Pas d'un grand intérêt, mais plutôt bien fait
Parce que Kawase Naomi est une femme qui trouve l'inspiration en la personne de sa grand-mère, le résultat à l'écran se veut très souvent sincère dans la mesure où l'actrice à part entière -malgré elle- est cette même personne. La jeune cinéaste amatrice Kawase Naomi laisse donc avec Sun on the Horizon des traces pleines de nostalgie, respirant la vie parce que Uno fait une nouvelle fois preuve de tonus et de naïveté touchante lui conférant un capital sympathie certain. Mais les symboliques ici, en référence à la nature et à la vie, semblent trouver moins de justification que dans son précédent Katasumori. Si certaines personnes s'essayent à filmer des théières dans leur jardin (clin d'oeil à Aurélien), Naomi filme des tomates. Naomi filme aussi des bulbes de Dahlia fraîchement déterrés par sa grand-mère, elle la filme lorsqu'elle récite des prières bouddhistes, elle filme son joli chien tout blanc, les voisins et leurs adorables gosses avec ses classiques monologues en off. Doit-on se lever tôt pour trouver une quelconque définition ou n'est-ce juste qu'une trace du souvenir de l'amour qu'elle entretenait à ce moment avec Uno? On n'est pas non plus en face d'un film de fin d'étude, c'est correctement filmé certes, mais si Kawase ne tue pas la gueule question cadrage, elle réussit toujours à capter ce "je ne sais quoi" qui fait le brio de ses documentaires, qui rend la scène la plus banale du monde comme un instant cachant une forme de magie très souvent sous-jacente voir extérieure aux propos : Naomi peut très bien parler de sa grand mère ou du temps qu'il fait dehors tout en filmant des haricots ou des fleurs. C'est la marque de fabrique. Une marque de fabrique que l'on retrouvera dans ses longs métrages, aussi bien dans leur aspect formel que sonore (le porte-bonheur suspendu ouvrant le documentaire, le son des clochettes...) très souvent typiques de cette précieuse cinéaste et si elle troquera sa caméra Super-8 contre un matériel plus professionnel, l'aspect et la saveur restent intactes. Sun on the Horizon n'est donc pas d'un grand intérêt mais ravira les curieux et les fanboys* de la réalisatrice.
* N'y voyez pas là de remarque personnelle...