Pas de quoi réveiller un mort
A mi-parcours de l'année 2002, on peut dire que cette année est vraiment catastrophique pour le ciné HK(contrairement à 2001 qui a su fournir des productions de qualité) et le seul vrai bon film à être sorti en six mois reste July Rhapsody(et sans doute Hollywood, Hong Kong dont la sortie se fait attendre).Chaque semaine voit débouler soit des comédies romantiques, soit des films d'horreur et malgré la petite hype dont Inner Senses a bénéficié, force est de constater que c'est loin d'être le film qui va changer la donne.
L'idée de départ légèrement pompée sur Le sixième sens n'est déjà pas d'une originalité folle mais bon, l'avantage est que ce type de scénario permet de jouer à différents niveaux d'horreur et le film joue cette carte en faisant douter le spectateur de la véracité de ce qu'il(placé dans un premier temps du point de vue rationnel de Leslie Cheung) voit à l'écran. Dès le départ, on peut déjà noter que pour une fois, la photo est plus travaillée que d'habitude(parfois identique à certains plans de Double Tap serais-je tenté de dire) et ça change des éclairages de couleur violents des séries B HK mais il faut quand même se dire qu'en fait, cette photo est un peu le minimum syndical à l'échelle internationale pour ce genre de films et l'esthétique du film a quand même du mal à réellement se démarquer de ses congénères à ce niveau. Dans cette première partie aussi, on se heurte vite face à l'un des gros défauts du film, c'est cette propension à mélanger scènes psychologiues et de dialogue à des scènes de terreur pure bien lourdes car peu originales et surtout basé sur les effets sonores et la musique peu
discrète qui surlignent au gros feutre au spectateur quand il faut sursauter ce qui donne constamment cette impression d'être poussé dans le dos, que tout recul est impossible par rapport à ce que la mise en scène nous offre.
Néanmoins, cette première partie(certes très prévisible et balisée) se révèle d'honnête facture et se laisse plus ou moins suivre sans que cela soit transcendental et on retrouve avec plaisir Norman Chu et Waise Lee dans des rôles secondaires. Mais à mi-chemin, on a droit à un véritable retournement de situation qui fait échanger les points de vue entre les deux personnages(et du spectateur par conséquent) et à partir de ce moment, le film court droit à sa perte. Cette seconde partie apparaît comme redondante, une fausse bonne idée qui pousserait le spectateur à reconsidérer la première partie du film et ses flash-backs mais le scénario tourne très vite en rond(et sent fort la redite) et il faut bien avouer que Leslie Cheung n'est pas très crédible dès qu'il s'agit de faire le mec apeuré et au bout du rouleau. On arrive enfin à la conclusion et là, le film se saborde de lui-même en offrant un final qui arrive à mélanger grand-guignolesque et sentiments très culcul, résultat: on est plus écroulé de rire qu'on est ému ce qui ,enterre définitivement le film.
Inner Senses est juste un pétard mouillé et il faut bien se rendre à l'évidence que ce n'est pas demain la veille qu'Hong-Kong arrivera à produire des films d'horreur sérieux( Bio Zombie ayant utilisé inteligemment la carte du second degré pour éviter de tomber dans le ridicule)dignes de ce nom.
28 juillet 2002
par
Alain
Malgré de bonnes idées, le film souffre d'un dernier tiers moins convainquant
Après leur collaboration assez efficace sur Double Tap, on attendait un peu mieux du duo Law Chi-Leung / Leslie Cheung. Inner Senses tente d'apporter une approche un petit peu différent au genre, et malgré quelques idées intéressantes et le sérieux de la réalisation et l'interprétation, le film pêche pas manque d'intérêt sur la fin.
Il faut dire que depuis le Sixième Sens, les phrases comme "je vois des fantômes/personnes mortes" sont devenues un peu trop communes pour susciter l'intérêt. Surtout que le film de M. Night Shyamalan a placé la barre très haut avec sa réalisation classique mais efficace. Ici le traitement du film est plus réaliste, avec un scénario cherchant probablement à volontairement imiter Le Sixième Sens pour leurrer un peu le spectateur. Ensuite il joue sur l'existence ou la non existence des fantômes, utilisant habilement la thèse de Jim pour nous faire douter. Autant cela laissait du suspense lors de la première partie du film, autant la seconde pêche par manque d'originalité et une réalisation moins prenante.
