Monstrueux !
Ang Lee, véritable métronome perfectionniste, prouve encore une fois qu'aucun sujet ne lui fait peur et qu'il sait bien au contraire ce qu'il veut jusque dans les moindres recoins. Malgré tous les défauts qu'on peut aisément accordé aux critiques qui descendent le film sans vergogne, la puissance ennivrante de Hulk est là et les relations entre les personnages forgent une force toute particulière qui fait rapidement oublier les grosses ficelles de blockbuster pas toujours discrètes. Dès le générique, la musique et le montage sentent le soin extrême apporté à la réalisation. Le casting si décrié a pourtant tout d'une galerie en béton armé :
Eric Bana discret, voir absent pour certains, apporte une subtile touche de banalité qui scie parfaitement à son personnage tiraillé et se révèle très juste voir grandiose lorsque le poids du pouvoir qui lui est conféré s'abbat sur lui.
Jennifer Connelly toute en sensiblité, que dire de plus si ce n'est son nom, une grande actrice encore une fois parfaite.
Nick Nolte taxé de caricature reste à mes yeux impérial et dégage comme toujours une force et une folie impressionnante, cartoonesque certe mais bourré d'énergie.
Sam Elliot égal à lui même dans un rôle qui lui colle à la peau trouve aussi le ton juste pour interpréter son personnage de père autoritaire mais protecteur.
Un drame psychologique troublant où on retrouve enfin l'ambiance, la profondeur des comics originaux et le sentiment de cohabitation sur le fil entre l'homme et son penchant bestial, sa quête d'atteindre les dieux, sa soif de pouvoir. David Banner, discret et humble, subit autant physiquement que mentalement la folie de son père. Son trauma refoulé le rend particulièrement vulnérable à ce pouvoir gigantesque qui lui tombe littéralement dessus. Il resiste à la bestialité envahissante malgré son plaisir grandissant à libérer le monstre, invulnérable lui. Homme brillant et chétif ou bête primaire au potentiel physique infini, voilà l'enjeu de Hulk et tout ce qui fait le sel de la longue attente avant son arrivée.
Quelques longueurs encore une fois conspuées sont pourtant presque nécessaires pour nous plonger plus encore dans l'ambiance étrange et tout à fait particulière du Comics où l'amour n'a pas besoin d'explication, il est le moteur du reste d'humanisme de la bête.
L'action CGI y est somptueuse et nerveuse et la puissance du monstre éclate (merci à Ang Lee pour avoir fait lui-même la motion capture) dans toute sa splendeur. La scène avec les chiens mutants, par exemple, taxé de ridicule et cartoonesque est simplement délicieuse à mon sens. Ang Lee n'hésite pas à assaisonner son film avec des débordements incontrôlables, et parvient même à ajouter des petites touches d'humour en dessous de la ceinture bienvenues et jamais déplacées malgré le sérieux ambiant. Quant à la poursuite dans le désert : du grand art.
La mise en scène un peu trop propre, calculé et inégale reste constamment fulgurantes d'idées novatrices et reflète aussi le côté scientifique de l'histoire. Les raccords typés comics et autres split screens plutôt brouillons et mal utilisés au premiers abords gardent tout de même assez d'originalité pour ajouter à l'ambiance comics même si ils sont parfois relativement inutiles.
Le final lui aussi injustement décrié m'apparaît comme une apothéose mystique et surréaliste très surprenante qu'il fallait oser et Ang Lee l'a fait. Cette scène onirique cimente d'une manière autre encore les nombreux thèmes déjà abordés.
Malgré ses défauts, de longueurs avant tout, et sous son allure de blockbuster sans âme, Hulk est une oeuvre sincère, sensible, profonde et puissante qui mise sur le réalisme à la manière d'X Men et renouvelle le mythe et le traitement cinématographique des super héros avec brio et originalité. Pour ma part la meilleure adaptation Marvel et pour un moment. Spiderman 1 n'est qu'une glace à la vanille pour ado boutonneux à côté de ce Hulk, véritable Tiramisu avec coulis de rhum pour aficionado averti.
Une nouvelle histoire qui ne manque vraiment pas d'intérêt.
