Sonatine | 0 | Débile et puissant. |
Ordell Robbie | 0 | GodZilla... |
François | 1 | Plus bis tu meurs, ou quand la SB se prend pour une major japonaise |
drélium | 4.25 | Ultime fantasme ! |
Anel | 3 |
Superinframan, c'est la tentative de réponse de la Shaw Brothers au succès des kaiju eigas nippons, tentative navrante qui donne lieu à un vrai must de la série Z, un sommet de la mauvaise bisserie qui connut une édition VHS sous l'égide de Scherzo à l'époque où un dénommé Christophe Gans y travaillait. Et mon Dieu, s'il y a bien un film hk qui ne méritait pas de tomber dans l'oubli, c'est bien celui-là. Très vite, l'espoir d'un grand kaiju eiga à la hongkongaise se perd avec la révélation rapide de l'incapacité de Hua Shan à filmer la foule et le chaos urbain aussi bien que Honda et de son abus du gros zoom sans justification. Mais avant cela le générique aura joué avec délice la madeleine de Proust des X Or et autres Bioman de notre enfance. Parce que le projet de Hua Shan, c'est de fringuer Danny Lee en X Or pour lui permettre de combattre des monstres aussi laids qu'innénarrables.
Et de faire de la grotte qui leur sert de repère un décor au psychédélisme de mauvais gout, d'utiliser des effets spéciaux ultracheap pour les lasers, de planter un centre de recherche aux décors dignes d'une mauvaise série télévisée de science fiction. Avec surtout LA méchante, une diablesse armée d'un fouet portant un casque de viking. Quoi d'autre? Des affrontements kung fu entre Inframan et les monstres au montage illisible qui importe peu vu que le fun est là et une arrivée de motards au look en descente des frères Bogdanoff digne de Chips. Des acteurs au jeu ultraconvaincu et une musique inappropriée qui tue toute velléité de dramatisation dans les moments sérieux. De grands moments de téléportation, des dialogues poilants, les bruits hilarants émis par les monstres.
Pourquoi cette critique est-elle si courte? Tout simplement parce que des images en disent parfois plus long sur un film qu'une longue critique, en particulier dans le cas de Superinframan. Et si les amateurs de bisseries bien Z et délirantes ne sont pas convaincus par les deux photos présentes dans ma critique, c'est vraiment à en désespérer... Non, ceux-là se sont déjà rués sur la réédition Celestial à moins qu'ils n'aient conservé leur VHS Scherzo comme une relique.
Voici un OVNI dans le paysage HKgais, le seul film de superhéros à la japonaise que je connaisse. Tout ressemble à un film japonais : les monstres préhistoriques qui reviennent à la vie, la terre menacée, le héros aux pouvoirs surhumains. L'apport Hkgais est inconstestablement au niveau des affrontements, plein de kung-fu évidemment.
Tout est réuni pour faire un vrai film bis comme on les aime : effets spéciaux de la mort, monstres en costumes ridicules, décors kitch, dialogues à mourir de rire. Danny Lee fait de la moto et botte le derrière des méchants, sauf que cette fois il n'est pas flic mais Inframan. C'est le bonheur. Le seul défaut vient de la répétitivité de la chose, avec l'impression de voir les mêmes combats tout le temps. La faute à un scénario qui n'apporte rien de spécial et reprend les vieilles recettes.
Au niveau de ces combats, on évite les affrontements de géants qui cassent les maquettes pour avoir plus de kung-fu, mais attention, années 70. Ce n'est pas du OUATIC ou du Bruce Lee, mais plutôt du bon vieil X-Or. On repère un ou deux acteurs qui savent un peu se battre, mais pour le reste c'est sans grand intérêt. Heureusement que les dialogues, les effets spéciaux et plus généralement le côté ridicule des monstres font beaucoup rire. Sans parler des scènes sérieuses, qui sont d'une nullité navrante.
En bref, c'est bis, c'est Danny Lee en X-Or qui se bat contre un Monstroplante, donc à voir absolument.
Bien qu’étant un simple remix des "Metal Heroes" japonais, Inframan véhicule à merveille sa propre identité HK (kung fu câblé) et SB (moyens financiers) et se détache de ses cousins par sa propre substance crétinoïde. Rien n’y est retenu par une quelconque crainte d’être maladroit face à ses origines nippones. Bien au contraire, des scènes comiques typiquement "humour cantonais" (ex : je tombe et je rebondie à l'infini) assurent la parodie tout en décalage. Mieux encore, les chorégraphies sont de véritables combats de kung fu très souvent prodigieusement minables mais aussi débiles, énergiques, voir fabuleusement percuttantes. Hua Shan va jusqu’au bout du voyage psychédélique et les mirettes se gavent de décors, de costumes et de folles couleurs en farandoles infinies. Les règles d’or du genre sont toutes présentes. Rien n’est oublié dans ce qui constitue la trame inamovible d’une attaque d’extraterrestres malfaisants face à un héros justicier :
- le QG Bisso-Hi tech des gentils terriens
- le QG démoniaque en forme d’ossements préhistoriques basé en haut du mont des ténèbres bisseux
- la présentation groupée des méchants, où tout le monde gigote dans une pluie de borborygmes fécales (les cris de monstres).
- leurs attaques successives et respectueuses d’un ordre de passage indéfectible du plus faible au plus mortel
- l’endoctrinement forcé d’un gentil justicier qui devient traître zombiesque.
- la première transformation tant attendue de Danny Lee en Supa Inframaaaaan !
- la capture du génial professeur / inventeur d’Inframan
- la riposte de l’invincible héros métallique
- et surtout une galerie interminable de coups spéciaux et d’attaques chimiques, mécaniques, explosives et laseriques en tout genre, indescriptibles et fabuleuses.
Super Inframan est un pur moment de grâce bis et Z. Son budget très confortable, Ses couleurs chatoyantes, ses décors énormes (dans tous les sens du terme), ses accessoires extirpés de ma cocotte-minute, son kung fu spécial monsters bas de gamme et sans limite, sa bande son atomique, démoniaque, mix invraisemblable de "Star Trek, la série" et du "Gendarme à Saint Tropez", son rythme sans relâche (2 scènes lentes à jeter seulement), ses acteurs fiers du ridicule et tout un tas d’autres bidules en font le rêve filmé de tout amateur de bisseries.