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The Hulk

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 2.97/5

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33 critiques: 2.55/5

visiteurnote
White Snake 3.75
Bama Dillert 3.25
Bastian Meiresonne 2.25
Black_pantha 2.75
cedsifu 3
Chang La Rage 0.5
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bon film

il faut bien admettre le travail de fou effectué au niveau de la réalisation, et également sur les effets spéciaux (mais jusqu'où iront-ils), l'actrice principale est d'une beauté epoustouflante, et la touche de sensibilité derrière le film d'action est très bien venue. d'ailleur les scènes d'actions sont excellentes.

04 juillet 2003
par cedsifu


Détestable et pompeux

Ang Lee, boosté par le succès de "tigre et dragon", décide qu'il est un réalisateur capable de tout. Il prend donc un personnage célèbre, et écrit un scénario à sa sauce, un livre de piaget sur un genou, "la machine infernale" de Cocteau sur l'autre. En résulte un film ennuyeux, où les personnages sont tellement écrits qu'ils en deviennent mous, barbants et finalement trop complexes pour être crédibles ou intéressants.

Les acteurs sont terribles, dans le mauvais sens du terme, heureusement que Jennifer Connelly relève le niveau. Même l'honorable Nick Nolte se fourvoie complètement, dans un rôle d'une stupidité aberrante, menant à un faux climax final ridicule et loin d'être palpitant.

Le personnage de Hulk n'a pas grand chose de complexe, même dans sa période 100% Hulk durant laquelle il était extrêmement inteligent, il restait peu complexe. Les lecteurs de Hulk attendaient de la destruction, des combats titanesques, et de la rage. Ici, ils n'ont rien de tout ça, puisque rien ne se passe.

Ang Lee s'est trompé de film et a cru révolutionner le monde du comics alors qu'on attendait juste un film bourrin, comme l'est le personnage de Hulk. Les scènes d'action, peu nombreuses, sont soporifiques et sans imagination. Seul le combat (très bis) contre les chiens mutés relève l'intérêt, faisant sombrer le film du navet au nanar, mais ça n'est pas suffisant pour éviter l'ennui.

Porté par une réalisation inadaptée et des acteurs insipides, "the hulk" n'a rien de l'actioner que méritait ce personnage mythique et reste une expérience ennuyeuse. Leterrier a apparemment corrigé le coche, et c'est tant mieux!

13 juin 2008
par Chang La Rage


Un nanar sympathique mais oubliable.

