Et pour quelques coups de marteau de plus
La vengeance est un plat qui se mange à coups de marteau dans ta gueule. Vulgairement. A l’image de J’ai rencontré le diable de Kim Ji-Wun, dernier salut sud-coréen avant l’exile américain qui le transformera probablement en futur yes man, avant un retour au pays comme la plupart de ses voisins asiatiques. Que celui qui croit en une carrière du papa de Deux sœurs me jette la première pierre, elle sera utilisée en retour comme arme de destruction. Remarque, les deux acteurs principaux de ce revenge-movie gratiné peuvent aussi rivaliser en termes de brutalité avec les pires barbares du genre. Ils ont les arguments : un inspecteur voit sa femme trucidée, bousillée par un maniaque pervers, sans doute l’une des pires atrocités accouchées par le cinéma sud-coréen. Et ce même criminel de parcourir le pays à la recherche de nouvelles proies.
Mais « l’intelligence » de l’écriture, malgré ses limites, est de ne jamais clore les débats par l’arrestation du criminel. En effet, pour que sa vengeance soit parfaite, l’inspecteur incarné par Lee Byung-Hun suit sa proie grâce à un émetteur, et le corrige à chaque fois qu’il le retrouve. Une manière singulière de lui faire comprendre qu’il n’aurait jamais dû toucher à un cheveu de sa belle, qui plus est enceinte. J’ai rencontré le diable n’a pourtant rien de l’exercice de style : la représentation de la douleur, inhérente chez les grands noms du cinéma sud-coréen connus en Occident depuis un peu moins de dix ans, n’apporte ici rien de nouveau mais atteint une forme d’apogée lugubre, très souvent gratuite, desservant un discours et une morale sur la violence au raz des pâquerettes. Kim Ji-Wun interroge sur la nécessité de surenchérir selon le degré de violence subit. Plus tu tapes fort, plus ta correction sera lente et douloureuse, c’est la règle. On prendra part ou non à la vision de l’auteur, mais l’ensemble est tout de même très léger puisqu’après les 2h très largement dépassées, l’impression de n’avoir aucunement avancé sur le dossier est flagrante : la séquence finale pourrait ressembler à n’importe quel moment du film, le sadisme à la Park Chan-Wook en plus. Deux idées s’imposent : soit Kim Ji-Wun a voulu faire de cette rencontre avec le(s) diable(s) un b-movie en forme de bras d’honneur à la censure coréenne avant son départ pour l’Amérique, soit une tentative extrêmement ratée de pamphlet anti-violent, au discours trop ambigüe pour convaincre. Malin celui qui arrivera à déchiffrer cet étrange langage sans s’être entretenu avec le cinéaste.
Mais le plus ennuyeux n’est pas là. Outre le message, le fond même du film est aberrant. Proprement sans âme, sans émotion particulière (à l’image des bourreaux du film ? Trop facile), sans suspense ni climax qui sont quand même essentiels aux films de ce calibre, J’ai rencontré le diable apparait comme une succession non-stop de passages à tabac. Antithèse absolue de l’Outrage de Kitano qui faisait preuve d’une délicieuse ironie et intelligence dans les nombreuses mises à mort, on les cherche encore chez le coréen. On grincera des dents lors des retrouvailles de Choi Min-Sik avec un vieil ami cannibale, entretenant un joli suspense et enfin un peu d’humour (s’enlever un pique à glace de la main n’est pas toujours évident), mais c’est encore trop peu. Lassant aussi cet acharnement à tout montrer, pour un plan à distance, souvent tétanisant, il faudra repasser.
Cependant tout n’est pas à jeter. Loin de là. Comme d’habitude chez les grands noms du cinéma coréen, l’image est extrêmement léchée à défaut de réellement servir le propos et contient quelques instants virtuoses, comme ce 360° barbare à l’intérieur d’un taxi. Aussi, la violence hallucinante du film est celle de tous les jours, incarnée ici par un officier et un gros lard en pull-over. Ils pourraient être nos voisins, ils ne sont ni surhommes ni fantasmes de notre imagination. Quelques mots d’ailleurs sur les deux acteurs principaux, les autres n’ayant aucun intérêt. Lee Byung-Hun pleure bien lorsqu’il ne fait pas trop son Ip-man, Choi Min-Sik en sadique bouffi étale toute son hystérie à l’écran avec une certaine conviction et une absence de sentiments inouïe. Le bruit des coups de marteau, tuyaux et autres objets contondants résonnent encore plus que les souvenirs laissés par le film au final. Cela en dit hélas assez long sur cette rencontre peu enrichissante bourrée de poncifs à la coréenne : plein de types qui courent lors de la découverte du corps de la première victime, tout plein de violons hideux, insultes, hurlements et quelques larmes. On joue bien à domicile.