En tant que membre incontesté du public qui a regardé avec ferveur les épisodes de la vieille série télévisée, je ne pouvais même pas envisager de manquer cette nouvelle sortie ciné. Bien qu'annoncé, ce film n'a pourtant pas fait le même tabac médiatique que Reloaded, X-Men 2 ou même Dardevil. J'ai donc d'abord eu quelques appréhensions avant d'aller le voir, mais en définitive, il aurait bien mérité un peu plus de pub. Au moins, je n'ai pas eu de problème pour obtenir deux places le Samedi suivant sa sortie.
Ma première surprise en voyant le film, a été de découvrir la différence de cette adaptation par rapport à celle de la série TV. Ici, c'est Bruce, le fils du Dr David Baner, qui se transforme en Hulk et pas son père. Une modification de taille, mais cela ne nuit pas pour autant à l'unité de l'histoire et à son intérêt général.
Seconde évolution, le personnage de Hulk n'est plus joué par un deuxième acteur, mais issu d'effets spéciaux. Et là aussi, je suis sorti rassuré de la salle de projection. D'abord dubitatif sur la qualité de la réalisation, j'ai rapidement été séduit. Cette nouvelle version offre même des avantages supplémentaires. A savoir que les deux personnages ont la même tête et que Hulk peut vraiment réaliser des choses hors du commun, telles que de bondir sur plusieurs kilomètres ou de soulever des chars d'assaut. On retombe ainsi vraiment plus dans l'univers du comics.
Vraiment un très bonne surprise, si on ne s'offusque pas trop des écarts du scénario par rapport à la série originelle.
Bien tenté, dommage...
Très attaqué à sa sortie par les memes critiques qui le réhabilitèrent lors de sa sortie DVD, Hulk est-il un grand blockbuster mésestimé ou un vrai ratage? Aucun des deux. Pour rester dans les retournements de veste d'une certaine critique (les memes made in Boboland que précédemment), je dirais qu'il est à la saga Spiderman et à Blade 2 ce qu'Avary est à Tarantino. Il est désormais de bon ton d'encenser le premier pour déprécier le second en arguant du fait que le premier est un commentateur acerbe des errements d'une certaine génération eighties là où le second n'est que celui de sa cinéphilie et de l'influence de la pop culture sur la vie des gens. Oubliant que la densité romanesque ne saurait etre le seul critère pour décider que tel cinéaste ou tel oeuvre "pèse" bien plus cinématographiquement que tel autre. Et que là où le premier n'a pas les moyens formels de ses ambitions thématiques le second sait sublimer à coup de maestria narrative et formelle un matériau moins "noble" et est par là meme cinématographiquement plus important. Les deux Spiderman, c'est des enjeux de teenage movie, de l'amour impossible et de la frustration adolescente dans ce qu'elle a de plus commun transcendés par une construction scénaristique réussie, une mise en scène aussi somptueuse de maitrise classique dans les moments intimistes que soufflante de sens de l'espace dans les scènes d'action et un tandem Maguire/Dunst extraordinaire de nuance. Blade 2, c'est du scénario tenant sur un ticket de métro sublimé par une virtuosité formelle de tous les instants, l'oeuvre d'un cinéaste cinéphile cosmopolite néanmoins totalement américaine en ce qu'elle est dépositaire de l'héritage du cinéma d'action US eighties couillu.
