A la recherche de la perfection
Court documentaire de 23 minutes, jolie évocation de la vie de l'illustre peintre Hokusai Katsushika qui vécut jusqu'à 90 ans en laissant derrière lui plus de 30 000 dessins. Teshigahara choisit un angle d'approche intéressant en proposant un montage habile de gros plans sur ses oeuvres doublée d'une voix off plus classique, esquissant dans le même temps le portrait d'une époque révolue qui allait bientôt marquer la fin des samourais. Tout au long de sa vie, Hokusai se mit au défi d'atteindre la perfection dans son Art, déclarant même juste avant de mourir qu'il aurait eu encore besoin de 5 ans pour y parvenir ! Pour lui, on pouvait progresser chaque jour de sa vie, la vieillesse n'étant certainement pas une justification à la régression de l'âme et du talent. Un propos rafraichissant et sans doute très cohérent avec l'approche artistique du jeune Teshigahara.
Un documentaire en noir et blanc
Hokusai est un sympathique portrait du peintre, laissant "parler" ses œuvres sans voix off. Cette dernière est néanmoins concise et assez précise pour ne pas ennuyer. L'ensemble demeure néanmoins trop court et ressemble plus à un documentaire classique qu'à autre chose. Plaisant. Hokusai fait partie des bonus du dvd du film "Le Visage d'un autre" aux éditions Carlotta.
Images animées
Teshigahara a dit, que seules importaient finalement les images pour raconter une histoire et que même les dialogues n'avaient que peu d'importance. Un avis personnel, qui s'adapte au mieux à son tout premier court-métrage, "Hokusai".
Un projet que récupère le réalisateur tout à fait par hasard après avoir monté la société de production "Seinen Productions" avec un copain. Un premier documentaire avait déjà été planifié par un autre réalisateur, mais qui ne disposait pas des fonds nécessaires pour le mener à terme. Teshigahara le récupère, le réécrit totalement et le tourne dans la foulée.
Impossible de rapprocher cette œuvre des futures réalisations du cinéaste, sauf – bien évidemment – dans son amour pour la peinture classique nipponne et la représentation des forces de la Nature (dont l'ondulation des vagues) mises en avant.
Dix ans avant "Carnet de ninja" d'Oshima Nagisa, "Teshigahara s'amuse déjà à donner vie à une série d'estampes du maître en question, en superposant plusieurs plans et œuvres ou en dépeignant des toiles partie par partie en travaillant la bande son.
L'ensemble est agréable, même si le portrait de l'artiste reste succinct et que la succession des images ne rend pas vraiment compte de l'évolution de son talent et de ses différentes "périodes"; mais Teshigahara réussit dans sa tentative d'insuffler de la vie aux images inanimées et de faire le lien entre l'expression des deux arts, celle de la peinture et celle du cinéma.