I Saw the Débile
Voila. Ca c'était pour faire un petit jeu de mot pourri mais qui résume ô combien la situation dans laquelle on se trouve. Kim Ji-wun, avant de partir pour des contréesplus prometteuses financièrement (Hollywood), a voulu se créer une carte de visite bien décorée, avec des lettres en enlumineures et dorée : I Saw The Devil. Un film dans lequel il pourrait distiller tout son art de réalisateur, et la qualité de post-production à la coréenne, quitte à sucrer au passage tout le reste. Bye bye le réalisme, ciao les personnages, et adieu le scénario. Ne reste que de la réalisation pure et condensée, le seul point sur lequel s'accrocher. Sauf qu'on en est vite soulé.
Monsieur Kim Ji-wun, sachez que si vous nous filmez un corps animé par la vengeance poursuivre un autre qui n'est attiré que par le goût du sang, on n'en a complètement rien à carrer. Un personnage a besoin d'un âme, voire même d'une once d'humanité, afin qu'on puisse s'identifier à lui. Sinon, on ne verra en lui qu'une autre machine à tuer. Alors je veux bien comprendre que c'est un peu barbant de construire des personnages, mais quand le serial killer commence à devenir presque plus sympathique que son ennemi, ça devient inquiétant. Et ça ne sert à rien de faire couler quelques larmes à Lee Byeong-hyeon juste avant les crédits.
Enfin, cela rejoint l'idée de proposer un scénario-prétexte digne d'un jeu vidéo. Sauf que dans un jeu, on a au moins le plaisir de contrôler soi-même le perso. Là, on a autant de plaisir que lorsqu'on attend que lorsqu'on regarde un pote jouer. J'avoue que j'ai un peu du mal à saisir le concept d'attraper et relacher sa proie à plusieurs reprises, au risque que celle-ci commette d'autres crimes entre-temps. D'ailleurs, Lee Byeong-hyeon s'amuse comme un pervers à faire toujours irruption au tout dernier moment, avant qu'une innocente jeune fille se fasse violer ou enterrer. Pas de chance pour lui, mon esprit a souvent remplacé sa figure par celle de Droopy le chien. Dans ce célèbre running-gag de Tex Avery dans lequel il attend toujours le méchant loup dans les endroits les plus improbables et le surprend en faisant "peek-a-booh". Oui, voila ce que m'inspire ce film.
Ah, ben tiens, tant qu'on y est, notons quand même l'exploit : parvenir à saboter le talent des deux acteurs principaux, qui ne sont pourtant pas des amateurs. Choi Min-sik est pas mal, mais on a déjà vu mieux dans son interprétation du psychopathe. Lee Byeong-hyeon, on sait pas, il s'exprime pas. Heureusement qu'il a l'occasion de crier un peu quand le tueur va décider de reprendre les choses en mains, d'ailleurs par un retournement de situation tout simplement pas possible (en plus d'être bête). Mais à ce moment-là du film, on n'a déjà plus grand-chose à perdre et on se prend stoïquement les derniers éclats de violence extrême et gratuite.
Oui, je suis bien remonté contre ce film, parce qu'il crystalise tout ce qui commence vraiment à me gonfler dans le thriller coréen et une bonne partie du ciné américain. On nous crée un véritable "démon" artificiel, en nous le rendant le plus effroyable possible et ne reculant devant rien (tiens, on va bien découper un foetus tant qu'à faire), uniquement dans le but qu'on donne notre feu vert au "gentil" pour qu'il déchaine toute sa haine et sa violence. Ben oui, il le mérite bien, le héros, puisqu'il a perdu sa femme, et c'est bien connu, "oeil pour oeil", ça a toujours permi d'arranger les problèmes.