Hulk place bien plus haut la barre de l'ambition thématique: le scénario lorgne vers trois grandes pistes, la piste psychanalytique concernant les traumas pesants de Banner, la piste mytholgique avec un Hulk évoquant par certaines poses qu'il prend lors des scènes d'action les Dieux grecs, la piste antimilitariste (la référence limpide au "dommage collatéral", la musique arabisante à l'arrivée des hélicos, le déploiement militaire contre une "arme" potentiellement destructrice... tout ceci n'est pas innocent meme si ça grossit le trait) sans pour autant que les militaires soient caricaturés. Trois directions que le film n'arrive jamais vraiment à faire cohabiter, à fusionner en un seul film. Surtout les "parties" sont d'inégale réussite: la dimension psychanalytique est lourdement soulignée par le scénario, reproduisant ainsi le gros travers démonstratif du Secret de derrière la porte; les scènes d'action sont soit ratées lorsqu'elles prennent le parti pris de l'illisibilité pour créer la perte de repères sans que ce soit justifié par le scénario soit soporifiques de lenteur; malgré son manque de subtilité, la partie antimitariste est elle bien plus plaisante. Paradoxalement, le film est souvent bien plus captivant hors les scènes d'action grace à une mise en scène qui dynamise ces passages-là à coup de split screens et de superpositions d'écrans qui donnent au film une belle coloration comic book; les gros coups de zooms (du gros zoom seventies dans ce qu'il peut avoir de jouissif) et les passages d'un plan à l'autre sont souvent inattendus. Ce dernier point a pu saouler pas mal de cinéphiles mais de mon coté je trouve ce type d'expérimentation qui a atteint sa cible me concernant courageuse de la part d'un cinéaste qui aurait pu continuer formellement dans la voie de son wu xia pian/King Hu Canada Dry (ce qui n'a rien à voir avec une vraie réappropriation du genre par un grand auteur comme l'est Ashes of Time) et au final bien plus intéréssante cinématographiquement. Qui plus est, la dimension visuelle du film n'est pas dénuée d'un regard de cinéaste et se déploie en évitant la recherche gratuite du coup d'éclat, la pose et la roublardise. Tout cela aurait pu donner un très bon film de superhéros sans de grosses scories rayon direction d'acteurs: si Jennifer Connelly est excellente de retenue, Eric Bana s'en tire bien dans les passages retenus mais rate complètement les passages plus expressifs; les seconds roles oscillent entre potable et très mauvais; enfin, Nick Nolte offre une prestation au jeu sursursurligné qui ferait presque réévaluer la caricature de jeu Actor's Studio du Sean Penn de Mystic River. Qui plus est, l'épilogue est assez raté et la seconde moitié de film globalement moins captivante.
D'où au final un film bien plus intéréssant qu'X Men mais bien moins abouti cinématographiquement que les tentatives de Raimi et Del Toro. Et dont la semi-réussite formelle incite à une certaine indulgence pour un résultat pas à la hauteur d'un beau projet sur le papier. Hulk serait-il le Demonlover du film de superhéros?
En Dim je me sens bien…
Côté mise en scène et montage, Ang Lee a fait le pari du « fun » pour cette adaptation sur grand écran d’un célèbre Comic déjà exploité dans une série TV : transitions de plans amusantes et rapides, toujours bien pensées, split-screen fourmillant d’inventivité, il y a vraiment de quoi se régaler au niveau visuel d’autant plus que les effets spéciaux sont de bonne facture. En effet, en rapprochant le visage numérique du monstre vert avec le visage humain de Bruce Banner (Eric Bana), Lee parvient à donner une consistance convaincante à son super héros, et l’éloigne de l’impression « Shrek » que l’on pouvait ressentir en voyant Hulk dans la bande annonce ; d’autre part, les scènes d’action – notamment dans le désert – sont impressionnantes et procurent un plaisir oculaire certain.
D’où vient alors cette sensation de semi-déception à la sortie de la séance ? Malgré que l’on ait globalement passé un bon moment, on n’arrive pas à s’emballer pour ce film à qui il manque finalement le plus important : une bonne dose de sympathie. Si on le compare à une récente adaptation à succès de BD américaine, Spiderman, la différence est flagrante : il s’agit de l’enjeu ! L’enjeu de la découverte de son superpouvoir, puis de son utilisation et de sa place dans la société constituaient des éléments réjouissants dans Spiderman, et on enviait le héros de son opportunité de sauver les gens en se balançant d’immeuble en immeuble. Dans Hulk, Banner découvre son étrange pouvoir (celui de se transformer en homme surpuissant suite à la colère, pas celui d’élargir 10 fois son caleçon sans le déchirer…) bien tard, au bout de 45 minutes, et ne s’en sert que pour détruire tout ce qui l’entoure : cela a beau être fun, ça n’en est pas moins limité, d’autant que l’intrigue peine à trouver un sens, une orientation. En cela, la pirouette humanitaire de l’épilogue s’avère en total décalage avec le reste de l’histoire et jette un froid dont on se serait bien passé.