Première interrogation avant même de voir le film: que fait Ang Lee dans cette galère? Après Brian De Palma et John Woo, deux grands réalisateurs dans des adaptations décevantes de "Mission Impossible", Hollywood nous impose un choix encore plus surprenant: un réalisateur spécialisé dans les films intimistes pour une adaptation à gros budget d'un comic book. Dès le générique du début, juste après le nom MARVEL qui apparaît pour faire un peu de pub, on ne peut s'empêcher de penser au générique de "Spiderman": plans sur la BD, effets visuels bluffants sur une musique de Danny Elfman... le film surfe sur la vague de son prédécesseur et ne s'en cache pas. On attend qu'il se démarque du lot, et c'est ce que semblent annoncer les premières scènes du film, qui prennent une tournure plus psychologique avec l'enfance du héros. Et au moment du passage à l'âge adulte (autre démarcation, nous ne sommes plus dans les tourments de l'adolescences qui faisaient tout le charme de "Spiderman"), gros choc: l'acteur est d'une banalité à faire peur. Comment l'imaginer en super héros une seule seconde? Mais le parti pris est de faire de "Hulk" une histoire sombre, un drame humain, le personnage ayant des tendances légèrement... destructrices, donc après tout pourquoi pas? Laissons donc une chance à Eric Banna. Et puis il y a Jennifer Connelly, dont les qualités d'actrice ne sont plus à prouver, pour lui donner la réplique. On se demandait aussi si Ang Lee allait préserver les thèmes qui lui sont chers, sa tendance aux histoires psychologiques ainsi que ses éternels conflits entre générations, dans une grosse production. Et la réponse est oui! Malheureusement.. Oui! car Ang Lee se révèle comme on pouvait le craindre totalement inadapté à l'esprit du film. Cela aurait pu être original, mais il tente désespéremment de nous intéresser aux amours du héros avec sa collègue, amour dont on ne comprend pas très bien l'historique d'ailleurs (comment se sont-ils rencontrés? se sont-ils séparés et remis ensemble? mystère...), aux relations conflictuelles entre les deux amoureux et leurs paternel respectif... Et on s'ennuie, ferme! Des scènes de dialogues interminables, aucune passion, le vide. C'est alors qu'Eric se transforme, que Hulk arrive enfin. Et là, grosses scène de destruction, qui contraste pour le moins avec la platitude des scènes précédentes, ce qui n'est pas pour nous déplaire et c'est là qu'on se dit qu'on va peut-être trouver un intérêt au film, bien que le design de Hulk laisse à désirer (trop gros). Et le film part dans une histoire style "king kong": vous aviez compris qu'il ne toucherait pas un seul des cheveux de la belle - et pourtant elle le trahit à plusieurs reprises, donc on pourrait imaginer que si le héros à l'état humain comprend, Hulk, qui représente sa rage contenue et irraisonnée, ne pige pas trop. Et puis le film nous embarque dans une histoire de recherches scientifiques militariste, pour embrayer sur une évasion avec gros déploiement militaire à l'appui, comme les américains affectionnent tant. Et les vannes sont ouvertes, et on ne sait plus où ça va s'arrêter, ça bombarde même dans les rues de San Francisco où les avions de chasse déversent à qui mieux mieux des bombes dans l'eau sans que la police ne pense à faire des barrages de façon à ce que les civils ne soient pas touchés (les voitures qui continuent tranquillement à circuler sur le pont pendant la bagarre, et ce pendant toute la scène!). Bref, des explosions, des destructions, et au beau milieu de tout ça, on tente vainement de nous convaincre avec des histoires humaines bien ternes. Là où "Spiderman" nous faisait monter l'adrénaline avec ses voltiges, "Hulk" nous soûle avec ses destructions, là où "Spiderman" arrivait sans aucun problème à nous émouvoir sur les personnages, "Hulk" nous fait bailler, là où - considération purement féminine - Tobey nous charmait, Eric nous irrite... Mentionnons cependant quelques bons moments, comme la scène de dispute des parents vue du point de vue du petit au début du film, son regard nous faisant ressentir toute la détresse d'un enfant dans ce genre de situation, où pour les scènes de grand spectacle, les bonds de Hulk dans le désert, paysage qui semble presque surnaturel, avec quelques plans mouvementés qui valent le détour. D'autre part, s'il y a une chose qui marche chez Hulk en lui-même, c'est qu'il est plus expressif que l'acteur qui l'interprète dans son étant "normal". Et puis il y a Nick Nolte, qui nous apporte un peu de distraction. Le problème c'est que le film se veut humain, et le personnage principal ne l'est pas assez. A aucun moment il ne semble intéressé de connaître son vrai père, en fin de compte, il le rejette sans être en conflit avec lui-même. Quant à la reflexion sur la rage incontrôlable, encore une fois, Hulk dans son état monstrueux n'a à aucun moment d'impulsion de vengeance vis à vis de la jeune femme, alors qu'il représente la rage contenue du héros, et que ce qu'il y a d'intéressant dans ce thème est justement que nos pulsions inconscientes peuvent justement se diriger vers ceux qu'on aime. Et il est finalement très clean, ce Hulk, bon d'accord il n'hésite pas à tuer des militaires, mais il pense quand même à empêcher un avion de percuter le pont avec les civils.. Ce Hulk semle donc avoir des pulsions très ciblées militaires : peut-être que c'est un peu comme les chiens, il aime pas les uniformes (attention au facteur!). Mais on le comprend quand on voit le culte des scènes militaristes des américains, avec des armes de plus en plus destructrices, moi aussi par moments ça me donne envie d'aller tout détruire! Enfin, le film se réclame d'être très "comic book" de par son parti pris de réalisation incluant des cases façon BD, ce qui est parfois soûlant et parfois sympathique, mais n'est-ce pas justement pour pallier au gros manque d'esprit "comic book" du film? Il manque tellement de passion et de personnnages hauts en couleur, ses intrigues sont finalement si banales, qu'il apparaît comme un bon nanar de monstre destructeur, tout à fait sympathique à regarder mais oubliable.