Et en plus, le film se permet en plus de nous balancer comme message sur la fin que la vengeance ne résout rien? Après s'être tapé plus de deux heures de chasses à l'homme croisées ? Après avoir transformé cet acte égoïste en une quête sainte (je vous renvoie au titre...) ? Et surtout, après avoir vendu ce long-métrage comme un spectacle son et lumière basé entièrement là-dessus? Difficile de faire plus hypocrite.
Originalité au placard
Quelle déception. I Saw the Devil se révèle surtout par le manque d'intérêt qu'il suscite. Et pourtant, qu'est-ce qu'il y a de moyens mis en oeuvre pour réaliser ce film. Mais c'est probablement ce qui est le plus malheureux dans ce film, et ce pourquoi Kim Jee-woon n'est à présent ni plus ni moins qu'un réalisateur coréen comme les autres, qui justifie son budget à coups d'esbrouffe à tout va. Et que je te mets un plan panoramique à 360 au milieu d'une voiture ; et que je te l'enchaîne avec un mouvement circulaire à la Michael Bay, et pour quel résultat ? Un scène totalement illisible où trois mecs se tapent dessus dans un taxi, pour qu'à la fin, le dernier vivant après un choc contre un arbre soit le seul qui ne portait pas de ceinture. Cependant, cette scène a un avantage, c'est la seule situation tellement décalée (un psychopathe qui en croise deux autres, en Corée, c'est pas banal) qu'elle laisse croire que Kim Jee-woon a encore des idées. Malheureusement, le reste n'est que vengeance insipide, où un agent secret utilise ses compétences pour maltraiter le mec qui a torturé et tué sa copine. Dès le début, Kim Jee-woon nous propose des scènes qui réveille un souvenir de cinéma coréen : la découverte du corps au début du film ressemble à s'y méprendre à celle de Memories of Murder, mais de nuit ; celle où Choi Min-shik viole la femme de son pote nous rappelle la scène de Lady Vengeance où - encore - Choi Min-shik baise sa femme sur la table de la salle à manger. Et que dire de la fin, trop longue, à l'instar de The Chaser, où l'on devine tout ce qui va se passer dans la dernière demi-heure, en se disant "non, il ne va pas se ridiculiser ainsi".. Finalement, en réalisant se film, Kim Jee-woon n'a l'air que de faire comme les "grands" réalisateurs coréen, et se positionne de facto un cran en dessous, mais si bas qu'il va avoir bien du mal à rattraper tout le retard, quand les réalisateurs sus-mentionnés, même quand ils ne font pas des films extraordinaires, ont au moins le mérite d'essayer quelque chose de nouveau. Il est bien loin le temps de The Quiet Family, ou The Foul King, quand Kim Jee-woon faisait des films vraiment originaux.
22 décembre 2010
par
Elise
I Saw Too Many Torture Porns
Honni par les uns, sacralisé par les autres,
I Saw The Devil est l'exemple même du film qui divise. Le plus triste dans tout ça, c'est qu'entre les fanboys gavés de jeux vidéo, de sous-tarantinades et autres pseudo torture porns qui voient en chaque nouveau thriller asiatique violent « le chef-d'œuvre barbare ultime du septième art » et les cinéphiles vétérans aigris qui se complaisent dans la lapidation aveugle, il n'y a pas ou peu de demi-mesure, de relativisation, d'objectivité. Cette dernière réalisation de Kim Jee-woon ne restera certes pas dans les annales pour quoi que ce soit excepté bien sûr sa violence jusqu'au-boutiste, mais elle n'en demeure pas moins bien filmée, bien interprétée et cohérente dans sa volonté de franchir les limites de la représentation de toute forme de brutalité physique à l'écran. Cette démarche en fait un objet jouissif pour les amateurs à défaut de se vouloir profond et intelligent. Kim excelle donc dans la mise en scène de tabassages et coups de couteau tous plus variés les uns que les autres, dont le réalisme impressionne pas mal *.
Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, les cent-quarante et quelque minutes de bobine passent assez vite et le générique de fin nous laisse sur une relative satisfaction, pour peu qu'on soit venu voir
I Saw The Devil dans l'optique de ce qu'il est: un concentré de bestialité et de perversité mis en images avec un certain savoir-faire. Si on ajoute à cela la prestation – une fois de plus – magistrale de Choi Min-Sik dont le visage bouffi, les cheveux gras et la mine patibulaire évoquent rien moins que l'Anthony Wong d'
Ebola Syndrome, pourquoi bouder son plaisir ?
*
Là où le bât blesse, c'est dans le fait qu'un type puisse se remettre aussi facilement d'un talon tranché et surtout d'un nombre incalculable de coups de barre en fer dans le dos et sur la tête. Le genre de facilités scénaristiques qui intervient à plusieurs reprises dans la dernière demi-heure et nuit à un film jusque-là convaincant dans son illustration de la violence.
Plus caricatural qu'une caricature
Tellement il est outrancier, à la limite du grotesque, et même franchement du mauvais côté de la limite, I saw the devil marquera une non-date dans l'histoire du cinéma coréen. Rien de nouveau a priori ; film policier ultra-violent, personnages sans nuances, gros moyens techniques... Sauf que l'originalité du film, si l'on peut dire, est qu'il devient carrément comique tellement il en rajoute, tellement il pousse loin le curseur dans la surenchère. A l'arrivée, c'est triste de constater que le public était hilare lors de la projection et riait du film. Mais force est de reconnaitre que l'on se demande parfois si le film n'est pas un hommage aux dessins animés de Tex Avery et si tout cela n'est pas un énorme malentendu.
En fait, I saw the devil devrait se voir au second, voire au troisième, quatrième ou cinquième degré. Mais non, le film a la prétention d'être terriblement sérieux et voudrait être vu au premier degré. A ce stade, cela devient assez lamentable.
Reste bien sur le pur aspect formel ; interprétation, montage... qui bien sur ne déçoit pas vu les moyens mis en place. Tout cela permet de regarder le film jusqu'à la fin sans s'ennuyer. Mais c'est bien peu en fait.
Si lui c'est le diable, moi je suis Benoit 16
J'ai moi aussi rencontré le diable, et c'était le réalisateur. Je sens que son but était de me faire me cogner la tête contre les murs.
I saw the devil est un peu un western crépusculaire moderne, sans concession, un film coup de poing.... non, rien de tout ça. C'est un produit ennuyeux, trop long de 2 heures, dont l'idée est à peine suffisante pour combler un court métrage. Outre un scénario sans intérêt et sans idées, on pestera contre une réalisation bien trop grandiloquente lors des scènes dramatiques, illisible lors des affrontements, et plan plan le reste du temps. Les situations se suivent et se ressemblent, ce qui provoque irrémédiablement l'ennui.
quelques passages sont plus sympathiques, comme les premiers affrontements, plutôt bien fichus, ou le jeu du chat et de la souris dans la maison, durant lequel il y a un certain suspense. Néanmoins, ne nous leurrons pas, il s'agit d'un porn torture movie, un film de voyeur qui se complait dans une violence gratuite et justifie un certain regard sur les criminels. On notera un paquet de scènes inutiles, qui viennent montrer qu'on vit dans un monde où tout le monde est dingue. Mais surtout, le discours risible sur la vengeance est d'une superficialité délirante. Ce qui pourrait passer dans une série B second degré est bien plus dérangeant dans une production qui se veut plus sérieuse. Bien sûr, on nous dit qu'en chassant le monstre, le "héros" devient comme lui, mais en nous plaçant en position de voyeur, le réalisateur cautionne avec complaisance sa vengeance. Le final est à ce titre un ode à la peine de mort, qui vient nous "prouver" que les criminels sont des monstres incurables qui ne méritent que les traitements les plus abominables. Après tout, il faut bien se salir les mains pour leurs faire comprendre qu'ils sont des ordures.... Alors encore une fois, on est certainement censé comprendre la stérilité d'une telle vengeance, mais la complaisance avec laquelle s'enchaînent les scènes de torture semble confirmer que le réalisateur n'a que faire d'une quelconque réflexion.
Filmé sans personnalité, vide de tout discours, bête, I saw the devil est en plus ennuyeux.
Ah oui et en plus l'histoire est totalement insipide, le rythme pas du tout maîtrisé, les enjeux inexistants, et l'ensemble carrément ennuyeux.