En hésitant entre sitcom universitaire, romance impossible, complot politico-militaire et action pure, Ang Lee signe un film bancal et pas très cohérent. Le montage BD suggérait une légèreté de ton que le propos confus et assommant de l’ensemble vient contredire. Quant au couple central, il n’émeut jamais vraiment ; entre une qui n’arrête pas de chialer et un autre qui se fâche tout le temps, on a tôt fait de consacrer son esprit à l’aspect uniquement spectaculaire de l’œuvre…
Au-delà du cinéma
Un grand film incompris et mésestimé. Une oeuvre intelligente et inventive. Un montage fusionnel qui fait écho au schéma et parcours psychanalytique des personnages. Un film qui anéantit les critères classique de toute la mise en scène au cinéma depuis son invention. Un film sur le pouvoir, la création, autant comme sujet qu'objet (dans les plans, entre, partout), et sur la mort de Dieu. Ultime film pop traversé par une tragédie grecque post modernisé, Hulk est l'exemple parfait du meilleur d'un blockbuster possible. Confié entre les mains d'un homme qui s'est donné jusqu'au bout dans son projet et dans son personnage, Hulk est un objet fascinant et rare, puissant et beau, touchant et grave. Quant à ceux qui radote sut tel effet, imparfait ou bientôt désuet (voir ringard, ce mot à bannir du dictionnaire), ou sur telle scène au contenu peut-être improbable (Hulk c'est très réaliste comme personnage à la base de toute façon...), ou encore sur ce corps et ce visage de synthèse auquel Ang Lee nous demande de croire (et on veut bien convenir d'une difficulté à l'intégré face aux autres), il faut comprendre que nous sommes face à une oeuvre du dépassement. Ang Lee à parfaitement saisi qu'il ne s'agissait plus de filmer à taille humain un corps qui n'est plus humain (un surhomme autant qu'une image née de l'homme puis reconstitué par des machines). Ainsi ces sublimes scènes dans le désert, ou l'ultime face à face avec son père (un Nick Nolte galvanisé, transcendé), où le cinéma est à la fois dépassé et pourtant présent, où entre images de synthèses et réalité photographique Ang Lee compose ses plans en y explorant toute les possibilités, les couches, les mesures, les perspectives ; où il interroge la distance, le regard et notre foi dans les images, avec un génie rarement égalé. Hulk est un film à la fois vertical, horizontal, fractal, mental et génial !
plus fort que tout
Le plan final de Ice Storm d’Ang Lee bouleversait son spectateur, par le simple regard d’un père à son fils, témoignant du bonheur de l’homme de voir son enfant lui revenir en vie. Cette interrogation sur la force de l’amour filial se déverse sur l’intégralité de Hulk. Mais le constat y est plus douloureux : Bruce Banner, lui, ne vit que dans le vain espoir de trouver un jour cette étincelle dans les yeux de son géniteur. Métaphore à tiroirs, véritable commode d’apothicaire même, Hulk peut se lire en extrapolation filmique d’idées sentimentales telles qu’« aime-moi, aime mes défauts » ou « je soulèverai des montagnes pour toi, ma belle », mais dessine surtout l’appropriation de l’image d’un super-héros notoire pour mieux conter en filigrane la révolte d’un enfant mal aimé s’extirpant du corps d’un adulte esseulé. Chaque image du film est alors imprégnée par l’émotion dévastatrice émanant de cette souffrance, même lorsque celle-ci s’inscrit dans des récits parallèles : la réaction de Hulk face à sa condition maladive qui se reflète dans la nature environnante, son délicat apaisement au contact de la femme qu’il aime, etc. Dans tout cela, Ang Lee trouve même le temps de réfléchir sur le support littéraire d’origine et son surpassement par le médium alors usité : si le film commence par une profusion de vignettes façon comics, le pouvoir du cinéma éclate ensuite, effaçant ces tics susnommés pour ne plus laisser de place qu’au suprême monstre de synthèse. Implicitement, Lee nous le dit : « mon Hulk, sublime film intimiste, sublime film grandiloquent, est plus fort que tout ».
excellent
un travail de titans pour toute l'équipe qui a fait ce film, et cela a tous les niveaux. ang lee parviens a nous faire croire a l'immense "homme vert". si on peut reprocher quelques choses c'est eventuellement la longueur du film (car il nous faut 40 minutes avant de voir "hulk") mais bon malgré ca, ce film est une réussite .
bon film
il faut bien admettre le travail de fou effectué au niveau de la réalisation, et également sur les effets spéciaux (mais jusqu'où iront-ils), l'actrice principale est d'une beauté epoustouflante, et la touche de sensibilité derrière le film d'action est très bien venue. d'ailleur les scènes d'actions sont excellentes.