21 juillet 2003
par elodie76


Je suis vert......de rage !!!!! GGGGGRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRAAAAAAAAAAAAAAAAA

Bon, je l'avoue, je ne suis pas fan du comic-book, mais cette adaptation avait de quoi séduire : 150 millions de dollars/d'euros de budget, des effets spéciaux "novateurs" et Ang Lee qui n'est pas le réalisateur qui va "concrétiser-son-rêve-de-gosse-parce que-il-est-fan-depuis-qu'il-est-haut-comme-3-pommes" mais qui tente l'approche tragico-freudienne du héros....avec des scènes de destructions massives. Mais...... Le voilà, le problème Ang Lee copie le générique sur Spider-Man (avec un score de Danny Elfman -qui se bouffe toutes les adaptations de comics depuis les 2 Batman de Tim Burton....qui n'ont rien à voir avec le comic !!!) en plus moche, se perd dans des dialogues convenus et ennuyeux, Eric Bana est transparent, les enjeux liés au major Talbot sont ridicules ("je vais te tuer et vendre tes molécules pour faire des supers-soldats, niark, niark, que je suis diabolique"....euh oui certes c'est un pourri mais il y a un triangle amoureux entre lui, Banner et Betty Ross), Nick Nolte nous joue tout les clichés du savant fou ("je vis dans un cloaque, je suis un génie incompris,.....") et puis les scènes du monstre vienne nous réveiller...enfin !! Mais là aussi, quelque chose cloche.... Primo, elles sont ambigües au niveau des enjeux (pourquoi ne pas les avoir "politisé", au risque de paraitre "subversif", cf. Matrix Reloaded) : Hulk anti-militariste ? Oui, mais..les militaires ont aussi leurs raisons (retour à l'ordre). Deuzio, elles ne sont pas très spectaculaires en dehors de LA scène du lancer de tank (dans un désert pur éviter les dommages collatéraux ?). Parce que la bande-annonce nous promettait un Hulk dans San Francisco cerné par l'armée ....d'où l'on supposait qu'il les envoyait valser en détruisant la moitié de SF....mais non ! Je ne parlerais pas du combat final, pompé sur Legend Of Zu en plus illisible précédé par un dialogue de entre le père et le fils d'une platitude rare qui rammasse à peu près tout les clichés de la psychanalyse. Certes, tout n'est pas non plus à jeter, Ang Lee utilise les split-screens pour simuler le découpage "comic-book" (à l'inverse de Sam Raimi qui le simulait dans le cadrage et le montage) et puis il y a cette scène après le combats contre les Hulks-Dogs (dans le noir complet, sympa pour la lisibilité !!) où le bovin verdâtre prend Betty Ross dans sa main et la pose sur le toit de la voiture, hommage au King-Kong de Willis O'Brien. Alors pour certaines audace de la mise en scène et cette séquence très belle, je mets 2/5 au film....qui aurait pus facilement avoir 4, 4.5 avec de VRAIS enjeux et de VRAIES séquences de destructions. Dommage ....

20 août 2003
par François H


plus fort que tout

Le plan final de Ice Storm d’Ang Lee bouleversait son spectateur, par le simple regard d’un père à son fils, témoignant du bonheur de l’homme de voir son enfant lui revenir en vie. Cette interrogation sur la force de l’amour filial se déverse sur l’intégralité de Hulk. Mais le constat y est plus douloureux : Bruce Banner, lui, ne vit que dans le vain espoir de trouver un jour cette étincelle dans les yeux de son géniteur. Métaphore à tiroirs, véritable commode d’apothicaire même, Hulk peut se lire en extrapolation filmique d’idées sentimentales telles qu’« aime-moi, aime mes défauts » ou « je soulèverai des montagnes pour toi, ma belle », mais dessine surtout l’appropriation de l’image d’un super-héros notoire pour mieux conter en filigrane la révolte d’un enfant mal aimé s’extirpant du corps d’un adulte esseulé. Chaque image du film est alors imprégnée par l’émotion dévastatrice émanant de cette souffrance, même lorsque celle-ci s’inscrit dans des récits parallèles : la réaction de Hulk face à sa condition maladive qui se reflète dans la nature environnante, son délicat apaisement au contact de la femme qu’il aime, etc. Dans tout cela, Ang Lee trouve même le temps de réfléchir sur le support littéraire d’origine et son surpassement par le médium alors usité : si le film commence par une profusion de vignettes façon comics, le pouvoir du cinéma éclate ensuite, effaçant ces tics susnommés pour ne plus laisser de place qu’au suprême monstre de synthèse. Implicitement, Lee nous le dit : « mon Hulk, sublime film intimiste, sublime film grandiloquent, est plus fort que tout ».