De plus, les films qui se présentent comme des réflexions sur une thématique ont un certain devoir à mon sens. De ce point de vue, I saw the devil est une escroquerie, puisqu'il n'y a aucune réflexion, juste un ramassis de clichés. Mais ce qui est plus grave, c'est le regard caricatural porté sur les criminels, sans aucune nuance. C'est le genre de discours qui vient cautionner la peine de mort en légitimant la nécessité de mettre hors d'état de nuire le criminel quel qu'en soit le prix. Après tout, il l'a mérité, puisque c'est le diable.... Si l'on se prétend porteur d'un discours, on a une responsabilité morale que n'ont pas les réalisateurs de petites séries B sans prétention, et pour moi c'est le plus grand défaut de ce film, qui en dehors de cet aspect reste franchement anecdotique.
Sympathy for M. Devil
Ma note est purement une appréciation PERSONNELLE: les fanas de films de vengeance coréenne y trouveront largement leur compte, le postulat y ayant été réduit à son plus simple prétexte: donner de la violence pour de la violence…
Les récents succès – locaux et internationaux – de Kim Ji-woon lui auront fait pousser des ailes et c'est donc tout logiquement, qu'il prévoit de s'envoler vers d'autres cieux…et de tenter de décrocher els étoiles à Hollywood. Sul l'avenir dira, s'il sera sacrifié, comme tant d'autres avant lui, sur l'autel du Dieu Producteur et s'il se brûlera les ailes, tel un Icare…
Mais avant de partir, il a voulu frapper un dernier très gros coup…et que de mieux que de tenter de donner les lettres de noblesse au genre, qui a fait la réputation du cinéma coréen ces dernières années: le revenge movie ?!! Alors, "revenge movie" le sera…et le plus "abouti" dans son genre qui soit.
Plutôt que de se creuser la tête à comment éventuellement pouvoir renouveler le genre ou développer une vraie histoire, les scénaristes – au contraire – ont réduit le film au plus simple prétexte que ce soit: le thème de la VENGEANCE. Un meurtre, celui de l'épouse du héros et le contexte est posé pour pouvoir embrayer sur celui de la vengeance au bout d'un quart d'heure du film. Aucun besoin de développer des personnages: ce sera le combat du gentil (flic, l'incarnation par excellence de la "bonté") versus psychopathe (le Mal absolu)…Evidemment, les pistes se brouilleront rapidement, le gentil étant animé par le sentiment de la vengeance et au bourreau de se poser en victime…mais Kim choisit de peindre un monde tout en noir, où les méchants sont VRAIMENT très méchants, pour notamment pouvoir justifier des excès de violence du héros et où les autres protagonistes seraient également des pourritures…En-dehors des flics et des pauvres victimes on trouvera donc…toute une flopée de psychopathes dégénérés – ce qui est – avouons-le – assez risible.
Aussi risible, finalement, que l'histoire, pas crédible pour deux sous…On devrait s'en ficher, puisque seules comptent les scènes de vengeance, mais bon, le principe du "mouchard" est quand même vraiment trop énorme et discrédite tout le reste…Tout comme les incessants excès de violence fatiguent à force…surtout qu'il n'y a aucune, mais alors AUCUNE innovation dans le genre, avec des scènes correctement mises en scène, durant lesquelles deux hommes se tapent dessus et survivent aux pires coups de couteaux et avec reprise telle quelle de scènes ayant fait la réputation d'autres films, comme l'entaille du talon repris de "Sympathy for M. Vengeance".
Alors, OUI, si vous aimez deux hommes se foutre sur la tronche pendant plus de deux heures, sans qu'il y ait le côté second degré des "Tex Avery" ou "Spy vs. Spy", ce film est fait pour vous. Perso, il m'en faut un tout petit plus pour "rêver", "m'évader" et prendre mon pied, à commencer par me sentir concerné pour au moins l'un des personnages…
Voilà un excellent thriller très sombre faisant la part belle aux 2 têtes d'affiches, aussi excellente l'une que l'autre (même si je préfère un chouia Lee Byung-Hun). Violent, avec une réalisation très sobre (je craignais une débauche d'effets à la "regardez comme je sais bien filmer"!, mais pas du tout!), froid, glauque, une très belle œuvre ! A voir!