Médiocrité et fulgurance
Autant vous dire que l'état de moiteur de mon épiderme, 5 minutes avant la projection de Hulk, par un caniculaire après midi de Juillet n'était pas du à la température, par ailleurs fort douce du Gaumont Italie (bénie soit la climatisation), ni à la présence d'une charmante demoiselle à mes cotés (quoique). Si on pouvait ètre, je pense, saisi de l'espoir de voir un grand film, c'est par les paroles de son réalisateur, apparaissant avoir compris toute la quintessence de son personnage et de ce qu'il représente; anarchie, psychose freudienne, tragédie grecque, angoisse collective...
Seulement ces paroles encourageantes ne trouvent leur application que dans un montage fragmentaire, superficiel et anti-cinématographique. C'est ainsi que chaque facette du personnage sera abordé séquentiellement et nom en symbiose. Le film aura droit à "la scène freudienne", "la scène du parricide", etc. En résultent quelques fulgurances décochées lors d'énormes scènes de destruction qui se dissolvent cependant dans les baillements d'un spectateur décu. Une seule scène pourtant fait voir ce à quoi on pouvait légitimement s'attendre. C'est lorsque Hulk, le monstre s'effondre à la vue de la douce Betty. Où le couple, pris dans les feux du corps militaire semble pourtant seul au monde, où les puissances de l'amour font apparaitre dans un plan à la beauté sèche et diaphane les frissons d'un moment d'extase cinématographique.
Un nanar sympathique mais oubliable.
Première interrogation avant même de voir le film: que fait Ang Lee dans cette galère? Après Brian De Palma et John Woo, deux grands réalisateurs dans des adaptations décevantes de "Mission Impossible", Hollywood nous impose un choix encore plus surprenant: un réalisateur spécialisé dans les films intimistes pour une adaptation à gros budget d'un comic book.
Dès le générique du début, juste après le nom MARVEL qui apparaît pour faire un peu de pub, on ne peut s'empêcher de penser au générique de "Spiderman": plans sur la BD, effets visuels bluffants sur une musique de Danny Elfman... le film surfe sur la vague de son prédécesseur et ne s'en cache pas. On attend qu'il se démarque du lot, et c'est ce que semblent annoncer les premières scènes du film, qui prennent une tournure plus psychologique avec l'enfance du héros. Et au moment du passage à l'âge adulte (autre démarcation, nous ne sommes plus dans les tourments de l'adolescences qui faisaient tout le charme de "Spiderman"), gros choc: l'acteur est d'une banalité à faire peur. Comment l'imaginer en super héros une seule seconde? Mais le parti pris est de faire de "Hulk" une histoire sombre, un drame humain, le personnage ayant des tendances légèrement... destructrices, donc après tout pourquoi pas? Laissons donc une chance à Eric Banna. Et puis il y a Jennifer Connelly, dont les qualités d'actrice ne sont plus à prouver, pour lui donner la réplique.
On se demandait aussi si Ang Lee allait préserver les thèmes qui lui sont chers, sa tendance aux histoires psychologiques ainsi que ses éternels conflits entre générations, dans une grosse production. Et la réponse est oui! Malheureusement.. Oui! car Ang Lee se révèle comme on pouvait le craindre totalement inadapté à l'esprit du film. Cela aurait pu être original, mais il tente désespéremment de nous intéresser aux amours du héros avec sa collègue, amour dont on ne comprend pas très bien l'historique d'ailleurs (comment se sont-ils rencontrés? se sont-ils séparés et remis ensemble? mystère...), aux relations conflictuelles entre les deux amoureux et leurs paternel respectif... Et on s'ennuie, ferme! Des scènes de dialogues interminables, aucune passion, le vide.