18 mars 2006
par hendy


Déception !!!

J'attendais beaucoups de l'union entre l'un de mes heros de comics préférés et le réalisateur de "Tigres..." A l'arrivée, une déception gonflée aux rayons gammas ! "The Hulk" est un film bavard et prétentieux qui met 1 heure à demarrer. L'histoire de base est alourdie inutilement par un pseudo suspens qui n'en est pas un et des personnages dont les motivations sont pour le moins floues (d'ailleurs, on s'en contrefout très rapidement). Quant à la mise en scène, ça oscille entre l'insupportable (les splits screens et autres volets "push" à gogo) et le ridicule (la scène "au théatre ce soir" entre le père et le fils à la fin du film). Bref, on s'ennuie ferme malgré deux scènes d'actions jouissives mais trop courtes (les chiens et les tanks) qui sauvent le film du désastre complet.

25 juillet 2003
par Janfi


excellent

un travail de titans pour toute l'équipe qui a fait ce film, et cela a tous les niveaux. ang lee parviens a nous faire croire a l'immense "homme vert". si on peut reprocher quelques choses c'est eventuellement la longueur du film (car il nous faut 40 minutes avant de voir "hulk") mais bon malgré ca, ce film est une réussite .

03 janvier 2004
par jeff


Je préfère la version de Leterrier, et ce n'est pas peu dire parce que cette dernière n'est pas transcendante non plus. Un bon ratage au vue du potentiel de l'équipe du film. 

12 août 2010
par Jérémy


Au-delà du cinéma

Un grand film incompris et mésestimé. Une oeuvre intelligente et inventive. Un montage fusionnel qui fait écho au schéma et parcours psychanalytique des personnages. Un film qui anéantit les critères classique de toute la mise en scène au cinéma depuis son invention. Un film sur le pouvoir, la création, autant comme sujet qu'objet (dans les plans, entre, partout), et sur la mort de Dieu. Ultime film pop traversé par une tragédie grecque post modernisé, Hulk est l'exemple parfait du meilleur d'un blockbuster possible. Confié entre les mains d'un homme qui s'est donné jusqu'au bout dans son projet et dans son personnage, Hulk est un objet fascinant et rare, puissant et beau, touchant et grave. Quant à ceux qui radote sut tel effet, imparfait ou bientôt désuet (voir ringard, ce mot à bannir du dictionnaire), ou sur telle scène au contenu peut-être improbable (Hulk c'est très réaliste comme personnage à la base de toute façon...), ou encore sur ce corps et ce visage de synthèse auquel Ang Lee nous demande de croire (et on veut bien convenir d'une difficulté à l'intégré face aux autres), il faut comprendre que nous sommes face à une oeuvre du dépassement. Ang Lee à parfaitement saisi qu'il ne s'agissait plus de filmer à taille humain un corps qui n'est plus humain (un surhomme autant qu'une image née de l'homme puis reconstitué par des machines). Ainsi ces sublimes scènes dans le désert, ou l'ultime face à face avec son père (un Nick Nolte galvanisé, transcendé), où le cinéma est à la fois dépassé et pourtant présent, où entre images de synthèses et réalité photographique Ang Lee compose ses plans en y explorant toute les possibilités, les couches, les mesures, les perspectives ; où il interroge la distance, le regard et notre foi dans les images, avec un génie rarement égalé. Hulk est un film à la fois vertical, horizontal, fractal, mental et génial !

