah!? Voilà ton école au grand complet..."
Bon c'est pas à mourir de rire, mais quand même, entre deux éventrations, ça détend.
Face à Face...Côte à Côte
Parlons peu mais parlons bien,
Deux Héros est un très bon film d'arts martiaux. Une référence qui fait date dans le genre en se basant sur la mythologie Shaolin mais également en...
Dualité/Fraternité
Comme son titre l'indique, deux héros, Hung Hsi-Kuan et Fang Shih-Yu (alias Fong Say-Yuk si j'ai bien compris), doivent se livrer une confrontation tendue et inattendue (ils sont en effet tous deux disciples de Shaolin) avant de s'allier et d'affronter leur ennemi commun (ces satanés mandchous).
Un récit sérieux sans pour autant tomber dans la lourdeur ou l'héroïsme de bazar. Le ton est juste et fougueux à l'instar de la réalisation de Chang Cheh qui maîtrise le rythme et l'ambiance de son film.
Fu Sheng (ahlala...c'est toujours les meilleurs qui partent les premiers...) et Chen Kuan-Tai rivalisent de dextérité martiale et de présence. Glamour/Viril, Yin/Yang, techniques Grue/Tigre, Fu Sheng et Chen Kuan-Tai sont opposés mais complémentaires (un renouveau du duo David Chiang/Ti Lung ?) le gracieux et le puissant et ce n'est pas la scène de combat final contre le général qui prouvera le contraire, un exemple même d'éfficacité et de puissance.
Bien entendu, Chang Cheh en profite pour développer ses thèmes (obsessions ?): amitié, vengeance, glamour et mort.
On a le droit à de grandes démonstrations de kung-fu
Hung, sans doute les meilleurs de l'époque (nous sommes en 1973) avec celles de Bruce Lee.
Un très bon film qui traverse le temps sans rougir (si ce n'est faire rougir l'écran de sang lors du combat final = )
Chen Kuan Tai forever!
Chen Kuan Tai avait, à bien des égards les caractèristiques du héro Chang Chehesque, et est d'après moi, un des acteurs à avoir avec le plus de prestance secondé les délires sanglants du maitre. Si Wang Yu était très crédible avec une épée à la main, David Chiang à main nue, c'était autre chose. Tout en étant un acteur peut-être plus limité, Chen Kuan Tai avait toute l'explosivité, la puissance, la prestance qu'il fallait pour des films tels que Heroes two ou All men are brothers. Dès lors que les films de Chang Cheh se détournait du Wu Xia traditionnel, il devenait l'acteur le plus capable d'investir ses rôles de maitres de kung-fu d'intensité. On sait ce que Wang Yu a commis par la suite dans le kung-fu pian et David Chiang et Ti Lung était des acteurs plus à l'aise dans les chorégraphies au sabre...
De plus, il est bien connu que les films de Chang Cheh fonctionnent le plus souvent autour d'un duo, ou au moins, autour d'une histoire d'amitié. Jusqu'à ces films de Kung-fu avec les venoms, ils y avaient d'une façon générale deux caractères assez différents dans un binome. C'était souvent le plus charismatique, la figure plus du grand frère et celle du petit frère, de celui qui marche sur les traces de son ainé (respectivement Ti Lung et David Chiang dans par exemple Vengeance et la Rage du Tigre, mais aussi David Chiang et Chen Kuan Tai dans Boxer from Shantung), quoi que cette relation n'ait jamais été, comme ce sera le cas chez Liu Chia Liang, calquée sur celle du maitre et de l'élève. Ici, c'est Fu Sheng, alias Fong Shi Yu, qui joue le rôle de celui qui marche dans l'ombre de son glorieux ainé Hong Si Kuan.
Mais ce qui est paradoxal avec les films de Chang Cheh, c'est que généralement, le rôle principal est réservé à l'aspirant, à celui qui cherche à mériter l'amitié de celui qu'il reconnait comme son ainé. Ti Lung disparait après vingt minutes de Vengeance, et ne demeure plus que comme l'ombre d'une amitié rêvée, ou Chen Kuan Tai qui veut s'égaler au personnage de David Chiang qu'il admire dans Boxer from Shantung (on pourrait encore citer la relation difficiles des deux frères dans Les disciples de Shaolin,...). Autant le cinéma de Chang Cheh est violent et mysogine, autant ses héros sont ceux qui sont le plus tourmentés par un désir homophile sublimé. C'est le plus souvent par le martyr et la mort que l'ami peut devenir cet objet fantasmé. C'est le désir forcéne qu'à Fong Shi Yu de se racheter aux yeux de Hong Si Kuan et la brutalité de sa captivité qui fait toute la tension dramatique de Deux héros, et c'est elle qui fait de Fu Sheng la tête d'affiche du film, alors qu'il serait plutôt pressenti comme cédant au véritable héro inoxidable de Shaolin, Chen Kuan Tai.
Parfaitement dans la lignée de grands thèmes de l'oeuvre de Chang Cheh, Deux héros est encore objectivement dans la même veine que ses chef d'oeuvres plus anciens.
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Un film se laisse regarder avec plaisir . Le scénario suit une trame plutôt classique, mais les deux acteurs principaux sont bons et charismatiques . La mise en scène est des plus simple mais sans temps mort . Les combats sont efficaces et permettent de nous tenir en haleine pendant les 1h30 que dure le film .
Toujours ridiculisés ces mandchous...
Beaucoup trop simplet dans le scénario, aucun charisme chez les bad guys, du coup il n'y a plus que les 2 héros à observer, et c'est vrai qu'ils sont fort sympathiques
Chen Xi kuan
Si "heroes two" a prouvé quelque chose, c'est que personne ne peut succéder à Chen Kuan Tai dans le rôle de Hong Xi Kuan. Plus charismatique que jamais, il impose et fait vivre le personnage, non seulement par sa carrure, mais aussi par son attitude, son regard d'acier, à la fois effrayant et humain. Martialement, il nous rappelle une fois de plus son passé de compétiteur professionnel, même s'il se montre moins gracieux que d'autre, sa puissance est évidente.
Fu Sheng est le pendant idéal, mêlant efficacement audace et naïveté, tout en se montrant très crédible dans les joutes martiales. Filmé dans des décors un peu limites, et surtout pas toujours bien exploités (l'ombre de Fu Sheng sur le mur peint qui représente le ciel), "heroes two" est un film qui ne révolutionne en rien le cinéma de l'ogre, si ce n'est qu'il impose les bases de cette nouvelle étape, le chang cheh shaolin.
Moins prenant dramatiquement, moins audacieux techniquement, l'ensemble marque quand même une évolution appréciable d'un point de vue chorégraphique, les combats devenant bien plus techniques.
Pas inoubliable, mais très sympathique, et emmené par un duo principal excellent.
chang cheh se plante un peu...
heroes two est le 1er film que réalise chang cheh sur "shaolin"(je crois) et c'est le moins réussi. il y auras d'autres films sur shaolin qui seront réalisé plus tard avec comme sommet "les disciples de shaolin". ici dans heroes two (avec 2 chorégraphes de 1er ordre pourtant liu chia liang et tang chia) les combats sont assez moyen et manque de créativité . ce film est pas un must loin de la. mais bon .....ca vas quoi .