C'est alors qu'Eric se transforme, que Hulk arrive enfin. Et là, grosses scène de destruction, qui contraste pour le moins avec la platitude des scènes précédentes, ce qui n'est pas pour nous déplaire et c'est là qu'on se dit qu'on va peut-être trouver un intérêt au film, bien que le design de Hulk laisse à désirer (trop gros). Et le film part dans une histoire style "king kong": vous aviez compris qu'il ne toucherait pas un seul des cheveux de la belle - et pourtant elle le trahit à plusieurs reprises, donc on pourrait imaginer que si le héros à l'état humain comprend, Hulk, qui représente sa rage contenue et irraisonnée, ne pige pas trop. Et puis le film nous embarque dans une histoire de recherches scientifiques militariste, pour embrayer sur une évasion avec gros déploiement militaire à l'appui, comme les américains affectionnent tant. Et les vannes sont ouvertes, et on ne sait plus où ça va s'arrêter, ça bombarde même dans les rues de San Francisco où les avions de chasse déversent à qui mieux mieux des bombes dans l'eau sans que la police ne pense à faire des barrages de façon à ce que les civils ne soient pas touchés (les voitures qui continuent tranquillement à circuler sur le pont pendant la bagarre, et ce pendant toute la scène!). Bref, des explosions, des destructions, et au beau milieu de tout ça, on tente vainement de nous convaincre avec des histoires humaines bien ternes.
Là où "Spiderman" nous faisait monter l'adrénaline avec ses voltiges, "Hulk" nous soûle avec ses destructions, là où "Spiderman" arrivait sans aucun problème à nous émouvoir sur les personnages, "Hulk" nous fait bailler, là où - considération purement féminine - Tobey nous charmait, Eric nous irrite...
Mentionnons cependant quelques bons moments, comme la scène de dispute des parents vue du point de vue du petit au début du film, son regard nous faisant ressentir toute la détresse d'un enfant dans ce genre de situation, où pour les scènes de grand spectacle, les bonds de Hulk dans le désert, paysage qui semble presque surnaturel, avec quelques plans mouvementés qui valent le détour. D'autre part, s'il y a une chose qui marche chez Hulk en lui-même, c'est qu'il est plus expressif que l'acteur qui l'interprète dans son étant "normal". Et puis il y a Nick Nolte, qui nous apporte un peu de distraction.
Le problème c'est que le film se veut humain, et le personnage principal ne l'est pas assez. A aucun moment il ne semble intéressé de connaître son vrai père, en fin de compte, il le rejette sans être en conflit avec lui-même. Quant à la reflexion sur la rage incontrôlable, encore une fois, Hulk dans son état monstrueux n'a à aucun moment d'impulsion de vengeance vis à vis de la jeune femme, alors qu'il représente la rage contenue du héros, et que ce qu'il y a d'intéressant dans ce thème est justement que nos pulsions inconscientes peuvent justement se diriger vers ceux qu'on aime.
Et il est finalement très clean, ce Hulk, bon d'accord il n'hésite pas à tuer des militaires, mais il pense quand même à empêcher un avion de percuter le pont avec les civils.. Ce Hulk semle donc avoir des pulsions très ciblées militaires : peut-être que c'est un peu comme les chiens, il aime pas les uniformes (attention au facteur!). Mais on le comprend quand on voit le culte des scènes militaristes des américains, avec des armes de plus en plus destructrices, moi aussi par moments ça me donne envie d'aller tout détruire!
Enfin, le film se réclame d'être très "comic book" de par son parti pris de réalisation incluant des cases façon BD, ce qui est parfois soûlant et parfois sympathique, mais n'est-ce pas justement pour pallier au gros manque d'esprit "comic book" du film? Il manque tellement de passion et de personnnages hauts en couleur, ses intrigues sont finalement si banales, qu'il apparaît comme un bon nanar de monstre destructeur, tout à fait sympathique à regarder mais oubliable.
Je suis vert......de rage !!!!! GGGGGRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRAAAAAAAAAAAAAAAAA
Bon, je l'avoue, je ne suis pas fan du comic-book, mais cette adaptation avait de quoi séduire : 150 millions de dollars/d'euros de budget, des effets spéciaux "novateurs" et Ang Lee qui n'est pas le réalisateur qui va "concrétiser-son-rêve-de-gosse-parce que-il-est-fan-depuis-qu'il-est-haut-comme-3-pommes" mais qui tente l'approche tragico-freudienne du héros....avec des scènes de destructions massives. Mais......