22 novembre 2003
par Jérôme.D


Médiocrité et fulgurance

Autant vous dire que l'état de moiteur de mon épiderme, 5 minutes avant la projection de Hulk, par un caniculaire après midi de Juillet n'était pas du à la température, par ailleurs fort douce du Gaumont Italie (bénie soit la climatisation), ni à la présence d'une charmante demoiselle à mes cotés (quoique). Si on pouvait ètre, je pense, saisi de l'espoir de voir un grand film, c'est par les paroles de son réalisateur, apparaissant avoir compris toute la quintessence de son personnage et de ce qu'il représente; anarchie, psychose freudienne, tragédie grecque, angoisse collective... Seulement ces paroles encourageantes ne trouvent leur application que dans un montage fragmentaire, superficiel et anti-cinématographique. C'est ainsi que chaque facette du personnage sera abordé séquentiellement et nom en symbiose. Le film aura droit à "la scène freudienne", "la scène du parricide", etc. En résultent quelques fulgurances décochées lors d'énormes scènes de destruction qui se dissolvent cependant dans les baillements d'un spectateur décu. Une seule scène pourtant fait voir ce à quoi on pouvait légitimement s'attendre. C'est lorsque Hulk, le monstre s'effondre à la vue de la douce Betty. Où le couple, pris dans les feux du corps militaire semble pourtant seul au monde, où les puissances de l'amour font apparaitre dans un plan à la beauté sèche et diaphane les frissons d'un moment d'extase cinématographique.

11 octobre 2003
par Khanheda


Un gros david douillet tout vert en images de synthèse qui se ballade en calbute dans le désert, c'est sûr que ça a été incompris ça.

Vu sa filmographie, ma foi plutôt cérébrale, il y avait de quoi être étonné par le choix de Ang Lee à la réalisation d'un film comme "Hulk" mais aussi beaucoup de raisons d'espérer. Alors que le monde du cinéma américain courbe sagement l'échine on s'est soudain mis à rêver d'un film de supers héros loins de ces foutus clichés usés jusqu'à la corde, un film qui se détournerait des sentiers battus, mêlant l'esthétisme d'un "Tigre et Dragon" et enfin un traitement plus organique des personnages. Bref, faire de "Hulk" plus qu'un simple blockbuster, l'élever au rang d'oeuvre d'art, chose que l'on n'avait plus vu depuis le formidable "Batman" (1989) de Tim Burton, à l'atmosphère sombre et poétique, qui fut aussi bien un succès critique que populaire. Espoir!! Hélas! Le manque de rythme, l'histoire sans consistance, un montage problématique et c'est toute la première partie du film qui est sponsorisé par "tisane du soir" ( l'enfance de Bruce Banner, sa relation amoureuse avec Betty Ross mise en scène comme un épisode de "Beverly Hills", les pressions au travail exercées par le méchant bêllatre caricatural...). On s'ennuie ferme. Mais le climax du film, le moment où tout le monde dans la salle doit pousser des cris d'émerveillement, l'air tout ébahi, c'est bien entendu l'incroyable bataille de fin dans le désert, où Hulk se déchaine littéralement, car finalement tout ce qui a été retenu du comics d'origine dans le film se résumera à sa colère destructrice, laissant de côté tous les autres aspects du personnage ( Hulk c'est aussi le double négatif de Banner, un personnage tragique qui souffre de sa condition, la série TV l'avait très bien démontrée, d'ailleurs, l'une des séries TV les plus tristes et déprimantes qui soit). On voit Hulk qui écrase des chars, des hélicoptères, Hulk qui d'un seul bond va de la côte Est à la Californie, Hulk qui revisite la décoration du mont Rushmore... Rarement depuis le "Godzilla" de Roland Emmerich, on aura vu film au leitmotiv des plus malsains: des effets spéciaux, des effets spéciaux et encore des effets spéciaux, une surenchère de numérique à s'en pleindre plein la vue, dans cette scène finale des plus déshumanisée, où il n'y a aucun dialogue, un personnage en image de synthèse auquel on tente désespéremment de lui greffer des sentiments humains, et puis surtout, quelle justification à tout ce déploiement de forces? Rien, à part bien sûr, le spectaculaire à tout prix... du cinéma "marketing", aseptisé, formaté pour une sortie programmée grandiloquente en DVD (prière d'avoir chez soi un "home cinema" avec écran extra plat 16/19 et son THX Dolby Digital évolutif 360° 15 canaux et groupe électrogène de renfort, au cas où). Alors, Ang Lee est t'il rentré dans le rang? A t'il cédé à de sombres impératifs commerciaux ou alors, a t-il voulu tout simplement prendre à contre pied toutes les personnes qui voudraient uniquement le cantonner au cinéma d'auteur? Beaucoup de questions se posent, en effet, après le visionnage de cet effarant placebo de Hulk.

22 novembre 2003
par Macareux moine de Bretagne


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