Les acteurs s'en tirent pourtant assez bien, Leslie ne forçant pas trop son talent avec un personnage à nouveau un peu trouble comme dans Double Tap, mais moins impressionnant. La jeune Karena Lam est assez convainquante, mais ne peut guère impressionner avec un rôle évoluant de manière un peu trop abrupte. On appécie de revoir Waise Lee évidemment, même si son rôle n'a rien de fantastique, ainsi que Norman Chu méconnaissable. Quant à la musique, elle se montre assez efficace, et on apprécie le soin apporté à l'ambiance sonore, même si celle-ci est assez classique et sans surprise.
Au final, Inner Senses déçoit. Il y a de bonnes idées dans ce scénario, dont la principale est de ne jamais réfuter aucune des deux hypothèses (fantômes/disfonctionnement cérébral) et de jouer jusqu'au bout dessus. Hélas cela ne suffit pas à rattraper le dernier tiers qui m'a semblé bien moins efficace. Il vaut toujours mieux débuter mal pour bien finir que l'inverse. Le film présente cependant suffisamment de qualités pour plaire à certains, mais ses défauts sont hélas également suffisamment importants pour en rebuter d'autres. Difficile de le conseiller ou le déconseiller.
Petit film mais...
Difficile de dire du mal de ce film, pourtant il manque réellement d'inspiration et de rythme. C'est surtout l'exploitation des personnages qui pêche, Leslie Cheung malgré son talent a bien du mal à donner de la profondeur à un personnage trop linéaire, alors que la seconde partie du film repose quasi uniquement sur lui. Il en résulte un goût de trop peu, d'inachevé. Ceci dit voir Leslie finir sur le toit d'un immeuble prêt à sauter, aura forcément quelque chose de poignant, même si cela n'a plus rien à voir avec le film. Dommage que ce 1er avril personne n'ai été là pour le retenir!
19 septembre 2003
par
jeffy
série B fantomatique
Une des grandes questions du cinéma de genre est son acclimatation, son adaptation à des codes esthétiques et narratifs, à une réalité locale. Si l'on en reste au film d'épouvante, les exemples les plus éloquents ont été donnés par l'Italie et plus récemment le Japon. Pour l'Italie, des réalisateurs tels qu'Argento ou Fulci ont fait d'un cinéma essentiellement narratif une aventure sensorielle, lui ont adjoint une photographie aux chromas vifs héritée du giallo, cette relecture locale du thriller. Coté japonais, Nakata Hideo ou Kurosawa Kiyoshi ont introduit dans le genre une lenteur contemplative héritée de toute une tradition du cinéma japonais. Le problème d'Inner Senses est de ne pas se poser ce type de question. Car à quelques détails près cette histoire serait directement transposable à New York par exemple: la musique, les dialogues, la progression narrative et psychologique sont ceux de n'importe quelle série B américaine. La photographie bleue claire, qui fonctionnait à peu près dans Double Tap, crée ici une impression de fadeur peu en accord avec son sujet (la comparaison avec la belle photographie claire-obscure des Autres par exemple ne tourne pas à l'avantage du film). L'interprétation de Leslie Cheung est plus convaincante que dans ce dernier film mais son personnage est également plus stéréotypé.
On cherche en vain un élément qui sortirait le spectateur de l'impression de déjà vu en mieux. Mais la conséquence le plus grave -surtout pour un film d'épouvante- est alors que chaque surgissement de fantomes devient très attendu, bref qu'Inner Senses n'arrive pas à faire peur. Sans parler du coup de théatre foireux en forme d'inversion des points de vue: le changement de point de vue narratif est très difficile à faire au cinéma sans faire vaciller un édifice narratif à moins de s'appeler Uchida, Mann ou Tarantino. A partir de là, la baudruche se dégonfle et le film passe du terne au mauvais. Au niveau mise en scène, le film est mieux réglé d'un point de vue rythmique que Double Tap mais souffre comme lui d'un manque fort d'originalité de sa réalisation.