Le voilà, le problème Ang Lee copie le générique sur Spider-Man (avec un score de Danny Elfman -qui se bouffe toutes les adaptations de comics depuis les 2 Batman de Tim Burton....qui n'ont rien à voir avec le comic !!!) en plus moche, se perd dans des dialogues convenus et ennuyeux, Eric Bana est transparent, les enjeux liés au major Talbot sont ridicules ("je vais te tuer et vendre tes molécules pour faire des supers-soldats, niark, niark, que je suis diabolique"....euh oui certes c'est un pourri mais il y a un triangle amoureux entre lui, Banner et Betty Ross), Nick Nolte nous joue tout les clichés du savant fou ("je vis dans un cloaque, je suis un génie incompris,.....") et puis les scènes du monstre vienne nous réveiller...enfin !! Mais là aussi, quelque chose cloche....
Primo, elles sont ambigües au niveau des enjeux (pourquoi ne pas les avoir "politisé", au risque de paraitre "subversif", cf. Matrix Reloaded) : Hulk anti-militariste ? Oui, mais..les militaires ont aussi leurs raisons (retour à l'ordre).
Deuzio, elles ne sont pas très spectaculaires en dehors de LA scène du lancer de tank (dans un désert pur éviter les dommages collatéraux ?). Parce que la bande-annonce nous promettait un Hulk dans San Francisco cerné par l'armée ....d'où l'on supposait qu'il les envoyait valser en détruisant la moitié de SF....mais non ! Je ne parlerais pas du combat final, pompé sur Legend Of Zu en plus illisible précédé par un dialogue de entre le père et le fils d'une platitude rare qui rammasse à peu près tout les clichés de la psychanalyse.
Certes, tout n'est pas non plus à jeter, Ang Lee utilise les split-screens pour simuler le découpage "comic-book" (à l'inverse de Sam Raimi qui le simulait dans le cadrage et le montage) et puis il y a cette scène après le combats contre les Hulks-Dogs (dans le noir complet, sympa pour la lisibilité !!) où le bovin verdâtre prend Betty Ross dans sa main et la pose sur le toit de la voiture, hommage au King-Kong de Willis O'Brien. Alors pour certaines audace de la mise en scène et cette séquence très belle, je mets 2/5 au film....qui aurait pus facilement avoir 4, 4.5 avec de VRAIS enjeux et de VRAIES séquences de destructions. Dommage ....
Déception !!!
J'attendais beaucoups de l'union entre l'un de mes heros de comics préférés et le réalisateur de "Tigres..."
A l'arrivée, une déception gonflée aux rayons gammas !
"The Hulk" est un film bavard et prétentieux qui met 1 heure à demarrer. L'histoire de base est alourdie inutilement par un pseudo suspens qui n'en est pas un et des personnages dont les motivations sont pour le moins floues (d'ailleurs, on s'en contrefout très rapidement).
Quant à la mise en scène, ça oscille entre l'insupportable (les splits screens et autres volets "push" à gogo) et le ridicule (la scène "au théatre ce soir" entre le père et le fils à la fin du film).
Bref, on s'ennuie ferme malgré deux scènes d'actions jouissives mais trop courtes (les chiens et les tanks) qui sauvent le film du désastre complet.
25 juillet 2003
par
Janfi
Je préfère la version de Leterrier, et ce n'est pas peu dire parce que cette dernière n'est pas transcendante non plus. Un bon ratage au vue du potentiel de l'équipe du film.
Détestable et pompeux
Ang Lee, boosté par le succès de "tigre et dragon", décide qu'il est un réalisateur capable de tout. Il prend donc un personnage célèbre, et écrit un scénario à sa sauce, un livre de piaget sur un genou, "la machine infernale" de Cocteau sur l'autre. En résulte un film ennuyeux, où les personnages sont tellement écrits qu'ils en deviennent mous, barbants et finalement trop complexes pour être crédibles ou intéressants.
Les acteurs sont terribles, dans le mauvais sens du terme, heureusement que Jennifer Connelly relève le niveau. Même l'honorable Nick Nolte se fourvoie complètement, dans un rôle d'une stupidité aberrante, menant à un faux climax final ridicule et loin d'être palpitant.
