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Deux Héros

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.38/5

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18 critiques: 3.18/5



drélium 3.5 un duo qui fonctionne et un kung fu bien emmené.
François 3.5 La puissance de Chen Kuan-Tai alliée à la maîtrise de Liu Chia-Liang
Ordell Robbie 3 Larmes d'un Héros
Anel 3.5
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


La puissance de Chen Kuan-Tai alliée à la maîtrise de Liu Chia-Liang

Inutile d'en écrire des paragraphes sur Heroes Two. Il s'agit d'un bon Chang Cheh très typique. Beaucoup de combats évidemment, même un peu trop, sur fond historique, avec les méchants Manchus contre les bons Shaolins. Le niveau des combats est techniquement très bon, même si le manque de puissance est évident. On brasse encore beaucoup d'air ici, les gens meurent de manière assez rigolote, il y a plein d'incohérence (Fu Sheng creuse de vrais catacombres en 8 jours avec une pelle...), bref, la naïveté des SBs est bien là. Fu Sheng ne se débrouille pas trop mal pour un petit jeune (il s'agissait tout de même de son premier film), mais manque clairement de puissance face à Chen Kuan-Tai. Ce dernier est un des seuls acteurs de la SB qui réussissait à donner un vrai sentiment de puissance et de rage à l'écran. Seul Lo Lieh avait le même charisme un peu animal.

Au niveau des chorégraphies, c'est peu varié (peu d'utilisation des jambes ou d'armes) mais de bon niveau technique, donc on ne s'ennuie pas trop. Par contre l'histoire est très linéaire et ne viendra pas concurrencer un bon petit King Hu ou Cho Yuan. La barbarie habituelle de Chang Cheh est ici peu présente, avec quelques passages un peu brutaux, mais moins que d'habitude. De plus, les passages de morts violentes présentent un filtre rouge. On peut tout de même s'amuser de la violence employée par Chen Kuan-Tai, qui ne se gêne pas pour casser des membres dans tous les sens. C'est le petit plus du film, autrement très peu fantaisiste.

Au final, c'est 1h30 remplie de combats ma foi fort sympathiques même si pas géniaux. La présence de Chen Kuan-Tai et la naïveté fleur bleue de Fu Sheng font le reste. A voir donc, même si pas vraiment mémorable.



08 décembre 2003
par François




Larmes d'un Héros

Avec Heroes Two, Chang Cheh inaugure son fameux cycle Shaolin qui lui permit de faire provisoirement face au phénomène Bruce Lee et de confirmer son flair pour dénicher les futures stars du Box Office hongkongais avec la révélation d'Alexander Fu Sheng.

Le film contient encore toute la thématique chère à Chang Cheh: le chef des Mandchous y a le plus grand respect pour son adversaire Hung Si Quan (Chen Kuan Tai) et le considère comme un héros, Fang Shi Yu (Fu Sheng) y est tourmenté durant tout le film par sa trahison de Hung Si Quan et cherche par tous les moyens à se racheter à ses yeux, Hung Si Quan semble utiliser la moindre situation pour expimer sa rage en faisant démonstration de ses talents martiaux à tous ceux qu'il croise et la dramatisation est bien présente au travers d'un Fang Shi Yu qui porte son erreur comme un fardeau et de la propriétaire de restaurant qui semble porter sur son visage son veuvage et les humiliations que lui font subir les hommes qui la croisent durant le film. D'un strict point de vue du découpage scénaristique, le film est parfait durant ses deux premiers tiers: les scénes de combat et les moments plus intimistes alternent à parts égales ce qui permet au spectateur de ne jamais s'ennuyer.

Quant aux scènes de combat, elles bénéficient de l'entente encore présente entre Chang Cheh et Liu Chia Liang qui permet l'intégration réussie de l'univers du premier à l'intérieur du cycle Shaolin: les combattants n'hésitent pas à frapper sur la blessure à la jambe de Hung Si Quan, son seul vrai handicap, on y revient d'un combat tout en crachant du sang; d'un autre côté, le film reflète la volonté de Liu Chia Liang de valoriser la prouesse martiale et la mise en scène se met au diapason de ce désir en utilisant l'arrêt sur image ou parfois le gros plan pour souligner le coup porté et en laissant les combats se dérouler sans interruption. On trouve également un élément annonciateur de la kung fu comedy avec l'utilisation dès le générique puis lors des combats de l'éventail par Fang Shi Yu. Pour le reste, le film est superbement photographié et les zooms, même s'ils sont parfois trop hésitants (la scène de l'incendie) y portent encore épisodiquement la surenchère de violence et de sentiments du cinéme de Chang Cheh. Question interprétation, le film doit sa force au charisme d'un Chen Kuan Tai et à un Alexander Fu Sheng moins charismatique que ce dernier mais à qui le rôle de Fang Shi Yu va comme un gant du fait de son allure de jeune premier. Au rayon des faiblesses, on a le dernier tiers du film: le rythme et l'intensité baissent durant la partie de la délivrance et surtout le duel final est assez décevant. Outre que l'on y trouve pas le thème du survivant qui n'en finit pas de mourir, il gache ce qui aurait pu etre une apothéose sur le papier: l'usage de filtres monochromes est fait de façon trop insistante et les écrans rouge insérés donnent au combat un coté bis malvenu et les zooms sont utilisés n'importe comment. Sans parler du final qui semble d'une mièvrerie irrecevable après le carnage précédent.

Avec Heroes Two, Chang Cheh prolongeait un peu l'état de grâce de son inspiration, état de grâce qui durera encore jusqu à la mésentente avec Liu Chia Liang lors du tournage de Marco Polo. Après Boxer from Shantung, il offrait ainsi sur un mode plus mineur une nouvelle réussite au cinéma d'arts martiaux et signait son abandon du wu xia pian.



08 décembre 2003
par Ordell Robbie


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