Si on pourrait etre reconnaissant à Law Chi Leung d'aller à contre-courant d'une certaine tendance hongkongaise clippeuse, il reste qu'il a un style très quelconque. A l'image d'un film incapable de se distinguer...
6ème... sixième sens...
Yan (Karena Lam) voit toujours des morts.Jim (Leslie Cheung), son psychologue croit qu'il s'agit d'une forme de névrose de sa part du à ses expériences relationnelles passées.Il va tenter de la guérir...
Dès le début, on se dit que le metteur en scène est fortement influencé par l'excellent 6ème sens de Night M. Shyamalan, mais voilà il n'a pas le talent du réalisateur indien, à force de vouloir trop impliquer chaque personnage, il à tendance à en perdre les pédales. Les interprètes sont plutôt bons, on a le plaisir de revoir Leslie Cheung, qui décidément ne vieillit pas alors qu'il approche tout de même la cinquantaine, et quelques second rôles très bienvenue comme Waise Lee et l'immense Tsui Siu Kong alias Norman Chu. l'histoire est assez confuse et à tendance à vouloir trop se la jouer étude psycho comme si le réalisateur avait peur de se frotter au genre, les seuls petits instants de frisson sont la plupart du temps très aidés par une musique appropriée (d'ailleurs la BO ressemble fortement à celle du film dont il s'inspire), quelques effets assez réussis et un climax propice.
Donc, tout n'est pas à jeter, mais pas grand chose à en retenir.
Derrière ce thriller psychologique matinée d'apparitions spectrales se cache un drame, devant et derrière la caméra. En effet, Inner Senses est le dernier film de Leslie Cheung avant son suicide. De part ce fait, l'ambiance est lourde, étrange. Certains dialogues sonnent étrangement lorsque on connait le sort funèbre de l'acteur au visage d'ange.
Certains apparitions sont angoissantes et très réussies. Le film dégage une ambiance nostalgique, presque chargée de chagrins. Peut-être que je surinterprète un peu trop...
RIP Leslie.
Un thriller fantastique médiocre...
S'il est bien un genre de film où il est difficile d'être original,aujourd'hui, c'est le film de fantôme. Outre le "ring virus" qui se répend partt ds le monde, le thriller fantastique façon Night Shyalaman ,et autres en est un deuxième style.
Avec Inner Senses, on est a peu pres à cheval sur les deux courants. Passons le speech de départ d'une originalité quasi-nulle ; on s'attardera sur les fantômes et leurs apparitions .Là encore, ben........ça ne vole pas tres haut et l'originalité est cruellement abscente au point de faire passer The Eye et a Tale of two sisters pour des réussites total.
Après la première partie du long métrage décevante, le film marque une pause romantique assez maladroite pour enchaîné sur une dernière demi-heure pas loin de la supercherie où les scénaristes se sont amusés à mélanger somnanbulisme,fantômes,possessions,émotion ds une bouillie infâme aux explications tirées par les cheveux au possible.
Inner Senses, est un échec ,pas loin du ridicule par instant ,pas effrayant,et au final à oublier.
Un film de genre à voir malgré de grandes lacunes
Pour plus de précisions, voir ma critique de "The Eye".
Les plus : la réa et la photo sont très supérieures à la moyenne des films HK; Karena Lam, très belle, semble très fragile, et si son rôle est plutôt simple (faire semblant d'avoir peur pendant tout le film et pleurer...), elle n'en reste pas moins admirable ; et la première partie, jusqu'à ce que Lam guérisse, est sous tension. Enfin pour ma part, j'ai été pas mal pris par l'ambiance. C'est calqué sur "Sixth Sense", bien évidemment; mais ça demeure très efficace, et certaines réflexions sur les origines des fantômes dans les croyances communes sont très intéressantes.
Les moins : Leslie Cheung, génial dans les comédies à la "Who's the man..." et très attachant dans le Happy Together de Wai, n'est pas à l’aise quand il fait le parano fébrile ; la seconde partie, quand la situation se renverse, n'est pas convaincante, même si l'histoire est jolie...
Enfin... quand c’est bon, c’est déjà vu.