Le personnage de Hulk n'a pas grand chose de complexe, même dans sa période 100% Hulk durant laquelle il était extrêmement inteligent, il restait peu complexe. Les lecteurs de Hulk attendaient de la destruction, des combats titanesques, et de la rage. Ici, ils n'ont rien de tout ça, puisque rien ne se passe.
Ang Lee s'est trompé de film et a cru révolutionner le monde du comics alors qu'on attendait juste un film bourrin, comme l'est le personnage de Hulk. Les scènes d'action, peu nombreuses, sont soporifiques et sans imagination. Seul le combat (très bis) contre les chiens mutés relève l'intérêt, faisant sombrer le film du navet au nanar, mais ça n'est pas suffisant pour éviter l'ennui.
Porté par une réalisation inadaptée et des acteurs insipides, "the hulk" n'a rien de l'actioner que méritait ce personnage mythique et reste une expérience ennuyeuse. Leterrier a apparemment corrigé le coche, et c'est tant mieux!
Un gros david douillet tout vert en images de synthèse qui se ballade en calbute dans le désert, c'est sûr que ça a été incompris ça.
Vu sa filmographie, ma foi plutôt cérébrale, il y avait de quoi être étonné par le choix de Ang Lee à la réalisation d'un film comme "Hulk" mais aussi beaucoup de raisons d'espérer. Alors que le monde du cinéma américain courbe sagement l'échine on s'est soudain mis à rêver d'un film de supers héros loins de ces foutus clichés usés jusqu'à la corde, un film qui se détournerait des sentiers battus, mêlant l'esthétisme d'un "Tigre et Dragon" et enfin un traitement plus organique des personnages. Bref, faire de "Hulk" plus qu'un simple blockbuster, l'élever au rang d'oeuvre d'art, chose que l'on n'avait plus vu depuis le formidable "Batman" (1989) de Tim Burton, à l'atmosphère sombre et poétique, qui fut aussi bien un succès critique que populaire. Espoir!! Hélas! Le manque de rythme, l'histoire sans consistance, un montage problématique et c'est toute la première partie du film qui est sponsorisé par "tisane du soir" ( l'enfance de Bruce Banner, sa relation amoureuse avec Betty Ross mise en scène comme un épisode de "Beverly Hills", les pressions au travail exercées par le méchant bêllatre caricatural...). On s'ennuie ferme. Mais le climax du film, le moment où tout le monde dans la salle doit pousser des cris d'émerveillement, l'air tout ébahi, c'est bien entendu l'incroyable bataille de fin dans le désert, où Hulk se déchaine littéralement, car finalement tout ce qui a été retenu du comics d'origine dans le film se résumera à sa colère destructrice, laissant de côté tous les autres aspects du personnage ( Hulk c'est aussi le double négatif de Banner, un personnage tragique qui souffre de sa condition, la série TV l'avait très bien démontrée, d'ailleurs, l'une des séries TV les plus tristes et déprimantes qui soit). On voit Hulk qui écrase des chars, des hélicoptères, Hulk qui d'un seul bond va de la côte Est à la Californie, Hulk qui revisite la décoration du mont Rushmore... Rarement depuis le "Godzilla" de Roland Emmerich, on aura vu film au leitmotiv des plus malsains: des effets spéciaux, des effets spéciaux et encore des effets spéciaux, une surenchère de numérique à s'en pleindre plein la vue, dans cette scène finale des plus déshumanisée, où il n'y a aucun dialogue, un personnage en image de synthèse auquel on tente désespéremment de lui greffer des sentiments humains, et puis surtout, quelle justification à tout ce déploiement de forces? Rien, à part bien sûr, le spectaculaire à tout prix... du cinéma "marketing", aseptisé, formaté pour une sortie programmée grandiloquente en DVD (prière d'avoir chez soi un "home cinema" avec écran extra plat 16/19 et son THX Dolby Digital évolutif 360° 15 canaux et groupe électrogène de renfort, au cas où). Alors, Ang Lee est t'il rentré dans le rang? A t'il cédé à de sombres impératifs commerciaux ou alors, a t-il voulu tout simplement prendre à contre pied toutes les personnes qui voudraient uniquement le cantonner au cinéma d'auteur? Beaucoup de questions se posent, en effet, après le visionnage de cet effarant placebo de Hulk.